The réd en chef –- En France, jusque dans les années 1990, l’élite, tout droit sortie des grandes écoles, faisait ce que l’on attendait d’elle. Depuis, quelque chose a monstrueusement mal tourné pour cette petite caste qui n’a d’autre horizon que le centre de Paris, écrit Simon Kuper dans le Financial Times de Londres (extraits adaptés ; voir lien vers le Financial Times en bas de page).
Simon Kuper : Maurice Thorez, le staliniste français, passa la Seconde Guerre mondiale à Moscou, où il se faisait appeler Ivanov. A la Libération, il rentra en France et devint membre du gouvernement. Après la démission de Charles de Gaulle en 1946, Thorez reprit à son compte un des projets fétiches du général : la création d’un établissement chargé de former les hauts fonctionnaires de la nouvelle république, l’Ecole nationale d’administration (ENA). Thorez devait se dire que cette caste constituerait l’avant-garde du prolétariat dont Lénine avait tant parlé. Depuis, l’ENA a produit pléthore de membres de l’élite politique et financière du pays, dont le président François Hollande.
Simon Kuper : La France n’a jamais ménagé ses élites, un passe-temps qui remonte à la Révolution, mais les énarques et leurs camarades ont rarement été aussi impopulaires. En l’espace d’un an d’exercice, les gouvernements tant de droite que de gauche sont devenus des objets de mépris. Le chômage a atteint un niveau record. Les scandales liés à l’élite se multiplient. Un des derniers en date concerne le ministre du Budget Jérôme Cahuzac et ses comptes en Suisse et ailleurs. Quelque chose a monstrueusement mal tourné pour la caste de Thorez.
Une caste incestueuse
Simon Kuper : Les élites françaises se définissent par leur intelligence. Elles sont principalement recrutées dans deux écoles au processus de sélection rigide : l’ENA et l’Ecole polytechnique (que l’on appelle communément « l’X »). « Nulle part ailleurs dans le monde, les carrières professionnelles – et le destin de toute une nation – ne sont à ce point tributaires des écoles que l’on fait », écrit Peter Gumbel dans son dernier livre : France’s Got Talent (La France a du talent). C’est pourquoi, même âgés, certains membres de l’élite se présentent en tant qu' »ancien élève de l’X ».
Simon Kuper : Ils ne sont que 80 étudiants à sortir chaque année diplômés de l’ENA, et 400 de Polytechnique. Ils se voient alors confier des postes très élevés. « Ils travaillent dur. Ce n’est pas une élite qui est juste là pour s’amuser, » soutient Pierre Forthomme, spécialiste du conseil en management.
Simon Kuper : Pendant des années, ils ont fait ce que l’on attendait d’eux. De 1946 à 1973, la France a vécu ses Trente Glorieuses*, presque trente ans de réussite économique. En 1990, ils avaient encore de quoi se vanter. Ils avaient créé le premier proto-Internet – le Minitel – ; mis en place les trains les plus rapides d’Europe ; co-créé l’avion de ligne le plus rapide du monde – le Concorde – ; contraint l’Allemagne à accoucher de l’euro qui, aux yeux des élites françaises, était censé annoncer le début de l’unité européenne, plutôt que sa fin ; affirmé l’indépendance militaire du pays – que beaucoup prenaient encore au sérieux – ; et continuaient de croire qu’ils parlaient une langue internationale. Les intellectuels au pouvoir, c’était apparemment une solution qui fonctionnait.
Simon Kuper : Depuis, tout est allé de travers. Dans les années 1960, le sociologue Pierre Bourdieu dénonçait déjà les défauts de l’élite : la classe dirigeante prétendait être une méritocratie ouverte aux gens brillants quelle que soit leur origine, mais, en réalité, elle s’était muée en caste incestueuse.
Ces gens trahiraient leur pays plutôt que leurs amis
Simon Kuper : C’est la plus petite élite à gouverner un grand pays. Elle vit dans quelques arrondissements chics de Paris. Ses enfants vont tous dans les mêmes écoles, dès l’âge de trois ans. Quand ils atteignent le début de l’âge adulte, les futurs responsables de la France se connaissent tous. Anciens camarades de classe, ils deviennent des camarades de caste, expliquent les sociologues Monique Pinçon-Charlot et son époux Michel Pinçon.
