Nous avons tous à l’esprit l’image des deux papes – François et Benoît – se serrant la main aujourd’hui à Castelgandolfo…mais cela évoque aussi une aventure beaucoup plus ancienne, mais non dénuée d’intérêt.
L’appellation « pape » attribuée à l’évêque de Rome ne date que de la période du Concile de Nicée (325 ap. JC). C’est un terme grec à consonance affectueuse, d’abord en usage à Alexandrie, et qui reconnaît en l’évêque le « papa » de la communauté. Ce sens a été ensuite conféré plus exclusivement au successeur de Pierre en charge du ministère de l’unité.
Le souci du lien fraternel et doctrinal entre les Eglises est contemporain de la période apostolique, puisque l’évêque Ignace d’Antioche écrit déjà en l’an 109 (date de la rédaction finale du 4ème évangile) « Là où est le Messie, là est l’Eglise catholique »… La légitime diversité culturelle ne doit pas être l’ennemie de l’unité, au cœur d’une foi judéo-chrétienne appelée à rencontrer toutes les nations.
Appelons papes – en raison de leur responsabilité – deux personnages du 3ème siècle : il s’agit d’Hippolyte de Rome, grec originaire d’Alexandrie, disciple d’Irénée de Lyon (dont l’équipe évangélisa Lyon) et de Pontien. Leur destin va étrangement les rapprocher.
Hippolyte vient d’une classe sociale privilégiée qui lui a permis de développer ses connaissances intellectuelles. Il écrit abondamment dans le domaine des commentaires bibliques, de la liturgie surtout, puisque le canon II des célébrations eucharistiques provient essentiellement de lui. Son anaphore est une des plus anciennes et des plus belles.
Cette érudition l’oppose vers 215 à deux évêques issus des couches populaires, les papes Zéphyrin et Calixte 1er. Ce dernier, désirant répondre aux attentes du petit peuple de Rome, décide de faire passer au latin la liturgie jusqu’ici en grec. Il veut également assouplir les règles concernant les mariages entre gens modestes et patriciens. Hippolyte se fâche et regroupe des partisans autour de son point de vue. Il se retrouve malgré lui en position de sécession lorsqu’il est élu « anti-pape » en 217 par ses sympathisants.
Sous les pontificats d’Urbain et de Pontien, il maintient sa dissidence par souci de préserver les traditions antérieures. Mais parallèlement, le latin gagne du terrain, non seulement à Rome, mais dans toute l’Afrique du Nord (à l’époque entièrement en voie de christianisation).
Lorsque l’empereur Maximin 1er déclenche les persécutions contre les chrétiens, Pontien et Hippolyte, pape et antipape, se retrouvent côte à côte aux travaux forcés dans l’île de Sardaigne. Ils vont y mourir en martyrs, victimes de la même haine antichrétienne, non sans s’être réconciliés à temps autour de l’essentiel, la foi au Ressuscité, et le témoignage commun pour l’évangile.
C’est le pape Fabien qui fait rapatrier les deux corps à Rome, et il les fait inhumer ensemble dans la même crypte, aux catacombes de St Callixte. Leur martyre se retrouve ainsi honoré équitablement, et Hippolyte est donc le seul « antipape » dont la mémoire est vénérée officiellement dans l’Eglise catholique.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info
Monsieur l’Abbé je ne vous suivrai pas sur ce thème.
Autant je suis en accord avec vous quand vous parlez du peuple Juif,
autant sur ce sujet nos avis divergent.
: » »Si le pape jouït de la primauté de Pierre, c’est qu’un faux document,
intitulé « les Décrétales de Constantin et d’Isidore » a influencé le cours
de l’Histoire. Oeuvres d’un faussaire du IXème siècle, ce recueil fit
longtemps autorité, les Papes en ayant fait état comme des oeuvres
authentiques. Le monde actuel semble redoubler d’affection pour la papauté, mais c’est au mépris de la Bible, de l’Histoire et de la raison
que la papauté déclare que son église est fondée sur le seul Apôtre
Pierre; que ce dernier fut le 1er évêque de Rome, et qu’il transmit
toute son autorité aux papes et aux évêques qui lui succédèrent » ».
Pierre a reçu – l’évangile l’atteste – une mission qui est de confirmer
ses frères dans la foi. L’évêque de Rome a historiquement très tôt assumé une fonction au service de l’unité que les orthodoxes sont prêts à reconnaître. à condition que ce ne soit pas un pouvoir autoritaire, mais bien un service pour le bien de tous. Lors de l’élection de François, le président de la fédération des Eglises protestantes a dit: il est le pape de tous les chrétiens.
En quoi le service de l’unité apparaemment voulu par Jésus pour l’équipe apostolique serait-il en contradiction avec « la Bible » comme vous le dites ? Je suis souvent au Conseil oecuménique des Eglises, près de chez moi, en tant que représentant catholique-romain parmi des orthodoxes et des protestants, je n’ai jamais ressenti de rejet du ministère pétrinien tel que veulent exercer Benoît et François…Et surtout pas « au nom de la Bible », concept à discuter, car les écrits du nouveau testament n’ont pas « précédé l’Eglise » mais sont nés au sein de l’Eglise!
Le président des églises protestantes suisses dont vous parlez ne sera pas suivi par un grand pourcentage de protestants et par très très peu d’évangéliques protestants qui représentent 80 %des protestants dans le monde.
Le Vatican ne reconnait pas le statut d’églises aux protestants, et les appellent sectes en Amérique latine en particulier.
