Forte de 500 millions d’habitants, l’Union européenne (UE) est le plus grand ensemble économique mondial, devant la Chine et les Etats-Unis (elle génère 42 % du commerce mondial, 22,6 % de la production mondiale, contre 21,4 % pour les Etats-Unis et 10,8 % pour la Chine). Parmi les plus grandes sociétés du monde, figurent nombre de firmes européennes.
Henri Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? »
Sur le plan de la défense, et malgré son retard colossal vis-à-vis des Etats-Unis, l’UE est également un acteur majeur (dont deux de ses membres ont le feu atomique). Mais cette formidable puissance géopolitique demeurera purement virtuelle tant que les Européens ne parleront pas d’une seule voix. Car l’UE n’a ni vision commune, ni identité, ni frontières, ni ambition de puissance clairement définies. Elle confond sa politique étrangère avec l’élargissement sans fin vers le Sud et l’Est puis avec un alignement sur les Etats-Unis, qu’elle aide à endiguer l’adversaire russe, que Washington ne veut surtout pas voir s’unir avec l’UE. Mais on ne peut pas en vouloir aux Etats-Unis de profiter de la « volonté d’impuissance » européenne ou de poser la question ironique d’Henri Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? »…
Il est vrai que si l’on se met dans la peau d’un Chinois, d’un Russe ou d’un Américain, il y de quoi rire : doit-on appeler Berlin, leader économique de l’UE ? Paris, l’une des deux capitales de l’UE encore capables de déclencher des interventions militaires ? M. Barroso, Président de la Commission ? Son nouveau rival, le Président de l’Union, von Rompuy ? ou encore M. Christophias, président de Chypre, petit pays qui préside pour six mois le Conseil de l’UE mais dont les Européens ne sont pas solidaires, puisqu’ils veulent l’adhésion de la Turquie, laquelle occupe illégalement Chypre depuis 1974, tout cela avec la bénédiction des Etats-Unis, de l’Otan et de la Grande-Bretagne, qui a d’ailleurs ouvert les négociations avec Ankara, en 2004, lorsqu’elle présidait le Conseil de l’UE …
L’Europe, usée et culpabilisée par ses terribles guerres civiles passées, semble avoir renoncé à l’idée même de puissance
L’Europe est tellement divisée que ce sont des acteurs extérieurs, les Etats-Unis et l’Otan, qui la fédèrent sur le plan stratégique, ses traités faisant explicitement de l’Alliance atlantique l’organe de défense suprême. L’UE est donc la seule responsable de sa faiblesse et de sa dépendance : son modèle d’Etat Providence explique mécaniquement que les budgets de défense des 27 équivalent à peine 50 % du seul budget étasunien de la défense… L’Europe, usée et culpabilisée par ses terribles guerres civiles passées, semble avoir renoncé à l’idée même de puissance. Ainsi, elle ne veut pas d’une « souveraineté supranationale », tout en détruisant progressivement des souverainetés nationales des Etats-membres, provoquant ainsi un vide de souveraineté, un « no Man’s land géopolitique »… L’Europe semble donc vouloir expier ses fautes passées en définissant son identité de façon uniquement abstraite, via l’idéologie des droits de l’homme et la tyrannie des minorités, lancées à l’assaut des identités nationales démonisées et suspectes.
immigration massive et islamisation subies sans contrepartie
Dans sa prétention idéologique à nier toute frontière et à n’être ni une nation ni une supra-nation, l’Europe est en fait devenue, sous l’influence germanique, un « empire normatif mou », extensible à l’infini, sans boussole ni limes. Elle est devenue une sorte de laboratoire du mondialisme, toujours prête à « montrer l’exemple », à s’imposer à elle-même des règles contraignantes que ses concurrents se gardent bien de suivre (refus du patriotisme, du protectionnisme, d’une politique budgétaire et monétaire interventionniste ; réglementations environnementalistes qui lui coûtent très cher mais qui relancent l’industrie verte chinoise… ; immigration massive et islamisation subies sans contrepartie de la part de pays qui voient en elle un nouveau terrain de conquête, etc).
