Publié par Michel Garroté le 1 décembre 2012

Michel Garroté, réd en chef – Or donc, le Fatah et l’OLP sont devenus un « Etat observateur non membre de l’ONU ». Cette mauvaise farce permet à certains d’alléguer que la Judée et la Samarie seraient donc – forcément – le territoire de cet « Etat observateur non membre de l’ONU ». J’écris souvent qu’Israël s’est retiré du Sinaï, du Sud-Liban et de la Bande de Gaza et que tous ces retraits n’ont servi à rien sinon à aggraver les menaces qui pèsent sur le peuple israélien. J’écris souvent qu’Israël n’a pas d’autre choix que de détruire le nucléaire iranien, ainsi que de détruire les infrastructures du Hezbollah et du Hamas.

J’écris souvent, concernant la Bande de Gaza, que le seul vrai choix est de détruire le Hamas. J’écris souvent que pour y parvenir, Ies forces terrestres israéliennes doivent envahir Gaza et y rester le temps qu’il faut. J’écris souvent que pour y parvenir, l’armée israélienne (armée de terre, de l’air et forces navales) doit tuer et emprisonner des milliers de terroristes et envoyer des milliers de terroristes dans le Sinaï. J’écris souvent que pour y parvenir, l’armée israélienne doit patrouiller le temps qu’il faut dans les rues de Gaza et arrêter les terroristes comme elle le fait en Judée et Samarie.

J’écris souvent tout cela – depuis 2007 – sur ce blog. N’ayant aucun compte politique ou financier à rendre à quiconque, je peux me permettre écrire tout cela. Je sais que la majorité du peuple juif israélien pense tout cela comme moi-même je le pense. Je suis persuadé que si le Royaume-Unis ou les États-Unis se retrouvaient dans la même situation qu’Israël, ils feraient tout ce que je viens d’écrire ci-dessus, car selon la loi internationale, ils auraient le droit de se défendre. Et le seul moyen de se défendre contre des terroristes c’est de les tuer, de les emprisonner, de les chasser, de les envoyer ailleurs.

A ce propos, l’excellente géopoliticienne et journaliste Caroline Glick, deputy managing editor du Jerusalem Post et experte en géopolitique du Moyen Orient au Center for Security Policy, écrit (extraits adaptés ; cf. liens vers sources en bas de page) : Le cessez-le-feu qu’Israël a accepté mercredi dernier pour mettre fin à l’épisode actuel d’attaques de missiles et de roquettes palestiniennes n’est pas un bon accord pour Israël selon tous les scénarios imaginables. Au mieux, Israël et le Hamas sont placés sur le même plan moral. Le cessez-le-feu efface la distinction entre Israël, démocratie libérale à la recherche de la paix qui veut simplement défendre ses citoyens, et le Hamas, un troupeau terroriste djihadiste génocidaire qui cherche l’éradication du Peuple juif et la destruction d’Israël. Selon la loi internationale, Israël n’est pas seulement dans son bon droit pour se défendre contre le Hamas. Israël a le devoir de le faire. La loi internationale demande à tout Etat de traiter les terroristes du Hamas comme des criminels et de leur refuser un havre de sécurité et un financement. Mais l’accord de cessez-le-feu demande à la fois au policier israélien et au criminel du Hamas de cesser le feu.

Au pire, le cessez-le-feu place Israël sous le Hamas. Les deux premières clauses demandent aux deux parties de mettre fin aux hostilités. La troisième suggère qu’on attend d’Israël de faire de nouvelles concessions au Hamas après le cessez-le-feu. Ensuite, il y a l’élévation de l’Egypte des ‘Frères Musulmans’ par le cessez-le-feu au rôle d’adulte responsable. Le Hamas est la branche palestinienne des ‘Frères Musulmans’. Le président égyptien Mohamed Morsi soutient ouvertement le Hamas. Morsi a envoyé son Premier ministre Hesham Kandil à Gaza pour exprimer personnellement le soutien du gouvernement égyptien à l’attaque criminelle contre les civils israéliens.

