Michel Garroté, réd en chef –- La nuit du 27 février 1933 – il y a 80 ans – le jeune anarchiste néerlandais Marinus van der Lubbe, incendie, à Berlin, la salle où siègent les députés du Reichstag, le Parlement allemand. Aujourd’hui, en 2013, 80 ans après les faits, les historiens, tels par exemple Michael Wildt, Norbert Frei et Hans-Ulrich Thamer, n’ont toujours pas la preuve que Marinus van der Lubbe a agi seul.
Pour mémoire, le 30 janvier 1933, Adolf Hitler est nommé Reichskanzler (en français, Chancelier, Chef de gouvernement, ou encore, Premier ministre) par le Président de la République de Weimar, Paul von Hindenburg.
Le 21 mars 1933, alors qu’Hitler est Chancelier depuis cinquante jours, les premiers camps de concentration sont ouverts en Allemagne. L’annonce en est faite à grand renfort de propagande et les médias en parlent abondamment. En clair, l’existence des camps de concentration est connue du grand public dès le 21 mars 1933 ; et non pas dès 1940, comme souvent allégué.
Le 1er avril 1933 – ce n’est pas un poisson – un décret est publié sur le boycott des magasins juifs. C’est ce jour-là que les nationaux-socialistes recouvrent, à coups de pinceau, tous les commerces juifs, du mot qui tue : « Jude ».
Il faut savoir que la nuit du 27 février 1933, quelques minutes après que Marinus van der Lubbe ait mis le feu à la salle où siègent les députés du Reichstag, le Chancelier Adolf Hitler arrive sur les lieux de l’incendie. Hitler accuse aussitôt les communistes d’avoir incendié le symbole de la démocratie qu’il va lui-même par la suite réduire à néant.
S’il est aujourd’hui confirmé, notamment par les historiens Michael Wildt, Norbert Frei et Hans-Ulrich Thamer que le jeune anarchiste Marinus van der Lubbe a mis le feu au Reichstag, il n’y a toujours pas la preuve qu’il a agi seul. Il n’y a pas non plus la preuve qu’il a agit avec d’autres.
Le fait est que les nationaux-socialistes ont tiré prétexte de l’incendie du Reichstag pour promulguer, par étapes, des lois et des décrets, qui ont progressivement mis un terme, dès fin janvier 1933, à la démocratie. Et les nationaux-socialistes ont ainsi mis fin, par étapes, à la République de Weimar. Début mai 1933, Hitler est au pouvoir depuis cent jours. La République de Weimar n’a plus pour démocratie que le nom.
Le 19 août 1934, un plébiscite donne à Hitler tous les pouvoirs. Le Chancelier Hitler s’autoproclame Führer. Il n’est pas directement élu en 1933 contrairement à une idée reçue. Cela dit, il a est plébiscité en 1934 à 90%.
Aussi choquant que cela puisse nous sembler aujourd’hui, une écrasante majorité d’Allemands sont séduits par Hitler dès janvier 1933, le même Hitler qu’ils plébiscitent 18 mois plus tard, en août 1934, et le même Hitler qui par la suite fait exterminer six millions de Juifs et lance une guerre mondiale qui dure sept ans et qui se solde par cinquante millions de victimes.
C’est donc bel et bien dès 1933 et non pas dès 1938 que l’Allemagne se mue progressivement en un Etat totalitaire et génocidaire. Pour ce motif, l’incendie du Reichstag, le 27 février 1933, reste une date clé de l’histoire du national-socialisme.
L’on cite souvent la « Nuit de cristal » la nuit du 9 novembre 1938. Pourtant, c’est l’incendie du Reichstag, cinq ans plus tôt, en 1933, qui sert de faux alibi aux nationaux-socialistes, notamment le Chancelier Adolf Hitler, le ministre de la Propagande Joseph Goebbels et le ministre de l’Intérieur Herman Goering, pour infiltrer et contrôler, graduellement, tous les échelons de l’administration allemande, pour intensifier leur propagande et pour généraliser les razzias et les ratonnades perpétrées par leurs milices, notamment les SA.
La chaine de télévision allemande ARD a diffusé, hier soir, mercredi 20 février 2013, un excellent film réalisé par Rainer Berg et Friedemann Fromm qui reconstitue, 80 ans après les faits, l’atmosphère politique à Berlin en janvier et février 1933 (« Nacht über Berlin » ; cf. 1er lien en bas de page).
Egalement hier soir, ARD a diffusé un remarquable documentaire réalisé par Jürgen Ast et Kerstin Mauersberger qui retrace les cent premiers jours d’Hitler, de fin janvier à début mai 1933 (« Nacht über Deutschland. Hitler : die ersten 100 Tage ; cf. 2ème lien en bas de page).
Reproduction autorisée
Avec mention www.dreuz.info
http://www.daserste.de/unterhaltung/film/filmmittwoch-im-ersten/sendung/nacht-ueber-berlin-100.html
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Comme quoi il faudra faire plus qu’attention quand des sbires ou des cliques nous annonceront l’arrivée de :…..L’Homme nouveau.
je crois que là vous vous dirigez vers une orientation politique qui n’est pas digne de dreuz .car pour moi tout ceci est loin, internet est très efficace pour la propagande ,umps a tout fait pour mettre le bazar .alors pourquoi pas une nouvelle orientation???