Du point de vue économique, la seule réalisation européenne supranationale concrète, l’euro (tout le reste : Airbus, l’industrie énergétique, la défense, etc, furent le fait de coopérations entre nations), n’a pas été pensée comme un instrument de puissance globale, mais comme un dogme fondateur d’un fédéralisme introuvable. Les économistes sérieux ont pourtant montré, dès sa création, qu’une monnaie unique passe par une zone économique optimale et une harmonisation budgétaire et fiscale. L’Allemagne a accepté cette aventure parce qu’elle avait intérêt à un euro fort (avec quelques pays germano-nordiques). Mais elle ne veut plus jouer si les pays européens du sud cessent d’être de simples lieux de villégiature et de consommation de biens allemands, pays sur lesquels Berlin réalise tout de même ses excédents depuis des décennies. Aujourd’hui, la façon dont les Etats de l’UE traînent à trouver une solution pour restaurer la confiance en l’euro reflète ce constat « d’impuissance volontaire » de l’Europe, divisée entre nations prospères de la future zone « euro du nord » et nations plus pauvres de la future « zone euro du sud »…
Absence de stratégie
L’UE a besoin d’un projet géopolitique clair. Elle doit définir ses frontières et son identité, afin de ne pas être qu’une puissance velléitaire. Alors que, partout dans le monde, la Realpolitik prime, elle ne peut survivre en demeurant le Continent de la peur, du politiquement correct et du dogmatisme économiciste. Car c’est bien pareil dogmatisme qui a limité jusqu’à maintenant la mission de la BCE à la lutte contre la seule inflation, alors qu’elle aurait dû être chargée de favoriser le développement économique de la zone euro et être autorisée à racheter directement sur le marché primaire la dette émise par des Etats en difficulté, ce que font les Banques centrales du Japon ou du Royaume-Uni. Ce n’est certes pas la panacée, mais ceci aurait eu le mérite de mettre fin à la spéculation qui la mine et donc au cercle vicieux « endettement-rigueur-paupérisation-perte de confiance-surendettement-défaut de paiement ». Il est aberrant que les banques prêteuses aient pu en revanche acheter l’argent de la banque centrale à 1,25 % pour les revendre aux Etats endettés à 5, 6 ou 7 %, ceci sans aucun risque (la BCE a dit qu’elle utiliserait toute sa puissance « quoi qu’il arrive » pour racheter les dettes aux banques en cas de défaut). Tout cela parce que Berlin refuse de renoncer au sacro-saint dogme de l’euro-mark fort et de changer les missions de la BCE.
la résolution de la crise passe à terme par l’investissement des excédents du Nord dans des grands projets rentables au Sud
La supervision bancaire discutée ces jours-ci est peut être nécessaire, bien que là aussi la cacophonie européenne règne. Mais la résolution de la crise passe à terme par l’investissement des excédents du Nord dans des grands projets rentables au Sud, ce qui rééquilibrera la balance des paiements et recréera de la richesse (et donc la consommation). Cet « aménagement du territoire européen » vise à réindustrialiser le Sud et l’Europe, globalement menacé par une concurrence déloyale de pays d’Asie qui ne respectent pas les règles que nous sommes les seuls à nous imposer. A terme, les pays déficitaires devront pouvoir produire plus chez eux, exporter plus et bien sûr importer moins d’énergie, de plus en plus chère, cause majeur profonde de la crise. Les pays du Sud exportent d’ailleurs bien plus qu’on le dit (les exportations de la Grèce ont augmenté de 30 % entre 2000 et 2010).
