Publié par Guy Millière le 27 mai 2013

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Barack Obama est confronté, on le sait, à de graves difficultés. Trois affaires mettant en cause son administration et pouvant conduire à une procédure d’impeachment, c’est beaucoup pour un seul Président, même démocrate et (jusque voici peu) adulé de tous les grands médias américains.

Un homme tel qu’Obama n’est pas du genre, pour autant, à se laisser abattre. Il usera de tous les subterfuges, je l’ai déjà dit, et il est en train de le faire. Il usera de la politique étrangère pour tenter de s’esquiver, je l’ai déjà dit aussi, et c’est ce qu’il fait.

Il a donc prononcé un discours sur la « sécurité », juste avant le week end. Ceux qui ont lu superficiellement le discours n’y auront vu que des propos sur l’utilisation des drones, qui sera désormais plus « contrôlée » qu’elle ne l’était, et sur la fermeture de Guantanamo, qu’Obama n’en finit pas de souhaiter, sans parvenir à ses fins dès lors que nul Etat des Etats Unis ne veut accueillir les charmants occupants de la prison de haute sécurité pour djihadistes installée sur la base militaire américaine de Guantanamo Bay.

Il y a ajouté des éléments présentés comme une redéfinition de la doctrine militaire américaine, et il a annoncé une grande nouvelle : la guerre contre le terrorisme est finie ! De quoi réjouir tous les pacifistes du monde et aussi, bien sûr, les terroristes pour qui la guerre n’est pas finie du tout, et qui verront là un aveu de défaite et de renoncement unilatéral de la part des Etats-Unis.

Après avoir répété qu’il avait « mis fin » aux opérations en Irak, qui, a-t-il souligné, ont « porté atteinte aux intérêts américains dans la région » (ce n’est pas avoir abandonné l’Irak à l’Iran, comme l’a décidé Obama, qui a porté atteinte aux intérêts américains dans la région, non…) et après avoir souligné qu’une « nouvelle stratégie » avait été mise en œuvre en Afghanistan (la quête de « talibans modérés », sans doute et la restitution du pouvoir aux talibans tout court), après avoir condamné l’armée américaine pour recours à la « torture » (s’il ne s’en prenait pas, par la bande, aux militaires Américains, Obama ne serait plus Obama), il a affirmé qu’al Qaida était essentiellement une organisation décimée (ce qu’on a vu à Benghazi et ce qu’on voit en Syrie et en Somalie).

Il a ajouté que les Etats-Unis étaient un pays plus sûr (si peu de temps après les attentats de Boston, c’est une phrase digne d’intérêt), que les liens d’alliances du pays étaient renforcés (il n’a pas précisé avec qui : parlait-il de l’Egypte, de la Libye, de la Turquie ?)

Il a précisé ensuite que le risque terroriste n’avait pas disparu, qu’il venait désormais d’ « extrémistes » dispersés (Obama ne dit jamais quelle est la religion de ces extrémistes, ce sont des « extrémistes », c’est tout), et tout en citant les actions de quelques-uns de ces extrémistes, dont l’attaque de Benghazi (tiens : Obama ne parle plus d’un « film islamophobe » !), Obama a désigné les extrémistes vraiment dangereux selon lui : des individus « radicalisés » tels Timothy McVeigh, qui n’était, bien sûr, pas musulman.

Obama a daigné ajouter que nombre de ces « extrémistes » se réclamaient néanmoins de l’islam, mais à tort, cela va de soi, et il a précisé que leur « idéologie est rejetée par l’immense majorité des Musulmans » qui, a-t-il souligné, « sont les principales victimes ».

Il a stipulé que bien qu’il ne s’agisse plus de guerre (puisque la guerre contre le terrorisme est finie), il y aurait encore des opérations, menées sur la base de renseignements et de coopération avec divers gouvernements, et le premier exemple qu’il a cité a été le gouvernement pakistanais (qui ignorait totalement qu’Oussama Ben Laden vivait près de l’une des principales bases militaires du Pakistan, cela va de soi, puisque c’est un gouvernement qui coopère).

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Il a ajouté qu’il soutenait la « transition vers la démocratie » en Tunisie, en Egypte et en Libye, pays qui sont à l’évidence en transition vers la démocratie, cela saute aux yeux chaque jour (Obama y a même discerné des « aspirations pacifiques à l’accomplissement individuel »!).

Façon d’englober au moins deux des trois affaires en cours, Obama a poursuivi en stipulant que des diplomates pouvaient parfois être envoyés en des endroits « dangereux » (et abandonnés aux mains des terroristes sans doute), et que les écoutes de journalistes pouvaient se justifier en cas de « fuites » (les journalistes placés sur écoute ne sont responsables d’aucune « fuite » et considèrent ce terme totalement abusif, mais c’est une autre histoire).

Il a conclu en parlant de l’esprit du peuple américain, qui peut être « blessé », mais se relève, panse ses plaies et continue à faire vivre la « liberté ».

Je crains qu’avec la mise en œuvre des idées d’Obama, les blessures se fassent plus nombreuses, les plaies deviennent plus douloureuses et la liberté soit davantage menacée.

Mais je dois me tromper, sans nul doute : tant que les Etats-Unis auront des « alliés » fiables tels que le Pakistan, tant que la « démocratie » avancera dans les pays arabes du Maghreb et du Proche Orient au train où elle avance aujourd’hui, tant que l’ « extrémisme » sera rejeté par « l’immense majorité des Musulmans », tout ira pour le mieux.

Et puis, je ne l’oublie pas, la guerre contre le terrorisme est finie ! Quel soulagement !

La moitié des prisonniers encore à Guantanamo sont originaires du Yemen et vont y être renvoyés prochainement sur décision d’Obama, mais comme le Yemen est lui-même un « allié » des Etats Unis, dirigé par des Frères musulmans, et abritant des bases d’al Qaida, on peut être certain que ces prisonniers vont bientôt cultiver leur jardin, et ne pas suivre le parcours des autres Yemenites libérés de Guantanamo qui ont rejoint les bases d’al Qaida.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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