Publié par Michel Garroté le 10 décembre 2012

Michel Garroté, réd en chef – Affaire judicaire, le procès en diffamation intenté par Valérie Trierweiler contre les auteurs de la biographie « La Frondeuse » prend une tournure politique. François Hollande et Manuel Valls ont écrit au tribunal de grande instance de Paris pour soutenir la compagne du chef de l’Etat. Voilà. François Hollande dénonce certains passages du livre de Christophe Jakubyszyn, chef du service politique de TF1-LCI, et d’Alix Bouilhaguet, grand reporter politique à France 2, parlant de « pure affabulation ». Le ministre de l’Intérieur parle de propos « approximatifs » ou même non « tenus ». C’est surréaliste, selon le sénateur Henri de Raincourt, ex-ministre, qui accorde un entretien à François Vignal sur Public Sénat (cf. lien vers source en bas de page).

François Vignal – François Hollande et Manuel Valls ont adressé un courrier au tribunal de grande instance de Paris pour soutenir Valérie Trierweiler dans le procès qui l’oppose aux auteurs de la biographie qui lui est consacrée « La Frondeuse ». Quelle est votre réaction ?

Sénateur Henri de Raincourt – Ça m’étonne. On n’a jamais dû voir dans l’histoire de la Ve République un président de la République qui écrive à un tribunal pour défendre son conjoint. C’est extravagant. Je n’ai pas le souvenir que de Gaulle, Pompidou, ou Chirac ou Sarkozy aient fait ça. C’est vraiment une histoire de caniveau, c’est hallucinant. On n’a jamais vu ça.

François Vignal – Selon l’entourage de François Hollande, il ne s’agit pas de faire pression, mais d’un « témoignage ». L’avocate de Valérie Trierweiler a parlé à l’audience d’« éclairage » apporté à la justice.

Henri de Raincourt – Un éclairage ? Oui, bien sûr… Ils prennent les Français pour des imbéciles. C’est quand même une forme de pression, appelons ça comme on voudra.

François Vignal – Pour la défense des deux auteurs, la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire a été violée. Iriez-vous jusque-là ?

Henri de Raincourt – Je ne sais pas si j’irais jusque-là. On perd surtout son temps. Il y a 10% de chômage, la crise et pendant ce temps François Hollande essaie d’aider sa femme devant les tribunaux. C’est surréaliste.

François Vignal – Concernant la question de l’indépendance de la justice, Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas nommé des hommes proches de la droite à des postes-clefs dans l’appareil judiciaire ?

Henri de Raincourt – Je ne suis pas au Conseil supérieur de la magistrature(CSM), mais je n’ai pas le sentiment que le précédent Président ait fait des pressions insupportables. Il y a peut-être eu des interventions, ou supposées interventions. Mais au fil du temps, il y a quand même eu des évolutions dans les procédures de nomination des magistrats qui ont garanti l’indépendance des magistrats. Et je n’ai pas le sentiment qu’on se soit beaucoup écarté des avis du CSM ces dernières années. Historiquement, les interventions ont toujours existé. Mais aujourd’hui, c’est quasiment impossible. Il y a des procédures faites pour donner de plus en plus de transparence aux désignations et l’information se fait en temps réel (cf. ci-dessous lien vers source).

Reproduction autorisée

Avec mention www.dreuz.info

Et le cas échéant les sources citées

http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/proc-s-trierweiler-lettre-hollande-une-forme-pression-selon-raincourt-337697

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