Le cardinal Jorge Bergoglio, nouvellement élu évêque de Rome, a choisi le nom d’un témoin majeur de la foi : François d’Assise, qui, jeune homme, n’a pas été impressionné par les puissants et s’est senti irrésistiblement attiré par une vie donnée au Christ et aux plus humbles.
Aussitôt, les médias ont commencé à extrapoler sur ce prénom, et certains en ont déduit que le pape François, à l’instar de son illustre inspirateur du 13ème siècle, allait donc engager un grand « dialogue avec l’islam ». Cette ambivalente mission au sein d’une Europe en cours d’islamisation est tellement prégnante dans les esprits (quelque peu manipulés par la pensée unique) qu’il vaut la peine d’y regarder de plus près !
Certes, historiquement, François d’Assise est allé à la rencontre du Sultan Al Malik al Kamil en 1219, en pleine guerre entre chrétiens et Sarrazins. Il a fait cette démarche courageuse avec beaucoup de foi, mais il l’a forcément faite à la manière de son temps, et non pas avec les critères de notre époque postmoderne et laïciste. Voyant les désastres de la dhimmitude gagner partout du terrain, François n’était certainement pas le naïf islamophile auquel on veut à tout prix nous faire croire.
Ce qui est certain, c’est la détermination de François pour tenter de convaincre le Sultan d’abandonner la mainmise islamique sur les lieux saints et de stopper la férocité infligée partout aux malheureux habitants. Car partout les invasions musulmanes accompagnées de massacres, de pillages et de destructions ont causé des dégâts considérables. François étant spirituellement attentif à ceux qui souffrent, il s’est donc lancé dans une tentative risquée de pacification pour stopper les horreurs du conflit islam-occident. En effet n’oublions pas que les croisades n’avaient dès le départ rien d’une guerre coloniale. Suite à l’occupation des terres chrétiennes par les musulmans, à la conquête des lieux saints, et aux enlèvements contre rançons, elles répondaient à un besoin d’autodéfense tout à fait légitime, même s’il faut clairement déplorer les dérapages sanglants collatéraux, commis par des aventuriers et des notables déchus prêts à tout.
En prenant cette initiative, François d’Assise sait pertinemment que le tombeau du Christ à Jérusalem a été réduit en poussière par le sultan Al Hakim en 1009, qu’églises et synagogues ont été peu à peu détruites par les musulmans en Terre sainte. Il va donc à la rencontre d’Al Malik al Kamil en sachant que ce ne sera ni pour l’en féliciter, ni pour une gentille discussion autour d’une tasse de thé. Le récit détaillé que nous possédons sur cet épisode est signé de Saint Bonaventure : c’est surtout une épopée à la gloire de François aux accents légendaires, avec des embellissements apologétiques évidents. Par exemple, il est écrit qu’à la fin de l’épisode, le sultan veut devenir chrétien, ce qui est trop beau pour être vrai !
Mais à quelles réalités factuelles correspond cette aventure de François chez le Sultan ? Pourquoi s’ingénie-t-on habituellement à en faire un exemple de « dialogue islamo-chrétien », au sens moderne… D’abord si l’on s’en tient au récit de St Bonaventure, ce ne semble pas être le cas, car François et son compagnon de route s’attendent à être parmi les musulmans « comme des brebis au milieu des loups ». Il n’est donc pas question de paisibles discussions philosophiques ou de partage de connaissances religieuses.
D’ailleurs, à leur arrivée, les deux routards se font « saisir brutalement par les Sarrazins avec haine et cruauté, injurier, rouer de coups ». En réalité, François vient annoncer au chef politico-religieux que la seule vraie voie de salut est celle du Christ, en raison de l’attitude pacifique et respectueuse qu’il demande à ses disciples. François lui annonce même le Dieu unique et trinitaire, c’est-à-dire que le Christ est expression divine de l’amour sur terre. Bonaventure insiste dans son récit : François invite le Sultan à se convertir à cette vision de l’humain, lui et son peuple, car seul Jésus et son enseignement peuvent sauver du gouffre de l’iniquité et du malheur.
Le récit de Bonaventure ajoute encore un passage où François propose au Sultan de témoigner devant lui de sa sincérité par l’épreuve du feu, mais ce n’est là qu’un ajout inspiré de la Bible, évoquant la période des persécutions par Antiochus Epiphane en Israël, où les croyants au vrai Dieu l’ont emporté sur la dictature païenne. Le texte dit aussi que finalement, en le laissant partir, le Sultan propose à François des dons pour ses pauvres, mais celui-ci refuse, « parce qu’il ne décèle pas en lui les racines profondes de la vraie foi ».
