Publié par Jean-Patrick Grumberg le 14 avril 2013

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Nadine Guyot-Touzeau (1) est profiler, maître praticien certifiée PNL (2), et, m’a t’elle confiée, « est sollicitée de temps en temps par la police, la gendarmerie et l’armée… »

Bien qu’ « un homme politique, tout comme un acteur, est difficile à profiler, car ils sont très souvent formés pour masquer, voire détourner les émotions, le naturel revient parfois au galop… » explique Nadine Guyot-Touzeau sur son blog (3), après s’être livrée au profilage de Jean-Marie Ayrault, répondant aux questions de David Pujadas, le 2 avril sur FranceTV Info.

Voici comment elle arrive à la conclusion que Jean-Marie Ayrault a menti, et qu’il savait que Jérôme Cahuzac avait un compte à l’étranger.

Mais avant, regardez la vidéo comme je l’ai fait : vous ne verrez rien…

Pourtant, l’œil expert de Nadine Guyot-Touzeau a décelé un certain nombre d’anomalies, et explications données, vous serez, comme moi, étonné de pas les avoir vues.

« La première évidence, explique Nadine, est que l’on sent bien que l’interview est préparée, orientée : peu de signes montrant une recherche de réponses puisqu’elles sont directes pour la plupart, instantanées sur le fond. »

Nadine Guyot-Touzeau : « dès les premières secondes, j’ai vu des signes de déglutition et la crispation de la mâchoire de Jean-Marc Ayrault lorsque David PUJADAS pose sa question concernant Jérôme CAHUZAC. Ces signes montrent une gêne relative au « sujet », car préparé ou pas, parler de l’affaire n’a pas été facile pour Jean-Marc Ayrault. La gêne vient et du fait de la médiatisation d’une affaire désagréable… et du fait qu’il cache quelque chose. »

Nadine Guyot-Touzeau : « J’ai noté beaucoup de non-congruence entre les mots émis par Jean-Marc Ayrault, le son de la voix et sa gestuelle. Par exemple, lorsqu’il dit qu’il avait échangé avec Jérôme CAHUZAC par téléphone, c’est vrai. Mais lorsqu’il affirme lui avoir dit qu’il avait « trahi puis menti » (0’10’’), j’ai noté une micro-expression et le son de la voix différent qui montre un signe de mensonge. »

A ce moment-là, j’ai compris que je trouverai la faille dans cette vidéo.

Nadine Guyot-Touzeau : « C’est au mot « grave » (0’23’’) que je me suis dit, vu le ton et la micro-expression accentuée, Jean-Marc Ayrault va nous donner un signe flagrant. »

Nadine Guyot-Touzeau : « A 0’37’’, le « moi-je » avec le son de la voix et la gestuelle, l’ensemble fait tellement « fabriqué », mais aussi très politique, que je me suis permise de vous le noter. J’aurais pu choisir d’autres exemples identiques dans l’interview. »

Nadine Guyot-Touzeau : « A 1’35’’, Jean-Marc Ayrault dit qu’il « est meurtri pour les français ». La micro-expression étaye mes conclusions de mensonge. Concrètement, le naturel reprend sa place et la congruence n’existe pas entre les propos et la gestuelle. »

Nadine Guyot-Touzeau : « Regardez à la 3’18’’… vous ne voyez rien ? Pourtant c’est évident et ça devait arriver, vu les micro-expressions, les signes de gênes que Jean-Marc Ayrault nous montre dès les premières secondes. »

Et là il se trahit, il dit non, mais fait oui de la tête…

Nadine Guyot-Touzeau : « le journaliste demande au premier ministre de dire les yeux dans les yeux qu’il ne savait rien. Que fait Jean-Marc Ayrault ? il répond, (sans surprise) « non je ne savais rien », mais il se trahit : il fait oui de la tête. Le corps n’a pas menti, n’a pas pu mentir. »

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Nadine Guyot-Touzeau : « C’était d’une facilité déconcertante ! Toutefois, les micro-expressions et intonations de voix de Jean-Marc Ayrault dès les premières secondes, peu visibles aux non-initiés, m’avaient permis de savoir que je trouverais un signe évident, que finalement, en observant bien, tout le monde peut trouver. »

Nadine Guyot-Touzeau : « Jean-Marc Ayrault a menti, ce qui ne veut pas dire que c’est un menteur ».

Pouvez-vous m’expliquer la différence ?

Nadine Guyot-Touzeau : « Lorsque je repère un signe qui montre un malaise, il n’est pas forcément associé au mensonge. Quans on cache quelque chose, c’est mentir d’une certaine façon par omission. Tout le monde fait cela sans être menteur. »

Si le mensonge est révélé par un signe tel que dans la vidéo, c’est un mensonge sur une réponse précise qui peut venir d’une gène, d’une obligation, d’une envie d’éviter de faire mal. Donc on ment sans obligatoirement être menteur. »

En revanche, une personne habituée à brouiller les pistes en regardant droit dans les yeux son interlocuteur et qui dit des choses que les signes révèlent être des mensonges, c’est ce qu’on appelle un menteur. En politique, c’est tellement culturel que pour eux ce n’est pas mentir. Il faut aussi en tenir compte. »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

(1) http://ngtprofiler.com/qui-est-ngt/
(2) http://www.johngrinder.com/

(3) http://ngtprofiler.com/2013/04/07/y-a-t-il-eu-mensonge-dans-laffaire-jerome-cahuzac/

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