l’OMC accorde des privilèges à la Chine encore traitée comme un pays pauvre
Mais le problème est qu’ils importent encore plus qu’ils n’exportent. La réindustrialisation de l’Europe est par conséquent une urgence absolue. C’est par elle que les pays européens parviendront à terme à réduire les déficits dus aux importations en provenance des nouveaux pays industrialisés asiatiques, notamment. Rappelons que ces importations frappent aussi l’Allemagne, bénéficiaire vis-à-vis des Européens, mais déficitaire vis-à-vis de la Chine. Le redressement des économies européennes passera donc certes par une meilleure gouvernance, par des économies d’énergie, et même par une « Troisième Révolution industrielle » faisant la part belle à « l’industrie verte », comme l’a annoncé Jérémy Rifkin. Mais l’Europe devra redéfinir les conditions des échanges avec ses partenaires les plus déloyaux au sein de l’OMC, qui accorde des privilèges à la Chine encore traitée comme un pays pauvre… L’europe ne peut plus accepter d’être l’éternel dindon de la farce. Le retour au principe de réalisme, voir de « realpolitik », devra se substituer à l’idéalisme mondialiste qui l’auto-affaiblit et qui irrite les autres ères géocivilisationnelles.
La nécessaire réindustrialisation du vieux continent devra donc s’opposer à l’écologisme intégriste, cœur du politiquement correct actuel, idéologie suicidaire et misanthrope qui consiste à rejeter l’idée même de croissance industrielle et à punir l’Homme, coupable de tout les maux de la terre.
Car pendant que des pays européens se privent du nucléaire civil, des gaz et pétroles de schistes, qu’ils se désindustrialisent au nom de la « décroissance » prônée par le nouveau totalitarisme vert, nos concurrents, notamment la Chine, l’Inde ou les Etats-Unis, travaillent plus, s’industrialisent ou se réindustrialisent. Ils ne culpabilisent pas, et n’ont pas honte de poursuivre des buts de puissance. Ils ne s’embarrassent pas des scrupules de la Vieille Europe qui a peur de tout, car ils savent que nous sommes en guerre économique et que cette guerre n’épargnera pas les adeptes du « bonisme ». Ils ne se privent d’ailleurs d’aucune source d’énergie, qu’il s’agisse de l’énergie verte dans laquelle ils surpassent déjà les Européens beaux parleurs mais peu productifs, comme du nucléaire et des hydrocarbures. Car ils savent que l’énergie demeure le nerf des guerres et l’une des raisons majeures des crises économiques…
© Alexandre Del Valle
L’Europe commencera à exister le jour où elle acceptera d’être ce qu’elle est, une pointe de l’Eurasie, et qu’elle tournera le dos à l’Amérique pour faire cause commune avec la Russie afin de construire une puissance continentale multinationale, indépendante et autosuffisante. Dans le cas contraire elle sera ruinée, envahie et colonisée.
Magnifique analyse d’Alexandre DEL VALLE !
Bien sûr, le vrai problème de l’Europe est bien celui qu’il décrit, le manque de volonté. Manque de volonté s’expliquant d’une part par le « masochisme » à vouloir expier des fautes passées, ou imaginaires.
Mais aussi et même surtout, par l’antisémitisme profond d’une très grosse partie de la vermine ploutocratique soviétoïde, non élue, donc illégitime, qui a fait du magnifique projet européen des années soixante, le cauchemar que nous vivons depuis la fin des années 90.
Mettre en avant l’antisémitisme comme cause de la catastrophe européenne, ce n’est pas de la paranoïa. Des milliers de faits et de décisions européennes en sont la preuve constante.
