Publié par Jean-Patrick Grumberg le 8 octobre 2012

Lori Borgman, auteur et journaliste américaine, décrit, dans ce texte que j’ai modifié et traduit, la mort du bon sens. Nous voyons comment cette mort a atteint la France.

Aujourd’hui, nous pleurons le décès d’un vieil ami très cher, le bon sens, qui nous a accompagné pendant de nombreuses années.

Personne ne sait vraiment quel âge il avait, car son acte de naissance a été depuis longtemps perdu dans la paperasserie administrative.

On se souviendra d’avoir cultivé des précieuses leçons telles que : Savoir à quel moment il faut se protéger de la pluie, pourquoi l’oiseau du matin attrape tous les vers, et pourquoi il faut boire un jus amer avec du sucre.

Le bon sens reposait sur des idées simples, des politiques financières saines (ne pas dépenser plus que vous gagnez) et des règles d’éducation prudentes (les adultes dirigent, pas les enfants).

Sa santé a commencé à se détériorer rapidement à la fin des années 60 quand il a été infecté par des virus comme « si ça fait du bien, faites-le », « il est interdit d’interdire », et « profitez aujourd’hui, vous ne savez pas de quoi demain sera fait ».

Les décennies suivantes, il a continué à s’affaisser sous l’affluence de lois et de règlements et un code des impôts oppressant. Sa force fut sabotée quand les 10 commandements commencèrent à devenir un produit de contrebande, et quand les criminels reçurent un meilleur traitement que les victimes.

Sa détérioration s’accéléra quand des garçons de 6 ans furent poursuivis en justice pour harcèlement sexuel parce qu’ils avaient embrassé des filles, un enfant de 10 ans fut renvoyé parce qu’il avait utilisé un rince-bouche après la cantine. Quand des adolescentes furent renvoyées parce qu’elles avaient sur elles des pilules pour calmer les douleurs des règles, cela n’a fait qu’aggraver son état.

Le bon sens perdit encore du terrain lorsque les parents attaquèrent des enseignants qui faisaient le travail de discipline qu’eux-mêmes avaient renoncé à faire auprès de leurs enfants indisciplinés.

Il diminua encore davantage lorsque les écoles exigèrent le consentement des parents pour mettre de la crème solaire ou donner de l’aspirine à un élève, mais qu’en même temps il leur était interdit d’informer les parents s’ils apprenaient qu’une élève est tombée enceinte, où qu’elle voulait se faire avorter.

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Le bon sens perdit sa volonté de vivre quand les églises devinrent politisées.

Et il prit un gros coup lorsqu’il fut décidé que vous ne pouvez pas vous défendre contre un voleur dans votre propre maison, et que le voleur peut vous poursuivre pour agression.

Le bon sens a finalement abandonné toute volonté de vivre, quand une femme n’a pas réalisé qu’une tasse de café était chaude, qu’elle en a renversé sur ses genoux, s’est brûlée, et qu’elle a obtenu du restaurant une grosse somme en réparation de son préjudice.

Le bon sens est mort, mais ses parents, la vérité et la confiance, étaient morts avant lui.

Sa famille ne survécut pas non plus :

  • Sa femme, la discrétion
  • Sa fille, la responsabilité
  • Son fils, la raison ; tous furent emportés.

Il a été remplacé par ses demi-frères :

  • Je connais mes droits
  • J’ai le droit
  • Je veux tout et maintenant
  • Je suis une victime
  • Payez-moi à ne rien faire.

Peu de gens ont assisté à ses funérailles, car très peu se sont aperçu de sa disparition.

Si vous vous souvenez encore de lui, transmettez ce message. Si non, faites comme tout le monde : ne faites rien.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info pour la version française, et loriborgman.com pour le texte original.

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