80 ans aprés l’Europe est à nouveau infiltrée presque partout et à presque tous les niveaux, et tout va plus vite aujourd’hui !!! et les moyens de propagande plus nombreux et les foules sont tout aussi faciles à manipuler,le pire est à redouter. mais c’est maintenant qu’il faut faire attention.
Je suis toujours etonnee de constater que tout
au long de l’histoire ces petits dictateurs (meme en
herbe) prennent leurs constituants pour des C–s
et malgre les exemples anterieurs, les bobos se
laissent endoctriner pour le malheur de l’humanite,
quel que soit le pays.
Goebbels avait lu et bien digéré l’ouvrage de Edward Bernays ,neveu de Freud et que tout un chacun devrait avoir présent à l’esprit: “Propaganda, comment manipuler l’opinion publique en démocratie”.
En 1936, en Espagne, la Gauche gagne les élections, mais la Droite ne l’accepte pas et c’est la guerre civile.
Aux Législatives de Mars 1933, en Allemagne, les Nazis n’ont que 288 sièges sur 647, donc pas la majorité. Les Socialistes ont 120 sièges et les Communistes 81. La Dictature est rapidement imposée, mais la Gauche ne se révolte pas et il n’y a pas de guerre civile. Pourquoi?
En 1936, en France, la Gauche gagne les élections, mais la Droite l’accepte. Et après juillet 1940, c’est la gauche qui impose la Dictature, et là, la guerre civile commence.
La Dictature va aussi s’imposer en Bohème-Moravie, au Potugal, en Roumanie, en Bulgarie, chez Staline, chez Mussolini, etc… L’Europe est, à cette époque, propice au Fascisme.
Monsieur Garroté,
Votre texte est effectivement le reflet de la réalité historique, et seuls, les rares qui s’y attachent auront pu avoir cette conclusion. J’ai la faiblesse de penser que je suis de ceux là, et je vous remercie de cet article, lequel profitera à tout ceux qui vous apprécient.
Cordialement.
En fait, Van der Lubbe était un simple d’esprit manipulé par les Hitlériens et seule une petite partie du Reichstag a brûlé; il n’en fallu pas plus à A.H.
réponse à Asher Cohen: je pense que vous avez trop simplifié les choses: 1936 fut la réponse au 6 fév.34 d’extrème-droite; Léon Blum que les fascistes voulaient tuer d’une bale dans le dos, c’était quand même mieux qu’Action Française. Ce n’est pas la gauche qui a capitulé mais Pétain et avec lui toute la droite pseudo-européenne ET antijuive avec lui; si seulement 75 députés de gauche ont voté contre, n’oubliez pas que de nombreux parlementaires de gauche furent empêches manu militari d’accéder au vote. Il y eut des gens de droite qui rejoignirent la Résistance comme Fresnay et aussi des gens du PC qui devinrent pétainistes et collabos, c’est vrai aussi.
@germon
Je ne peux pas vous laisser dire cela sans répondre.
D’abord, en Juin 1940, le Président Lebrun, qui était de Centre-Droit, a refusé de se retirer devant Pétain qui demandait les pleins pouvoirs. Ensuite seuls 3 députés et un seul sénateur se sont opposés au principe de révision de la Constitution de 1875. Donc la Gauche est parfaitement pour l’abolition de la République en Juillet 1940.
Surtout, sur les 569 Parlementaires qui le 10 Juillet 1940 votent la Dictature, la résolution Travail-Famille-Patrie, la Révolution Nationale et la persécution des Juifs, il y a 286 parlementaires de Gauche contre 283 de Droite ou sans étiquette. A ces 286 parlementaires de gauche on peut certainement ajouter les 61 communistes qui soutiennent indiscutablement Pétain, comme le montre la motion de Thorez et Duclos de ce 10 Juillet 1940. Parmi les 80 parlementaires qui ont voté contre, il y en a déjà 7 à Droite ou Centre-Droit. C’est la République qui a institué Vichy et la Gauche ne s’en est pas privée.
Maintenant je vous défie de me sortir une seule protestation de la Gauche, y compris communiste, face aux persécutions,législation raciale antijuive, déportations, aryanisation des biens et entreprises juives, etc., durant toute la guerre. De plus, après le 8 novembre 1942, quel socialiste ou communiste combat avec les Juifs contre les Allemands, en Tunisie, Italie, puis France? Enfin, des pétainistes se retrouvent dans la Gauche de l’après-guerre. François Mitterrand, pétainiste en 1942, puis Giraudiste à Alger en Janvier 1943, soutien manifestement la législation raciale antijuive en Algérie, ainsi que l’extermination des Juifs dans les camps de la mort du Sud-Algérien. La Gauche est par nature Etatiste et collectiviste. Qu’on arrête un peu de prétendre qu’elle était antifasciste, et intègre à un code de valeurs morales en 1940! C’est totalement faux.
il a été plebiscité à 90% mais en 1934, donc sous controle nazi
Hitler n’a jamais eu la majorité dans une élection libre
le gros problème est qu’il s’est imposé en Allemagne et ensuite il à
imposé sa dictature et la solution finale avec Pétain
ni oublie , ni pardon ..80 annees n est même pas a l échelle d une vie humaine , c est comme si nous pouvions presque toucher du doigt cette ignominie . soyons fort et déterminé pour que JAMAIS plus une pareil catastrophe ne se reproduise .