Attention à la contradiction interne… Rifkin est un charlatan qui vend très chers les mêmes conseils politiquements corrects depuis 20 ans. L’industrie verte est un leure. Il n’y a qu’une économie: celle qui peut vivre sans subsides. Tout ce qu’on a créé dans le concept vert est largement subventionné et donc insoutenable. C’est précisément pour cela que le prix de l’électricité dans l’UE est plus élevé qu’ailleurs…sans avoir créé tous les avantages annoncés par le gourou Rifkin…
Le gros problème de l’économie verte c’est qu’elle est subventionnée en Europe, où on la voit comme un substitut au capitalisme. Si elle était laissée à l’initiative privée, effectivement, ce pourrait être un relais de croissance intéressant. Même en Europe, les fonds d’investissement investissent beaucoup dans des start up de greentech ou cleantech. Aux US et en Israel, il existe même des fonds dédiés.
Félicitation pour avoir dénoncé cet imposteur. C’est cet individu qui parlait des GES et du méthane rejeté par les vaches, ce qui a déclenché des tracas idiots contre les éleveurs.
Le vert est une pompe à fric basée sur des erreurs de calculs, un manque de bon sens (Le CO2 des combustibles fossiles vient de l’air et y retourne en partie lors de la combustion; le méthane ne s’accumule pas, il fluctue, il est produit principalement par les zones humides et est détruit naturellement).
L’Union Européenne a surtout besoin de disparaître, et le plus tôt sera le mieux. Cette idée d’une entité fédérale supra-nationale c’est joli sur le papier, dans la réalité cela sert uniquement à donner du pouvoir à des bureaucrates non élus et à asservir le peuple.
L’Europe, quel numéro? Appelez Nigel Farage.
+1
Répéter à l’infini « bigger is better » n’en fait pas une vérité… cf. au hasard Israël.
Il faut connaître l’U.E. « par le dedans de ses institutions » et pas seulement par l’image étoilée qu’elle tente (vainement) de vendre d’elle-même au grand public des nombreux niais !
Ainsi seulement parvient-on, par l’analyse psycho-sociologique des artistes en composant les structures et la culture bureaucratique, à en saisir l’inaptitude profonde à changer et à s’affirmer clairement face aux puissances dotés d’une personnalité plus affirmée qu’elles/qu’eux…
Ne négligez cependant pas totalement l’influence stérilisante qu’exerce cet organe (discret ?) appelé Conseil européen à Strasbourg. Eux juridiquement dotés d’une capacité à sanctionner les Etats, neutraliser des législations souveraines, nier des circuits décisionnels, et favoriser jusqu’aux personnes… au détriment des démocraties ! Conseil + parlement + LA Cour (= un tribunal inquisitoire, en dépit d’être multijuges?), ils neutralisent nos élus en matières de D.H., de culture … et des facettes de l’éducation qui nous sont propres.
Au profit de qui jouent ces trois institutions ? Posez-vous la question, sans détours ni cette langue de bois ! Edifiés ?
très intéressante analyse !
j’aurais aimé que vous développiez un peu plus votre analyse quant aux moyens de rompre notre dépendance énergétique vis à vis des dictatures du golf persique.
j’aurais également aimé avoir votre avis sur le nécessaire rapprochement que nous devrions avoir avec la Russie.(j’ai une vraie tendresse pour ce grand pays qui a tant souffert et qui aura besoin de plusieurs générations pour en finir avec le communisme et ses séquelles). Je ne comprend pas l’extrême hostilité de nos alliés américains.(mais peut être craignent ils une Europe puissance de l’Atlantique à l’Oural….)
j’aurais aimé encore avoir votre avis sur l’islamisation de l’Europe: est-ce une volonté des dirigeants européens. Si oui, pourquoi ? ou n’est-ce que la conséquence de notre dépendance au pétrole et donc de « concessions » que nous avons dû faire….?
j’aurais aimé enfin que vous dénonciez d’avantage l’ingérence de nos « amis » américains dans les affaires européennes. Sachant que Berlin, pour des raisons historiques, ne peut ou ne veut rien refuser aux USA. Mais peut être l’avez vous dit : ils sont forts parce que nous sommes faibles…….
del valle additionne des choux et des carottes….
tant que les cultures les langues ne seront pas communes, l’Europe n’existera pas….
l’Europe économique oui…. l’Europe DES peuples et des nations oui, l’Europe des frontières passoires sociales et économiques non.