Conclusion : où voit-on, dans cette séquence, la moindre trace de ce que l’on désigne aujourd’hui par « dialogue islamo-chrétien » ? François a-t-il posé une seule question sur l’islam et ses merveilles ? Non. A-t-il manifesté la moindre estime pour cette religion ? Non.
Logique avec sa foi humaniste, il a certes exprimé du respect devant la personne du sultan, mais à aucun moment il n’a porté d’appréciation positive sur la foi mahométane. Il était si persuadé que c’était une impasse sanguinaire qu’il lui a proposé la voie pacifiante de la posture évangélique !
Contrairement aux chantres actuels du pseudo « dialogue », François n’attend rien de l’islam, il sait quelles sont les réalités de cette religion en amont et en aval. Il se contente de respecter les personnes, mais il n’entretient aucune illusion tendant à faire croire que le coran apporterait quoi que ce soit de nouveau ou de créatif à ceux qui ont en mains la tradition biblique et ses riches expériences humaines. Contemporain de François d’Assise, le pape Innocent III déclare : « l’amour du prochain oblige les chrétiens à libérer les milliers de frères et de sœurs livrés à la merci des Sarrazins, écrasés et peinant sous le joug du plus sévère esclavage ! ».
Puisse le pape François tenir lui aussi un langage de vérité et appeler à la paix, au respect mutuel, à la promotion des droits de l’homme, les responsables musulmans qui oppriment les croyants de l’alliance dans les territoires soumis aux lois d’une violence destructrice interminable. Avec la possibilité, pour les chrétiens, d’offrir librement comme François d’Assise, la voie judéo-chrétienne aux adeptes du coran.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info
Amen !
Merci pour ce texte éclairant!
Michele Debieuvre liked this on Facebook.
Merci l’Abbé pour ce récit. Un éclairage intelligent sur une période falsifiée la plupart du temps par les exégètes « postmodernes » de la conquête musulmane des régions chrétiennes d’Orient, de Jérusalem, des croisades qui s’en suivirent.
Jean Robert Ghénassia liked this on Facebook.
Oui, Monsieur l’Abbé, il faut leur offrir la voie du salut, la voie judéo-chrétienne ou la mort !!!
Moi je suis de votre avis : les musulmans ont d’aileurs cette attitude à tous les instants de leur vie. Mais le problème c’est que ce serait la loi du tallion qui s’appliquerait.
Je serai plutôt favorable à l’interdiction de cette secte dangereuse dans tous les pays civilisés et à leur interdiction en tant qu’indésidérables en Europe.
Entretemps il faudrait trouver une alternative viable au Pétrole et au gaz !
Pauvre François, encore un qui n’avait pas lu le Coran et Cie ou l’avait lu en, et de travers. La religion musulmane telle qu’enseignée par les livres n’est pas une religion, ce n’est qu’une secte. Il a fait ce qu’il a pu. Comme dit le François de maintenant, il faut aider les pauvres, bon il aura du boulot et pas assez de sous ; qu’il s’occupe des pauvres curés de campagne qui (sur)vivent chichement. Il dit aussi qu’il faut être miséricordieux, avec Boko Haram aussi ? A-t-il au moins une idée des chrétiens d’Orient et de ce qui se passe et va se passer en Europe ? S’il veut tendre la joue gauche après la droite, des coups il va en recevoir. Ayant été dans un collège de Jésuite pendant 8 ans, on va bien se marrer.
L’ÉLECTION DU NOUVEAU PAPE n’est pas Jésuite par hasard et est pour l’EMPIRE » ! C’est une ancienne PROPHÉTHIE qui se réalise…
[le Diable aussi fait des miracles !]
http://www.mondedemain.org/mobile/commentaires/un-nouveau-pape-une-ancienne-prophetie-cm20130214
vos prophéties bonnes à effrayer les gens et à les ramener dans les filets de quelque groupe sectaire illuminé, gardez-les pour vous!
Les prophéties de l’Apocalypse n’avaient pas pour but de prédire l’avenir, mais de dénoncer le présent, broyé par les exactions de l’empire romain païen. Le coup de la Babylone romaine, on connaît, non merci.
Vous avez compté près de 800 millions d’évangéliques et deux cents de pentecôtistes, ce qui peut frôler le milliard.
Ils ont en commun de confesser que l’Ancien testament est le reflet prophétique du nouveau qui est lui-même le reflet prophétique des temps qui viennent dans Son Royaume. Ces temps sont tout aussi historiques que prophétiques.
