Publié par Gilles William Goldnadel le 5 octobre 2012

Cette semaine, de nombreux médias français, écrits et audiovisuels ont consacré une place non négligeable à une affaire de graffitis écrits en hébreu sur les portes d’un monastère de Jérusalem qui sont insultants pour Jésus Christ.

Bien entendu, et ce n’est pas une simple précaution oratoire, de telles inscriptions sont écœurantes.

Bien entendu également, je ne gloserai pas pour savoir s’il s’agit d’actes d’extrémistes juifs ou une provocation arabe pour nuire à la cause israélienne, car après tout, lorsque de tels faits sont commis contre les juifs, nous ne commençons pas par nous poser de telles questions.

Mais l’objet de ma chronique, est de nous faire réfléchir un seul instant sur le caractère follement disproportionné, et lorsque je dis cela, je suis encore très en dessous de la vérité, de la focalisation sur un acte sans conséquence physique pour les personnes.

Une dépêche AFP, reprise très largement par les médias français, insiste non seulement sur ces graffitis, mais également se plait à indiquer que nonobstant la condamnation virulente des autorités israéliennes, jamais les auteurs de tels graffitis ne sont arrêtés.

Arrêtons-nous nous-mêmes sur la couverture médiatique de cet événement.

J’ai interrogé le B.N.V.C.A. qui lutte contre l’antisémitisme en France et qui est dirigé de main de maître par le très dynamique Sammy Ghozlan, celui-ci m’a indiqué que cette année, en France, au moins 150 graffitis et tags antisémites avaient été constatés sur les lieux communautaires juifs.

Est-ce que vous avez entendu ou lu dans la presse française, un article avec analyse sur un tel phénomène ? Avez-vous entendu qu’un auteur de telles inscriptions aurait un jour été arrêté ?

Bien davantage, nous savons que des agressions nombreuses ont été commises ces dernières semaines, sans que la presse française ne s’y intéresse particulièrement.

Lors des deux dernières semaines qui viennent de s’écouler, j’ai été contraint d’écrire des articles dans lesquels j’ai déploré que les menaces de mort proférées contre les juifs lors de la manifestation salafiste devant l’ambassade des Etats-Unis n’avaient pas été reprises par la presse française, pendant la même quinzaine, j’ai été contraint également de faire remarquer que le discours à la fête de l’humanité du directeur du journal communiste, mettant en cause mensongèrement les juifs derrière le navet anti islamique réalisé par un copte, n’avait également pas été traité par la centaine de journalistes qui se trouvaient présents à La Courneuve.

Un mot également sur Custodie et l’église palestinienne, qui a montré dans cette affaire de graffitis cent fois plus d’indignation qu’elle ne le fait habituellement lorsque, dans des circonstances autrement plus dramatiques, les chrétiens d’Orient, en ce compris ceux de Palestine, sont martyrisés, expulsés quand ils ne sont pas assassinés.

J’en arrive à ma conclusion, difficilement contestable je crois : la presse hexagonale préfère donc traiter d’un incident minuscule qui s’est déroulé à des milliers de kilomètres de Paris, plutôt que de traiter normalement la centaine d’incidents parfois graves qui se déroulent sous ses yeux et sous ses pieds.

Tant que règnera cette idéologie obsessionnelle et aveugle à la fois, ni le conflit israélo-palestinien, ni le regain de l’antisémitisme « nouvelle manière » ne pourront être traités de manière rationnelle.

Mais espérer que les choses changent, est-ce vraiment rationnel ?

© Gilles William Goldnadel

D’après sa chronique sur Radio J du 5/10/12

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