A mort l’union Européen !
Le prochain coup, je brûles le drapeaux (de l’UE) devant l’Elysée !
Marre de tout ces gens qui bouffent du caviar sur notre dos !
L’union soviétique est morte, l’union Européen c’est pour bientôt !
Pas la peine de s’énerver non plus… l’UE ne passera pas 2015.
Très bel article.
L’Europe ne construira rien tant qu’elle ignorera la généalogie.
Elle voit les gens comme des consommmateurs, des professionnels etc., mais elle ignore le plus important : qu’ils ont une filiation, l’arbre généalogique.
Bravo! c’est rare de voir quelqu’un oser dire autant de vérités en si peu de mots. ça change du refrain habituel //les nordiques auraient toutes les qualités et les gens du sud de l’Europe tous les défauts. Or tout le monde sait que si les allemands ont , en ce moment, de » l’argent dans leurs caisses c’est justement grâce au commerce fait sur le dos des pays du sud,pour la majeur partie; d’ailleurs pourquoi font-ils tout leur possible pour les garder dans l’euro, si ce n’est pour les exploiter au maximum? Pendant des siècles les pays du sud de l’Europe ont vécu à l’écart des nordiques et ils se portaient bien mieux. les pays du nord se prennent pour les patrons de l’Europe mais la vérité est que la vraie Europe est au sud. Ou étaient les shleus et les british pendant que Marco Polo se baladait en Chine? ou pendant que les portugais (à l’époque un pays de quelques pèlerins) se baladaient en Afrique déjà dans les années 1400/1500 ? Vasco da Gama en Inde, Colombo au Caraïbes,Cabral au Brésil…ou étaient-ils? qui leur a appris à compter et à lire et leur a apportée le civilisation? Basta de ces prétentieux qui se prennent pour le centre du monde alors qu’ils ne sont même pas capables de cuisiner un plat digne de ce nom. Faisons une Europe latine, la vraie, du Portugal jusqu’à la Grèce, coupons-leur l’accès direct à la méditerrané et nous verrons bien s’ils continuent à la radiner . Après tout, la bonne cuisine, le bon vin et la fête sont l’oeuvre des gens du sud. le soleil est un cadeau de Dieu pour notre bonne humeur. Eux ils ont ce qu’ils méritent: brouillard, froid et pluie
Si vous êtes encore français aujourd’hui, et pas allemand, vous pouvez dire merci à l’Angleterre qui était seule contre les nazis toute l’année 1941. Si l’Angleterre tombait, c’était la fin de la liberté en Europe.
De plus, l’Angleterre est le pays à l’origine des droits de l’homme (ou droits naturels dans la conception anglaise). Le Bill of Rights est antérieur d’un siècle à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1688).
Quant à l’Allemagne qui se serait enrichie grâce au pays du sud, quelle ineptie ! L’Allemagne s’est enrichie parce qu’elle a fait des sacrifices, parce qu’elle a su faire des réformes en profondeur (initiée par un socialiste, mais les socialistes allemands ne sont pas les nôtres aveuglés par leur idéologie d’un autre âge) pendant que d’autres, dont la France, s’enfonçaient dans la frénésie dépensière et dans la debt.
1) Je ne suis pas Français.
2)On sait ce que son les Anglais et on connait aussi l’histoire. ils ont défendu leur pays terrés comme des rats jusqu’à que l’oncle Sam vienne à leurs secours…rien d’héroïque la dedans.
