Publié par Jean-Patrick Grumberg le 29 juin 2013
Avant poste Tsahal à Netzarim
Avant poste Tsahal à Netzarim

Il y a vingt quatre heures, alors que je recevais la traduction française du rapport du gouvernement israélien sur l’affaire al Dura (en fin d’article), un de mes contacts m’envoyait le message suivant :

Cher Jean-Patrick,

J’ai trouvé une “note” du chef de « Plouga » (unité) du Palahan Givati (mon ancienne unité, ingéniérie de combat), que l’on a injustement accusé d’avoir tuer Mohamed al Dura. Il raconte les événements qui se sont produits à Zomet Nezarim (carrefour Netzarim)

Voici la traduction française de cette note, commentée par notre contact, suivie de la version originale en hébreu.

Non, l’affaire al Dura n’est pas terminée. L’enfant al Dura n’a pas été tué au carrefour Netzarim, et Philippe Karsenty avait parfaitement raison lorsqu’il a déclaré, après avoir perdu ce procès : “j’ai perdu une bataille, mais la vérité éclatera”.

o-o-o-o-o-o

Description des événements à Zomet Nezarim par le capitaine Idan Koris :

« Seren » Idan Koris commandait les troupes qui ont empêché les palestiniens de conquérir l’avant poste de Tsahal à Netzarim. Lui et son unité (Palahan Givati, commando d’ingénierie de Givati) ont reçu un “zalash” (note : distinction d’honneur au combat) après ces événements.

Palahan Givati
Palahan Givati

Les échanges de feu qui auraient provoquer la mort d’Al Dura ont eut lieu entre le Palahan et des terroristes palestiniens.
[…]

Koris s’est engagé dans l’armée en août 98, il a finit son cours d’officier en été 2000, et il reçu le commandement d’une unité “recomposée” de sergents de deux différents dates d’engagements. (note : Il faut comprendre qu’il existe un rivalité saine dans un même corps de combat entre les différentes unités (צוות) qui le composent, les unités les plus anciennes veulent les missions dites de plus haut niveau, plus elles sont anciennes et moins elle feront des missions de type “garde”).

Après avoir réussi à recomposer son unité, il dût accepter la mission de garder l’avant poste qui se trouvait au croisement de Netzarim.

Ses soldats acceptèrent mal la décision de devoir faire la garde toute la journée du fait qu’ils étaient tous sergents.

“Cela ne les a pas aider, bien qu’il soient tous sergents, je les ai fait rentrer de force dans une discipline : simulations d’attaques, exercices physiques, etc.” (note : les « Zvatim Vatikim » (team de vétérans) n’aiment pas ce type d’entraînement, car de manière générale, au bout de deux ans et demi d’armée, ces unités ont déjà fait un millier de simulations d’attaques et pensent que ces simulations sont pour les plus jeunes)

“Ils m’ont détesté pour ça, surtout qu’à l’époque nous ne pensions pas que les événements allaient dégénérer de cette manière.” (note : changer d’officier après deux ans et demi, recomposer une unité à partir de deux unités différentes est une tâche très difficile. L’officier se doit d’assurer le commandement, et avec ces soldats qui n’ont que 5/6 mois avant de finir leur service, cela devient quasi mission impossible)

De manière générale nous restions dans l’avant poste toute la journée, sortions un peu pour montrer notre présence aux palestiniens.

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A 20 mètres, il y avait un poste de police palestinien, et juste à côté, un avant poste de « Magavnikim » (gardes frontières). Après plusieurs confrontations entre les Magavnikim et les policiers palestiniens, il a été décidé de retirer les Magavnikim.

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L’avant poste était composé de trois tours de garde, trois tranchées, le tout recouvert par un toit de taule. L’avant poste était très rustique, composé de blocs de bétons posés sur des blocs de bétons. Nous l’appelions l’avant poste “lego“.
.
A 20 mètres au nord ouest se trouvait les “tours jumelles”, deux tours de 5 étages chacune que les palestiniens ont construit afin d’avoir un avantage stratégique sur nous. Au nord, une usine dont les barrières étaient mitoyennes au nôtres.

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Le 27 septembre, une patrouille qui sortait du village Netzarim à été victime de l’explosion de deux charges, Israël subissait sa première victime lors de la seconde intifada : David Biri (que son âme repose en paix).

Dans l’après midi, alors que j’étais dans une des tours de garde, un des policiers palestiniens nous fit signe « attendez attendez ».

