Publié par Michel Garroté le 10 janvier 2013

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Michel Garroté, réd en chef – C’est le syndrome post-moderne de la communication virtuelle. Ainsi, on peut lire, çà et là, sur le wire et sur le net, que « la communication, c’est la politique », selon François Hollande, qui voudrait faire oublier en 2013, d’une part, son début de quinquennat cacophonique en 2012 ; et d’autre part, son impopularité persistante. L’ex-publicitaire Jacques Séguéla, fondateur de la communication au service du fric et de la frime, aurait raconté que l’Elysée aurait perdu sept mois ; que la communication serait un métier, comme l’auraient exercé François Mitterrand avec Jacques Pilhan, Jacques Chirac avec sa fille, Nicolas Sarkozy avec Franck Louvrier ; et que ne pas vouloir le faire serait une faute professionnelle.

Le retraité Séguéla aurait reproché à Hollande de s’être entouré de gens dont ce n’était, ni la fonction affichée, ni le métier. Séguéla-la-frime aurait ajouté qu’il faudrait être un « communicant politique » et non pas un « politique communiquant », erreur qu’aurait commise Hollande. Selon les sondages, une large majorité des Français n’aurait pas trouvé Hollande convaincant dans ses vœux ; et une large majorité des Français jugerait trop ambitieux les objectifs de Hollande de ramener le déficit à 3% du PIB et de faire baisser le chômage d’ici fin 2013.

Ce bon vieux Séguéla considèrerait les impôts à 75% comme une faute de communication dès le départ, faute donnant l’impression d’une fiscalité revancharde. Récemment, Hollande a tenté de se poser en garant d’une politique de vérité. Hollande a même été jusqu’à raconter : « Moi je considère que la communication, c’est la politique. Les Français sont suffisamment lucides pour savoir que ce qui compte, au-delà des paroles, ce sont les actes, et il n’y a pas de mise en scène, pas de manière de faire, il n’y a qu’une façon d’être sincère, c’est de montrer que ce qu’on fait peut être utile ».

Concernant les déplacements présidentiels, Séguéla déclare que multiplier les déplacements de terrain est une erreur dramatique et fondamentale ; que Sarkozy a fait 500 déplacements en province, 100 par an, et qu’il n’a pas été plus aimé des Français pour ça. Tout déplacement doit s’accompagner d’une proposition, selon Séguéla.

L’ancien gourou-de-la-com. approuve cependant l’arrivée de l’ancien présentateur de journal télévisé, Claude Sérillon, pour « renforcer le pôle communication de l’Elysée ». L’ex-publicitaire conseille à l’entourage de Hollande de respecter la règle des trois « C » : cohérence du message, convergence de tous les émetteurs et créativité. C’est sur la convergence de tous les émetteurs que l’ex-publicitaire a le plus de doutes, au regard des sorties intempestives et autres messages dissonants de ministres. A ce sujet, Séguéla précise : « Ils sont fous, par moments on dirait qu’ils le font exprès pour assassiner le président ». Bien.

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Pour ce qui me concerne – cela sera ma conclusion – je ne considère absolument pas que la communication soit un métier tel que l’ont, en effet, exercé Mitterrand, Chirac et Sarkozy. Le métier d’un président n’est pas du tout de communiquer. Le métier d’un président de la République, c’est de présider à la destinée du peuple français. Un président ne doit être ni un « communicant politique », ni un « politique communiquant ».

Concernant les déplacements présidentiels, inutiles et onéreux, en province et à l’étranger, pour parler, et, encore parler, je note que Sarkozy en a fait des centaines par an, pendant cinq ans, en hélicoptère et en sarko-One, et, qu’il a été détesté par les Français (pas seulement par les Français), entre autre pour ça.

Concernant la règle des trois « C », cohérence du message, convergence de tous les émetteurs et créativité, je n’y crois pas. D’un côté, on communique pour alléguer qu’on considère que la communication, c’est la politique ; et que les Français seraient suffisamment lucides pour savoir que ce qui compte, au-delà des paroles, ce sont les actes.

Mais d’un autre côté, on allègue que la communication chez les dirigeants politiques serait un métier ; et que les dirigeants devraient être des « communicants politiques » et non pas des « politiques communicants », le tout, enrobé des trois « C », cohérence du message, convergence de tous les émetteurs et créativité.

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Ce syndrome post-moderne de la communication virtuelle est né en France dans les années 1980. L’ex-publicitaire Jacques Séguéla, fondateur de cette forme de communication au service du fric et de la frime, en est un modèle quasi caricatural. Personnellement, j’ai exercé ce métier, de 1981 à 1996, d’une part, au service du PDG de l’une des plus grandes multinationales de la planète ; et d’autre part, pour le compte de la Table-ronde Européenne des Industriels (European Roundtable of Industrialists ; 40 multinationales européennes).

Pour être précis, j’ai exercé, en même temps, le métier de communication avec les médias internationaux et le métier de communication corporate. Ce métier n’avait pour moi strictement rien à voir avec le syndrome post-moderne de la communication virtuelle né en France dans les années 1980. Je n’ai jamais eu recours aux techniques de relations publiques de Séguéla.

Cet ancien gourou-de-la-com. approuve l’arrivée de l’ancien présentateur de journal télévisé et has been, Claude Sérillon-le-ressuscité, pour « renforcer le pôle communication de l’Elysée » (empôlez-vous les uns les autres). L’Elysée 2013 recompose ainsi L’Elysée 1981. Plus ringard, tu meurs. Les trois « C » de l’Elysée en 2013 seront la cohérence du message, la convergence de tous les émetteurs et la créativité. Il ne manque plus que la perversion narcissique et le tableau sera parfait.

Du reste, pour qu’il y ait cohérence du message et convergence de tous les émetteurs, encore faut-il qu’il y ait, auparavant, cohérence de l’action politique et convergences entre le Président, le Premier ministre et les ministres. Quant au troisième « C », la « créativité », il demeure un reliquat de la communication – au service du fric, de la frime et de la perversion narcissique dans un univers virtuel – communication inventée en France dans les années 1980, sous Tonton et avec Séguéla, il y a trente ans, au millénaire passé.

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