Publié par Guy Millière le 18 février 2013

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Le spectacle donné par Barack Obama lors du traditionnel discours sur l’état de l’union mardi dernier aurait pu sembler tiré d’un roman de Lewis Carroll. Barack Obama parlait comme s’il était au pays des merveilles. Il était souriant, fringant, extatique, visiblement satisfait de lui-même. Il disposait d’un public composé largement de gens prêts à l’applaudir à tout rompre quoi qu’il dise et de gens que les règles du protocole enfermaient dans une silencieuse politesse. Il pouvait dire n’importe quoi, délirer, user d’une absolue mauvaise foi, décrire une réalité qui n’avait strictement aucun rapport avec la réalité sans que quiconque n’envisage de l’arrêter sur sa lancée.

Il a commencé par décrire un pays qui va très bien, où le chômage baisse, où les emplois se créent par millions, où la classe moyenne se renforce, où la croissance repart, où les entreprises poussent comme des champignons dans les sous-bois un jour de pluie. Il a même donné des chiffres ! Que ces chiffres ne correspondent à rien n’avait, et n’a aucune importance, que le pays qu’il a décrit n’existe que dans son cerveau, visiblement dopé aux euphorisants, n’avait, et n’a aucune importance non plus.

Que pouvait envisager Obama pour ce pays qui va très bien ? Tout faire pour qu’il aille encore mieux, bien sûr ! Comment ? En procédant à des “investissements” : autrement dit, à des dépenses publiques supplémentaires, dans le secteur de l’éducation, de l’environnement, des bâtiments et grands travaux, dans la création de postes de fonctionnaires. Plus il y aura de dépenses publiques dans le pays décrit par Barack Obama, plus ce pays se portera extraordinairement. On peut penser que dans l’esprit de Barack Obama, comme dans celui de tout socialiste qui se respecte, si tout était public et si plus rien n’était privé, la perfection serait proche.

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Cela doit être financé, direz-vous ? Ne vous inquiétez pas, Obama y a pensé : il suffira de faire payer les riches et de leur demander de verser leur part équitable (fair share) et le tour sera joué. Même la confiscation de toutes les grandes fortunes des Etats-Unis ne suffirait pas, ajouterez-vous ? Vous avez oublié que, comme chez tous les socialistes, les chiffres n’ont pas leur place dans l’univers d’Obama. Et si vous évoquez les déficits et l’endettement, il vous sera fait la même réponse. L’agence de notation Standard and Poors fait l’objet de poursuites par le ministre de la justice de l’administration Obama pour avoir parlé de chiffres : n’avez-vous toujours pas compris ?

Pour montrer qu’il est généreux, Obama a ajouté une promesse d’augmenter le salaire minimum en le faisant passer de sept à neuf dollars de l’heure. Tous les salariés seront mieux payés, ce n’est pas beau çà ? Ceux dont le travail vaut aux yeux des entrepreneurs moins de neuf dollars de l’heure toucheront des allocations versées par le généreux Barack Obama, dont la générosité repose sur l’usage de l’argent volé aux autres, qui sont censés se taire et être heureux de vivre dans le pays qui va très bien décrit par Barack Obama.

Pour montrer qu’il est visionnaire, Barack Obama a décrit les effets du réchauffement global et du dérèglement climatique en brossant un scénario de film d’épouvante dont les droits ont sans doute déjà été achetés par un producteur d’Hollywood qui a voté Obama : c’était dantesque, comme du Al Gore de la grande époque. Tous les orages, y compris la tempête Sandy, tous les tremblements de terre, toutes le intempéries passées ont été évoquées. Strictement aucune affirmation n’était fondée, cela va de soi, mais qui demande à une auteur de scénario de donner nécessairement dans le réalisme ? Et comme tout visionnaire a des solutions, Barack Obama a proposé des solutions : non pas la multiplications des pains, mais celle des panneaux solaires et des éoliennes. Que panneaux solaires et éoliennes ne soient pas à même de fournir l’énergie dont le pays réel a besoin n’a pas d’importance: dans le pays imaginaire d’Obama, comme chez tous les socialistes touchés par l’écologie fondamentaliste, le soleil brille toujours, et le vent souffle dans la direction qu’il faut.