Il y a encore du travail pour changer le regard des catholiques sur ces églises vivantes qui progressent partout dans le monde… en cessant de les qualifier de sectes illuminées.
chacun pense selon ses critères.On ne va pas obliger les évangéliques à penser globalité ecclésiale en lien avec la tradition apostolique des premiers temps s’ils recherchent apparemment autre chose dans l’immédiat.
Pierre a reçu – en effet monsieur l’abbé – la mission de confirmer ses frères dans la Foi; et c’est ce qu’il a fait. Ces frères Juifs il s’entend. Pierre
fut l’apôtre des Juifs comme Paul fut celui des païens ( Romains entre-autres ) La présence de Pierre
à Rome est tellement incertaine pour ne pas dire fabuleuse que mieux vaut
ne pas en parler. Quant-aux assentiments du COE, mieux vaut encore ne pas s’en référer. Leurs décisions par rapport à Israël sont tellement
équivoques et pleines de duplicité qu’en faire référence serait déplacé.
Mais comprenez moi bien, monsieur l’Abbé, je ne m’insurge pas contre
des hommes, fussent-ils Papes; et j’ai de la compassion pour ceux cités
par vous. Mais tant qu’ils n’auront pas abdiqué de leurs prérogatives, en
tant qu’héritiers des « maximus pontifex » Romains, ils resteront des
pécheurs non-convertis, ayant grand besoin de la Grâce de Jésus-Christ.
( Comme j’en ai, moi-même, besoin chaque jour ) Bien à vous lire…
vous m’imaginez, moi, aller à une réunion du COE pour prendre part à des assertions venimeuses contre Israël??
je parle ici de rencontres à thème exclusivement spirituel dans un cadre interconfessionnel, ce qui est loin d’être inintéressant à tous points de vue.
Quant au terme de pontifex (le faiseur de ponts) je ne pense pas que les papes contemporains se prennent pour des empereurs romains, soyons sérieux!
http://www.chretiens-juifs.org/html/SY709_COE et le conflit israelo-arabe.htm
Les revendications aberrantes d’un pontife qui se veut le substitut de Christ
En tant que Christ, Jésus possède en plénitude le pouvoir universel suprême. Cette prérogative n’appartient qu’à Lui: de la part d’un autre, toute prétention de détenir un pouvoir semblable est odieuse et vile. Pourtant, l’Eglise romaine ne rougit pas de revendiquer pour son Pape ce pouvoir-là. Elle enseigne officiellement ce qui suit : « En effet le pontife romain a sur l’Eglise, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Eglise, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours librement exercer » (Catéchisme, § 882).
Seul le Christ Jésus, le Fils de Dieu en personne, peut déclarer que toute créature humaine doit lui être entièrement soumise en matière de foi et de conduite. L’Eglise de Rome attribue à son Pontife un ministère qui par définition n’appartient qu’à Christ. Le pouvoir « plénier, suprême, et universel » appartient de droit et exclusivement au « Fils du Dieu vivant ».
La joie du Père est de faire demeurer toute plénitude en Jésus-Christ seul, « la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1:23). Lui seul dispense en abondance à tout Son peuple « grâce sur grâce » (Jean 1:16). Mais dans sa volonté de puissance, l’Eglise romaine ne se satisfait pas de chercher à usurper le pouvoir suprême et universel dans l’Eglise. Elle prétend en outre avoir été dotée de toute la plénitude de la grâce et de la vérité. Le Document « Dominus Iesus », parle de « la plénitude de la grâce et de la vérité qui a été confiée à l’Eglise catholique » . L’Eglise romaine s’érige donc elle-même en substitut de Christ. C’est pourquoi elle affirme: « Il n’y a aucune faute, si grave soit-elle, que l’Eglise catholique ne puisse remettre » (Catéchisme, § 982). Une telle prétention est parfaitement scandaleuse, mais le Pontife va plus loin encore et déclare: « Seul le Pontife Romain a le droit de juger les personnes qui exercent la magistrature suprême de l’Etat » (Canon 1405). Ainsi le Pontife Romain revendique la suprématie, ne rend de comptes à personne, et se veut seul juge du bien et du mal….. Mais sachant tout cela, qu’en ferez vous ?
votre plaidoyer antipapiste mélange catéchisme (lequel?) avec droit canon (lequel?) pour argumenter votre présupposé.
Pensez-vous que Jean Paul II, Benoît XVI (et bientôt François) se soient comportés comme les tyrans prétentieux que vous décrivez??
. Catéchisme de l’Eglise Catholique, éditions Centurion/Cerf/ Fleurus/Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998.
. Code du droit canonique de 1917, révisé par Jean-Paul II en 1983.
Pierre, tu es pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église.
Respect!
Ah quel malheur monsieur l’abbé , d’avoir abandonné la messe en grec ancien qui est la langue des Dieux !
C’était si beau !
Oui mais cela s’adressait aux dieux grecs, mythes du panthéon!
L’empereur romain devenu chrétien et son époque ont changé le culte rendu à Dieu selon ses origines juives et bibliques en culte romain selon les modes utilisés pour les dieux romains et païens. Musique hymnes, bâtiments, prêtres et pontifes, tout a été romanisé pour oublier et couper l’Eglise de ses racines juives.
Et de là est né le début de l’antisémitisme chrétien dont on cueille encore les fruits vénéneux aujord’hui
Alors l’hellenisme, heureusement, non merci Rome a suffisament intoxiqué l’Eglise des premiers siècles.
les armes de défenses légales ne le sont pas; cela m’a été confirmé par le Commissaire de police, même les femmes n’ont pas le droit de porter des gaz au poivre; elles doivent donc se laisser brutaliser voire pire sous peine d’être poursuivies, un comble.