Europe la nouvelle URSS, très bien explicité par vladimir boukovski
http://www.dailymotion.com/video/xo9v0c_vladimir-boukovski-l-union-europeenne-est-la-nouvelle-urss_news
excellent article 🙂
La puissance d’un Etat ne se mesure plus maintenant par ses soldats et ses chars, mais par son indépendance énergétique Y.M
Algérie, l’éternelle puissance énergétique
Par Y.Mérabet
Les nappes fossiles du Sahara
De Béchar, à Biskra en passant par Laghouat sur le versant sud de l’atlas saharien, s’étend une vaste contrée d’eau souterraine, allant jusqu’à l’extrême sud, à la limite de Reggane, In-Salah, In-Amenas et enjambant une bonne partie de la Libye et le sud de la Tunisie . Une eau emmagasinée dans les entrailles de la terre depuis des millions d’années Le mot Sahara évoque, étendues désertiques, pauvre en eau et aride, du fait qu’il est peu arrosé, par de faibles précipitations pluviométriques, dont les nappes d’eau de surface sont rares. En fait, l’aquifère du Sahara septentrional, qui s’étend sur plus de un million de kilomètres carrés sous l’Algérie, la Tunisie et la Libye, recélant environ 31 000 milliards de mètres cubes d’eau, dont les 2/3 se trouvent en Algérie. Plus de 20 000 milliards de mètres cubes se trouvent enfermé à l’intérieur des frontières algériennes. Par un simple calcul empirique sur la base d’une consommation annuelle de 10 milliards de mètres cubes par an, nos besoins en eau seront couverts sur 2000 ans.
Selon, le chercheur français en hydraulique souterraine, Jean Margat, les nappes aquifères du Sahara septentrional est un réservoir fossile. Il s’est constitué il y a plus de 10 000 ans, lorsque la région était soumise à un climat plus humide. Pendant des dizaines de milliers d’années, les pluies se sont infiltrées dans le sous-sol et accumulées dans différentes couches géologiques. C’est ainsi que se sont formées les deux réserves principales de l’aquifère : le « continental intercalaire », la plus profonde et la plus vaste, et le « complexe terminal, dit-il ? [fig. 1]. La première s’étend à plusieurs centaines de mètres de profondeur (son toit se trouve entre 50 et 2 300 mètres sous la surface selon les endroits) sur 600 000 kilomètres carrés dans des grès et des argiles vieux de 100 à 150 millions d’années. Environ 20 000 milliards de mètres cubes d’eau y sont piégés dans cette première couche. Au-dessus, les sables et calcaires du complexe terminal, formés il y a 30 à 80 millions d’années, en renferment dans la deuxième couche 11 000 milliards de mètres cubes supplémentaires, au total 31 000 milliards de mètres cubes. Selon monsieur Abdelmalek Sellal ex ministre des Ressources en eau qui a déclaré lors d’une visite en Oranie, que ces réserves en eau potable du Sahara sont estimées, selon de récentes études, à 40.000 milliards de mètres cubes, tout en confirmant le chiffre de 20 000 milliards de mètres cubes annoncés par monsieur Jean Margat . Bref, c’est cette importante confirmation qui nous intéresse, afin de pouvoir penser à valoriser cette ressource dans un futur proche et à un moment opportun ou le ministre de l’énergie et des mines Youcef Youcefi est à la rechercher d’autres ressources énergiques de substitution du pétrole. A l’aide de l’énergie solaire en très forte abondance au Sahara d’où on peut soutirer une quantité illimitée d’électricité pour la continuité de notre développement social et économique. A l’aide de canalisations de grands diamètres, l’eau puisée de la nappe phréatique est refoulée par de gigantesques pompes, jusqu’aux barrages aménagés sur des reliefs. De ces barrages l’eau s’écoulera par gravité pour faire fonctionner des turbines hydrauliques pour produire de l’électricité et en même temps irriguer d’immenses plaines aménagées en basse altitude, par cette eau après son utilisation. Voilà, des projets enviables dont on aurait du penser il y’a longtemps ?
