Publié par Michel Garroté le 10 janvier 2013

Manif-pour-tous-VA

Michel Garroté, réd en chef – Le sujet est anthropologique, démographique et donc, aussi, géopolitique. Or donc, j’ai fait, c’est vrai, des sarcasmes, sur le manque d’unité, et, sur la guerre des égos, dans la préparation de la Manif Pour Tous, manif contre le mariage homosexuel avec adoptions d’enfants. Cela dit, cette manif, c’est dans trois jours. Et en ma qualité de chrétien, en ma qualité de citoyen attaché à la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, j’invite toutes celles et tous ceux qui le peuvent, à manifester à Paris le dimanche 13 janvier à 13h00. Les trois cortèges de la Manif Pour Tous (MPT), à Paris, dimanche 13 janvier, partiront, à 13h00, de la Place d’Italie, de la Porte Maillot et de Denfert-Rochereau. Ils se rejoindront au Champ-de-Mars Le Site Internet de la Manif Pour Tous vous fournit tous les détails (cf. lien en bas de page). Ci-dessous, je publie des extraits adaptés, de diverses prises de positions qui, selon moi, donnent un éclairage – proprement anthropologique – sur la nécessité, vitale et urgente, de cette Manifestation Pour Tous.

Ainsi, dans Le Figaro, Ivan Rioufol : « L’erreur serait d’interpréter la manifestation de dimanche contre le mariage homosexuel comme la revanche de l’UMP contre le PS, de la droite contre la gauche. Les centaines de milliers de Français qui s’apprêtent à défiler dans les rue de Paris, venus de toutes les provinces, ne répondront pas, pour la plupart d’entre eux, à un mot d’ordre politique. Ils seront d’abord l’expression spontanée d’une société tenue, jusqu’à présent, à l’écart de son propre destin. Ce qui s’annonce est le sursaut vital d’une France oubliée qui entend rappeler que la démocratie ne peut être confisquée par des minorités, des chapelles, des groupes de pression, au profit d’une politique clientéliste ayant perdu le sens de l’intérêt général. S’il est exact que le mariage gay était dans les propositions du président élu, ses répercussions sur la filiation humaine (avec la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui) bouleversent à l’évidence les fondements de la civilisation et de l’existence humaine ».

Ivan Rioufol : « Quand François Hollande affirme, hier, son intention de ne pas céder à la rue, il avalise un passage en force sur une question essentielle dont la complexité mériterait plus d’un débat. Or, le gouvernement n’en a organisé aucun, sinon pour recevoir entre deux portes et avec agressivité les représentants des religions. Protesteront, dimanche, ceux qui refusent de suivre plus avant un progressisme impensé et potentiellement déstructurant pour des enfants sans racines, ni filiations naturelles, puisque nés de bricolages génétiques, voire de la commercialisation du corps de femmes porteuses. Ce meilleur des mondes, défendu par des humanistes ayant perdu le contact avec les gens, est une régression contre laquelle il est légitime de résister. C’est ce mouvement réactif, conservateur dans son essence, qui émerge et sera probablement appelé à prendre sa place sur la scène politique. Les partis d’opposition, eux, prennent  le train en marche. Ils n’ont pas l’initiative ».

Le philosophe Jean-François Mattéi écrit, également dans le Figaro : « Camus disait que mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. Le mariage pour tous et l’homoparentalité contribuent à leur tour à ce malheur sémantique, ces deux expressions étant de pauvres oxymores. Elles entraînent une cascade de paradoxes que l’on masque prudemment sous les discours édifiants des bonnes consciences. S’il est vrai qu’un parasite est une personne qui vit aux dépens d’autrui, les homosexuels mariés auront un double comportement parasitaire. Le premier à l’égard des hétérosexuels dont ils imiteront l’alliance juridique. Le second à l’égard de la famille hétérosexuelle dont ils parodieront la filiation biologique. Dans les deux cas, le mariage et la filiation seront virtuels, mais non actuels, puisque la dualité sexuelle et l’engendrement d’un enfant par un homme et une femme seront vécus comme des simulations. Paradoxe de la parenté. Avec cette nouvelle norme maritale, imposée par des minorités, la famille homoparentale sera privée d’aspect procréatif. Les adultes homosexuels seront à tort nommés parents, le terme latin parens étant issu du verbe pario, accoucher, enfanter, alors qu’ils ne peuvent engendrer sans l’intervention sexuée, et non gendrée, d’un tiers homme ou femme, ce qui fait trois personnes, ou d’un autre couple dont la femme portera l’enfant, ce qui fait maintenant quatre personnes ».