Il semblait que le haut commandement savait qu’il allait se passer quelque chose, et ils ont envoyé en renfort le commandant de “Herev” (note : corps de combat bédouins), Nizar Pares (ci dessous, son compte rendu des faits1) avec une unité d’infirmiers combattants. Ils restèrent dans l’avant poste à côté du village, et Pares reçut le commandement sur la zone entière.

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Nous ne savions pas à quoi nous attendre même si nous savions que quelque chose allait se passer.

Samedi matin 30 septembre sont arrivés de toute la bande de Gaza des milliers de palestiniens. Ils ont entouré notre avant poste, et ils ont commencés à nous jeter des pierres et des cocktails molotov.

Les policiers palestiniens se la jouaient “on essaie de calmer la foule” mais ne faisaient en réalité strictement rien. L’hystérie était au summum, nous étions entourés, débordés par la quantité de personne nous attaquant.

J’ai sépare notre force en quatre. Uniquement les commandants de chaque force avaient le droit d’utiliser les grenades de gaz lacrymogène et les armes avec balles en caoutchouc. Nous ciblions uniquement les jeteurs de cocktails molotov.

Les grenades de gaz lacrymogène étaient difficiles à utiliser, le vent étant contre nous, nous nous étouffions de nos propres grenades.

À 13:00, on entendit un rafale d’arme automatique, tous les manifestants se dispersèrent. Après avoir vérifié auprès de mes soldats que personne n’avait tiré, on comprit que c’était les policiers palestiniens qui avaient pris position et nous canardaient.

Mes ordres changèrent : « celui qui voit une personne avec une arme, tire pour tuer » (note : il existe trois types de tirs : tir dans les airs, tir dans les genoux, tir pour tuer). À partir de ce moment là, nous étions réellement en guerre.

Voilà la routine qui dura 8 jours :

Le matin les “manifestations”, l’après midi commençaient les tirs des policiers et des terroristes, qui continuaient tard dans la nuit. Tous les jours nous recevions des bombes artisanales. Notre toit était devenu une véritable passoire. Selon les estimations, en une semaine nous avons tué plus de cent terroristes. Nous ne tirions jamais en premier, mais répondions aux tirs des palestiniens (note : quelle armée du monde ferait ça dans ce type de position)

Vu que c’était le début de l’intifada, nous ne pouvions tirer qu’avec nos armes personnelles et le Mag. Mais les postes palestiniens étaient blindés et donc les résultats étaient nuls. On reçut l’autorisation d’utiliser les rocquettes de type “lau”, le problème étant que cette arme dégage une grande flamme à l’arrière lorsqu’elle est tirée, et vu l’extrême exiguïté de notre avant poste, il était impossible de la tirer tout en restant à couvert.

Il y avait une ouverture dans le toit d’une des tours de garde, et le soldat Shlomi Perez se proposa volontaire pour monter et tirer. C’était une mission quasi suicide, sortir à découvert sur le toit, car c’était devenir une cible facile pour tous les terroristes.

On fit un feu de couverture pendant une dizaine de seconde lui donnant une fenêtre d’ouverture. Il réussit à en tirer trois. On saura plus tard qu’il blessa mortellement plus de 20 policiers terroristes.

Plus tard, l’Etat major comprenant la gravité de la situation, on reçu un soutien aérien et l’infanterie lourde.

Nous redoutions deux choses :

À deux reprises des terroristes ont réussi à franchir la barrière, pour tenter de retirer le drapeau d’Israël qui flottait. Nous avons réussi à les abattre.

La deuxième est d’être la cible d’une roquette. Si une seule roquette nous touchait, nous étions tous morts.

Je me souviens qu’un des soldats se porta volontaire pour lancer des grenades en direction de l’usine. On fit feu de couverture, il lança ses grenades, mais une revint dans sa direction, on réussit tous à se mettre à couvert sauf lui. Il se fit projeter à plus de deux mètres à cause du souffle mais ne fut pas touché par les fragments de la grenade. Après avoir vérifié qu’il n’était pas blessé, on eu tous une crise de fou rire.

Le sujet le plus dur fut celui de Mohamed al Dura

Nous n’étions au courant de rien, ce sont les soldats qui étaient dans le village lui-même qui nous nous racontèrent ce qui s’était passé.

« La presse mondiale parle d’un enfant palestinien tué à l’intersection de Netzarim »

Nous étions en état de choc. Un enfant palestinien tué à Zomet Netzarim ?

