Publié par Michel Garroté le 29 novembre 2012

Michel Garroté, réd en chef – Ce matin, sur la radio RMC, j’ai écouté un membre de l’UMP déclarer au micro qu’il rendait sa carte du mouvement. Puis, s’adressant en direct à Copé et Fillon, il leur déclara : « cassez-vous pauv’ cons ! ». Le plus ridicule dans cette affaire, c’est que certains, au sein de l’UMP, au prétexte que Copé et Fillon sont des clowns, ne trouvent rien de mieux que d’appeler Sarkonul à revenir. J’ose espérer que d’ici 2017, tous ceux qui se sont cassés et tous ceux qui ne se sont pas encore cassés auront dégagé, définitivement dégagé de la « droite » (rires) française.

Dans Valeurs actuelles, Yves de Kerdrel balance (extraits adaptés) : « Cette élection au sein de l’UMP aura au moins servi à démontrer que si la droite veut revenir au pouvoir en 2017, il lui faut d’abord faire émerger des hommes et des femmes d’État après le grand vide laissé par Nicolas Sarkozy. C’est-à-dire des personnalités qui, à l’image de Georges Pompidou ou de Philippe Séguin, mettent en avant le courage de dire non, plutôt que la bassesse des petits arrangements. Et ce qui est vrai de l’UMP, de l’UDI et de toutes les droites l’est aussi de la gauche, avec son personnel politique amateur, inexpérimenté quand il n’est pas compromis » (Note de Michel Garroté – Je ne ferai pas de commentaires désobligeants sur la formule « après le grand vide laissé par Nicolas Sarkozy ». Le plus grand vide mental de toute l’histoire de la Cinquième République, c’est celui qu’incarnait le gesticulatoire Sarkozy).

Yves de Kerdrel : « Si le nom de Georges Pompidou revient de plus en plus dans la mémoire de chacun d’entre nous, ce n’est pas par seule nostalgie d’une époque où la France tenait encore son rang. C’est d’abord parce que ce fils d’un couple d’instituteurs n’aurait jamais osé mépriser le peuple et les électeurs comme d’autres le font aujourd’hui aussi facilement que monsieur Jourdain faisait de la prose. Tout le personnel politique de droite comme de gauche est allé, par exemple, à Florange pour expliquer aux sidérurgistes que leurs hauts-fourneaux continueraient de fonctionner quoi qu’il arrive. Alors que la réalité économique a montré, depuis longtemps déjà, que cette filière chaude est condamnée ».

Yves de Kerdrel : « Au début des années 1970, Georges Pompidou s’est trouvé face à un problème équivalent avec les houillères de Lorraine. Que croyez-vous qu’il fit ? Il joua simplement son rôle d’homme d’État en allant à la rencontre des gueules noires, pour leur dire qu’il était inutile de se bercer d’illusions et que les mines de charbon seraient fermées progressivement. Pour cela, il fallait une vision, du courage et de l’autorité. Des vertus inexistantes parmi le personnel politique d’aujourd’hui. De la même manière lorsque Philippe Séguin s’est opposé au traité de Maastricht, à la différence d’une grande partie de la droite, il a su exprimer une vision, briser le mur de la pensée unique et éprouver ce sentiment de solitude, mais sans jamais compromettre le sens de l’intérêt général ».

Yves de Kerdrel : « Et vingt ans après, les déboires de l’euro, la faillite de la gouvernance européenne et les impasses des sommets bruxellois à répétition lui donnent chaque jour davantage raison. Où sont donc passés les hommes et les femmes d’État qui sont prêts à redonner de la crédibilité à la parole politique, qui sont capables d’avoir une vision pour notre société, entre un monde qui n’en finit pas de mourir et un autre qui n’arrête pas d’émerger ? Et surtout qui sont prêts à tout pour enrayer le déclin de la nation France. C’est-à-dire de ses valeurs, de son économie, de sa culture, de son rayonnement et de sa souveraineté », ajoute Yves de Kerdrel.

Eric Branca assène, également dans Valeurs actuelles (extraits adaptés) : « Tout indique qu’au-delà des questions d’hommes, c’est sur la question des idées que la droite va désormais jouer son avenir. En créant l’UMP, en 2002, Jacques Chirac n’avait fait que transposer juridiquement ce qui avait été sa politique de fait comme animal dominant de la droite depuis 1981 : écarter toute confrontation idéologique avec ses partenaires afin d’obtenir d’eux qu’ils acceptent de se fondre dans une structure unitaire autour du plus petit dénominateur commun ».

Eric Branca : « On a cru ainsi qu’il suffisait de réunir les héritiers (très) théoriques du gaullisme et ceux de Valéry Giscard d’Estaing pour additionner les voix et disposer d’une force de frappe à toute épreuve. La dynamique a fait long feu car, à l’intérieur même de l’UMP, c’est la tradition girondine et libérale qui l’a emporté, laissant en déshérence tout ce que le gaullisme comportait de spécifique, en particulier la défense de la souveraineté nationale. D’où la montée continue du Front national qui, par une captation d’héritage classique, a occupé le vide laissé par l’abandon de cette préoccupation non exclusive mais cependant essentielle », ajoute Eric Branca (Note de Michel Garroté – Hors de France, personne n’a jamais rien compris ni au gaullisme, ni au giscardisme. Les deux idéologies ont certes l’air différentes. Mais les deux, au-delà de leurs apparences respectives, ont pratiqué l’étatisme et l’on voit le résultat aujourd’hui en 2012).

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