Publié par Abbé Alain René Arbez le 13 avril 2013

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Comme sur les eaux parfois tumultueuses et imprévisibles de nos traversées humaines, une barque s’avance sur le lac de Galilée. Ils sont sept disciples à bord, chiffre parfait, pour aller lancer les filets, de nuit, sous la conduite de Simon. Nuit du doute et du manque de confiance en Dieu, leur équipée se révèle stérile. Ce n’est qu’au lever du jour, lumière nouvelle sur le monde, que tout va changer dans leur vie. Auprès d’un feu, sur le rivage, un inconnu les invite à lancer le filet « à droite » de la barque qui est l’image de l’Eglise. On pense au psaume : « Tu sauves Seigneur ceux et celles qui se réfugient en ta droite » ou encore au scénario du Jugement dernier chez Matthieu : « Le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : venez les bénis de mon Père ! ».

En effet, dans le langage biblique, la « droite de Dieu », c’est la puissance de sa Présence bienfaisante ; c’est le Dieu de l’alliance, – Dieu avec nous – c’est son règne d’amour, le respect des personnes, la compassion, la fraternité, la paix. Dans le credo, nous disons explicitement de Jésus ressuscité qu’il siège « à la droite du Père ». Etre pêcheurs d’hommes, c’est encore lancer les filets de l’annonce de la Bonne Nouvelle en direction de ceux et celles qui font naufrage dans l’existence. Ils revivront grâce aux mailles salvatrices que sont les relations de qualité, ainsi que tous les liens que nous créons à partir de nos communautés. Pourquoi y a-t-il 153 poissons dans le filet de Simon? Les lettres hébraïques correspondent à des chiffres précis, et ici cela signifie exactement : Pessah – Pâque. Car c’est bel et bien le Christ ressuscité qui a rendu possible cette pêche miraculeuse. Les disciples l’ont clairement reconnu au moment du partage du pain, de la nourriture, et du geste eucharistique.

A Simon-Pierre, lui qui l’avait renié trois fois, le Christ pose trois fois la question de confiance : m’aimes-tu ? S’il lui confie la guidance de l’Eglise et la responsabilité de pasteur pour les brebis des diverses bergeries en quête de rassemblement, ce n’est visiblement pas sur la base d’un pouvoir à la manière des empires terrestres, mais comme un service fondé et confirmé dans l’amour. Le mot final de cette magnifique séquence est d’ailleurs un appel à rester disciple avec les disciples : « suis-moi ! ». François, évêque de Rome et successeur de Pierre, n’a-t-il pas voulu commencer ainsi sa mission ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (21, 1-19)

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Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment. Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas, dont le nom signifie “Jumeau”, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : “Je m’en vais à la pêche,” Ils lui répondent : “Nous allons avec toi.” Ils partirent et montèrent dans la barque, or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.

Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus les appelle : “Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ?” Ils lui répondent : “Non.” Il leur dit : “Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez.” Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : “C’est le Seigneur !” Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons, la terre n’était qu’à une centaine de mètres. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain, Jésus leur dit : “Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre.” Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus dit alors : “Venez déjeuner.” Aucun des disciples n’osait lui demander : “Qui es-tu ?” Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?” Il lui répond : “Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais.” Jésus lui dit : “Sois le berger de mes agneaux.” Il lui dit une deuxième fois : “Simon, fils de Jean m’aimes-tu ?” Il lui répond : “Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais.” Jésus lui dit : “Sois le pasteur de mes brebis.” Il lui dit, pour la troisième fois : “Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ?” Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : “Est-ce que tu m’aimes ?” et il répondit : “Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime.” Jésus lui dit : “Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller.” Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : “Suis-moi.”[/cow_johnson]

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