Publié par Guy Millière le 18 mars 2013

Obama-Palestinians-Suffering
Barack Obama se rend donc en Israël cette semaine. Je ne pourrai commenter son voyage de très près parce que je dois, moi, me rendre aux Etats-Unis pour huit jours, et j’aurai beaucoup à faire. J’ai, dans le dernier numéro d’Israël Magazine, expliqué ce qu’étaient les objets du voyage de Barack Obama. Je renvoie à l’article d’Israël Magazine pour les détails.

Ce que je dirai ici est assez simple : il n’y a rien à attendre de la visite d’Obama en Israël. Strictement rien.

L’objectif primordial d’Obama sera de pousser aussi fortement que possible le gouvernement israélien à ne rien faire qui pourrait déstabiliser la politique d’apaisement suivie par toute l’administration Obama vis-à-vis de l’Iran. Et comme les pressions sur le gouvernement israélien ne suffiront pas, il y ajoutera sans doute des paroles rassurantes et aux apparences fermes destinées à rassurer la population israélienne, qui les accueillera avec le scepticisme requis.

Un autre de ses objectifs sera de suggérer que le processus de paix doit être relancé aux fins que voie le jour la « solution à deux Etats ». Le gouvernement israélien dira qu’il est favorable à la solution à deux Etats et au processus de paix, bien sûr, mais rien ne bougera. Car Mahmoud Abbas et son entourage ne feront aucun pas en direction d’une reconnaissance d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif et ne changeront rien à leurs positions : cela, le gouvernement israélien en son ensemble le sait, à la navrante exception de Tzipi Livni. Le peuple israélien sait lui aussi très majoritairement ce que sait le gouvernement israélien.

Un troisième objectif sera pour Obama de proclamer son amitié pour Israël et le peuple israélien. Les dirigeants israéliens devront faire semblant de le croire. Le peuple israélien sera sans doute poli, mais, pour l’essentiel, pas dupe. Dirigeants israéliens et peuple israélien regarderont autour d’eux, et ils verront la réalité : les Frères musulmans au pouvoir en Egypte, en Tunisie, en Libye et au cœur de la guerre civile en Syrie, et les Frères musulmans aux portes du pouvoir en Jordanie. L’Iran plus proche que jamais de l’arme atomique et la Turquie toujours plus profondément embarquée dans sa dérive islamiste.

Ils ne pourront pas ignorer le rôle qu’a eu Obama dans le modelage de cette réalité, modelage qui ne crée pas une situation très saine pour Israël, c’est le moins qu’on puisse dire. Et ils continueront à penser que non, Obama n’est pas un ami d’Israël et du peuple israélien.

Ils regarderont les sondages réalisés aux Etats-Unis et ils verront que le soutien du peuple américain à Israël est plus fort que jamais, malgré Obama.

Ils se diront qu’il ne faut pas froisser Obama aujourd’hui, mais plutôt attendre qu’il s’en aille, et, pendant le temps qui reste à attendre, prendre patience et tenter de limiter les dégâts.

Obama passera. Israël restera.

L’avenir d’Israël est prometteur et fécond.

Les Etats-Unis ont les moyens de se redresser après Obama, et si par malheur ils ne se redressaient pas, il restera la planète, et Israël joue un rôle essentiel dans la globalisation présente.

Israël jouera un rôle plus essentiel encore dans la globalisation dans les années à venir, c’est ce qui compte.

Le monde musulman s’enfonce dans les convulsions et l’effondrement : c’est triste pour ses habitants, mais cela le rendra, à terme, moins dangereux. C’est ce qui compte aussi.

Obama va rentrer dans la phase où il sera un lame duck, un canard boiteux, un Président qui pourrait bien embarrasser les Démocrates, au train où vont les choses, dès l’élection de 2014. C’est ce qui compte encore.

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Du côté républicain, deux candidats à la candidature pour 2016 semblent se dégager : Marco Rubio, issu des tea parties, et Rand Paul, qui, en se rendant en Israël, entre autres, a tout fait pour montrer qu’il était plus rationnel et plus éthique que son père. Il est encore trop tôt pour en dire davantage, mais le camp républicain est porteur d’un sang neuf qui reste assez invisible dans le camp adverse.

Le nouveau gouvernement israélien est un gouvernement où Binyamin Netanyahou est affaibli, et flanqué de deux dirigeants qui sont des quasi vice Premiers ministres, Naftali Bennett et Yair Lapid.

Si je voulais voir le verre à moitié vide, je dirais que le camp conservateur semble affaibli, ce qui n’est pas nécessairement positif pour la Judée Samarie.

Si je veux voir le verre à moitié plein, je dirai qu’une possibilité de voir se régler le contentieux existant avec les ultra orthodoxes est à même de se dessiner, que les orientations économiques en direction de la libre entreprise sont à même d’être renforcées, que le sort des classes moyennes est à même de s’améliorer et que les courants de la gauche aveugle sont marginalisés.

Je préfère voir le verre à moitié plein quand je regarde Israël, et je reviendrai bientôt sur le sujet.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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