Publié par Ftouh Souhail le 11 novembre 2012

Les forces de l’ordre ont arrêté, il y a quelques jours en Tunisie, cinq individus soupçonnés de tentative d’enlèvement de membres de la communauté juive dans la ville de Zarzis, dans le but de réclamer des rançons.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, avait indiqué que cinq personnes avaient été arrêtées, soupçonnées de préparer “l’enlèvement d’un ou deux juifs issus de familles aisées pour obtenir une rançon”.

Parmi les personnes arrêtées, l’un deux fait partie de la police tunisienne, indique Perez Trabelsi, président du Comité de la synagogue Ghriba de Djerba, qui a appelé le gouvernement à « fournir davantage de protection pour la communauté juive tunisienne qui souffrait, selon lui, d’une campagne d’intimidation les incitant à quitter la Tunisie ».

Perez Trabelsi, a déclaré que dans la ville de Tunis, une minorité juive ont le sentiment d’une menace constante. « Il y a beaucoup de craintes même à Djerba» a t-il ajouté.

La communauté juive en Tunisie compte actuellement 2.000 personnes, concentrées principalement dans Zarzis (sud) et l’île de Djerba.

La garde nationale tunisienne a été informée, le 17 octobre dernier, d’un projet d’enlèvement d’un jeune juif à Zarzis après les aveux d’un policier tunisien recruté par quatre Libyens, selon un haut responsable policier.

Selon le journal local Al – Hsadh, l’officier, qui travaillait pour la sécurité de la communauté juive de Zarzis, avait élaboré un plan pour aider les ravisseurs. Il est soupçonné d’avoir recruté des jeunes qui devaient prendre part à l’enlèvement.

C’est la nouvelle stratégie des radicaux : infiltrer les forces de sécurité et frapper de l’intérieur

La police tunisienne semble être infiltrée par des éléments de la mouvance islamiste radicale qui devienne une menace pour la sécurité du pays. C’est la nouvelle stratégie des radicaux : infiltrer les forces de sécurité et frapper de l’intérieur. Cible principale des fondamentalistes : les juifs et les laïques.

La communauté juive de Tunisie a réclamé, début novembre, sa protection par l’armée après l’arrestation des quatre Libyens et du policier tunisien préparant l’enlèvement.

“Après l’implication d’un policier dans cette affaire, nous voulons que notre protection soit aussi assurée par l’armée”, a précisé Perez Trabelsi, ajoutant que la communauté juive a “une grande confiance en l’armée”.

Le 7 décembre 2011 , le vice-Premier ministre israélien, Silvan Shalom, natif de Gabès, a enjoint aux Juifs tunisiens d’émigrer vers l’État hébreu.

J’appelle les Juifs vivant en Tunisie à venir s’installer en Israël le plus rapidement possible’’, avait déclaré Silvan Shalom (1).

La situation est inquiétante pour les Juifs de Tunisie depuis l’année dernière.

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Des insultes antisémites scandées lors de manifestations en 2011-2012 par des islamistes avaient provoqué l’inquiétude de cette communauté. Les salafistes, qui sèment la terreur, attaquant les femmes, les artistes et les laïques, s’en sont pris aux juifs lors d’une manifestation antisémite du 14 février 2011 devant la grande synagogue centrale de Tunis, durant laquelle des manifestants, déployant bannières du djihad ont hurlé : «Khaybar Khaybar ya yahud, jaysh Muhammad sawfa ya‘ud » « Ô Juifs souvenez-vous de Khaybar, l’armée de Mahomet reviendra ».

L’actuel gouvernement, sous les commandes du parti théocratique Ennahdha, n’a rien fait pour rassurer sérieusement les juifs tunisiens. Au contraire, le mouvement islamiste Ennahda a cédé aux revendications de mentionner l’interdiction de toute normalisation avec « l’entité sioniste » dans la prochaine constitution (article 27.3 du projet). Cette nouvelle forme de diabolisation d’Israël aura des répercussions directes sur la sécurité des juifs tunisiens.

Rappelons que des milliers de Juifs tunisiens ont été déportés entre 1942 et 1943. Selon les historiens de la Shoah, 5.000 Juifs de Tunisie ont été transférés dans des camps de travail forcés sur place, 160 ont été déportés par avion et plusieurs dizaines sont morts fusillés ou victimes de mauvais traitements.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Souhail Ftouh pour www.Dreuz.info

(1) Dernière figure politique israélienne à s’être rendue en Tunisie, Sylvan Shalom avait effectué en 2005 un voyage dans ce pays alors qu’il était ministre des Affaires étrangères, à l’invitation du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, aujourd’hui déchu.

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