Publié par Joseph Cuesta le 22 décembre 2012

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Les faits : Sarkozy apprend que ses comptes de candidat sont rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP : il n’y a qu’en France et en Corée du Nord que la bureaucratie puisse pondre – sans se faire lyncher par le peuple – un nom à rallonge aussi crétin). Concrètement, un courrier de la CNCCFP arrive au domicile de Sarkozy dans le très chic XVIe arrondissement. Et Sarkozy allègue aussitôt que c’est « une décision politique ». Pour Sarko, la CNCCFP ne serait donc qu’un bureau politique, qu’une officine de propagande. En quelque sorte, politiquement, ce ne serait pas neutre, de priver l’UMP de 11 millions d’euros (conséquence du rejet de la CNCCFP), à un moment où le parti « n’est pas très riche », dit-on, sans rire, chez les sarkozystes, qui se prennent soudain pour des dissidents SDF persécutés (DSDFP).

Sur le terrain, une équipe sarkophile se réunit, pour tenter de mener une riposte politicienne, autour du président déchu, dans son bureau (financé par les contribuables), rue Miromesnil, dans l’élégant VIIIe arrondissement. La petite bande à Sarko travaille au recours que celui-ci veut déposer au Conseil constitutionnel, dont il est, du reste, membre. Il est vrai que la décision de la CNCCFP n’est pas définitive. C’est le Conseil constitutionnel – dont Sarkozy est membre, répétons-le, – qui tranche. D’ailleurs, en sa qualité de membre du Conseil constitutionnel, Sarkozy ne siégera pas à la séance ad-hoc, suite au rejet de ses comptes par la CNCCFP, raconte son entourage. Pourquoi cette déclaration ? Le Conseil constitutionnel, ne serait-il, dans la doxa sarkozyque, lui aussi, qu’un bureau politique, qu’une officine de propagande ?

La CNCCFP met notamment en cause cinq déplacements que Sarkozy a effectués comme président en campagne. Cette hallucinante campagne 2012 qui avait débuté en mai 2011 (!), avec l’affaire DSK, selon l’aveu même de proches de Sarkozy. Cinq déplacements sont donc mis en cause par la CNCCFP. A savoir, au Tricastin dans la Drôme le 25 novembre 2011 sur le nucléaire ; à Toulon dans le Var sur la crise le 1er décembre 2011 ; à Lavaur dans le Tarn sur la politique familiale le 7 février 2012 ; à Fessenheim dans le Haut-Rhin le 9 février 2012 ; et sur TF1 le 15 février 2012. Ce n’est pas tout. L’aspect le plus choquant – que soulève la CNCCFP – c’est le méga-sarko-meeting de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, le 11 mars 2012. Et puis, la CNCCFP remet en question un système informatique qui a coûté 1,5 million d’euros.

Pour mémoire, rappelons que de son côté, la Cour des Comptes a révélé l’existence d’une convention signée – en dépit du code des marchés publics – entre l’Elysée sous Sarkozy et Publifact, le cabinet d’études de Patrick Buisson, pour un coût de 1,5 million d’euros. Faut-il en conclure que la Cour des Comptes, elle aussi, ne serait qu’un bureau politique, qu’une officine de propagande ? Dans la foulée, il y a eu l’affaire de sondages trop nombreux et trop coûteux, au frais des contribuables, y compris des sondages pipole sur l’image (rires) de Carla et Sarko (encore rires) ; il y a eu l’affaire de la milliardaire Liliane Bettencourt, dite Mamie Zinzin (Sarko allant jusqu’à alléguer, qu’il s’agissait, en fait, de l’ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt ; là, c’est carrément mdr) ; il y a eu l’affaire Woerth ; il y a eu l’affaire Karachi ; etc. ; etc.

De tout cela, Sarkozy se dit innocent. Il serait innocent de tout, depuis toujours et à jamais. Mais il a dit tant de choses, chaque jour, pendant la campagne novembre 2006 – mai 2007 ; chaque jour, pendant les cinq ans de présidence, 2007 – 2012 ; chaque jour, pendant la campagne mai 2011 – mai 2012 ; et pas chaque jour depuis septembre dernier…

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