Publié par Michel Garroté le 29 janvier 2013

De l'étoile jaune à celle de David
De l’étoile jaune à celle de David

Michel Garroté, réd en chef – J’ai parfois le sentiment désagréable que certains préfèrent les Juifs en pyjama rayé d’autrefois aux Juifs Israéliens d’aujourd’hui. Le week-end passé, j’ai regardé sur la chaîne publique allemande d’extrême-gauche ZDF la rediffusion de « Les faux-monnayeurs », le film réalisé par Stefan Ruzowitzky en 2006. La rediffusion du film ce week-end était suivie de l’émission pseudo-historique ZDF-History du gauchiste caviar Guido Knopp qui prendra d’ailleurs sa retraite dans une semaine. « Les faux-monnayeurs », de Stefan Ruzowitzky, avait également été diffusé en français sur Arte.

De quoi se film prétend-il traiter ? De Salomon Sorowitsch, juif tchécoslovaque, faussaire pour raison de survie, dans l’Allemagne nationale-socialiste en 1936. Lorsque débute la Shoah, Salomon Sorowitsch est déporté dans un secteur – spécial et secret – du camp de concentration et d’extermination de Sachsenhausen, afin d’y participer, sous la menace quotidienne, à une opération décidée par les dirigeants nazis de Berlin : pour tenter d’affaiblir l’économie des alliés, les nationaux-socialistes projettent d’écouler de fausses devises, britanniques dans un premier temps ; et ils mettent à contribution les prisonniers les plus habiles, dessinateurs, imprimeurs ainsi que le faussaire Salomon Sorowitsch.

Aussitôt après la diffusion du film, le gauchiste caviar Guido Knopp, avec son émission pseudo-historique ZDF-History, tente d’influencer les téléspectateurs, déjà passablement influencés par le réalisateur du film, Stefan Ruzowitzky. Mais ZDF-History ne se contente pas de mentionner les livres sterling, fabriquées dans le secteur spécial et secret du camp de Sachsenhausen, par Salomon Sorowitsch et les autres prisonniers juifs. ZDF-History va jusqu’à alléguer qu’après la Seconde guerre mondiale, les Juifs auraient soi-disant utilisés ces fausses livres sterling pour se rendre « illégalement en Palestine ». Les téléspectateurs de ZDF, généralement téléspectateurs de gauche et d’extrême-gauche, ont peut-être imaginé, après avoir regardé « Les faux-monnayeurs » et ZDF-History, que les Juifs sont des faux-monnayeurs complices du nazisme et ayant utilisé des fausses livres sterling pour fiancer leur retour « illégal en Palestine ».

Ce n’est ni la première, ni la dernière fois que ZDF procède de cette manière. En août 2011, peu après la tuerie de masse perpétrée par le sociopathe norvégien Breivik, la journaliste de ZDFzoom, sur ZDF, Beate Höbermann avait réalisé un soi-disant documentaire dans lequel elle présentait l’historienne juive Bat Ye’or non pas comme une historienne, mais comme la publiciste et l’activiste d’un mouvement radical islamophobe, mouvement dont Breivik se serait inspiré.

Plus récemment, dans « Liban, des guerres et des hommes » de Frédéric Laffont, un « documentaire » de 2012 diffusé ces jours-ci par les chaines télévisées françaises et suisses, des personnes « témoignent ». Sauf que le « documentaire » est monté de telle façon qu’Israël et les Forces Libanaises (chrétiens souverainistes) passent pour des criminels, notamment dans l’affaire décidément immortelle de Sabra et Chatila.

En 2007, à propos du film « Les faux-monnayeurs », le chroniqueur Julien Welter écrivait (extraits) : « Stefan Ruzowitzky filme avec des moufles et monte à la hache. Il n’est même pas capable d’assurer une postsynchronisation convenable lors des scènes d’introduction localisées dans le Berlin festifs des années 1930, où la caméra virevolte pour donner l’impression d’une vie de farandoles et de plaisirs immédiats. Pourtant, il tient un sujet d’un intérêt indéniable. On prend acte de son impatience à secouer le spectateur, à le mettre au pied du mur et en situation, afin de lui demander comment il choisirait de se comporter s’il se trouvait face au dilemme de Sorowitsch et de ses compagnons de cellules ».

