Publié par Guy Millière le 1 octobre 2012

L’immense majorité des sondages publiés ces dernières semaines aux Etats-Unis donne une avance écrasante à Barack Obama. Et bien sûr, tous les grands médias reprennent les sondages. Barack Obama, disent-ils, va gagner. Pourquoi parleraient-ils au futur ? Il a déjà gagné. Les électeurs tentés de voter pour Mitt Romney n’ont plus qu’à en tirer leurs conclusions, et à s’abstenir.

L’opération est grossière et assez honteuse. Je ne crois pas me souvenir d’un précédent. Les sondages aux Etats-Unis cette année sont fabriqués et utilisés comme des instruments au service de la campagne d’un candidat. Les grands médias étant déjà eux-mêmes des organes de propagande au service de ce candidat, on a l’impression que le totalitarisme soft qui est hégémonique dans la plupart des pays d’Europe gagne du terrain outre Atlantique, et l’impression n’est pas fausse.

Mitt Romney peut-il l’emporter dans ces conditions ? Ce sera difficile, très difficile.

Mitt Romney a, de fait, beaucoup d’éléments contre lui : les grands médias, des sondages faussés pour influencer les électeurs, mais aussi d’autres éléments.

-Nombre d’électeurs sont sous informés, voire pas informés du tout. Ils votent sans savoir quoi que ce soit du programme de celui pour qui ils votent, simplement parce qu’ils l’ont vu plaisanter à la télévision.

C’est la règle de la démocratie : la voix d’un abruti compte autant que celle d’une personne pensant aux intérêts du pays.

-Nombre d’électeurs votent aussi par automatisme : ils votent démocrate parce qu’ils ont toujours voté démocrate. Le parti démocrate présenterait une vache laitière comme candidat, ils voteraient pour la vache laitière : c’est ainsi, j’ai l’infini regret de le dire, que soixante cinq pour cent des Juifs américains s’apprêtent encore à voter pour un ennemi d’Israël. C’est ainsi, aussi, que plus de neuf Afro-américains sur dix voteront à nouveau pour Obama : ils votent démocrate machinalement, mais en plus, Obama a un père africain, ce qui déclenche un effet réflexe.

-Nombre d’électeurs votent, enfin, pour des raisons affectives ou parce qu’on leur a dit qu’un candidat est le meilleur, et parce qu’ils répètent ce qu’on leur a dit jusqu’à s’en persuader. Barack Obama semble très sympathique : c’est ce qu’on dit à la télévision, où on dit aussi qu’il est le meilleur.

Obama et son entourage savent disposer des grands médias, de sondages faussés, et ils savent aussi que la sous-information règne, que les automatismes fonctionnent, que l’affectivité et la répétition de formules vides paient.

Romney connaît l’économie, mais Obama connaît Whoopi Goldberg. Tous ceux que fascine Whoopi Goldberg (qui ne s’appelle pas Goldberg et n’est pas juive, mais n’en associe pas moins un nom juif d’emprunt à un prénom qui renvoie directement au coussin péteur, « whoopie cushion ») ne peuvent que se tourner vers celui qui connaît Whoopi Goldberg.

Romney connaît l’économie ? Mais cela ne fait pas rêver, l’économie (Whoopi Goldberg ne fait pas rêver non plus à mes yeux, mais c’est juste mon avis). Et puis, dès lors qu’on dit sans cesse à la télévision que cela commence à aller mieux ou que cela ira mieux demain grâce à Obama, pourquoi un électeur indécis ne penserait pas que cela ira mieux demain grâce à Obama? Et dès lors que l’artisan pipier Bill Clinton le dit lui-même, comment ne pas être convaincu ?

Le revenu moyen aux Etats-Unis a baissé de plus de huit pour cent en quatre années de présidence Obama. Le nombre de postes de travail est plus bas aujourd’hui qu’il ne l’était en janvier 2009, bien que les Etats-Unis voient leur population s’accroître de plus d’un million de personnes par an. La dette du pays a augmenté de soixante pour cent en trois ans et demi (et l’augmentation continue.) Le chômage se situe au dessus de huit pour cent depuis quarante deux mois et n’est pas plus élevé encore parce que des millions d’Américains ont renoncé à chercher un emploi. Le prix des carburants a plus que doublé, ce qui représente une surcharge moyenne de deux mille dollars par an et par utilisateur de voiture. Des dizaines de milliards de dollars ont été dilapidés en pure perte dans des entreprises de construction de panneaux solaires qui n’ont jamais vendu un seul panneau solaire. Des projets vitaux pour l’approvisionnement énergétique du pays, tels le Keystone Pipeline, ont été abandonnés. Et Obama est considéré comme un bon gestionnaire par une proportion très importante de la population ! Il est vrai qu’en ayant fait augmenter le nombre des assistés de trente cinq pour cent, il a permis de faire croître considérablement le nombre de gens qui vivent d’assistance dite « sociale ».

Quand un ambassadeur des Etats-Unis se fait tuer dans une attaque d’al Qaida, Mitt Romney parle comme un Président, Obama, lui va faire le clown chez David Letterman et passe la soirée avec Jay Z et Beyoncé.

Mitt Romney se conduit en homme d’Etat ? Mais cela ne fait pas rêver un homme d’Etat. Alors que David Letterman, Jay Z et Beyonce….

Mitt Romney connaît l’importance du danger islamiste. Obama connaît David Letterman, Jay Z et Beyonce. Qu’est-ce qui compte pensez-vous ?

