Publié par Guy Millière le 11 janvier 2013

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J’ai découvert récemment une bande vidéo sur youtube montrant un journal de l’économie diffusé sur BFM au mois d’octobre dernier. J’ai vérifié que le contenu venait bien de BFM et que ce n’était pas un montage. J’ai vérifié ensuite la véracité des éléments évoqués dans la presse du pays concerné.

Il s’avère que la Suisse est, depuis quelques mois, en train de renforcer ses moyens de défense militaire.

Craint-elle une guerre ? Non. Ses craintes sont différentes : elles concernent ce qu’elle considère comme un risque très sérieux d’émeutes à même de déborder les forces armées de ses voisins et d’entraîner des mouvements incontrôlables, voire des flux migratoires aux allures de lame de fond vers un pays refuge.

Où pourraient survenir ces émeutes ? La Suisse désigne la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France.

Quelle pourrait être l’origine de ces émeutes ? La montée du chômage, de la pauvreté et de la faim dans ces divers pays.

Sur quoi la Suisse s’appuie-t-elle pour énoncer ses hypothèses ? Sur les chiffres disponibles et sur les effets entraînés par les politiques suivies. Le chômage et la pauvreté atteignent, dans les pays cités, des chiffres records, et ces chiffres vont continuer à monter tout au long de l’année 2013. La faim refait son apparition. Les politiques suivies ne sont porteuses d’aucun remède à cette situation.

Dans le Times et le Wall Street Journal, mais aucune trace en France

Ce que disent les spécialistes suisses est dit aussi par de nombreux économistes dans les colonnes du « Times » de Londres ou du « Wall Street Journal », mais on n’en trouve guère trace en France.

Les décisions prises par la Suisse ont été largement commentées dans le monde anglophone, mais n’ont pas traversé les frontières françaises au point d’y rencontrer l’oreille de journalistes, sauf ceux de BFM – et encore, une seule fois, et à une heure tardive.

L’information, en ce pays, ne circule pas, et pas seulement sur ce sujet

Dois-je le dire une fois de plus ? L’information, en ce pays, ne circule pas, et pas seulement sur ce sujet. Je préfère ne pas dresser une liste, qui dépasserait la longueur de cet article.

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Tout comme l’information ne circule pas, les analyses ne sont pas menées non plus. Il n’est question, jour après jour, que de la « crise », comme si celle-ci était une fatalité. Il est dit sans cesse que la zone euro est sauvée, comme si c’était exact. Il est dit que les gouvernements européens se « battent » pour sauver les emplois, résorber les déficits, faire repartir la croissance, ce qui est faux.

La réalité est que la « crise » n’est pas une fatalité, mais a été provoquée par des interventions politiques dans l’économie, et qu’elle se poursuit parce que des interventions ineptes sont effectuées pour remédier à d’autres interventions ineptes. La zone euro n’est pas du tout sauvée. Ce qui a été fait a eu pour conséquence de différer l’explosion, sans remédier à ses causes, et sans empêcher que l’explosion aura lieu, plus tard, à moins qu’il soit décidé de continuer à étrangler les économies européennes en espérant que le malade meure guéri.

La réalité est aussi que rien n’est fait pour « sauver les emplois, résorber les déficits, faire repartir la croissance », car, à moins d’être encore plus stupides que je ne l’imagine, les dirigeants des principaux pays européens, ne peuvent que savoir ce qu’ils font, et savoir qu’ils détruisent jour après jour les possibilités que se créent des emplois, que se résorbent les déficits et que reparte la croissance.

La création d’emplois découle de la liberté d’entreprendre, et celle-ci implique moins de régulation et moins de taxes.

Elle implique aussi des marchés ouverts et fluides, donc moins de coûts de transaction de tous types. Elle implique enfin l’esprit d’entreprise et de création qui, lui, dépend des institutions d’enseignement et de ce qui s’y dit.

La résorption des déficits ne peut venir que du dynamisme économique et donc de la croissance, qui dépend elle-même la liberté d’entreprendre et l’esprit d’entreprise.

Les principaux pays d’Europe, et en particulier ceux cités par la Suisse, ont tout faux. La « crise », dès lors, va s’aggraver, et durer au-delà de 2013.

Je ne sais s’il y aura des émeutes et si la Suisse a des craintes excessives. Mais elle ne se trompe pas sur le diagnostic. Pas davantage que les économistes du « Times » ou du « Wall Street Journal ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière

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