Irrité par la répression brutale de Bachar al-Assad depuis deux ans, Paris a fermé son ambassade à Damas, coupant la ligne de vie jadis florissante avec l’école française de la capitale.
Mais les parents et le personnel ont été tenaces, et entraînés par leur amour pour la culture française et en dépit des difficultés financières, ont gardé l’école Charles de Gaulle ouverte, et les enfants continuent à étudier la grammaire française, malgré la guerre.
Charles de Gaulle est toujours en activité grâce à ses réserves financières et aux parents d’élèves scolarisés qui sont en mesure de payer, bien que 40 enfants ayant la double nationalité française et et syrienne bénéficient d’une bourse.
L’école, qui suit le programme national français, comptait jadis 900 élèves de la maternelle au lycée. Mais ses effectifs ont fondu. À peine 200 étudiants suivent maintenant les cours, dit Zina Farra, qui dirige le comité de gestion de l’école, avec un effectif de 80 personnes.
«Nous avons la responsabilité de garder l’école ouverte, parce que nous sommes profondément attachés à la culture française et parce que nous ne voulons pas briser nos liens avec la France», at-elle ajouté.
La Syrie faisait autrefois partie de l’Empire ottoman, qui a éclaté après avoir été du coté des perdants de la première guerre mondiale. En 1920, la France a repris les rennes du pays en vertu d’un mandat de la ligue des nations.
Le pays a obtenu son indépendance en 1946, mais l’amour de tout ce qui est Français a continué à faire partie de la vie quotidienne de nombreuses personnes.
La situation actuelle a provoqué la colère des membres du personnel, notamment de Marie-Hélène Saleh, qui enseigne à l’école depuis 30 ans.
«Je condamne l’attitude de la France envers cette école. Du jour au lendemain, mon pays a réduit son aide financière, et nous avons perdu des professeurs de français qui faisaient partie de notre équipe », a déclaré Saleh alors qu’elle prenait des livres pour ses élèves dans la bibliothèque de l’école.
«L’école vit, parce que nous avons des étudiants qui ont eu confiance en la France et son système scolaire. Je suis ici surtout pour eux et pour leurs parents, qui continuent à soutenir l’école », at-elle ajouté.
Dimitri Argherinos, qui enseigne la littérature dans le secondaire, salue la ténacité des parents syriens qui aident à maintenir l’école en vie.
«Ce qui est étonnant, c’est la volonté tenace des parents à continuer d’envoyer leurs enfants à l’école française, malgré les difficultés que traverse la Syrie », a déclaré Argherinos.
«Je suis Grec, mais j’admire la culture et la littérature française», dit-il, prendre exemple sur l’enseignement des œuvres classiques de Stendhal et de Maupassant.
L’école est située à Mazzeh, un quartier chic de l’ouest de Damas qui abrite des ambassades et des bâtiments gouvernementaux et n’a pas été épargné par la violence meurtrière.
Le 29 Avril, une voiture piégée a explosé dans Mazzeh, ciblant la voiture du Premier ministre Wael al-Halqi, qui est sorti indemne, mais dont les gardes du corps ont été tués.
On entend de loin le feu des mitrailleuses lourdes qui crépitent, mais cela ne semble pas décourager les élèves de la classe d’Argherinos.
«Quand nous sommes ici (à l’école), nous sommes dans un autre monde », a déclaré Doreen Hamoui, 15 ans.
La France, en plus d’avoir fermé son ambassade à Damas, a également fermé le Centre Culturel Français et le Centre français d’études du Proche-Orient, mais le conseil d’école gestionnaire Farra est déterminé à continuer.
« Les inscriptions sont ouvertes pour l’année prochaine, et même si nous n’avons que 10 étudiants, nous ne fermerons pas l’école», dit la principale.
Dans l’intervalle, un ancien directeur qui a pris sa retraite en Syrie a été sollicité pour prendre en charge l’école.
«Je suis encore ici parce que je suis à la retraite, et donc libre d’être où je veux», a déclaré Michel Leprêtre, qui a consacré l’essentiel de sa carrière à l’enseignement dans le monde arabe.
« J’ai vraiment l’impression qu’en restant à Damas, je contribue à l’amélioration des relations entre la France et la Syrie. »
À l’école maternelle, les enfants apprennent également les rudiments de la langue française.
«Ils ne s’expriment pas tous correctement en français, mais ils font de réels progrès», dit Francine Didelot-Kahal, qui a été mariée à un Syrien pendant 26 ans. « Je pense qu’ils vont commencer à parler le français en quelques mois, » dit-elle.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
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Il faut quand meme avoir une haute idee du metier de journaliste pour s’occuper aujourd’hui d’un sujet pareil. Et egalement une certaine hauteur d’esprit et un veritable amour pour la chose francaise. Bravo JP!
génial ils vont apprendre le français pour venir nous demander des aides sociales
En tout cas ils enseignent avec amour la literrature Française que l’on n’enseigne pratiquement plus en France, bravo pour leur ténacité.
2035 : l’abandon du lycée Louis-le-Grand, (dernier établissement de la Montagne Sainte-Geneviève à résister à l’illettrisme pédagogique inspiré par la rue de Grenelle, à l’obligation d’enseigner exclusivement le Coran faite par Alger, Doha et La Mecque, et à la violence dont on ne peut plus dire l’origine tant elle est omniprésente), par les élites françaises expatriées désole quelques irréductibles professeurs de grand courage promis à l’impôt des infidèles et à l’extermination.
Sans blaguer : rester à Damas, c’est de l’aveuglement dangereux.
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Les Syriens se fichent bien d’étudier la civilisation française, d’un côté il y a les salafistes barbus, de l’autre les obsédés du « rêve américain ». Quel intérêt pour nous de rester dans cette région qui nous déteste ?
Moins de francophonie c’est un + pour la France, » le prestige et la grandeur de la France » sont derrière nous, moins on parlera de la France et mieux cela vaudra. Moins de francophonie, c’est moins d’immigration tiers-mondiste et de Musulmans en perspective
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Les subventions ont cesse d arriver a l ecole car les parents qui envoient leurs enfants dans cette ecole sont d une classe sociaux economique superieur a la moyenne donc proche du pouvoir en place et quand aux autres enfants ceux de diplomates cela fait belle lurette qu ils sont rentres chez eux.
La France a tellement donnée qu’elle ne peut plus donner. Allez voir les généreux pays du golfe, ils vous donneront de l’argent musulman.
Mais pourquoi soutenir l’insurrection en Syrie?
Si Hafez el Assad est renversé , le pays s’en portera donc mieux ?
Les chrétiens par exemple ?
» Paris » soutiendrait il une attaque contre le régime de Pyongyang ?
La dictature cubaine indigne -t- elle nos politiques?
Il y a de tres bons lycees francais a Beyrouth ou a Jerusalem ou 98 % des eleves sont Arabes Chretiens. Vous pouvez continuer d’etudier le francais a Damas mais vous n’avez pas le droit de mettre en danger les professeurs de francais. Et je vous interdit de vous plaindre. Apres avoir brule a feu et a sang le Liban et le nord d’Israel, vous n’avez que ce que vous meritez. Quand les Muslims s’entrtuent nous avons la Paix.