Notre société sécularisée manifeste une fâcheuse tendance à occulter les sources spirituelles de la civilisation occidentale.
Pourtant, il serait bon de rappeler que tous les aspects du chant et de la musique sont déjà présents dans la Bible et furent au départ indissociables du culte rendu au Dieu créateur et sauveur!
Le chant et son accompagnement instrumental ont joué un très grand rôle dans la vie du peuple d’Israël. Pensons aux psaumes, attribués à David, et à toute la richesse d’expression de foi qu’ils traduisent, cri de détresse ou élan de reconnaissance envers Dieu.
Les anciens manuscrits hébraïques nous permettent même de reconstituer les mélodies de l’époque de David et de Salomon.
Jésus, élevé dans une foi fervente, a chanté avec sa famille et sa communauté la louange du Dieu d’Israël à travers les psaumes, tant au Temple de Jérusalem, qu’à la synagogue. La Pâque en particulier était célébrée par des chants exprimant la reconnaissance du peuple libéré des esclavages et heureux de pouvoir vivre la Torah comme un chemin prometteur (Simhat Torah). Même pendant et après le dernier repas pascal de la cène pris avec ses disciples, Jésus a chanté avec eux les psaumes avant de partir pour le mont des Oliviers. (Mc 14.26) et assumer sa passion.
Il est clair que le chant des premiers chrétiens s’exprime dans la continuité de leur tradition synagogale. L’apôtre Paul, d’éducation observante pharisienne, va même jusqu’à chanter en prison dans la ville grecque de Philippes. Dans ses épîtres, il demande à ses amis de donner libre cours à des cantiques et des hymnes. (Ep 5.17)
De cette tradition musicale hébraïque reprise par les premiers disciples du Messie, a surgi le chant monodique qui se développera au Moyen-Age, ainsi que le répertoire grégorien, dont la parenté avec les piyoutim (poésies religieuses juives cantilées) est étonnante. Les psalmodies ornées, interprétées par les chantres de la synagogue et confirmées dans l’assemblée par des répons (amen ou alleluia), ont constitué la base de ce qui s’appellera dans la liturgie occidentale antiennes, graduel, trait, selon des modes monodiques ou polyphoniques plus ou moins élaborés, en fonction des rituels et des périodes.
Lors d’une audience, le Pape Jean-Paul II avait offert à ses invités du mercredi une méditation sur le psaume 150. Il citait pour cela les manuscrits juifs reproduisant ce psaume avec une illustration de la menorah, le célèbre chandelier à sept branches placé dans le saint des saints au Temple de Jérusalem. Le pape y discernait, selon ses propos, un « véritable AMEN dans la prière de toujours de nos frères aînés », et c’est justement cette foi au Dieu d’Abraham, de Moïse et des prophètes d’Israël qui irrigue la prière chantée dans les assemblées des disciples du Christ.
Un chant qui s’élève vers Dieu de nos cœurs brûlants, disait Jean Paul II, comme la menorah du Beth Hamikdash, dans une action de grâce permanente. Il ajoutait que le dernier mot qui résonne dans le psautier, à la fois livre de prière d’Israël mais aussi celui de l’Eglise, est: hallelu! Louez !
Toute une vie peut ainsi devenir chant de louange, en s’associant, par des actions justes, à toute la création dont le souffle de vie et ses vibrations rendent grâce à Dieu par leurs rythmes mystérieux. A chacun d’inventer la musique de son hymne à la Vie…
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info
Ce week end, les jeunes de la paroisse bienheureux Jean Paul deux(Nantes),animeront la messe du pelerinage diocésain de loire atlantique!
Je viens d’integrer le groupe des animateurs,et j’ai la chance de diriger cette chorale!
Nous serons en prière avec le monde,et spécialement avec nos frères chrétiens et juifs 😉
Chanter c’est prier deux fois!!
Il est aussi interessant, d’analyser l’influence de la tradition musicale judéo chrétienne sur la musique contemporaine.
Elle est à l’origine d’un nombre impressionnant de « courants » musicaux.
Par exemple l’influence sépharad sur le flamenco; le gospel qui a donné naissance au jazz et au blues,d’ailleur pour tous musiciens de jazz ,la perfection harmonique est atteinte dans la musique de Bach!
Bravo pour cette méditation musicale qui rend grâce à Celui qui donne le bienfait de la musique.
Le professeur Tomatis, père de l’oreille électronique, disait que Mozart avait créé une musique qui était appréciée le plus particulièrement par des personnes équilibrées et que sa musique avait aussi un effet équilibrant chez tous ses auditeurs. L’autre musique équilibrante était pour lui dans son travail de rééducation, celle du chant grégorien. Il les utilisait toutes deux dans les soins qu’il apportait.
Dans les deux cas, ces musiques ont été créées pour rendre gloire à Dieu. Quelque soit d’ailleurs le dégré de sainteté de ses créateurs et quelque soit le plaisir que l’on ait ou non de les entendre!C’est quelque chose d’intraséque!
Enfin, la musique dans la Bible, les chants, sont toujours comme avec David, le moyen d’élever l’âme vers le Créateur, mais aussi comme avec le roi Saül le moyen d’apaiser l’âme qui souffre.
Merci d’avoir rappelé toutes les musiques comme le jazz, le Gospel le Flamenco issues de la musique sacrée, sans compter tous les grands chanteurs qui ont fait leurs classes sur les bancs de la chorale de leur église, en particulier les noirs américains.
« Il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. »
Saint-Exupéry
Quel bonheur de faire monter chaque dimanche nos chants grégoriens vers le Divin Créateur ! Oui, nous sommes encore 8 à chanter le propre et le kyriale et pour ma part, c’est la 54ème année ! Il n’y a rien de plus serein que ce chant. Il aide à la prière et au recueillement. Une cérémonie où se mêlent grégorien et polyphonie pour les psaumes et différents chants est une merveilleuse façon de rendre gloire à Dieu et à sa Sainte Mère.
Et il y a même des dunes chantantes ce qui n’est pas fort halal .
voir sur youtube
Merci pour cette référence à la Musique,les chants grégoriens m’apportent autant d’apaisement ,que Mozart, Bach et autres grands compositeurs, d’ailleurs, ne sent-on pas passer DIEU, lorsqu’on les écoute? C’est un grand refuge par ces temps troublés.
quand on pense que les premieres actions des islamistes au Mali ont été d’intedire la musique et l’alcool, puis de couper des mains, ils feraient mieux d’écouter du Mozart !!!!