Conscientes de la fragilité du système et des problèmes transfrontaliers qui vont se poser, l’Algérie, la Tunisie et la Libye on mit un mécanisme de gestion et de surveillance transfrontalier, qui fonctionne très mal. Plus de 11 000 puits ont été forés et pas moins de 2,5 milliards de mètres cubes d’eau sont pompés annuellement sauvagement par la Libye et la Tunisie. La responsabilité incombe à l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), organisme international œuvrant dans le cadre de la lutte contre la désertification et la pauvreté en Afrique. Basé à Tunis, cet observatoire est sensé gérer le comportement de la nappe aquifère et de rationner l’exploitation de cette richesse. On se demande pourquoi cet observatoire est installé en Tunisie, et pourquoi pas en Algérie ou au Sud algérien étant donné que le sous-sol de notre Sahara recèle les 2/3 de cette richesse ?. L’objectif de ce laboratoire, c’était de collecter les mesures faites au niveau des forages et des puits (hauteur du niveau, quantité d’eau pompée, teneur en sels, etc.), les intégrer dans un modèle numérique simulant l’évolution de l’aquifère afin de contrôler en temps réel les prélèvements et de lancer d’éventuelles alertes en cas de pompage. Ce travail nous semble très insuffisant, pour la constitution d’un dossier primaire pour un éventuel besoin, dans les responsables algériens décide de mettre en valeur sérieusement cet énorme potentiel de priori économique. En 1984, la Libye avait lancé un ambitieux projet pour la réalisation d’un grand fleuve artificiel pour acheminer l’eau de ce gisement vers les régions du Nord à l’insu de ses voisins l’Algérie et la Tunisie. Le rythme d’extraction est anarchique, il est actuellement si élevé que, dans moins de cinquante ans, la Libye devra diviser par dix ses approvisionnements en eau souterraine, préviennent les experts. Comme nous pourrons le constater sur la fig.1, la partie algérienne est délimitée par un anticlinal affleurant la surface du sol, créant une limite naturelle pour préserver notre eau. En cas de pompage exagéré par la Libye et/ou la Tunisie, la partie algérienne est protégée naturellement contre le pillage à moins que la physique des écoulements des eaux souterraines, nous réserve des surprises ?.
Le Soleil
Des capteurs solaires sur un vingtième de la surface du Sahara fourniraient assez d’électricité pour approvisionner le monde entier. Le problème, c’ est d’arriver à exporter cette énergie propre à un coût raisonnable.
Dans la quête et la recherche de nouvelles sources d’énergie durables et renouvelables comme source de remplacement des énergies fossiles en voie de disparition, et afin de satisfaire notre futur énergétique, toutes les voies sont explorables ; le ciel, la terre et la mer sont devenus des espaces de réflexion autour de la valorisation énergétique. Des idées fleurissent un peu partout dues au déclin « caché » de nos réserves pétro-gazières : le gaz de schiste, le charbon de Kénadza, construction de centrales solaires etc. Parmi toute cette panoplie de recours, la plus pérenne et la plus favorite des énergies, c’est bien le solaire.
Centrale solaire hybride de 1,000 MW à Hassi-R’mel (Algérie)
Des champs de capteurs solaires cylindro-paraboliques implantés sur 1/20 de la surface du Sahara suffiraient pour couvrir la consommation mondiale d’électricité qui est d’environ 18.000 Twh/an (18 000 000 Gwh/an) à titre d’exemple l’Algérie produit 10 Twh/an par ses centrales à flamme (fonctionnant au gaz naturel), un gâchis pour notre économie pétrolière. Le Sahara compte 1 ,5 millions de Kilomètres carrés, il suffirait d’une surface de 30 Kilomètres carrés, plantée de panneaux solaires pour satisfaire la consommation nationale en électricité. D’où une grande économie en gaz naturel, de gas-oil et gaz non-conventionnel dans le cas ou ce dernier sortira sauf de sa polémique. Alors, encore si l’Etat algérien arrive à adopter l’électricité « carburant national», nous économiserons l’importation des 42 millions de tonnes /an au prix fort en devise ou par le « troc » d’une quantité équivalente en gaz de schiste, comme le prédit monsieur le ministre de l’énergie. Un faux calcul qui est basé que sur des suppositions ?
