Publié par Jean-Patrick Grumberg le 10 juillet 2013

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« La gauche c’est une salle d’attente pour le fascisme » disait Léo Ferré. Robert Ménard y est passé, dans la salle d’attente, et il l’a vu venir, le fascisme. Alors il s’est levé et il est parti. Eux, ils sont restés. Eux, ce sont les journalistes qui lui tombent dessus depuis que Robert Ménard se présente aux municipales à Béziers, et qu’il a une forte chance d’être élu.

Ca passe pas. Ca leur coince la gorge.

Alors ils s’acharnent, se déchaînent, avec la seule arme dont ils disposent : faire passer Ménard pour ce qu’il n’est pas, pour un xénophobe raciste et islamophobe et tous les mots du vocabulaire disqualifiant. Et comme ils craignent que la ficelle délégitimation ne fonctionne plus, ils font des incantations, plantent des aiguilles dans des poupées, et croisent les doigts pour convaincre les électeurs de Béziers.

En face de Robert Ménard, en compétition pour la mairie de Béziers, Elie Aboud, plus à droite que lui. “Ce serait amusant d’être doublé sur ma droite » dit Ménard. Mais ça, les journalistes s’en moquent. Ils veulent la peau de Ménard, et tant pis s’ils font élire « plus à droite que lui ». Car de Ménard, ils n’en peuvent plus.

Les journalistes, ils ont la langue de bois, et Ménard il ne l’a pas dans sa poche.

Fondateur de Reporters Sans Frontière, il déclarait, lucide et humiliant envers la meilleure des professions : « le pire ennemi de la liberté de la presse, ce sont les journalistes ».

Les journalistes, ils cherchent à imposer une pensée unique, et Ménard il a des pensées multiples : « La droite, la gauche, je m’en fous, ce que je déteste, ce sont les tièdes ! » dit Ménard.

Les journalistes, ils sont inféodés au pouvoir, et Ménard, il est libre. Alors que 74% votent à gauche – ça s’appelle la pensée unique – Ménard déclare avoir voté Nicolas Sarkozy au second tour « en se bouchant le nez » (ce qui fut la position adoptée par Guy Millière, Michel Garroté et moi-même sur Dreuz).

Ménard, il est tout ce dont ils ont rêvé sans jamais oser le demander.

Pour faire campagne, il parle des vrais sujets. Ceux que eux n’abordent qu’en faisant la grimace : la sécurité, la saleté, la misère … Scandale : il risquerait de rendre la vie des habitants de Béziers plus simple, en les débarrassant de ces fléaux. Vite, il faut diaboliser – dire qu’il fait le lit du FN !

« A 20 ans si t’es pas de gauche c’est que t’as pas de cœur, à 40 ans si t’es encore à gauche c’est que t’as pas de tête ». Ben oui, ils sont psycho-coincés à gauche, les journalistes. Pas Ménard.

Ménard – c’est son ancien complice et co-fondateur de RSF qui le dit – a du caractère : « [il] a les opinions politiques de son tempérament ».

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Tempérament, un mot insultant, pour un journaliste.

  • Avec 100 000 morts, et parce qu’on leur a dit d’écrire que Bashar el Assad est un dictateur, les petits journalistes qui attaquent Ménard écrivent que Bashar el Assad est un dictateur. Si on leur disait d’écrire le contraire, ils écriraient le contraire. Ménard, lui, en 2008, 4 ans avant les massacres, protestait contre la présence d’Assad à la tribune officielle du 14 juillet et se faisait embarquer au poste.
  • La même année, il déployait un drapeau sur Notre Dame pour protester contre les violations des Droits de l’homme en Chine, choisie pour les Jeux Olympiques. Les petits journalistes attendent encore les instructions pour savoir quoi dire sur la Chine.
  • En 2010, alors que l’ensemble des petits journalistes soutient, pavlovien – Charles Enderlin et son mensonge al Dura, il est interdit, dans les médias, de donner la parole à Philippe Karsenty. La recherche de la vérité, la neutralité journalistique, l’éthique ? Ils s’en moquent, les petits journalistes, corporatisme oblige. Un seul désobéira – et affrontera la glaciale censure de la profession : Ménard. Encore lui. Il interviewe Philippe Karsenty dans sa revue, Médias. C’est le minimum qu’un journaliste honnête pouvait faire. Karsenty en profite pour accuser Enderlin, et dit qu’il raconte des bobards. Ménard ne censure pas. La profession ne lui pardonnera pas.
  • En 2008, Ménard s’embarque au Qatar pour tenter d’y insuffler un peu de liberté d’information. En juin 2009, il jette l’éponge, démissionne, et abandonne une jolie cagnotte de 3 millions de dollars annuel pour son organisation. Les petits journalistes, ils vendent chaque jour leur âme pour le millième de cette somme…

Sur Rue89, Nolwenn Le Blevennec dit que Ménard « glisse », au prétexte que le FN – et pas l’inverse – lui apporte son soutien. C’est sûr que la journaliste du « dernier poste avancé de la pensée unique », comme le décrit si bien lesobservateurs.ch, ne risque pas, elle, de glisser : elle rampe.

Et dans le Monde, Pierre Jaxel-Truer accuse Ménard de faire une « classique campagne du FN ». Ménard a brisé le tabou : « il y a trop d’immigrés en France !» déclare-t-il comme 75% des Français sondés par le quotidien du soir où sévit Pierre Jaxel-Truer, qu’il devrait consulter plus souvent.

Mais vous l’avez compris, là n’est pas le problème.

Les Pierre Jaxel-Truer du Monde, les Nolwenn Le Blevennec, Olivier PechterBenjamin Joyeux de Rue89 et les autres, ils s’en moquent des Biterrois ! Ils s’en tapent ! Typiques bobos parisiens qui méprisent les provinciaux, les prennent pour des attardés – surtout s’ils ont un accent chantant. Ce qu’ils veulent, c’est la peau de Ménard, « celui qu’il faut détester » dit Philippe Bilger. Celui qu’on leur a dit de détester ajouterai-je.

Robert Ménard, quand nous nous sommes parlé, et j’ai quelques heures de vol qui me trompent rarement, m’a fait l’impression d’un type franc, honnête, direct, qui ne cache rien et certainement pas ses idées. S’il dit blanc, c’est qu’il pense blanc. Ca change des lèches-bottes de la presse.

Sur RMC, face à un journaliste qui l’interroge sur sa candidature à Béziers, Ménard répond : « bien-sur qu’il y a un problème d’immigration à Béziers », et il ajoute : « fais moi la grâce de penser que je me suis battu 25 ans pour les Droits de l’homme, alors le procès sur le racisme et tout ça, à d’autres »

Hein ? On ne peut même pas accuser Ménard d’être raciste ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

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