Jean-François Mattéi : « La neutralisation des différences sexuelles entraînera la neutralisation de tous les statuts généalogiques et la privation de tous les repères de filiation: la parentalité l’emportera sur la parenté. Paradoxe de l’enfant. Quant à l’intérêt supérieur de l’enfant, dont on se préoccupe peu tant le désir de l’adulte est devenu despotique, il ne concerne plus qu’un produit médicalement et socialement déterminé. L’identité d’une fille ou d’un garçon est une construction complexe qui implique, avec une double détermination généalogique, celle de son père et de sa mère, des apports familiaux d’ordre affectif, intellectuel et social. Mais cette construction culturelle ne saurait faire l’économie de cette section primitive qu’implique le mot latin sexus, à partir de laquelle, non seulement la masculinité et la féminité voient le jour, mais également la paternité et la maternité. Avec la dissociation de la sexualité et de la procréation, nous entrons dans un monde de stérilité dans lequel l’enfant, devenu une denrée rare, sera pris dans le cycle économique de la marchandise. Le malheur se déclinera demain sous des formes juridiques plus subtiles qu’auparavant. Mais il concernera toujours l’être humain conçu comme un moyen, et non comme une fin, c’est-à-dire, selon les cas, comme un objet bien ou mal nommé ».

manif école libre 1984
manif école libre 1984

François d’Orcival, dans Valeurs Actuelles, rappelle opportunément la manif de 1984 : « Le 24 juin 1984, l’enseignement catholique avait appelé les parents d’élèves à une grande manifestation à Paris pour défendre l’école libre menacée par un projet de loi socialiste visant à créer un service laïc et unifié de l’Éducation nationale. Ce fut un énorme succès. Au début, il n’y eut aucune réaction gouvernementale. François Mitterrand venait déjà de perdre les élections européennes. Les sénateurs de droite proposèrent de soumettre la question de l’école libre à référendum. Le 6 juillet, la majorité de gauche à l’Assemblée rejeta la proposition des sénateurs. C’est seulement le 12 juillet, trois semaines après la manifestation, que Mitterrand provoqua un coup de théâtre. Après avoir déclaré qu’il avait l’impérieux devoir de préserver en toutes circonstances l’unité nationale, il annonça qu’il allait soumettre à référendum non pas le sujet (l’école) mais la possibilité de recourir à un référendum sur le sujet. Enfarinade, s’exclama la droite, et l’affaire n’alla pas plus loin. Entretemps, le gouvernement avait été remplacé et le projet de loi enterré. La manifestation de ce dimanche peut-elle aboutir au même résultat ? ».

adoption d'enfant par celles-là ?
adoption d’enfant par celles-là ?

Egalement dans Valeurs Actuelles, Aude Mirkovic se prononce sur le détournement de l’adoption d’enfants par des coupes homosexuels mariés : « L’adoption ne peut réparer le dommage subi par l’enfant privé de sa famille biologique que si l’enfant est adopté par un homme et une femme, seuls à même de lui offrir le cadre cohérent pour reconstituer la famille dont il a été privé. En effet, si la filiation ne se réduit pas à la vérité biologique (lorsque le mariage désigne le mari comme père ou lorsqu’un homme reconnaît un enfant, il n’y a pas de vérification biologique de la paternité), elle se définit en référence à la biologie et à ses exigences pour la procréation, à savoir que les parents sont un homme et une femme. C’est pourquoi la loi garantit à l’enfant une filiation vraisemblable : l’enfant ne peut avoir à la fois qu’un seul père et qu’une seule mère. Si un homme veut reconnaître un enfant qui a déjà un père légal, il doit d’abord contester la paternité existante avant de pouvoir établir la sienne ».

Aude Mirkovic : « La dimension biologique de sa filiation est le fondement d’une perception symbolique qui a vocation à la transcender et la dépasser : l’enfant biologique est le fruit de l’union de ses parents mais, surtout, il se représente comme tel, se construit comme tel. En revanche, un enfant ne pourra jamais se représenter comme issu de l’union de deux personnes de même sexe, quelles que soient leurs qualités personnelles. L’absence de fondement biologique ne pourra pas cette fois être compensée par la dimension symbolique de la parenté car ces “parents” n’auraient pas pu l’engendrer. Deux hommes, ou deux femmes (mais aussi trois), peuvent sans doute désirer un enfant, l’éduquer, l’aimer, encore que la psychologie ait depuis longtemps alerté sur l’importance de l’altérité sexuelle des parents dans la construction psychique de l’enfant. Quand bien même il serait désiré, aimé et choyé, un enfant rattaché à deux mères est privé de père ; celui rattaché à deux pères est privé de mère ».

Aude Mirkovic : « Et cette injustice est encore plus grave lorsqu’elle a été provoquée, programmée. C’est pourtant ce que le projet de loi envisage tranquillement de valider, en encourageant la “fabrication” d’enfants adoptables. Justement, pensons à ces enfants. Ils sont juridiquement adoptables parce qu’ils ont, le plus souvent, été voulus comme tels, c’est-à-dire conçus de manière à ce qu’ils n’aient qu’un seul parent : une femme inséminée en Belgique a conçu son enfant d’une manière à le priver de son père. Un homme qui a eu recours à une mère porteuse indienne a choisi un mode de conception visant à priver délibérément son enfant de sa mère. Or, l’adoption est une institution au service de l’enfant, visant à reconstituer la famille dont l’enfant a été privé. Elle est détournée par le projet de loi pour valider des procédés procréatifs visant à priver volontairement l’enfant de son père ou de sa mère biologique, afin de le rendre adoptable ».

Reproduction autorisée

Avec mention www.dreuz.info

Et source :

http://www.lamanifpourtous.fr/

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