Publié par Guy Millière le 6 octobre 2012

Dès le lendemain de son lamentable débat face à Romney, Obama est reparti au combat. Il a utilisé exactement les mêmes arguments que la veille, mais il avait un immense avantage : personne pour le contredire et pour lui rappeler que ses formules de propagande n’étaient que du vent. Obama est dans son élément lorsqu’il peut mentir en compagnie de son téléprompteur et d’une foule d’admirateurs fervents et déconnectés de toute rationalité.

Il a fait preuve de courage aussi : il a traité son adversaire de menteur, mais il l’a fait quand son adversaire n’était pas là, et en aucun cas en présence de celui-ci. Il me fait penser à ces matamores de carton pâte qui prennent la pose de la bravoure avantageuse devant leur miroir, mais rasent les murs piteusement lorsque celui qu’ils doivent affronter se profile à l’horizon.

Et puis, Obama s’est trouvé des excuses : celui qui lui faisait face n’était pas le « vrai Romney ». Non, le vrai Romney, Obama en est certain, c’est le sale type débile et rapace dépeint par les publicités financées par la campagne Obama. Cela ne peut pas être un entrepreneur intelligent, compétent et efficace ! Obama, qui n’a jamais vraiment travaillé de sa vie, ne sait de toute façon pas ce qu’est un entrepreneur : pour lui, un entrepreneur, c’est ce qu’on lui a décrit dans les livres de Karl Marx, de Saul Alinsky ou de Franz Fanon, et il croit donc que ce qui figure dans les publicités dans sa campagne est vrai. A un certain degré d’hallucination mentale, on ne touche plus le sol qu’au moment du crash.

Une preuve : Obama est tellement persuadé par ses mensonges que, même après qu’ils aient été mis en pièces par Mitt Romney, il les a repris mot pour mot, comme s’il n’avait rien entendu. Autrement dit, ou bien il prend ses auditeurs pour des crétins, ou bien c’est lui-même qui mérite ce qualificatif.

Et depuis vendredi, Obama dispose des chiffres du chômage. Et ils sont beaux, comme s’ils avaient été fabriqués en Union Soviétique : 469 000 personnes ont renoncé à chercher un emploi ou ont été rayées des listes, 114 000 postes de travail ont été créés. Cela fait un nombre plus grand de gens sans emploi ? Ce n’est pas grave. Dans les statistiques du chômage du Ministère du travail, cela fait 7,8% de chômeurs. Obama est content : il peut dire que les choses vont dans la bonne direction. Radier des listes du chômage un million de personnes de plus ferait davantage de gens dans la misère, mais un chiffre du chômage plus bas encore : je suis sûr que, dans l’entourage d’Obama, on y a pensé pour le mois prochain. Un beau sourire sur le visage d’Obama, cela n’a pas de prix, non ?

On a pensé aussi, sans doute, dans l’entourage d’Obama, à quelques surprises d’octobre. Un bombardement au Mali ? Ou alors en Libye ? Un accord avec le régime iranien ? Autre chose ? Qui sait ? Ces gens sont prêts à tout. Ils n’ont aucun scrupule. Ils veulent garder la Maison Blanche. Obama est leur porte-parole, leur figure de proue, leur chose.

Il a vacillé, mais il est reparti au combat. Dans les coulisses, il a dû se faire traiter de tous les noms, mercredi soir. Et puis, on l’a renvoyé sur le devant de la scène en lui disant qu’il était le plus beau, le plus grand, le plus chaud, l’ « eye candy » de ces dames. On lui a écrit des discours et il a appris à les lire de manière convaincante. Il est persuadé qu’il sera réélu. Ils sont persuadés qu’il sera réélu. Ils veulent en être persuadés.

Il a tout intérêt à être réélu, sinon ils le piétineront. Ils sont des milliers à avoir misé sur lui. Des « community organizers », des maffieux, des entrepreneurs corrompus, des hommes d’appareil comme il s’en fabrique dans les quartiers Sud de Chicago, et puis tous les journalistes des grands médias ou presque.