Plus de quatre jours que nous combattons pour nos vies, prenant toutes les précautions pour ne tuer que les combattants armés et nous sommes encore en faute ?

Cela nous énerva au plus haut point. A quel point la désinformation pouvait changer la donne. On comprit que notre réalité était différente de celle perçu par les médias (note : y compris les médias israéliens) et que nous étions seuls, dans notre propre monde.

Le summum fut quand au sixième jour des affrontements, on reçu un appel de l’émission de radio de Razi Barakay. Au lieu de nous demander comment nous allions, ou de savoir ce qui se passait, la première chose qu’il a dit est : « bonjour, je parle avec l’avant poste qui a tué Mohamed al dura ? »

Ça je ne l’oublierais et je ne le pardonnerais jamais.

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שוטר פלסטיני עשה עם האצבעות ‘חכו חכו’. משהו עמד להתרחש
טל זגרבה אתר הגבורה, במחנה 12.3.10

עידן קוריס, הגיבור האמיתי של הספר “אם יש גן עדן”
סרן (מיל’) עידן קוריס פיקד על בלימת הפלסטינים שהסתערו על מוצב צה”ל בנצרים בתחילת אינתיפאדת אל–אקצה # הוא קיבל על כך בשם פלחה”ן גבעתי את צל”ש מפקד פיקוד הדרום. למען הדיוק הצל”ש הוא צל”ש יחידתי של פלחה”ן גבעתי ולא צל”ש אישי.
תכירו, זה סרן (מיל’) עידן קוריס. אתם כבר מכירים? אה, זה רק מצלצל לכם מוכר. מקפיץ איזו אסוציאציה צבאית. משהו עם חובש אולי. זה יכול ללכת טוב גם עם שם של איזה מפק”ץ מהעבר. קבלו רמז: הוא שיחק ב”בופור”. לא בסרט, בחיים האמיתיים. בעצם, גם בסרט. רק שזה לא היה הוא. קוריס היה איתי טיראן. איתי טיראן היה קוריס.
“זה לא שאני לא מרוצה מאיך שאיתי טיראן גילם אותי בסרט, אבל מאוד קשה לי לראות את הדברים בצורה אובייקטיבית, כי אני בכל פעם מנתח כל קטע. ‘זה היה ככה, לא ככה. זה מומצא, זה לא'”, מספר קוריס האורגינל. “האמת, אני חושב שהקצינו את הדמות שלי לכיוון קצת שמאלני – אחד שלא רוצה להיות בלבנון, ולא מבין מה צה”ל עושה שם. נכון, היו לי את הדעות שלי, ובאמת שלא הייתה לי בעיה להגיד אותן בפנים לחברים ולמפקדים, אבל זה לא היה בקטע של הטפה. הרגשתי שאנחנו תקועים על הבופור כמו ברווזים: יושבים במוצב, חוטפים טילים על ימין ועל שמאל ולא עושים שום דבר בנידון. הרגשתי שאנחנו יושבים שם עד שחיזבאללה יסיימו להוריד אותנו אחד אחרי השני”.
עבור רשומות צה”ל, קוריס מזוהה עם סצנות אחרות בתכלית: לחימתו בראש צוות לוחמים מפלחה”ן גבעתי בהפרות הסדר אדירות המימדים שהתפתחו בצומת נצרים, החל מ–30 בספטמבר 2000, יומה השני של אינתיפאדת אל–אקצה. במשך שמונה ימי לחימה עזים החזיק קוריס, אז בדרגת סג”ם, את המוצב החולש על הצומת, וניהל את חייליו באופן מופתי שאפשר את בלימת ההמון הערבי המתפרע והמסתער על קירות המוצב הישראלי. על כך הוענק לו בשם הפלוגה כולה צל”ש אלוף פיקוד הדרום.
מכל הבא ליד
קוריס, מחזור אוגוסט 98’, סיים בקיץ 2000 את קורס הקצינים, חזר לפלחה”ן גבעתי שבה גדל, וקיבל את הפיקוד על צוות סמלים שהורכב מבני מחזורים “יריבים”. לאחר שכיבה שריפה בין שני המחזורים, התפנה גם לכבות ציפיות מהגזרה החדשה.