En fin de semaine, les Frères Musulmans d’Egypte ont tenu ce que les media ont déclaré être un meeting houleux. Ses membres étaient divisés sur quoi faire avec Israël. La moitié voulait la guerre immédiatement. L’autre moitié appelait à attendre jusqu’à ce que l’armée égyptienne soit préparée à la guerre. A la fin, les voix appelant à une patiente préparation à la guerre l’emportèrent cette fois-ci. Et pour leur patience, les Frères Musulmans ont reçu les applaudissements du gouvernement des USA. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton et son patron le président Barack Obama accordèrent des félicitations chaleureuses au gouvernement égyptien en plaçant Israël sur le même plan moral qu’un groupe terroriste.

De plus, Obama et Clinton obligèrent Israël à accepter un libellé dans le cessez-le-feu qui prétend faire de l’Egypte l’arbitre de la concrétisation israélienne et palestinienne à l’accord. A côté du soutien de facto du gouvernement [américain] au régime du Hamas à Gaza, il est difficile de songer à une plus grande humiliation pour Israël forcé de soumettre des plaintes à son ennemi juré pour les actes du vassal terroriste de cet ennemi juré. Et pourtant, avec tout cela, il n’est pas certain qu’Israël ait eu une meilleure option que de signer sur la ligne pointillée. Israël aurait pu avoir de meilleurs résultats si le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la défense Ehud Barak avaient ordonné aux forces terrestres massées à la frontière de s’emparer de quelques installations au sol du Hamas. Il y aurait certainement une justification pour Israël de cesser l’approvisionnement d’électricité à Gaza.

Mais aujourd’hui, une invasion terrestre à pleine puissance selon le mode de l’opération ‘Bouclier de Défense’ en 2002, où Israël a pris le contrôle de la Judée et de la Samarie aux groupes terroristes palestiniens et a réaffirmé son emprise de sécurité sur les zones palestiniennes, mettant ainsi fin à l’attaque terroriste palestinienne contre Jérusalem et le centre d’Israël, n’était pas dans les plans. Israël se trouve dans un piège stratégique. Et c’est de son propre fait. Commencé avec la décision du gouvernement Rabin-Peres d’agréer l’organisation terroriste OLP comme partenaire de paix en 1993, Israël a été en retraite stratégique. Chaque incrémentation de retraite stratégique d’Israël a renforcé ses pires ennemis aussi bien militairement et diplomatiquement et affaibli l’Etat juif militairement et diplomatiquement.

En Mai 2000, après des années d’agitation politique de la Gauche radicale, le Premier ministre d’alors Ehud Barak ordonna à Tsahal de se retirer de la zone de sécurité au Sud Liban. Le Hezbollah s’empara immédiatement de la zone frontière. En quelques mois, il kidnappa et tua trois soldats de Tsahal et les garda comme rançon – cachant le fait qu’ils avaient été assassinés. Le même gouvernement dirigé par Barak qui retira Tsahal du Sud Liban, préféra ne pas reconnaître l’échec de sa politique et ne fit rien quand les trois soldats furent kidnappés. En six années, le Hezbollah fut assez puissant pour lancer une guerre de missiles acharnée contre Israël.

Face à eux se trouvait le gouvernement qui venait de réaliser le retrait de Gaza. La stratégie gouvernementale d’Ariel Sharon et de ses héritiers, Ehud Olmert et Tzipi Livni, était fondée sur la cession de territoire et la diabolisation comme bellicistes de ceux qui s’y opposaient. Quand le Hezbollah attaqua Israël en juillet 2006, Olmert et Livni n’étaient pas en position d’ordonner une invasion terrestre sérieuse du Liban. Et comme c’était la seule façon de gagner la guerre, Israël perdit la guerre, ouvrant la voie à la prise ultérieure du gouvernement libanais par le Hezbollah.