Sachant qu’il pourrait rencontrer des réticences (est-ce concevable?), Barack Obama a prévu de les surmonter, et d’un geste monarchique digne d’un fils spirituel de Louis XIV qui aurait lu Staline et Fidel Castro, il a prévu de procéder par décrets s’il le faut : la séparation des pouvoirs prévue par la Constitution américaine n’a pas sa place dans le pays du très socialiste Barack Obama.

Un aussi grand dirigeant ne pouvait se limiter à son propre pays, même si c’est le pays des merveilles, Barack Obama a parlé du monde, et le monde qu’il a décrit était un monde idyllique. Il n’y avait aucun attentat de Benghazi, plus guère de traces d’al Qaida, aucun islamiste, aucun dictateur, aucun totalitaire. Les guerres enclenchées on ne sait pourquoi sous le prédécesseur du divin Obama avaient pris fin, et les soldats pouvaient quitter un Afghanistan paisible après avoir quitté un Irak tranquille.

Les gens qui étaient là pour applaudir à tout rompre ont rempli leur mission : ils ont applaudi en moyenne une fois toutes les trente secondes, pendant une heure dix. Les gens enfermés dans une silencieuse politesse sont resté silencieux et polis.

Pour respecter des usages que Barack Obama doit trouver surannés et obsolètes, des réponses ont été prononcées par Marco Rubio au nom du Parti Républicain et par Rand Paul au nom des tea parties. Ces réponses étaient cohérentes, rationnelles,basées sur des principes économiques et géopolitiques solides, mais ce genre de réponses ne fait pas rêver, alors qu’un discours d’Obama…

Les journalistes des grands média américains se sont montrés aussi satisfaits d’Obama qu’Obama s’est montré satisfait de lui-même. Comme d’habitude.

Marco Rubio ayant ressenti le besoin de boire une gorgée d’eau au milieu de ses propos, tout ce que les journalistes des grands médias américains ont retenu des propos de Marco Rubio a été la gorgée d’eau. Bien sûr.

Si un redressement des Etats-Unis doit se faire, il se fera malgré les grands médias américains, malgré Obama et ceux qui l’applaudissent quoi qu’il dise, malgré les tendances autocratiques que manifeste Obama d’une façon de plus en plus nette.

Il se fera parce que la banqueroute qui est ce vers quoi Obama conduit le pays sera là, avec ses douleurs.

Il se fera parce qu’au delà du pays des merveilles que décrit Obama, il y a la rude réalité.

Obama va régulariser onze millions d’immigrants illégaux qui seront autant d’électeurs supplémentaires pour le parti démocrate. Il va continuer à multiplier les assistés. Cela peut inciter au pessimisme.

Obama va continuer à tout faire pour démolir le parti républicain, persister à installer le capitalisme d’accointances (crony capitalism) que je décris dans Le désastre Obama (ceux qui ne l’ont pas lu devraient le lire d’urgence s’ils veulent comprendre ce qui se passe). Cela peut inciter au pessimisme encore.

Obama a nommé un antimilitariste de la gauche bobo Secrétaire d’Etat (John Kerry), un antisémite très ouvert à la république islamique d’Iran Secrétaire à la défense (Chuck Hagel), un islamophile convaincu à la tête de la CIA (John Brennan). il peut compter sur les membres démocrates juifs du Congrès qui ont appuyé l’antisémite. Cela peut inciter au pessimisme, toujours.

Mais des millions d’Américains restent attachés à l’Amérique et n’ont pas du tout dit leur dernier mot.

Quand les caisses sont plus que vides il devient difficile de continuer à jeter l’argent par les fenêtres, même si le Federal Reserve Board fait tourner la planche à billets.

Et puis, comme l’ont écrit de nombreux auteurs et politiques, de Thomas Jefferson à Ayn Rand, de Ronald Reagan à William Bennett, l’Amérique existe par l’idéal qui a fondé l’Amérique.

Sans l’idéal, l’Amérique ne peut plus exister.

Ceux qui détestent la liberté souhaitent la disparition de l’Amérique, je sais. Et Obama en fait partie.

Mais tous les hommes épris de liberté souhaitent le contraire.

Et la liberté a un immense avantage: elle est féconde. Alors que ce qui s’oppose à elle est stérile.

Cela n’a cessé de se vérifier tout au long de l’histoire. Cela se vérifiera encore. Je veux en être sûr.

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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