Publié par Michel Garroté le 22 novembre 2012

Michel Garroté, réd en chef – Ce jeudi, Jean-François Copé, président proclamé de l’UMP accepte l’offre de médiation d’Alain Juppé. Encore ce jeudi, Sarkozy est entendu pendant sept heures, au Palais de Justice de Bordeaux, par les juges en charge de l’affaire Bettencourt. Toujours ce jeudi, Brice Hortefeux est condamné à 5.000 euros d’amende avec sursis et 10.000 euros de dommages et intérêts pour avoir menacé Olivier Morice, avocat de familles de victimes de l’attentat de Karachi. C’est un jeudi noir pour la droite française.

Bal tragique à l’UMP – On ignore le nombre de victimes

Vers 15h00, on apprend qu’au cours d’une conférence de presse organisée à Bordeaux, Alain Juppé n’a pas de mots assez forts pour dénoncer l’imbroglio en cours à l’UMP. “Nous allons tout droit vers un éclatement de l’UMP si cette mascarade continue”, prévient le cofondateur du parti il y a quasiment dix ans jour pour jour. “C’est une question de jours, l’UMP est moribonde” poursuit-il, d’un ton sec. Vers 16h00, on apprend que le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, annonce que le président proclamé de l’UMP accepte l’offre de médiation d’Alain Juppé. Twitter s’amuse du ton tragique et des arguments de Lavrilleux. “Conformément à nos statuts, il faudra laisser travailler la commission nationale des recours”, saisie jeudi par Jean-François Copé, et “nous acceptons l’échelon supérieur constitué par M. Alain Juppé. Nous avons confiance dans l’ensemble des personnes qui seront amenées à regarder les résultats, nous espérons que la sagesse va s’imposer, que tout le monde dira à l’avance qu’il est prêt à reconnaître le résultat qui sortira de cette décision”.

Parce que la Sarkorépublique irréprochable le vaut bien

Sarkozy est entendu depuis près de sept heures, au Palais de Justice de Bordeaux, par les juges en charge de l’affaire Bettencourt qui veulent déterminer notamment si sa campagne de 2007 a bénéficié dans des proportions illicites de l’argent de l’héritière de l’Oréal Liliane Bettencourt. Sarkozy est arrivé au Palais de Justice depuis l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, à bord d’une Renault Espace gris foncé aux vitres opaques, suivie de deux motos transportant des policiers en civil. Un dispositif policier d’une quarantaine d’hommes avait été mis en place autour du Palais de Justice, depuis 07h30, et la rue a été barrée au moment de l’arrivée de l’ancien chef d’Etat. Le juge et ses collègues, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, veulent entendre Sarkozy, après avoir recueilli des éléments leur permettant de soupçonner un possible financement illicite de sa campagne de 2007, voire des remises de fonds ultérieures, grâce à de l’argent de Liliane Bettencourt. Ils souhaitent aussi déterminer si ses activités politiques ont pu être aidées par une partie des quatre millions d’euros en liquide que l’ancien homme de confiance des Bettencourt Patrice de Maistre a fait revenir depuis un compte suisse des milliardaires de 2007 à 2009.

MM. de Maistre et Eric Woerth, l’ancien ministre et ex-trésorier de campagne de Sarkozy en 2007, ont déjà été mis en examen dans cette affaire. Les juges aimeraient aussi savoir pourquoi M. Sarkozy a paru surveiller de si près l’évolution du dossier Bettencourt, semblant notamment recevoir à huit reprises, de 2008 à 2010, l’ex-procureur de Nanterre Philippe Courroye, initialement en charge de cette affaire. D’autres ennuis judiciaires pourraient cependant guetter l’ex-président. Une enquête préliminaire sur les sondages commandés par l’Élysée pendant sa présidence a en effet été ouverte. Son nom apparaît notamment dans l’affaire Karachi, qui concerne un possible financement occulte de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur, en 1995. Alors même que M. Sarkozy laisse planer le doute sur son éventuel retour en politique, il restait difficile jeudi de mesurer l’impact que pourrait avoir une mise en examen sur cet avenir. A quelques dizaines de mètres du Palais de Justice, le maire de Bordeaux et ancien Premier ministre Alain Juppé, également ministre des Affaires étrangères de M. Sarkozy, a lancé jeudi un ultimatum, proposant, mais jusqu’à 20H00 seulement, de présider une instance chargée de réexaminer les résultats du scrutin de dimanche, afin d’éviter “le séisme” d’une disparition” de l’UMP.

Hortefeux victime d’une explosion judiciaire

L’ex-ministre UMP de l’Intérieur Brice Hortefeux a été condamné jeudi à Paris à 5.000 euros d’amende avec sursis et 10.000 euros de dommages et intérêts pour avoir menacé Olivier Morice, avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi, en 2002 au Pakistan. L’enquête sur cet attentat a conduit à une autre procédure visant une possible corruption en 1995 lors de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Me Morice a publiquement estimé que Nicolas Sarkozy était “au cœur de la corruption”. Dans un entretien au Nouvel observateur en octobre 2011, Hortefeux, un proche de Nicolas Sarkozy, se disait “écœuré par la lâcheté des journalistes qui fracassent tous les amis de Nicolas Sarkozy, alors que c’est Me Morice qui devrait être fracassé”. Le tribunal correctionnel de Paris a estimé dans le texte de sa décision que ces propos visaient à “influencer le comportement de l’avocat dans l’exercice de ses fonctions”. “Le propos constitue bien un acte d’intimidation en raison de la violence du terme employé, au surplus par une personne haut placée, ce qui le rend manifestement plus impressionnant”, estime le tribunal dans ses attendus.

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Avec mention www.dreuz.info

Et sources :

http://www.lepoint.fr/politique/en-direct-ump-alain-juppe-a-la-rescousse-22-11-2012-1532169_20.php

http://www.lepoint.fr/societe/bettencourt-sarkozy-entendu-a-bordeaux-par-les-juges-22-11-2012-1532229_23.php

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/brice-hortefeux-condamne-pour-avoir-menace-un-avocat-22-11-2012-1532230_240.php

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