Ce milliard de croyants confesse que le livre dit « Apocalypse » n’est pas qu’un livre historique mais bien le Livre de Révélation des temps qui viennent. Traiter de sectes illuminées ceux qui le confessent serait il votre propos? Ce serait dans ce cas une secte presque aussi nombreuse que le catholicisme elle-même hitoriquement secte du judaîsme.
pasteur Foisil, vous savez bien qu’il y a « évangélique » et « évangélique ».
Certains groupes utilisant ce label qui n’est pas homologué ont des tendances sectaires dans la doctrine et dans le comportement envers leurs membres, ceci n’est pas à démontrer. Acceptez tout de même qu’il faut manier avec prudence les « prophéties », qui n’ont pas pour but de prédire un avenir que Jésus a toujours exprimé comme le secret du Père, pas de détails sur la fin du monde, seulement des critères sur la fin des temps, ce qui est différent…Avez-vous seulement lu la prose (citée en référence) de la personne à laquelle j’ai répondu, j’en doute.
J’ai toujours admiré ce François que vous dévoilez un peu plus, merci Abbé Alain.
Halte aux bobos bien-pensants qui voient le monde du haut de leur 8ème étage.
Osons regarder la réalité passée et présente. Jugeons donc l’arbre son fruit.
François a offert l’amour, la miséricorde et le pardon aux adeptes de la haine de la violence et du langage de la force. Non merci à Mahomet.
Les mêmes réalités demeurent, en particulier l’aveuglement égoïste qui fait passer le débonnaire pour un pleutre. Quelle folie!
Le crucifié a offert la croix pour le suivre! et le nouveau pape François revient à cette même offre! ALLELUIA.
Il n’y a aucun « dialogue » à attendre, d’aucune religion, pour le catholicisme. Si un catholique peut (et doit) parler, voire apprécier de le faire, à un interlocuteur d’une autre religion, dans le respect et même la compassion pour la personne, l’Eglise catholique n’a à dialoguer avec aucune autre. Elle n’a qu’à évangéliser, convaincre (cum-vincere).
Les merdias peuvent chercher ce qu’ils veulent, le Pape François n’a jamais cité l’islam et n’a parlé que des Judéochrétiens. Donc qu’ils arrêtent d’essayer de le ramener dans leur camp d’islamisateurs forcenés, pour François, c’est NIET !
Ce voyage de François d’Assise a suivi de peu le martyre de cinq franciscains au Maroc (leur zèle mal géré et leurs provocations les avaient préalablement fait rejeter par les chrétiens dhimmis locaux, habitués à la soumission). François s’était écrié : « J’ai cinq vrais frères ! ». Il avait la même idée en tête : se faire tuer pour sa foi. Il aurait probablement fini par y arriver, nonobstant la mauvaise volonté de Malik Al Kamil (neveu de Saladin), s’il n’avait reçu des nouvelles très inquiétantes de l’ordre franciscain qu’il avait cru laisser en de bonnes mains, l’amenant à rentrer au pays pour remettre de l’ordre…
Mais oui Mr l’Abbé, les chrétiens de l’époque de François d’Assises n’avaient pas du tout la même approche qu’aujourd’hui. Je ne comprends pas que les démocraties européennes et nord-américaines se laissent endormir par cette religion toute de violence, de mort, d’intolérance à l’autre. Nous avons oublié les leçons des croisades. Cela fait trop longtemps que l’ennemi n’est plus mahométan… Nous sommes aveuglés par ces orientalistes pédants et confortablement installés dans les fauteuils du pouvoir et de l’argent qui nous ont fait miroité trop longtemps les beautés du Moyen-Orient et de sa pseudo culture… Il serait temps que le réveil sonne et j’espère que François 1er sera le wake up call des chrétiens et de leurs dirigeants.
Où est le plan de Dieu dans « l’avènement » de l’islam ?
Qui croira que Dieu, après le sacrifice de son Fils sur la Croix pour la rédemption de l’humanité, aurait éprouvé le besoin d’envoyer l’archange Gabriel à Mohammad pour lui commander de remettre à plat une relation directe avec Lui ? Avec des appels aux meurtres incessants tandis que le Coran ne comporte aucune mention de l’amour !!!
