Publié par Gaia - Dreuz le 25 avril 2013

Très régulièrement, des ministres expriment leur souhait de voir se généraliser les carrés musulmans dans les cimetières civils de l’Hexagone. Au nom de l’enracinement. Qu’en est-il dans la Marne, l’Aisne et les Ardennes ? Notre dossier.

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Le sujet est récurrent. En leur temps, Michèle Alliot-Marie, puis Éric Besson s’étaient exprimés en faveur de la généralisation des « carrés musulmans » dans les cimetières civils. Cette année, c’est Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie, qui va dans ce sens.

Dans les faits, peu à peu, ces espaces confessionnels se multiplient pour une raison simple : si le but de la première génération d’immigrés était de rentrer « au bled » pour la retraite ou pour son inhumation, les générations suivantes s’affranchissent de cette coutume et demandent de plus en plus à être enterrées dans les cimetières civils français, mais si possible dans un espace confessionnel.

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. La principale est le fait qu’une bonne partie de la population musulmane vit dans l’Hexagone depuis longtemps. Suffisamment pour s’enraciner sur le sol français. « Beaucoup de jeunes sont enterrés ici, surtout si les parents sont là », confirme M. Amzaoui, membre d’une association de gestion d’une mosquée à Saint-Quentin. Lequel observe un accroissement du nombre de ceux qui souhaitent effectivement entrer dans l’Éternité en terre d’adoption.

Reste ensuite à choisir le lieu de l’inhumation. M. Amzaoui indique que plus on est pratiquant, plus on optera pour un lieu de sépulture confessionnel. Les fameux « carrés musulmans », insérés dans les cimetières civils classiques, comme à Laon, à Charleville ou à Reims-La Neuvillette, sont exclusivement dédiés aux défunts relevant de cette confession, les rites d’inhumation étant très spécifiques. En revanche, les « cimetières » musulmans se comptent sur les doigts d’une main (l’un à Bobigny datant de 1937, l’autre à Strasbourg ouvert en 2012), la loi française imposant la laïcité aux cimetières, qui – de ce fait – sont accessibles à tous, quelle que soit leur religion.

Une progression lente

L’autre raison de l’inhumation en France est purement économique. Pour un Français de souche, les obsèques coûtent cher. Quand il faut rapatrier le corps dans le pays d’origine de la famille, la dépense peut atteindre un niveau qui limite le respect de la coutume.

Cela dit, souligne l’adjoint au maire rémois, Stéphane Joly, rien n’interdit d’être enterré dans un cimetière classique et de faire en sorte que les rites soient respectés le plus possible. D’autant, complète M. Amzaoui, qu’une certaine tolérance est admise pour faciliter les choses.

Bien que trois directives (1975, 1991 et 2008) et le rapport Stasi sur la laïcité (2003) préconisent la généralisation des « carrés musulmans », celle-ci ne progresse que lentement. Soit par méfiance vis-à-vis de cette religion venue d’ailleurs, soit tout simplement faute de place. C’est ainsi qu’à Reims, le carré existant (76 places) et celui qui ouvrira en 2014 (251 places) sont tous deux rattachés au nouveau cimetière de la Neuvillette.

À l’amicale des maires de la Marne, le président, Yves Détraigne, remarque qu’aucune demande d’information sur ce sujet n’est adressée par ses collègues. À l’avenir, l’évolution sera la multiplication des carrés, la population musulmane ayant largement dépassé les cinq millions d’individus. Cependant, la loi du 9 décembre 1905 s’applique et oblige à la neutralité des cimetières. Les maires sont tenus à cette neutralité. D’où le nombre très faible de cimetières confessionnels civils.

http://m.lunion.presse.fr/article/aisne/yamina-benguigui-souhaite-la-generalisation-des-carres-musulmans

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gaïa pour www.Dreuz.info

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