Publié par Guy Millière le 23 janvier 2013

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Le résultat des élections israéliennes est décevant.

Il ne montre pas l’élan attendu vers la fermeté pourtant tellement requise. Il révèle un Netanyahou affaibli. La fusion qu’il a constitué avec le parti d’Avigdor Lieberman n’a pas fonctionné aussi bien qu’il l’aurait sans doute souhaité, les attaques menées contre Naftali Bennett ont fait baisser le score de celui-ci sans empêcher celui de la liste Netanyahou. Néanmoins, Binyamin Netanyahou sera reconduit dans ses fonctions de Premier ministre. Il n’y aura pas de basculement vers la gauche. Celle-ci a repris de la vigueur, mais reste nettement minoritaire. On peut, cosmétiquement, tenter de gommer cette position minoritaire en incluant dans ses rangs les partis vers lesquels se tournent les populations arabes, mais ces partis ne seront jamais membres d’aucune coalition tant ils sont extrémistes et incarnent, surtout, la haine et le ressentiment. Le système électoral israélien de proportionnelle intégrale étant ce qu’il est, il y a un foisonnement de partis, et la nécessité de procéder à un assemblage. Les scores, au moment où j’écris ces lignes sont : Likoud-Beitenu 33 sièges, travaillistes 16 sièges, Yesh Atid (Yair Lapid), 19 sièges, Hatnua (Tzipi Livni), 7 sièges, HaBayit HaYehudi (Naftali Bennett), 11 sièges.

Le Meretz, très à gauche, obtient 6 sièges. Le parti religieux Shas, séfarade, obtient 12 sièges et le mouvement ashkénaze Yahadut ha-Torah en obtient 8. Je n’ai pas les résultats pour Otzma Leyisrael, mais deux sièges semblent assurés. Kadima préserve deux sièges, ce qui n’en constitue pas moins une débâcle pour le mouvement créé par Ariel Sharon. Yair Lapid est le grand vainqueur : il incarne les aspirations des classes moyennes et a fait campagne sur des thèmes économiques et sur le thème aussi de l’abolition des privilèges dont jouissent les mouvements religieux et leurs adeptes. Naftali Bennett a un résultat inférieur à ce qu’indiquaient les prévisions, mais réussit néanmoins un score remarquable : il incarne une ligne de refus net de la « solution à deux Etats ».

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Quelles coalitions sont possibles ? Pour l’heure, deux hypothèses sont envisageables. Toutes deux supposent que Netanyahou s’allie à Yair Lapid : ce qui fait 52 sièges, et ce qui implique pour Netanyahou de s’accorder avec Lapid en matière d’économie. Cela exclut, je pense, toute participation des partis religieux à une coalition. Tzipi Livni a tenu de tels discours vis-à-vis de Netanyahou que je pense qu’elle restera sur le bas côté, et cette situation a ma préférence très nette, je l’écris. Il reste les travaillistes : Shelly Yacimovitch est une femme de gauche, et l’inclure impliquerait un infléchissement des politiques économiques plus net que celui demandé par Yair Lapid. Une deuxième hypothèse serait l’inclusion de HaBayit HaYehudi. La conciliation entre Lapid et Bennett ne serait peut-être pas aisée, mais HaBayit HaYehudi n’est plus à proprement parler un parti religieux, et cela permettrait une coalition plus ancrée au centre droit, plus à même de résister à l’Europe et à Obama. Des commentateurs, tels Barry Rubin, imaginent une coalition entre Netanyahou, Lapid, Yahadut ha-Torah et ce qui reste de Kadima. Cet assemblage me semblerait très instable. Bien plus instable que les deux premiers que j’ai évoqués. Je n’ai nul besoin de souligner davantage ce qui aurait ma préférence. La décision ne m’appartient pas. Je dirai juste que, et je ne suis pas certain que tous les électeurs israéliens en aient eu conscience en allant voter, Israël aura besoin dans les mois à venir d’un gouvernement fort et à même de décider et de résister, car les pressions vont commencer, et elles seront intenses.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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