De même pour le retrait de Gaza, exactement comme le processus de paix fallacieux avec l’OLP et le retrait dément du Sud Liban, le retrait de Gaza était une politique insensée par elle-même. Il était évident qu’elle conduirait au renforcement de groupes terroristes et mettrait ainsi les centres de population d’Israël à portée de frappe de leurs missiles. Après qu’aussi bien le processus d’Oslo et le retrait du Liban eurent laissé Israël stratégiquement et diplomatiquement affaiblis, avec ses politiciens, ses généraux et son existence même exposés devant les tribunaux internationaux et la cible de pogroms diplomatiques, il n’y avait pas de fondement à la prétention vide qu’en se retirant de Gaza, Israël gagnerait la légitimité internationale pour se défendre.

En abandonnant Gaza, Israël disait – comme au Liban – qu’il n’avait pas le droit d’y être. Et s’il n’avait pas le droit d’y être, il n’avait pas le droit d’y retourner. Pour forcer cette folle initiative, Sharon dut désavouer explicitement la plateforme d’action pour laquelle il avait été élu. Sharon gagna les élections en 2003 en promettant de ne jamais céder Gaza. Après avoir trahi ses électeurs, Sharon diabolisa, et le cas échéant, renvoya tous ceux en position de pouvoir et d’influence s’opposant à lui. Il convoqua un referendum des membres du Parti Likoud pour voter son plan, et quand ses opposants gagnèrent le vote massivement, il l’ignora. Il renvoya le Lieutenant-Général Moshe Yaalon, alors chef d’État-major Général de Tsahal. Il renvoya les ministres de son cabinet. Il fustigea les membres de son Parti s’opposant à son plan comme des « rebelles ».

De plus, avec la collusion active du système légal, Sharon réprima violemment ses opposants politiques. Des jeunes filles furent jetées en prison sans procès pendant des mois pour participation à des manifestations contre le retrait. Des bus affrétés en privé en route vers des manifestations légales furent interdits par la police et empêchés de voyager. Les organisateurs de protestation furent arêtes chez eux à 03h00, soit en pleine nuit. Et avec la collusion active des media, tout débat sur les mérites du plan de retrait fut étouffé.

Aussi mauvais que ce fût en Israël, la situation aux USA était présumée encore plus accablante. Depuis Oslo, les opposants israéliens de la folie stratégique de la Gauche étaient intellectuellement et politiquement stimulés par leurs homologues conservateurs en Amérique. Ces derniers aidaient à légitimer l’opposition politique et rendirent possible la conceptualisation et le maintien des politiques alternatives comme des options viables. Malgré la répression gouvernementale, quarante pourcent de la population juive d’Israël participèrent activement à des protestations contre le retrait. L’absence d’opposition était due au fait que les opposants au retrait en Amérique étaient boycottés, diabolisés, et mis sur liste noire par la communauté juive américaine et les media conservateurs auparavant favorables.

Pendant les années du processus de paix fallacieux, les groupes juifs américains conservateurs et les publications conservatrices menées par ‘Commentary’, ‘The Weekly Standard’ et ‘The Wall Street Journal’ s’y opposèrent avec vigueur. Mais quand Sharon se joignit à la Gauche radicale en adoptant son plan de retrait de Gaza, ces formidables supports et institutions le suivirent avec enthousiasme. Des voix de directeurs comme l’ancien rédacteur en chef du ’Jerusalem Post’ et membre du bureau de rédaction du ’Wall Street Journal’ Bret Stephens, les rédacteurs en chef de ‘Commentary’ Norman Podhoretz et Neil Kozodoy, le commentateur Charles Krauthammer et le rédacteur en chef de ‘Weekly Standard’ Bill Kristol ne se contentèrent pas de s’aligner sur le retrait dangereusement planifié. Ils interdirent toute voix d’opposition dans les pages de leurs publications.

