Publié par Albert Bertold le 1 avril 2013

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Les musulmans de Sit Kwin ont toujours été un petit groupe, pas plus de 100 personnes dans ce village de 2000 habitants. Mais la violence des bouddhistes, qui se répand partout en Birmanie, a eu raison d’eux, et des autres musulmans, qui fuient le pays.

Leurs maisons, leurs boutiques et leurs mosquées ont été détruites, de la même façon que celles des Chrétiens d’Egypte ont été détruites par les Musulmans à Sarsena en février 2013 (1), où à Sool près du Caire le 8 mars dernier (2), aux cris de « tuez tous les chrétiens !».

Le 20 mars 2013, 42 musulmans ont trouvé la mort dans la ville de Meikhitila alors que les Bouddhistes attaquaient une dizaine de villes et villages dans le centre de la Birmanie, à deux heures de Yangon la capitale.

Au Nigeria, dans la région du Plateau, le même jour et le lendemain, au moins 36 chrétiens ont péri assassinés par des Musulmans Fulani, et des dizaines de maisons ont été brûlées. (3), portant le total à plus d’un millier depuis 2009.

Appels au boycott des magasins musulmans

La Birmanie bouddhiste compte environ 4% de musulmans, 4% de trop selon la religion dominante, qui appelle à boycotter les magasins et entreprises appartenant à des musulmans.

« Il n’y a aucun problème avec leur façon de vivre, mais ils sont en minorité et nous sommes la majorité », explique Khamainda, le moine qui a conduit une punition expéditive contre une mosquée, ce vendredi 29 mars. « Et quand la minorité insulte notre religion, nous nous sentons concernés ». « Et nous reviendrons », a-t-il déclaré à Reuters, pour se venger de la destruction, par les Taliban, de statues bouddhistes dans la province de Bamiyan en Afghanistan en 2001.

Au nord de Sit Kwin dans le village de Minhla, 300 personnes, la plupart venant d’un village voisin, ont détruit trois mosquées et 17 maisons et commerces appartenant aux musulmans, mercredi et jeudi 28 mars 2013. « Personne ne pouvait les arrêter » a déclaré un témoin qui précise que cette fois, aucun moine bouddhiste n’était impliqué.

Ici, une bijouterie appartenant à un musulman de Meitthilar a été complètement saccagée :

A Minhla, petite ville de 100 000 habitants, les deux tiers des musulmans ont fui, et le rapporteur spécial des Droits de l’homme aux Nations Unies a déclaré jeudi dernier avoir reçu des rapports qui impliquent l’Etat dans les violences. En réponse, Ye Htut, un porte parole du gouvernement, a déclaré que ces accusations sont « sans fondement ».

La campagne 969

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Panneau 969 (à gauche)

Pour un touriste, les panneaux 969 accrochés dans les vitrines de Birmanie passeraient pour anodins. Mais pour les Musulmans, l’emblème envoie un message qui donne la chair de poule : « restez à l’écart de ma boutique, et ne m’envoyez pas un bouddhiste faire vos courses. »

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« Le signe 969 encourage la clientèle bouddhiste », explique Win Hted, un vendeur de 16 ans qui affiche fièrement sa pancarte devant son échoppe. « Les bouddhistes doivent aller avec les bouddhistes », chuchote-t-il au journaliste en voyant passer trois musulmans près de lui, « les musulmans doivent aller avec les musulmans ».

Un moine du nom de Ashin Wirathu est à l’origine de la campagne 969, qui vient de la numérologie et des enseignements bouddhistes. « Si vous achetez dans les magasins musulmans, votre argent ne s’arrêtera pas là » expliquait Ashin Wirathu, « il ira vers la destruction de votre race et de votre religion ».

« J’encourage les magasins 969. Je ne fais aucune discrimination entre les races et les religions. Je ne suis pas raciste. Mais j’ai le droit d’aimer ma race ! » peut-on lire sur un groupe Facebook. (4)

« Nous les bouddhistes leur avons laissé pratiqué librement leur religion », explique encore Ashin Wirathu, « mais une fois que ces diables musulmans prennent le contrôle, ils ne nous laisserons plus pratiquer notre religion. Nous devons faire attention. Ces musulmans nous détestent vraiment ».

Ils violent les femmes, ce sont des Kalar

« Ils sont brutaux, ils violent les femmes, ce sont des Kalar (étrangers indésirables) », lance Ray Wa Ta, un moine du monastère Maesoeyein de Mandalay, se basant sur des chiffres non officiels indiquant que les musulmans commettent beaucoup plus de viols que les autres communautés (5). Certains groupes musulmans vivent pourtant dans la région depuis des siècles, mais ils sont considérés comme des envahisseurs.

A Hpa-an, la capitale de la région de Karen, des banderoles recommandent aux locaux de louer ni terres ni fermes ni appartements aux musulmans, et mettent en garde de ne pas servir d’intermédiaires aux familles musulmanes.

Des quartiers musulmans brûlés

A Yangon, la principale ville, les musulmans ferment boutique dès la tombée de la nuit, et les patrouilles de police sont doublées. A Mandalay, 15 000 musulmans sont partis, et des quartiers musulmans entiers ont été brûlés et abandonnés – comme les villages coptes en Egypte.

Le bouddhisme est la vraie religion de paix de tolérance et d’amour, elle est peu connue pour son engagement à protéger « sa race et sa religion », et son insistance pour qu’une éducation bouddhiste soit assurée dans toutes les institutions du pays.

Les musulmans, coupables de ne pas avoir pris clairement leurs distances avec les extrémistes

L’ensemble des musulmans de Birmanie subit cette islamophobie galopante, et les observateurs accusent les musulmans d’en porter une lourde responsabilité : « ils n’ont pas été capable de se distancier assez clairement, de prendre leurs distances et de marquer leurs différences avec les groupes musulmans religieux extrémistes et ceux accusés d’être affiliés à al Qaida » explique Sai Latt, un journaliste de New Madala (5). De plus, explique Sai Latt, les musulmans birmans ont été incapables de modérer les musulmans extrémistes pour calmer la colère populaire.

Dans le même temps, les Chrétiens d’Egypte, de Syrie, d’Irak et des territoires occupés par les « Palestiniens » sont persécutés et chassés, et, rappelle Alexandre Del Valle, « les chrétiens sont soit interdits (Arabie saoudite), soit régulièrement pris pour cibles par des attentats (Pakistan, Soudan, Maghreb, Turquie, Egypte, etc)… Ainsi, tandis que les pays de l’OCI dénoncent « l’islamophobie » occidentale, les adeptes du Christ sont réduits à des citoyens de seconde zone en pays d’islam et y forment des minorités humiliées. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Albert Bertold pour www.Dreuz.info

(1) http://www.bosnewslife.com/26563-egypt-christians-tense-after-muslim-mob-destroys-church
(2) http://www.worldwatchmonitor.org/english/country/egypt/69546/
(3) http://www.aljazeera.com/
(4) http://www.globalpost.com/969-anti-muslim-buddhist-riots-burma
(5) http://asiapacific.anu.edu.au/intolerance-islam-and-the-internet-in-burma-today/
(6) http://www.dreuz.info/christianophobie-le-calvaire-des-chretiens-dans-le-monde/

http://in.reuters.com/article/2013/03/30/myanmar-unrest-idINDEE92S04T20130330

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