Sur le coup, mercredi soir, ils étaient tous furieux. Ils ont trouvé Obama nul et ils l’ont dit. Puis, ils se sont ressaisis. Ils ont cherché des explications. David Axelrod a dit à Obama de reprendre ses formules de propagande, il l’a fait, et les grands médias se sont extasiés à nouveau, comme si rien ne s’était passé. David Axelrod a dit à Obama de traiter Romney de menteur, et il l’a fait. Les grands médias ont eu de quoi composer leurs gros titres. David Axelrod a dit à Obama de reprendre ses mensonges, et il l’a fait, et les grands médias ont cité les mensonges d’Obama comme d’habitude. Maintenant, ils vont dire que le chômage baisse, puisqu’Obama le dit, et puisque les chiffres viennent de leur être servis.

Il n’empêche. Des millions d’Américains ont vu qu’Obama était une enveloppe vide, un homme incapable de faire face à un contradicteur connaissant l’économie, juste capable de répéter des formules creuses comme un disque rayé.

L’idole fabriquée a pris du plomb dans l’aile. Le roi est nu, et il n’a rien pour couvrir sa piteuse nudité : pas de bilan, pas de projets d’avenir. Rien, vous dis-je.

Que lui reste-t-il pour les deux débats à venir ? L’agressivité vis-à-vis de Mitt Romney ? Cela casserait son image soigneusement fabriquée d’homme aimable. Une meilleure argumentation ? Il n’en a pas. Celui qu’on a vu mercredi dernier est le même Barack Obama que celui qu’on voit parler depuis cinq ans : la différence est qu’il a eu, pour une fois, un interlocuteur compétent et qui ne baisse pas les yeux en face de lui. Et il aura à nouveau cet interlocuteur en face de lui lors des prochains débats. Terrible situation. Tentera-t-il d’acheter la complaisance du modérateur et d’obtenir que celui-ci se conduise comme un cireur de souliers vernis ?

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Le débat du 3 octobre suscite une remontée de Romney dans les intentions de vote. Si les deux débats à venir sont aussi calamiteux pour Obama, et c’est très possible, il aura du mal à remonter la pente.

Il peut compter sur David Axelrod et son appareil de propagande. Et je m’attends à des publicités immondes, plus basses encore que le fond de poubelle.

Il peut compter sur les grands médias, qui vont jouer leur va tout.

Il peut compter sur les moyens du pouvoir exécutif pour trafiquer des chiffres ou mijoter une surprise à l’étranger.

Mais en dehors de cela ? Lors des débats, il n’y aura que lui, Mitt Romney, et un modérateur qui même s’il était acheté ne pourrait pas se montrer trop ouvertement comme un vendu.

Beaucoup de téléspectateurs ont vu qui était Mitt Romney pour la première fois mercredi soir. Ils ont été surpris. Positivement. Mitt Romney est un homme intelligent, discipliné, qui connaît ses dossiers. J’ai trouvé sa campagne trop modérée, souvent. Je dois dire qu’il suit une trajectoire et n’en dévie pas. S’il est élu le 6 novembre, il aura montré qu’il avait raison de suivre cette trajectoire. Et je souhaite qu’il ait raison.

Mitt Romney est tout ce qui sépare l’Amérique et le monde d’un cataclysme.

Non seulement Barack Obama est un agitateur gauchiste tiers-mondiste et très ouvert à l’islam radical, mais c’est un homme vaniteux, narcissique, et fondamentalement creux.

Ce genre d’homme est particulièrement dangereux.

Obama est un minable. C’est aussi un péril absolu.

Que tant de gens le soutiennent aveuglément est préoccupant, vraiment très préoccupant. Ils ne voient pas que ce n’est pas lui qu’ils soutiennent, mais tous ceux qui avancent dans son ombre et qui tirent les fils du pantin.

Romney coupera t-il les fils ? Il a commencé à le faire. J’espère qu’il continuera.

Le prochain débat n’ayant pas lieu à Denver, altitude 1609 mètres, Al Gore ne pourra en tout cas pas dire que les capacités cérébrales d’Obama sont diminuées lorsqu’il est en altitude. Et puis, Al Gore se trompe sur ce sujet comme sur tous les autres. A Denver, Obama n’a pas manqué d’air. Et d’une manière générale, Obama ne manque pas d’air.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

Après débat: Michelle furieuse, Romney souriant,Obama dérouillé

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