“נצרים הייתה מובלעת מזעזעת עם ציר תנועה צר ומבודד, ומסביב עטפה אותנו עזה”, הוא מספר. “במובלעת היו שלושה דברים: היישוב עצמו, המוצב הפלוגתי הגדול – ומוצב ‘מגן 3’, שכונה ‘סמבה’, שישב על צומת נצרים. את הצוות שלי שלחו ל’מגן 3′, והחיילים התחילו להתרעם. אמרו: ‘מה צומת נצרים? מה, נעשה שמירות כל היום?’ לא עזר להם, הגענו לצומת, ועם כל הכבוד לעובדה שזה צוות סמלים בכיר, הכנסתי אותם בכוח למשמעת והקפדתי על תרגולים והקפצות. שנאו אותי על זה קצת, בייחוד מכיוון שבאותו זמן זה היה סתם צומת. לרוב עסקנו בשגרת אימונים בתוך המוצב, כשמדי פעם יצאנו החוצה להראות נוכחות.
“בזמנו, הייתה עמדה של שוטרים פלסטינים 20 מטר דרומית לנו, ולידם ישבו מג”בניקים. בשלב מסוים נוצר פיצוץ בין מג”ב לשוטרים, והחליטו בפיקוד להוציא את מג”ב מהצומת. אלה היו פני השטח: המוצב שלנו היה מוצב שרירותי לחלוטין שהורכב מקוביות בטון על קוביות בטון, וכונה מוצב ‘לגו’. היו בו שלושה מגדלי שמירה, שלוש תעלות, שתי מכולות גדולות שבהן ישנו, ואת אמצע המוצב כיסה גג פח. 20 מטר צפונית–מערבית למוצב עמדו ‘בנייני התאומים’, בגובה חמש קומות כל אחד, שהפלסטינים בנו במטרה לשלוט על המוצב מלמעלה. מצפון עמד מפעל גדול שהגדר שלו גבלה בשלנו.
“ב–27 בספטמבר יצאה שיירה מנצרים. היינו במוצב ולפתע נשמע פיצוץ. כעבור כמה שניות נשמע פיצוץ שני. המוצב קפץ, כולם עלו על ציוד והיו מוכנים. שאלנו בקשר: ‘מה קורה?’ ורק כעבור זמן דיווחו לנו ששני מטענים הופעלו על השיירה, וכתוצאה מהמטען השני נהרג החייל הראשון באינתיפאדה השנייה, דוד בירי ז”ל, ונפצע המפק”ץ שלו.
“למחרת, עמדתי באחת מעמדות השמירה, התקרב אלינו שוטר פלסטיני ועשה לנו עם האצבעות ‘חכו, חכו’. כנראה שבפיקוד ידעו שמשהו עומד להתרחש ושלחו אלינו לתגבורת את מג”ד חרב דאז, ניזאר פארס (שאף הוענק לו צל”ש אלוף פיקוד הדרום על פיקודו אז – ט”ז). הוא הגיע אלינו עם כוח של חובשים והתקבלה החלטה בפיקוד שהוא יישב במוצב הפלוגתי הגדול, ויקבל פיקוד על הגזרה. במקביל, אנחנו, במוצב שלנו, לא ידענו יותר מדי לְמה להיערך.
“הגיע 30 בספטמבר, יום שבת בבוקר, ומכל רחבי הרצועה צעדו אלפי מפירי סדר, הקיפו את המוצב והתחילו לזרוק אבנים ובקבוקי תבערה. הכנסתי מיד את כל החיילים שעמדו במגדלי השמירה למוצב. אלה היו הפרות סדר מטורפות והשוטרים הפלסטינים היו בקהל, כביכול ניסו להפריד. אבל זה לא שינה דבר: זרקו עלינו מכל טוב ומכל הבא ליד.
“ישבנו בתעלות, במקום המוגן, חילקתי את החיילים לארבע סגירות, והרשיתי רק לארבעה מפקדים להשתמש באמצעים לפיזור הפגנות. כל מי שזרק בקת”ב, חטף גומי. חוץ מזה, פיזרנו קצת גז. הבעיה הייתה שעם כל הרוח שהייתה שם, זה חזר אלינו וקצת חנקנו את עצמנו. חטפנו אבנים, אבל באופן יחסי היינו מוגנים. בכל המוצב היה עשן וריח של שריפה. החיילים עמדו בהיכון, והשוטרים הפלסטינים שיחקו משחקי ‘מנסים לפזר את המתפרעים’.
“בסביבות השעה 13:00, נשמע פתאום צרור וכולם קפצו. עברתי בין החיילים וביררתי אם מישהו ירה – אף אחד. בבת אחת כל המפגינים נעלמו וברחו, והתחיל עלינו ירי מסיבי: אלה היו השוטרים הפלסטינים שתפסו עמדות והתחילו לירות. אמרתי: ‘כל מי שמזהה בן–אדם עם נשק, פותח בירי על מנת להרוג’, ואז התחילה שם מלחמה של ממש”.
זה הפך לשגרה
קוריס מספר על עשרות נושאי נשק, בהם גם שוטרים פלסטינים, שירו על המוצב מ”בנייני התאומים”, מצומת נצרים וממוצב השוטרים, ומעיד כי אף נזרקו עליהם מטעני תופת מאולתרים מהמפעל הסמוך. “ירינו חזרה דרך חלונות המוצב וניסינו להיות הכי פחות חשופים שאפשר. גג הפח של המוצב היה מחורר לגמרי, ומשעות הצהריים ועד שהחשיך פתחו עלינו באש לא הגיונית”, הוא משחזר.