Le plan « désertec »
Le TREC (Trans-Mediterranean Renewable Energy Cooperation), en collaboration avec le centre aérospatiale allemand (DLR) ont menés l’étude du « Projet DESERTEC » dans le but d’évaluer la faisabilité d’un concept visant à produire de l’électricité et de l’eau douce au moyen de centrales solaires à concentration implantées dans le Sahara. L’idée est de produire de l’eau douce par des procédés de dessalement de l’eau de mer (par distillation ou osmose inverse) qui utilisent une part de l’électricité ou de la chaleur produite par l’installation solaire.
Le projet vise, d’une part, à donner des perspectives de développement pour ces pays du Sahara et d’autre part à exporter une part de l’électricité produite pour satisfaire la demande européenne en énergie verte. Comme souvent, le coût d’un tel projet est le principal frein à son accomplissement. Le transport de l’électricité sur de longues distances devra se faire en courant continu haute tension mais le coût de cette technologie reste très élevé ? Sauf pour l’Algérie ou les débouchés sont sur place, ses besoins en électricité d’ici 2020 seront de l’ordre de 22 000 MW, l’équivalence de 22 centrales du type installée à Tilghemt (Hassi-R’mel) . Le prix du KW d’électricité produite sera le moins élevé par rapport à nos voisins, étant donné qu’il y aurait un couplage hybride, utilisant le gaz naturel pendant les heures creuses ou l’ensoleillement est au minima, chose que nos voisins n’ont aucun autre moyen de faire autant. Le procédé hybride est une combinaison de procédés relayés pour produire en continu de l’électricité par une source chaude et par le solaire. Il est tout à fait remarquable que ce modèle de production rentre dans le cadre parfait de la sécurité des approvisionnements en énergie.
Pour l’Algérie, le projet « Désertec » ne pourra pas être discuté sans la prise en charge de l’exploitation de la nappe aquifère du Sahara et ses besoins spécifiques en électricité solaire. Aussi, la distribution en nombre des centrales solaires entre pays voisins (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye) doit être équitables, afin d’éviter toute polémique injustifiable, pouvant amener à des conflits entre voisins. L’Algérie aura besoin beaucoup plus de centrales que ses voisins, afin de subvenir à ses besoins grandissant en énergie électrique, nécessaire à son développement durable. Elle aura donc, besoins de beaucoup plus d’énergie électrique pour l’exploitation à grande échelle de cette nappe phréatique, qui rentre indéniablement dans le cadre du NEPAD, pour le développement de l’Afrique.
Conclusion
Le Sahara algérien présente de véritables oasis d’énergie du fait d’un ensoleillement direct fort, c’est le pays le plus ensoleillé du monde en nombre de jour et quasi-permanent (3000-3500 heures d’ensoleillement par an contre 1500 h à Paris). D’autre part, les technologies solaires –photovoltaïque et solaire à concentration- ont atteint aujourd’hui une maturité suffisante pour envisager le déploiement de grandes fermes solaires sur les sites répertoriés comme étant les plus favorables.
Source : ASFIR
-Ingénieur (pétrolier) -Expert en énergie
Et si à la place d’une union européenne qui ne veut plus vraiment dire grand chose il y avait une confédération d’états avec une même gouvernance. Cela va sans dire qu’il faudrait faire table rase de ceux qui tirent actuellement les ficelles et qui sont une honte permanente. Ils s’en mettent plein les poches et font des lois ridicules. Ils sapent peu à peu nos identités européennes et nous islamisent sans remords.
On a besoin de propreté, d’honnêteté, de sang neuf…