Publié par Guy Millière le 7 décembre 2012


Tandis que, de l’Egypte à la Syrie, le monde arabe continue à se décomposer (j’y reviendrai très vite), Obama poursuit son travail à l’intérieur des Etats-Unis eux-mêmes. Tous les journaux présentement font leurs titres sur la « fiscal cliff », la « falaise fiscale » dont le pays risque de tomber le 31 au soir.

Si aucun accord n’est trouvé entre la majorité républicaine à la Chambre des représentants et le Président, tous les impôts vont augmenter nettement, et des coupes dans les dépenses du gouvernement vont survenir de manière automatique, qui toucheront, un peu, les programmes de redistribution sociale et, beaucoup, le secteur de la défense.

Toutes les propositions de compromis énoncés par les républicains, tous les gestes de conciliation effectués par ces derniers, se trouvent rejetés sitôt présentés.

Les propositions émanant d’Obama sont si absurdes et si provocatrices qu’aucun républicain ne peut les accepter et qu’on peut aisément imaginer qu’elles ont été conçus, précisément, pour ne pas être acceptées.

Obama et les démocrates se montrent inflexibles, insistent lors de chaque prise de parole et de chaque interview, sur le fait qu’ils veulent une politique économique et fiscale plus « équitable » par le biais de laquelle chacun paiera sa « juste part ».

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Ils commencent à dire que la chute depuis la « fiscal cliff » est inévitable. Et ils rejettent la faute, bien évidemment, sur les républicains.

Il y a là une stratégie qui s’inscrit dans la continuation directe du blocage généralisé provoqué par Obama à la suite des élections de mi mandat en 2010. Il s’agit de prolonger et d’exacerber le blocage, d’accentuer les difficultés du pays et d’en faire porter la responsabilité à des adversaires décrits comme « rapaces » et « agents des milliardaires ».

La stratégie a fonctionné et porté ses fruits le 6 novembre dernier. Obama et son entourage pensent qu’elle portera à nouveau ses fruits dans quelques jours.

Si, comme c’est désormais assez probable, la chute depuis la « fiscal cliff » a lieu, les conséquences économiques seront très lourdes : le pays passera de la stagnation actuelle à une phase de récession, le chômage, déjà très élevé, montera encore, le nombre de pauvres et de gens à assister montera aussi. Les augmentations de taxes et d’impôts dissuaderont les investisseurs et rapporteront très peu au gouvernement fédéral: selon les estimations les plus fiables, au grand maximum de quoi couvrir le fonctionnement du gouvernement fédéral pendant une dizaine de jours.

Si la chute depuis la « fiscal cliff » a lieu, pensent Obama et son entourage, la population américaine en sa grande majorité accusera les républicains, et les dommages pour le parti républicain seront importants et profonds : pour l’heure, les sondages semblent, hélas, révéler que les dommages seront bien ceux qu’espèrent Obama et son entourage.

Il restera à Obama à se montrer “généreux” et à se présenter en sauveur, en venant proposer une baisse d’impôts pour les classes moyennes inférieures, tout en laissant en place la hausse d’impôts sur les entreprises, les classes moyennes supérieures et les classes supérieures. Obama continuera, bien sûr, à récompenser ses copains, “cronies” et à faire passer par l’intermédiaire d’agences comme l’EPA des réglementations écologiques asphyxiantes pour le secteur entrepreneurial en général.

L’un des résultats sera la hausse continue de la dette du gouvernement fédéral. D’autres résultats seront une dégradation ultérieure de la note de la dette par les agences de notation, des coûts plus élevés pour les emprunts du gouvernement fédéral, une dévaluation inavouée du dollar, une baisse généralisée du pouvoir d’achat aux Etats-Unis, et bien sûr, un retrait des Etats-Unis de la scène mondiale.

Les républicains espèrent qu’au moment où la récession arrivera et où toutes les autres conséquences apparaîtront, le peuple américain finira par discerner ce que fait Obama. Je dois dire que je trouve cet espoir excessif.

Tout comme ils révèlent que la population américaine tiendra les républicains pour responsables si la chute depuis la “fiscal cliff” a lieu, les sondages révèlent qu’un nombre croissant d’Américains se déclarent séduits par le “socialisme”. Chez les démocrates, le nombre de ceux qui se décadent favorables au socialisme atteint 45 pour cent, et plus on descend vers les couches les plus jeunes, plus les chiffres sont élevés.

Je veux bien penser que le conservatisme aux Etats-Unis renaîtra de ses cendres, mais pour l’heure, les analyses que j’ai énoncées au moment de la réélection de Barack Obama me semblent se confirmer.

Les commentateurs européens, bien sûr, donneront raison à Obama. C’est déjà le cas. Pour les commentateurs européens, Obama pourrait provoquer une nouvelle guerre mondiale, cela ne les empêcherait pas de le trouver plus merveilleux que jamais.

Il n’empêche : ce qui se passe dans la locomotive économique du monde ne reste pas dans la locomotive économique du monde. Les difficultés économiques et financières en Europe ne font que commencer, et l’année 2013 s’annonce déjà dramatique. Les difficultés de la Chine, où la croissance se casse, sont aussi très nettes et annonciatrices d’orages à venir. Les risques de guerre s’exacerbent.

Si on regarde le Proche-Orient, on voit immédiatement que tout va bien. Le monde arabe continue à se décomposer, disais-je, et j’y reviendrai, oui.

Sous Carter, seul l’Iran avait chuté aux mains des islamistes et avait sombré dans le chaos et le totalitarisme. Sous Obama, c’est bien mieux que sous Carter. Mais Carter n’avait eu que quatre ans. Obama en a huit.

Je persiste et je signe: le désastre Obama ne fait que commencer.

Si vous avez aimé les quatre premières années de la présidence Obama, les quatre années qui vont suivre s’annoncent magnifiques.

Des millions de gauchistes et d’islamistes ont rêvé de la chute des Etats-Unis et de l’ordre du monde régi par les Etats-Unis, Obama fait tout son possible pour réaliser leurs rêves.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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