Simon Kuper : Aux Etats-Unis, jamais un PDG et un romancier ne se rencontreront. En France, les élites politiques, entrepreneuriales et culturelles ont pour ainsi dire fusionné. Ils se retrouvent au petit déjeuner, au vernissage d’une exposition, pour dîner. Ils nouent des liens d’amitié, voire se marient. Ils se donnent des tuyaux pour le travail, couvrent les transgressions les uns des autres, se confondent en critiques dithyrambiques pour le dernier ouvrage de l’autre. Comparez l’euphorie que suscite la publication d’un livre de Bernard-Henri Lévy en France à l’accueil qu’on lui réserve à l’étranger !
Simon Kuper : Les élites sont la seule classe française à faire preuve de solidarité interne, poursuit Pinçon-Charlot. Elles sont liées par des secrets communs. Par exemple, beaucoup de leurs membres étaient au courant des curieuses pratiques de Dominique Strauss-Kahn dans la chambre à coucher, mais les mêmes étaient prêts à le laisser se présenter à la présidence plutôt que d’en informer la valetaille au-delà du périf. Pour paraphraser l’auteur anglais E.M. Forster, ces gens trahiraient leur pays plutôt que leurs amis. Ils justifient les faveurs qu’ils s’accordent au nom de l’amitié. En fait, comme l’ont souligné le journaliste Serge Halimi et d’autres, c’est de la corruption.
Les élites françaises n’ont pas été formées pour réussir dans le monde
Simon Kuper : Une caste aussi réduite, issue des mêmes écoles, souffre immanquablement d’un autre travers, tout aussi dangereux : la pensée de groupe. Et il est rare que ses membres croisent des sous-fifres qui oseront avancer des avis divergents. « En France, un haut responsable sorti d’une grande école n’est jamais informé par la base. Il est seul. Ces gens-là apprécieraient d’être informés, ils aimeraient travailler en équipe », ajoute Pinçon-Charlot. « Ils ne veulent pas être seuls, mais le système les propulse au pouvoir, si bien que nous pouvons reprocher nos difficultés à nos élites ».
Simon Kuper : La mondialisation aussi a eu un impact. Les élites françaises n’ont pas été formées pour réussir dans le monde, mais dans le centre de Paris. François Hollande, qui a fait trois grandes écoles, découvre aujourd’hui la planète en tant que président. Il s’est rendu pour la première fois en Chine lors de sa visite officielle en avril. Ces temps-ci, beaucoup de Français réussissent à Londres, New York ou dans la Silicon Valley, mais, en règle générale, ils n’ont pas de contact avec l’élite du pays.
Simon Kuper : Cette dernière ne va pas disparaître d’elle-même. Du reste, une menace bien pire se profile : l’élection, en 2017, de la première présidente authentiquement anti-élite, Marine Le Pen, du Front national, conclut Simon Kuper (fin des extraits adaptés ; voir ci-dessous lien vers le Financial Times).
* En français dans le texte.
Reproduction autorisée
Avec mention Michel Garroté www.dreuz.info
http://www.ft.com/intl/cms/s/2/d76b5fcc-b83f-11e2-bd62-00144feabdc0.html#axzz1sI728srl
Copyright The Financial Times Limited 2013
le footballeur violeur …
http://www.lefigaro.fr/football-clubs-etrangers/2013/05/15/02017-20130515ARTSPO00443-loic-remy-arrete-a-londres.php
ENA = anti-chambre de la mafia franc-maçon (90 % le sont à leur sortie)
CQFD
Kuper, Thorez, Pinçon-Charlot: tous de grands démocrates neo-conservateurs ou presque…
Thorez en élite parisienne…ouf !!!
Moi qui croyais que l’ENA c’était Michel Debré…
Gérard Pierre ,
je confirme votre recommandation .
