Publié par Jean-Patrick Grumberg le 30 mars 2013

tamar

Les premiers litres de gaz naturel produits en Israël depuis le champ gazier de Tamar ont commencé à couler par le tuyau sous-marin connecté à Ashdod, où il est attendu dans 30 heures. Israël avance ainsi vers son indépendance énergétique.

Le moment que tout le monde attendait est arrivé : après plus de quatre ans de forage et de pose de tuyaux, le gaz naturel provenant du champ gazier de Tamar, situé à environ 90 km à l’ouest de Haïfa, a commencé a affluer.

Le gaz circule au moment d’écrire ces lignes dans des centaines de kilomètres de tuyaux vers le sud vers Yam Tatis, et de là vers Ashdod, où il devrait arriver dans environ 30 heures.

C’est un tournant majeur à la fois pour l’économie d’Israël et pour la société israélienne , car ce gisement fournira l’indépendance énergétique au moins jusqu’en 2035.

Dès son arrivée sur le sol israélien, le gaz soutiendra la production d’électricité des centrales électriques appartenant à la fois à Israel Electric Corporation (IEC), à des entreprises privées, ainsi qu’à de petites usines – ce qui permettra de faire baisser progressivement les prix de l’électricité qui aujourd’hui est fournie par un diesel et un mazout coûteux, polluants et dépendants des importations.

Ce changement permettra également d’augmenter la compétitivité d’Israël par rapport aux industries étrangères, et d’améliorer les recettes de l’Etat, au fur et à mesure que les redevances sur le gaz commenceront à être encaissées.

Selon une constante tradition de baisse des impôts quand l’économie le permet, ce sont les citoyens israéliens qui seront les bénéficiaires de cette manne financière.

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La recherche de gaz naturel de Tamar, qui porte le nom de la petite-fille de Joseph Langotsky, le géologue qui a le premier reconnu son potentiel, a débuté en 2010.

Depuis 2007, la société américaine Noble Energy détient une participation de 36% dans l’exploitation, le reste étant partagé entre trois sociétés israéliennes – Delek Drilling (31%), Isramco (29%) et Dor Alon (4%), et le potentiel est de 270 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

En 2011, les livraisons de gaz d’Egypte ont été brusquement interrompues après un certain nombre d’explosions qui ont endommagé le gazoduc du Sinaï à Israël. Puis, dans le sillage de la révolution égyptienne, le Caire a annulé son contrat avec le gouvernement israélien.

Le champ gazier de Tamar va donc aussi commencer à remplir les coffres de l’État, mais modestement. Selon les estimations, la valeur du champ gazier de Tamar est de 10 milliards de dollars, dont 125 millions qui seront versés à l’Etat au titre de redevances, plus les impôts sur les bénéfices payés par les producteurs sur la vente du gaz.

Par conséquent, pour l’instant, Tamar ne devrait pas rendre l’état très riche, et il faudra attendre que le gisement de gaz de Léviathan, beaucoup plus important (450 milliards de mètres cubes) soit lui aussi activé.

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Silvan Shalom, a déclaré : « C’est le jour de l’indépendance d’Israël sur le plan énergétique. C’est vraiment un événement historique. Israël a reçu la liberté énergique, et le gaz de Tamar va conduire à une diminution drastique des coûts de production d’électricité, donc une réduction future des coûts de l’électricité pour le consommateur israélienne. »

Yitzhak Tshuva, le propriétaire de Delek Group, qui détient Delek Drilling, a commenté la nouvelle ainsi : « Aujourd’hui devrait inspirer la fierté. Une vision est devenue réalité. Aujourd’hui, une fois de plus, nous quittons l’esclavage pour la liberté. De la dépendance sur les sources d’énergie étrangères à l’indépendance – grâce au gaz naturel. »

« C’est une réussite capitale pour l’économie israélienne » a ajouté Tshuva, qui a poursuivi, lyrique : « une nouvelle ère a commencé, qui va changer la face du marché israélien » et « ouvre de nouvelles opportunités pour l’économie d’Israël, lui permettant de profiter du gaz naturel dans le domaine environnemental, géo-politique, social et économique, et va transformer Israël en un acteur international important ».

Et l’extraction du pétrole de schiste, dont la réserve dépasse celle de l’Arabie Saoudite, et dont la configuration permet une extraction propre sans forage et sans toucher au paysage, n’a pas encore commencé…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

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