Publié par Gaia - Dreuz le 3 juillet 2013

La décision d’Alain Juppé d’attribuer la gestion d’une salle de prière au Grand-Parc à l’association locale provoque la colère de la Fédération musulmane de Gironde.

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«Nous sommes intègres. Nous avons toujours tenu nos promesses. La mairie ne le fait pas. » Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux n’avait pas de mots assez durs hier pour dénoncer la décision prise la veille par Alain Juppé : confier la gestion de la future salle de prière du quartier du Grand-Parc à l’Association des musulmans de Bordeaux-Nord (AMBN). Et non à la Fédération musulmane de la Gironde et à la mosquée de Bordeaux.

Ce dossier ancien, rendu plus sensible à la veille du ramadan, nourrit une querelle de chapelles, si on peut dire, depuis des années.

L’épisode actuel s’est noué durant le week-end : vendredi soir, en visite au Grand-Parc, Alain Juppé a été interpellé par un groupe de plusieurs dizaines de musulmans qui avaient appris que la salle de prière en passe d’être ouverte dans un préfabriqué serait gérée par la mosquée de Bordeaux.

« On travaille le projet avec la mairie depuis dix mois. Ce n’est pas normal qu’une autre association vienne, qui ne connaît pas le quartier », justifiait hier le président de l’AMBN, Mohammed Bouir.
Compromis

Le maire promet une réunion le lundi matin à la mairie, avec l’association locale, le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), Charafeddine Mouslim, également secrétaire de la Fédération musulmane de la Gironde. Alain Juppé en tire un compromis : « que la salle de prière soit gérée par l’association locale qui a fait preuve de son implantation dans le quartier, sous l’égide morale et religieuse du CRCM ». M. Mouslim assure avoir alors affirmé publiquement son désaccord (ce que M. Bouir confirme), alors que l’entourage du maire assure le contraire… « Je suis instrumentalisé, je n’accepte pas », tonne M. Mouslim.
« Trente ans de travail »

Pour Tareq Oubrou, l’affaire était entendue de longue date. Jusqu’à vendredi dernier, très précisément. Au nom de la « confiance » due à « trente ans de travail avec la Ville », d’une vision de l’islam de France « partagée » par lui-même et Alain Juppé. Pour lui, l’association locale « n’a pas les compétences », « sans imam, sans projet », trop « fragile » pour gérer le lieu de culte, « en ces temps de pression du littéralisme et du salafisme ».

Le soupçon fait bondir Mohammed Bouir : « On a les compétences. On connaît les gens, les jeunes du quartier. Quand il y a eu une tentative d’intégristes d’intervenir au Grand-Parc, j’ai été le premier à m’y opposer. On est pour une pratique de l’islam dans le cadre de la République. Je n’ai rien contre la mosquée de Bordeaux ni le CRCM. D’ailleurs nous avons l’intention d’y adhérer. »

Reste que pour l’heure, M. Mouslim explique que le CRCM n’a « aucune autorité morale » sur l’association. Et Tareq Oubrou tempête : « On n’organise pas le culte à coups de manifestations ! » Comme la Ville explique que la mise à disposition du préfabriqué (en location à l’association, pour dix-huit mois) prélude peut-être à la vente à l’AMBN d’un terrain d’InCité pour bâtir un lieu de prière en dur, le débat a encore largement le temps de rebondir.

http://www.sudouest.fr/2013/07/03/la-salle-de-priere-divise-l-islam-au-grand-parc-1103864-2780.php

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gaïa pour www.Dreuz.info

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