A des degrés plus ou moins importants, leur rejet des voix qui avertissaient contre le retrait de Gaza se poursuit jusqu’à ce jour. De même, à l’exception de l’Organisation Sioniste d’Amérique (ZOA), chaque organisation juive américaine d’importance a soutenu le retrait. Comme les rédacteurs en chef de ‘Commentary’, du ‘Weekly Standard’ du ‘Wall Street Journal’, ils interdirent l’expression des voix de l’opposition dans leurs associations. Tous les commentateurs qui avertirent de la calamité stratégique qui s’ensuivrait à la suite du retrait de Gaza furent marginalisés et diabolisés comme extrémistes. Dans un geste remarquable cette semaine, Stephens et Max Boot de ‘Commentary’, reconnurent leur erreur dans le soutien au retrait de Gaza. Leur rétractation est importante parce que la majorité des collègues qui les rejoignirent en poussant Israël en bas du chemin et en louant la « démocratie » Sharon alors que 8500 Israéliens étaient jetés hors de leurs foyers et leurs terres pour les déférer à une prise de contrôle terroriste, continuent de nier qu’ils eurent tort d’agir ainsi.

Mais l’intégrité intellectuelle tardive de Stephens et Boot sur Gaza ne suffit pas à faire la différence pour Israël aujourd’hui. Israël n’a que deux options pour traiter la menace sans cesse croissante de Gaza. Il peut essayer de coexister avec le Hamas. Cette option est condamnée à échouer puisque le Hamas cherche l’annihilation du Peuple juif et l’éradication d’Israël. Admettant cet état de choses, dans une enquête d’opinion publique réalisée sur Channel 2, les 88% des Israéliens ont déclaré qu’un cessez-le-feu avec le Hamas ne tiendra soit pas du tout ou seulement pour un bref laps de temps ; et les 74% des Israéliens se sont opposés à l’acceptation d’un cessez-le-feu.

L’autre choix est de détruire le Hamas. Pour y parvenir, Israël devra envahir Gaza et y rester en place. Il devra tuer ou emprisonner des milliers de terroristes, en envoyer des milliers en plus faire ses paquets dans le Sinaï, puis passer des années à patrouiller dans les rues de Gaza et arrêter des terroristes comme il le fait aujourd’hui en Judée et Samarie. Alors que la première option est impossible, la dernière n’est pas actuellement viable. Elle n’est pas viable parce qu’il n’y a pas assez de gens qui défendent l’idée d’avoir l’opportunité de publier leurs pensées dans des publications importantes. La plupart de ceux qui pourraient avoir le courage d’émettre cette opinion craignent que s’ils le font, ils se verront refuser toute audience, ou seront discrédités comme bellicistes ou extrémistes. Alors ils demeurent silencieux ou disent avec impuissance qu’Israël ne devrait pas accorder un cessez-le-feu sans mentionner quelle est l’autre option d’Israël.

Les millions d’Israéliens qui se sont opposés au retrait de Gaza ne cherchent pas une justification personnelle pour avoir raison. Ils n’ont pas averti contre le retrait pour faire avancer leur carrière ou rendre leur vie plus facile. De fait, cela fut pour tous nuisible à leur carrière. Ils l’ont fait parce qu’ils étaient des patriotes. Ils sentirent qu’il était de leur devoir d’avertir leurs compatriotes du danger, espérant empêcher le désastre auquel nous sommes maintenant confrontés. Et leurs voix doivent être renforcées par ceux qui les dédaignèrent, parce ce n’est qu’en les écoutant que nous développerons les arguments et la légitimité pour faire ce qui doit l’être et cesser de combattre pour perdre, encore et encore et encore, conclut Caroline Glick (fin des extraits adaptés ; cf. ci-dessous liens vers sources).

Reproduction autorisée

Avec mention www.dreuz.info

Et le cas échéant les sources citées

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=293128

Adaptation française de Sentinelle 5770 ©

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