LA FRANCE AUX ORDRES D’UN CADAVRE de Maurice Druon . (Ce que personne n’osait dire . ) [Editions de Fallois – Editions du Rocher ]
Pas long et facile à lire .
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et qui votent pour ce genre de personnage ? les CON-citoyens qui deviennent ensuite de très gros CON_tribuables 🙂
La politique corrompt et l’affaire Cahuzac ne fut que la pointe de l’iceberg, tout l’iceberg est corrompu mais il a sans doute servi de tete de turc pour apaiser les moutons. Très peu de politiciens sont trainés en justice et la justice est complice, tous des francmacs.
Et Oxbridge ? (Thatcher, Blair, Cameron….)
« beaucoup de Français réussissent à Londres, New York ou dans la Silicon Valley » : dont beaucoup d’X
« l’élection, en 2017, de la première présidente authentiquement anti-élite, Marine Le Pen, du Front national » : LOL
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UMP, PS
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d’indemnités en tant qu’ancien ministre, contrairement à ce que lui avait demandé Jean-Marc Ayrault.
Légalement, tout ancien membre du gouvernement a droit à une indemnité de 9443 euros brut mensuel durant les six mois suivants son départ. Au regard du droit, Jérôme Cahuzac n’est donc pas en faute.
« C’est vrai que rien ne l’interdit de toucher cette indemnité, constate le député. Mais Jérôme Cahuzac devrait avoir un peu d’esprit, de dignité et surtout beaucoup d’éthique. Il devrait comprendre qu’avec cette attitude il fait un grand bras d’honneur à la France entière », affirme le porte-parole du PS Eduardo Rihan Cypel. « Maintenant, il a le droit de se ressaisir. Il est toujours temps de rendre cet argent. Je ne veux pas croire que Jérôme Cahuzac aime trop l’argent pour ne pas le rendre », confie le député à RMC.
Cette même élite était déjà responsable de la défaite de 40 donc de la pire défaite que l’occident ai connu depuis le moyen-âge.
Il est vrai qu’il n’y avait pas encore l’Ena mais juste science po.
lire l’étrange défaite de Marc Bloch
« L’Étrange Défaite peut se voir comme la déposition d’un témoin face au tribunal de l’Histoire. Il comporte trois parties inégales. En guise d’introduction, Marc Bloch présente sa position personnelle et son action au cours de la campagne de 1940 dans une Présentation du témoin. La déposition de ce témoin constitue l’essentiel de l’ouvrage, La déposition d’un vaincu. Il y analyse les carences de l’armée française durant l’avant-guerre et la guerre. Il conclut par un Examen de conscience d’un Français, où il fait le lien entre les carences observées et celles qu’il identifie dans la société française de l’Entre-deux-guerres. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89trange_D%C3%A9faite
Andrea Ngombet, noir, victime de violences policières lors d’une manifestation LMPT au Panthéon, exclu de l’UMP :
« L’affreux droitard », martyr de la « Manif pour tous », viré de l’UMP
Rue89, par Nolwenn Le Blevennec,
Des centaines de manifestants se sont retrouvés vendredi 17 mai, à Paris, devant le Panthéon, pour s’opposer à la validation de la loi sur mariage pour tous par le Conseil constitutionnel.
La violence est montée vite entre les CRS et les manifestants. L’un de ces derniers, Andrea N. (@affreuxdroitard sur Twitter, compte renommé et passé en privé depuis), est suspecté d’avoir jeté un produit inflammable sur un commissaire de police. Il a aussi essayé de faire un feu devant le Panthéon.
Ce week-end, le nom du militant a circulé et il a été repéré comme étant un responsable UMP à Paris. Andrea N. a été libéré lundi après un week-end de garde à vue. Le même jour, il a été écarté du parti.
Héros de l’extrême droite
Sur une vidéo tournée par Line Press, on voit son arrestation ce vendredi. Des captures d’écran ont été échangées et commentées sur les réseaux sociaux comme une scène de martyr. Il a le visage plaqué au sol. Le nez saigne.
