Publié par Dreuz Info le 8 juin 2013

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Le dernier épisode de terreur à Londres a engendré une série d’explications réitérées du genre de celles de David Cameron, pour qui « il n’y a dans l’islam aucune justification à ce meurtre », accompagnées de billevesées sur « l’acte isolé de psychopathes ».

Bien que ces considérations aient perdu de leur valeur après les attaques du 9/11, de Madrid, de Moscou, de Burgas, de Toulouse et de Boston, il est temps de nous demander pourquoi nos élites politiques et nos intellectuels continuent de faire honneur à de telles platitudes. À part l’opportunisme politique et diplomatique, on trouve l’origine de telles déclarations dans le fait que les universitaires occidentaux, les diplomates et les journalistes ont tendance à frayer avec des musulmans fortement instruits, dont la vision du monde a été influencée par leur profonde imprégnation de l’héritage judéo-chrétien de l’Occident.

Cependant il ne s’agit pas d’un article sur la connaissance superficielle du monde musulman par nos élites, ni sur la distinction entre l’islam d’élite et l’islam combattant qui s’est fait connaître par le salafisme ou les prédicateurs des Frères Musulmans. C’est un article sur la ligne de démarcation que les occidentaux doivent tracer entre d’une part prouver leur bonne volonté et d’autre part, renoncer aux libertés pour lesquelles ils se sont battus pendant des siècles pour les garantir.

Les musulmans ont le droit de pratiquer l’islam comme ils le souhaitent en Arabie Saoudite et au Soudan. Les Occidentaux ont le droit et l’obligation d’attendre de ceux qui viennent dans leurs pays qu’ils respectent des principes éthiques de base, l’un d’eux étant que tuer au nom de Dieu, c’est toujours immoral, que les Chrétiens et les Juifs aient ou pas adhéré à ce principe il y a des siècles ou des millénaires.

Jusqu’à aujourd’hui des librairies islamiques de villes comme Londres et Paris vendent des livres pour enfants où les premiers musulmans sont représentés comme des chevaliers brandissant le glaive et terrassant les ennemis dans de glorieuses batailles. Faut-il posséder un diplôme de doctorat en psychologie pour penser que les garçons nourris à de tels récits voudront faire de même quand ils auront grandi ? Quand une telle littérature est le régime de base religieux de millions de jeunes musulmans, est-il vraiment surprenant que les djihadistes soient recrutés sans difficulté même chez les familles bien intégrées ?

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Personne ne tolérerait de livres pour enfants chrétiens qui dépeindraient les Croisés en Chrétiens exemplaires, alors qu’aujourd’hui encore dans la littérature islamique, les plus hauts éloges sont réservés aux « croisés » musulmans. La plupart des musulmans sont sincèrement épouvantés par les attaques de Toulouse et de Londres, mais il n’est plus suffisant de faire des distinctions subtiles entre le djihad légitime et le djihad illicite. Dès lors qu’il est admirable, pour la plupart des musulmans, que l’islam ait conquis le monde par l’épée aux septième et huitième siècles, il y aura de nos jours plus de musulmans que nécessaire qui feront bon accueil au meurtre des infidèles à Madrid et à Londres. Et tant que l’Occident des Lumières tolèrera la posture de l’excuse qu’adoptent les leaders musulmans à l’égard de l’assassinat des Juifs en Palestine, il sera impossible de tracer ailleurs une ligne sans équivoque entre la rhétorique et le comportement acceptable et inacceptable.

En fait, nous devons exiger de tous les représentants musulmans laïques et religieux, de renoncer publiquement sans condition à toute violence au nom de Dieu et indépendamment du fait que dans ce processus les sentiments religieux puissent être froissés. Ceux pour qui cette exigence est trop difficile peuvent émigrer en Arabie Saoudite ou à Gaza et y rester.

Il convient de rappeler qu’il en coûtera plus cher aux musulmans eux-mêmes de ne pas exiger une telle position de la part des musulmans religieux et laïques. Bien que ce fait soit souvent négligé, nous devons nous rappeler que ceux qui ont souffert le plus de l’incitation djihadiste et de la violence, ce sont les musulmans. Non seulement la majorité silencieuse des musulmans est la première à souffrir du carnage djihadiste, mais sa réputation est salie par ceux qui veulent importer au 21e siècle des pratiques du 7e siècle. Et dans ce choc, les dirigeants occidentaux qui préfèrent la prudence plutôt que le courage ne sont pas moins tenus pour responsables en ce qu’ils compromettent les perspectives de coexistence pacifique à long terme entre musulmans et non-musulmans.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © traduction et adaptation d’un article de Raphaël Castro par Eve Guinsburg  pour www.Dreuz.info

http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4383843,00.html

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