“ככה עברו עלינו שמונה ימים של הפרות סדר, שבמהלכם, על–פי הערכות, הרגנו למעלה מ–100 מחבלים. זה הפך להיות שגרה: בערב היו זורקים עלינו מטענים מאולתרים, בבוקר שוב התחילו הפרות הסדר, ואיפשהו באזור הצהריים, השוטרים הפלסטינים פתחו עלינו באש – ואנחנו היינו יורים בחזרה.
“בגלל שזו הייתה תחילת האינתיפאדה, אישרו לנו לירות רק מהנשק האישי ומהמא”ג. אבל לא היינו כל–כך יעילים, כי העמדה של השוטרים הייתה ממוגנת ול’תאומים’ זה לא הזיז. בהמשך אישרו לנו להשתמש גם במקל”ר. ירינו רימונים לאזור הצומת, אבל בגלל שהטווח היה קטן מדי, הם לא כל–כך התפוצצו. אז אישרו לנו לירות טילי לאו. אבל איך נירה לאו? הרי יש רשף מטורף לאחור והמוצב סגור.
“אז מה עושים? היה לנו פתח מיוחד בגג המוצב שאפשר היה לירות ממנו. אבל כולו היה חשוף לאש. הייתי צריך חייל מתנדב וזה לא היה פשוט, כי היה סיכוי גבוה מאוד שהוא ייפגע. שאלתי מי מוכן לעשות את זה, וחייל בשם שלומי פרץ התנדב. ברגע שהוא היה מוכן לעלות, פתחנו באש עזה מכל הכיוונים כדי להוריד ראשים, והוא עלה למעלה וירה שניים–שלושה טילי לאו לעמדת השוטרים. בדיעבד, נודע לנו שהוא פצע אנוש איזה 19 חמושים, ועל האירוע הזה גם הוענק לו צל”ש אישי.
“אחרי זה אישרו לנו להביא מסוקים, אז הבאנו מסוקים שירו טילים לתוך המפעל ולתוך ה’תאומים’. כל ירי של טיל כזה גרם למוצב שלנו לקפוץ באוויר. בנוסף, מהיישוב נצרים עזרו לנו, ירו עם בארטים ואפילו הצליחו להוריד כמה מחבלים. הייתה לחימה מטורפת. אחד האירועים שזכורים לי זה שהמא”גיסט אלכסיי קיבל ממני הוראה לרסס עם המא”ג את ה’תאומים’. הוא התחיל לרסס ופתאום ראו שיש לו כתם של דם על המדים מאיזה ריקושט. אמרו לו: ‘אלכסיי, נפצעת’. אז הוא דפק איזה קללה, ריסס את כל מה שהיה לו במא”ג לכיוון ה’תאומים’. ואמר שהוא לא מוכן שיפנו אותו עד שגומרים עם ה’תאומים’ האלה. בסוף זה לא עזר לו.
“היו שם שני דברים מפחידים: חדרו לנו למוצב פעמיים כדי לגנוב את הדגל וחיסלנו את המחבלים מיד. פחד נוסף היה החשש שהולכים לירות עלינו טיל: שקשקתי כי ידעתי שאם טיל אחד פוגע במוצב – הוא מפרק את כולו ומחסל אותנו. אירוע אחר היה כשאחד החיילים התנדב לזרוק רימונים דרך פתח מיוחד בתקרה. הוא התקרב לפתח ואנחנו שוב פתחנו באש כדי להוריד ראשים. הוא כיוון את הרימונים לעבר המפעל. רק שרימון אחד הוא לא הצליח להשחיל והוא נפל חזרה לתוך המוצב. כולם הספיקו לברוח חוץ ממנו: הוא חטף את ההדף, עף שני מטרים ונדבק לקיר. אחרי שראינו שהוא בסדר ולא נפגע מהרסיסים של הרימון, פשוט נשפכנו שם מצחוק.
“נושא כאוב אחרון הוא פרשת מוחמד א–דורה. לא היה לנו מושג מכל העניין ואנשים מנצרים לפתע סיפרו לנו שכל העיתונות העולמית מדברת על זה שילד פלסטיני נהרג בצומת נצרים. אנחנו אמרנו: ‘ילד פלסטיני? צומת נצרים? מה? מה אתם רוצים מאיתנו? אנחנו עד הצהריים חוטפים אבנים ובקת”בים ומנסים למזער נזקים ולפגוע רק במי שחמוש – ואנחנו עוד יוצאים פה אשמים?’ חטפנו קריזה. עצבן אותנו שככה רואים אותנו מבחוץ, כשאנחנו נלחמים פה על חיינו. הבנו שהיינו מנותקים, שהיינו בעולם משלנו. השיא של זה היה באירוע שאני כועס עליו עד היום: ביום השישי לקרבות התקשרו אליי מתוכנית הרדיו של רזי ברקאי, ובמקום לשאול לשלומנו או למה שעובר עלינו, המשפט הראשון שהוא אמר לי היה: ‘שלום, אני מדבר עם המוצב שהרג את מוחמד א–דורה?’ את זה אני לא אשכח ועל זה אני לא אסלח”.

