Publié par Abbé Alain René Arbez le 16 décembre 2012


« Jésus dit : voici à quoi ressemble le Royaume des cieux : un roi organisa un repas de fête pour le mariage de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler les invités, mais ils ne voulurent pas y prendre part. Il dit à ses serviteurs : allez sur les places et invitez tous ceux que vous rencontrerez. La salle de la fête se remplit. Le roi vit tous les invités mais repéra un homme qui ne portait pas d’habit de fête. Le roi dit : jetez-le dehors, dans la nuit, pieds et poings liés. Jésus conclut : il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ! » (Mt 22, 1-14)

Voilà une petite phrase lancée par Jésus et qui va exactement à contrecourant de l’ambiance hypertolérante de notre époque, où il paraît que toutes les vérités se valent ! Il dit même à un autre moment : « Large est le chemin qui mène à la perdition, étroit celui qui conduit à la vie, très peu le trouvent ! » (Mt 7,13-14)

Quand Polnareff chantait : « on ira tous au paradis », il exprimait une conviction assez répandue chez nos contemporains affranchis de toutes exigences religieuses. Si D.ieu est amour, pensent-ils, il fermera bien les yeux sur les comportements fautifs et sur les éloignements irresponsables…

Qu’en est-il en réalité, si l’on écoute le message provocateur de l’évangile des invités à la noce ? C’est une parabole, une histoire symbolique. On a donc compris que le D.ieu d’Israël est ce maître de maison qui invite généreusement à la fête des noces de son fils. Son fils est celui qui incarne ce qu’il a de plus cher, car c’est lui qui représente en sa personne une vie en harmonie avec les commandements – respect de D.ieu et amour des autres, shalom universel en perspective.

Toute la Bible nous parle en effet de noces pour exprimer l’alliance entre D.ieu et son peuple Israël. Une histoire d’amour à travers les lois.

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Pour les disciples juifs de Jésus, et selon la tradition biblique, D.ieu veut épouser notre humanité, il est le D.ieu de l’alliance et ce projet se réalise dans le visage du Fils. Ce que le maître de maison attend, c’est que tous les invités sans exception répondent de bon cœur et se joignent à la joie du fils, mais hélas, un trop grand nombre d’invités estiment avoir plus intéressant à faire que de prendre part à ce banquet. Le maître ayant aussitôt lancé une invitation élargie aux passants de bonne volonté, il y a de plus en plus de convives en habit de fête dans la salle, pour célébrer l’événement.

Un nouveau venu pourtant se distingue, par sa tenue décevante, et le maître de maison fâché le met à la porte. Lui manque-t-il un ornement quelconque ? Sa tenue est-elle froissée ? Non, quelque chose de beaucoup plus important doit faire défaut à ce personnage. Est-il un pique-assiette du royaume de Dieu, un opportuniste qui n’a que mépris pour le généreux maître de maison ?

Cet homme, visiblement, n’a pas saisi que l’invitation était si personnalisée qu’il aurait dû en être transformé, non pas par un look extérieur, mais en s’habillant « avec le cœur », selon l’expression du petit prince de st Exupéry. Les autres invités, malgré leurs défauts, leurs déficiences et fragilités manifestes lors de leur arrivée tardive, ont finalement adopté et revêtu ce « corps spirituel » lumineux et magnifique qui est celui inauguré par l’ère messianique, ils se sont laissé transfigurer par l’alliance.

Celui qui est montré du doigt par le maître se retrouve finalement « à l’extérieur », « pieds et poings liés » ; c’est l’image même de l’homme qui s’est exclu lui-même de la fête, et qui se révèle tragiquement tel qu’il est : ligoté dans ses errements. Pieds et mains liés, démarches figées et activités sans résultat. Dans la nuit des fausses valeurs.

On peut y voir le profil de ceux qui – d’une manière ou de l’autre – rejettent l’alliance de D.ieu avec son peuple, qui méprisent la Tora, qui contestent le don de la terre eretz Israël, qui ignorent ou dénaturent les commandements, les mitsvot, et qui obscurcissent ainsi par leurs comportements l’horizon d’une terre fraternelle.

Serait-ce ceux ou celles qui aujourd’hui lancent négligemment : certes, je suis croyant, mais pas pratiquant ! Ceux qui n’entrent jamais dans cette salle des fêtes qu’est une synagogue, une église, lieu de la Parole et de la communauté rassemblée ?

Revêtir l’habit de fête, porter le vêtement de noce, n’est-ce pas trouver sa vraie personnalité dans la transformation intérieure que suscite une relation vivante à D.ieu, et donc se comporter en conséquence ?

Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus !…Beaucoup de dénominations religieuses, beaucoup de déclarations, mais trop peu d’artisans de la justice et de la paix.

« Choisis la vie, pour que tu vives ! » (Deutéronome)

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info

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