Publié par Jean-Patrick Grumberg le 11 octobre 2012

Damas accuse la Turquie de « piraterie aérienne » pour avoir immobilisé mercredi un avion de ligne syrien en provenance de Russie.

Un Airbus A-320 syrien parti de Moscou à destination de Damas a été escorté hier soir par deux avions F4 de l’armée de l’air turque, puis forcé à atterrir à l’aéroport d’Ankara-Esenboga pour des contrôles de sécurité.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré dans la soirée avoir saisi une « cargaison illégale à bord de l’avion, qui aurait dû être signalée », composée de pièces détachées d’armement et de matériel de communication.

Les autorités turques ont immobilisé l’appareil en disant avoir reçu des informations selon lesquelles il transportait une cargaison « non civile », qu’elles ont saisie avant d’autoriser l’avion à redécoller.

La compagnie aérienne nationale syrienne a accusé jeudi les autorités turques d’avoir « agressé » l’équipage de l’avion.

« Les autorités turques ont agressé l’équipage avant d’autoriser l’avion à décoller de l’aéroport d’Ankara », a accusé la directrice de la compagnie Syrian Air, sans préciser la nature de l’« agression ».

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Aida Abdel Latif a précisé que l’« agression » a eu lieu après que l’équipage a « refusé de signer (un papier stipulant que) l’avion avait fait un atterrissage d’urgence ».

Selon elle, ce sont des « avions militaires turcs (…) qui ont obligé l’avion à atterrir sans que le pilote ait été prévenu à l’avance, et ce en vue d’une inspection ».

« Un accident aurait pu se produire tellement les avions militaires étaient proches », a précisé Mme Abdel Latif.

De son côté, Moscou affirme que l’appareil ne transportait pas d’armes. Une source de l’agence d’exportation d’armes russes citée par l’agence Interfax a nié jeudi que l’avion transportait des armes ou de l’équipement militaire. « Aucune arme, ni aucune sorte de systèmes ou de pièces détachées d’équipement militaire n’était ou n’aurait pu être à bord », a-t-elle déclaré.

La chaîne du Hezbollah, allié du régime de Damas, cite le ministre syrien des Transports, Mahmoud Saïd, selon lequel « la piraterie aérienne viole les traités de l’aviation civile ».

Vladimir Poutine a repoussé à une date indéterminée sa visite à Ankara, a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, et la Russie « exige des autorités turques des explications sur la justifications de tels actes à l’égard de citoyens russes », déclare le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, soulignant que l’interception de l’avion par des avions de chasse a « mis en danger les passagers, parmi lesquels se trouvaient 17 citoyens russes ».

« La visite a été repoussée, nous conviendrons des dates ultérieurement », a déclaré M. Peskov, sans préciser les raisons de cette décision ni la date initialement convenue pour la visite. La presse russe faisait état jeudi d’une visite prévue lundi prochain, qui aurait été annulée avant même l’interception du vol Moscou-Damas par les forces aériennes turques.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

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