Ce week-end, sur Facebook et ailleurs, l’homme est devenu un héros de l’extrême droite et des manifestants contre le mariage gay. Parmi ses soutiens :
– Vivien Hoch, militant anti-« mariage gay » virulent, proche de Civitas ;
– Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, a pris sa défense sur Twitter.
Mais personne pour prendre sa défense à l’UMP, son mouvement politique.
Joint par téléphone après sa libération par le site Marianne, Andrea N. a précisé ne plus être membre de ce comité « depuis environ deux ans » et affirme qu’il ne milite plus nulle part.
La banalité du mal
En réalité, il est encore élu UMP au comité de la sixième circonscription de Paris depuis 2008.
Joint par Rue89, le délégué de la circonscription, Jack-Yves Bohbot, commence par nous dire qu’il ne l’a pas beaucoup vu au comité depuis le mois de septembre parce qu’il a déménagé du XIe arrondissement.
Puis, il nous confie :
« Je l’ai vu hier soir. Nous avons pris un café. J’ai voulu le voir pour comprendre. »
Bohbot nous explique avoir été abasourdi en apprenant les dérives de ce militant « charmant » qu’il situait plutôt à gauche de la droite, parce qu’il était en faveur du droit de vote des immigrés. Il pense que le débat sur le mariage gay a « extrêmisé » des militants de droite.
Ce week-end, il a parcouru pendant une heure son compte Twitter. Il y a notamment découvert ce « tweet » qui souhaite la mort de Jean-Luc Romero (militant associatif, ex-UMP), « un ami personnel ». Andrea N. lui souhaite de « crever des complications du sida ».
Parce que c’est à la mode, il évoque « la banalité du mal » d’Hannah Arendt.
« Moi, j’ai manifesté pour les trans et les gays, je ne peux pas accepter ça, des idées qui vont au-delà du FN. »
« Un militant perdu »
Le délégué du comité dit qu’il ne sait pas s’il a le droit d’écarter un élu, mais qu’il se l’est arrogé :
« Je lui ai dit que je ne le convoquerai plus. Il ne participera plus à nos travaux. C’est un militant perdu. »
Par ailleurs, cela arrange tout le monde : Andrea N. a dit à Jack-Yves Bohbot qu’il n’avait pas renouvelé sa carte d’adhérent à l’UMP en 2013 :
« Je lui ai demandé. Il n’est plus adhérent donc c’est très bien. »
http://www.rue89.com/2013/05/21/laffreux-droitard-martyr-manif-tous-vire-lump-paris-242505
Cette élite de Gauche ne supporte pas qu’on la rabaisse ; d’ailleurs ces dames Socialistes qui mentent leur bon coeur dans els émissions TV ; n’vaient de cesse de lancer : « ça pue », » tiens un lacher de bougnoules »… quand elles voyaient Madame Rachida Dati pouvoir s’asseoir sur les mêmes sofas des salles d’essayage de ces Grandes maisons de couture.
L’élite énarchique finira comme la princesse de Lamballe (pour ceux qui savent…)
Les élites par définition, sont gens frappés non pas d’intelligence et encore moins de celle du cœur, mais uniquement pas le goût du pouvoir, que seules de hautes études, leur ont permis d’assouvir. Pour parvenir à leurs fins, ces Frigoli des avant-scènes, savent pertinemment qu’ils doivent entrer dans des groupes où la règle d’or est le silence absolu sur tout, et les services à se rendre mutuellement. Ainsi, ces entités à visage humain qui occupent les chaires les plus hautes et les postes les plus en vue, sont-ils enchaînés à des serrements tacites et secrets qu’ils s’acharneront à faire passer pour de hautes valeurs morales au sein d’une société et d’une république dont ils manipulent, au gré de leur intérêts, les rouages. Un exemple hautement toxique et fin de race de ces spécimens, en est le dernier occupant de l’Elysée.
Simple curiosité , mais quel film est censé illustrer les propos de l’auteur ?
J’ai pensé à Chabrol , mais lequel ?
Également à bas la ripoublique et ses pseudo-élites , vive le Roi !
eh oui MLP arrive et c est inéluctable au point ou l on en est aujourd’hui !!!