On ne peut mettre sur le même plan le message d’amour de l’humain dans l’absolue non violence des Evangiles (si on te frappes sur la joue droite tend la joue gauche ou l’inverse) et l’immonde Coran truffé d’appels à la violence la plus cruelle
Merci, Révérend Père Arbez, pour votre excellent texte. Cependant, nous sommes aussi dans le débat entre l’Eglise riche et l’Eglise pauvre. Je veux bien que St François d’Assise était courageux et honnête. Je n’arrive pas à sa cheville, c’est clair. Et pourtant, je ne peux pas vraiment affirmer que je l’aime bien. Il inspire une branche de notre chère Eglise catholique, branche dont je me méfie. On ne vit pas comme ça aujourd’hui, car la pauvreté n’est pas une fin en soi. Ceci dit, St François devait être un homme libre. Personne ne l’a contraint à ses sacrifices. Cela en fait une personnalité très intéressante. Quelqu’un hors du commun, un saint. Mais si la sainteté, c’est être un déguenillé en prière, je ne serai jamais un saint. St François était un gosse de riche, non? Evidemment. Mais la pauvreté n’est pas une valeur. L’humilité en est une. Mais humilité et pauvreté sont des choses différentes. Pourquoi refuser ce qui est bon ? En quoi ce qui est bon est-il contraire à la « morale »? St François n’est pas un exemple pour moi. Il n’est pas le Christ dont le Message est sacré car intemporel. St François est un homme d’un autre âge, un fils à papa du Moyen-Age en quelques sortes. Ce n’est qu’une humble opinion. Je suis beaucoup plus touché par Bernadette de Lourdes, le Curé d’Ars, St Vincent de Paul ou Ste Thérèse. Y a pas photo !
je suis d’accord avec vous, Jésus n’a jamais loué la misère, au contraire.Mais François était attentif aux souffrants, ce qui est magnifique.
(ne m’appelez pas « révérend », je ne suis pas d’un ordre religieux, mais un simple prêtre séculier de base!
amitiés.)
Connaissez-vous Saint Benoit-Joseph Labre ?
« le vagabond de dieu ».
Un pauvre, plus que pauvre, ayant passé sa vie, à la manière d’un clochard. Un saint clochard !
Saint Benoit Labre est né à Amettes, près de Thérouanne, dans le Pas-de-Calais.
Sa maison natale s’y trouve.
Cette maison, toujours ouverte aux visiteurs, possède des reliques intactes, n’ayant jamais subi la moindre dégradation, alors qu’aucune surveillance n’est exercée.
L e village semble irréel, tant la paix y règne !
Merci Abbe Arbez pour les bonne mots.
Notre-Saint-Père, jésuite, connait, bien évidemment, ce qui suit.
Aucune crainte, au sujet de sa position, vis-à-vis de l’islam.
Et, de toute manière, un jésuite a toujours raison !
Saint-Pie X, affirmait : « Les infidèles sont ceux qui ne sont pas baptisés et qui ne croient pas en Jésus-Christ…Tels les mahométans et autres semblables ».
Saint Thomas d’Aquin : « mahomet a séduit les peuples par des promesses de voluptés charnelles au désir desquelles pousse la concupiscence de la chair…en fait de vérités, il n’en a avancé que de faciles à saisir par n’importe quel esprit médiocre ».
Saint Alphonse-Marie de Liguori : Au sujet de l’islam : « c’est donc une loi qui convient plutôt à des bêtes qu’à des hommes doués de raison ».
Dom Guéranger : » mais qui est allah du coran ? certainement pas dieu, mais plutôt satan » .
La Bête, satan.
Satan, le père du mensonge, père de la religion du mensonge : l’islam.
Le mensonge érigé en dogme mahométan : « la taqqihya ».
Pardonnez cette répétition, Monsieur l’Abbé.
un jésuite n’a pas toujours raison,
mais un pape comme François a de bonnes raisons d’avoir raison
Je partage votre avis, Monsieur l’Abbé.
Néanmoins, chaque fois que je me suis adressé à un jésuite, je fus obligé d’admettre que, lorsqu’il défendait son point de vue, sur un sujet quelconque, je ne parvenais jamais à le contre-dire.
Ces personnages semblent posséder leur propre sens de la rhétorique .
Il faut reconnaitre qu’une dizaine d’années d’études « post-bacc », les rend, hors du commun des mortels.
Jeff Marx liked this on Facebook.
Encore une chronique hyper intéressante. François a fait ce que le Christ nous ordonne Lève toi et marche.
Merci Monsieur l’Abbé pour cette analyse (et toutes les autres aussi d’ailleurs). J’ai, quant à moi suivi l’élection du nouveau pape, très émue d’autant plus que j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Saint François d’Assises.