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Rushes de France 2 – 30 septembre 2000 – contenant la séquence sur Mohamed al-Dura from Philippe Karsenty on Vimeo.

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1Déclaration du Colonel (en retraite) Nizar Fares, commandant les Forces israéliennes présentes au Carrefour Netzarim le 30 septembre 2000 :

Le poste IDF au carrefour Netzarim subit pendant huit jours, à partir du 30 septembre 2000, des attaques incessantes. A tout moment nous avons agi en respectant les règles d’ouverture de feu. A aucun moment nous n’avons pris l’initiative, nous n’avons fait que riposter aux tirs d’armes diverses dirigés sur notre poste en nous bornant à viser les seuls agresseurs.

Nous n’avons jamais soupçonné la présence de Jamal Al-Durrah et de l’enfant. Ce n’est que le jour suivant, lorsque le Commandant adjoint de la Division de Gaza me questionna au sujet d’un incident au cours duquel un jeune garçon aurait été tué à proximité du carrefour que nous avons appris la nouvelle. A la suite de l’interrogation de chacun des soldats stationnés au poste, il devint évident que personne n’avait rien remarqué. Si un tel incident s’était déroulé pendant plus de quarante-cinq minutes, comme le prétendent les Palestiniens, j’en aurais été informé sans aucun doute possible. Et pourtant, comme indiqué plus haut, nous n’avons su la nouvelle que le jour suivant et ce n’est qu’en visionnant le reportage [de France 2], lorsque nous avons évacué le poste après huit jours de combat, que nous en avons appris les détails. Notre surprise était totale.

Les seuls soldats affectés à l’endroit du poste IDF faisant face au site où se serait déroulé l’incident étaient : un sniper et un autre tireur d’élite, plus un soldat affecté au lance-grenade. Le lance-grenade avait été positionné dans la direction les forces de sécurité palestiniennes. Il aurait été impossible de le faire pivoter à la main vers la droite ou la gauche, ce qui aurait été nécessaire si l’on avait voulu le pointer dans la direction du baril derrière lequel Jamal et l’enfant étaient accroupis.

Seuls un sniper et un tireur d’élite étaient donc positionnés en direction du baril, ce qui rend absolument illogique et aberrante l’accusation selon laquelle des soldats israéliens auraient tiré sur le père et l’enfant pendant quarante-cinq minutes d’affilée. Les snipers et autres tireurs d’élite ne tirent qu’au coup par coup, et non en mode automatique, et leur but est de cibler leurs agresseurs armés avec la plus grande précision possible. Tout d’abord, Jamal et l’enfant n’étant pas armés n’auraient pas été visés. Ensuite, si les soldats avaient vraiment cherché à atteindre une cible placée à 80 ou 100 mètres de distance, on peut affirmer sans risque d’erreur qu’ils auraient fait mouche en quelques secondes – il ne leur aurait pas fallu quarante-cinq minutes pour y parvenir.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

Rapport du Comité d’examen gouvernemental sur l’affaire al dura

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