Vous penserez peut-être que j’exagère. Je ne pense pas.

L’élection va se jouer sur deux ou trois pour cent d’électeurs qui peuvent pencher d’un côté comme de l’autre et qui, pour le moment, penchent du côté d’Obama. Cela ne donne pas à Obama l’avance que lui donnent les sondages conçus par pure propagande. Mais cela lui donne un avantage néanmoins.

Romney peut-il reprendre l’avantage ? Le débat de ce mercredi 3 octobre comptera. Mais Romney ne connaîtra toujours pas Whoopi Goldberg, David Letterman, Jay Z et Beyonce. Il aura toujours les grands médias contre lui, et si les grands médias disent qu’il a perdu le débat, des millions de gens ne se souviendront pas du débat et auront le même avis que les grands médias.

Romney n’aura toujours pas de son côté les sous informés, les vecteurs d’automatismes, ceux qui trouvent Obama sympathique et ceux qui répètent qu’Obama est le meilleur parce qu’on leur a dit qu’il était le meilleur, et ceux qui pensent que cela ira mieux demain parce qu’on leur a dit que cela ira mieux demain.

Romney, à mes yeux, aurait pu mener une campagne plus incisive. Il a fait d’autres choix. Je ne pense pas qu’il a fait les bons choix. Il persiste à parler d’Obama comme un « nice guy », un brave type, et cela me consterne.

Même si, cela dit, il avait fait les bons choix, je ne suis pas certain qu’il serait aujourd’hui en meilleure position.

L’élection sera serrée. Mais il suffit qu’un candidat ait une légère majorité d’électeurs dans un Etat pour remporter tous les grands électeurs de cet Etat.

Voici quatre ans, je me disais qu’Obama ne pouvait pas gagner avec un passé aussi chargé de fréquentations sordides. Il a été vendu comme un paquet de lessive, avec des incantations débiles, des slogans creux, des médias idolatres cachant soigneusement son passé.

Il peut être réélu aujourd’hui parce que l’idolatrie des grands médias est encore plus accentuée, et parce qu’il connaît des gens connus.

Si vous lui demandez quel est le niveau d’endettement du pays, il dira qu’il ne sait pas et que ce n’est pas important, puis il vous dira ce qui est vraiment important : sa recette de la bière au miel, par exemple, ou le parfum que porte Beyonce.

Les dirigeants de la Russie, de la Chine, de l’Iran et de quelques autres régimes aux projets sombres savent qu’Obama est un pantin cynique, et un homme qui sert leurs intérêts.

Obama pense qu’il y aura suffisamment de crétins pour voter pour lui. Il se peut, hélas, qu’il ait raison. Mon livre Le désastre Obama, restera alors d’actualité. J’aurais préféré et je préférerais toujours qu’il soit une forme d’épitaphe, mais il se peut que l’état des Etats Unis soit pire encore que je ne pensais.

David Gelernter a publié, voici quelques mois, un livre appelé « America Lite ». Il y parle d’une révolution culturelle accomplie par les adeptes de la contre-culture : il dit que s’est installé une « nouvelle culture de diplômés largement ignorants disséminés dans une atmosphère de plus en plus stupide ». J’aimerais penser qu’il se trompe.

Il y a présentement une Amérique faite de gens qui sont toujours attachés aux valeurs américaines. Et il y a une autre Amérique, faite de gens dont on achète les voix en échange d’un billet de dix dollars ou d’un téléphone portable bon marché, et faite aussi des diplômés largement ignorants dont parle Gelernter : ils ont des titres universitaires, parfois de bons emplois, certains créent des entreprises, mais ils ne comprennent rien au monde et rien même à ce qui leur a permis de créer une entreprise.

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Je crains que le rêve américain soit en danger, et que l’élection du 6 novembre soit plus cruciale encore que nombre d’analystes ne le disent.

Si Obama est réélu, les cataclysmes vont s’accumuler. Aux Etats-Unis, la dette va placer le pays au bord de la banqueroute, la décision de la Banque centrale de pratiquer le « quantitative easing » (QE3) de manière illimitée va créer de l’inflation et dévaluer la monnaie, le nombre d’assistés va continuer à grandir, l’abrutissement va gagner de l’ampleur.

Le dernier livre de Mark Steyn s’appelle « After America », après l’Amérique. Serons nous après l’Amérique ? J’espère que non, mais il m’arrive de songer que ce ne sera pas impossible.

A quoi ressemblerait un monde sans l’Amérique ? Disons que cela ressemblerait au Proche-Orient aujourd’hui. Un avenir radieux, n’est-ce pas….

Le maître à penser de l’extrême gauche américaine, Saul Alinsky, a vraiment un excellent disciple en Barack Hussein Obama.

Saul Alinsky rêvait de détruire l’Amérique. Obama le fait.

Mitt Romney se battra-t-il jusqu’au bout ? Je l’espère vraiment. Et j’espère qu’il gagnera. Sa campagne manque de vigueur, mais qu’il n’ait pas une confortable avance au vu de la situation provoquée par Obama montre qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas aux Etats-Unis.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

PS. Obama s’est lui-même qualifié d’ “eye candy” lors d’un entretien avec Whoopi Goldberg et les femmes de gauche de l’émission The View : ce qui veut dire personne qui fascine affectivement et attire sexuellement. Tout commentaire est inutile.

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