Egalement en 2007, toujours à propos du film, le chroniqueur Martin Rosefeldt écrivait (extraits) : « Le camp de concentration présenté comme un « hôtel trois étoiles » perfide et infernal : un huis-clos plein de pièges, auxquels le metteur en scène lui-même n’échappe pas. A-t-on le droit de mettre à la disposition des Nazis, et de leur machine à exterminer, des millions de dollars, et ainsi de prolonger leur existence, pour en échange protéger sa propre vie et celle de quelques codétenus ? Oui, on a le droit ! A-t-on le droit de coopérer avec un chef de camp corrompu, de lui fabriquer un faux passeport et des certificats pour le blanchir, uniquement pour accroître sa propre chance de survie ? Oui, on a le droit ! » (Note de Michel Garroté – ZDF et ARTE sont des chaines de télévision israélophobes, respectivement, allemande israélophobe, et, franco-allemande israélophobe. Les Allemands ont voté pour Hitler. Les Français ont plébiscité Pétain. ZDF et Arte, deux chaines israélophobes, sont donc mal placées pour lancer un pseudo-débat, biaisé à la base, sur ce que chacun aurait fait – ou pas fait – s’il avait été à la place de Salomon Sorowitsch en 1939-45).

Martin Rosefeldt : « Comme si, avec cette façon de présenter les choses, on pouvait expliciter, ne serait-ce que superficiellement, le dilemme atroce auquel furent confrontés les détenus qui collaborèrent au système concentrationnaire. En outre, on déplore la distribution conventionnelle et la présentation caricaturale des personnages; tout l’inventaire usuel du camp de concentration se trouve réuni : le chef de camp opportuniste, son épouse façon Eva Braun, et le jeune, talentueux et tragique compagnon russe, qui, victime d’un garde sadique, ne survit pas jusqu’à la libération du camp. Tout cela sonne faux : une leçon déplacée sur le courage et la volonté de survie de l’individu face à la terreur, accompagnée d’une bande-son qui sonne tout aussi faux : un air d’accordéon pseudo-mélancolique qui prétend, soixante ans après la fin de la guerre, apporter du réconfort, par-delà la morale et des idéaux bien trop élevés. La tentative, bien intentionnée, de dépasser les clichés sur l’univers concentrationnaire, de raconter, sans trop de pathos et d’idéalisme, le quotidien des détenus, d’illustrer les contradictions insurmontables, cette tentative était vouée à l’échec ».

Reproduction autorisée

Avec mention www.dreuz.info

Sources :

http://www.arte.tv/fr/die-faelscher-les-faux-monnayeurs/1464120,CmC=1459964.html

http://mcexcorcism.wordpress.com/2012/08/03/guido-knopp-verabschiedet-sich-ins-endlichsein/

http://www.dreuz.info/2012/04/lhistorienne-bat-yeor-na-jamais-ete-le-mentor-de-breivik/

http://philosemitismeblog.blogspot.ch/2012/04/eurabia-faut-il-faire-taire-bat-yeor.html

http://www.veroniquechemla.info/2010/01/interview-de-bat-yeor-sur-la-dhimmitude_16.html

http://www.veroniquechemla.info/2012/03/interview-de-bat-yeor-sur-eurabia-22.html

http://www.dreuz.info/2009/07/article-15989140/

http://www.dreuz.info/2012/09/il-y-a-30-ans-massacre-de-sabra-et-chatila/

http://blog.zdf.de/zdfzoom/2011/08/03/der-eiskalte-moerder-von-norwegen/

http://funkkorrespondenz.kim-info.de/kritik.php?pos=Fernsehen&sub=1&nr=2986

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