Publié par Guy Millière le 11 juillet 2013

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J’ai écrit récemment que la France se dirigeait vers une situation économique catastrophique. Je n’ai rien à changer à ce que j’ai écrit à ce sujet. Les dirigeants socialistes du pays le discernent d’ailleurs parfaitement, sans doute : tout en déclarant ici ou là que la « crise » est finie, ils raclent les fonds de tiroir.

Une loi concernant l’évasion fiscale est en préparation, destinée à traiter quiconque aurait placé de l’argent ou ouvert un compte à l’étranger comme un criminel aussi coupable qu’un auteur de vol à main armée : elle prévoit non seulement de lourdes peines de prison, mais aussi la possibilité de confisquer l’intégralité des biens d’une personne physique ou morale reconnue coupable.

Comme le note l’Institut de Recherches Economiques et Fiscales (irefeurope.org) dans un texte appelé « Les boucs émissaires du fisc », ce n’était possible, jusqu’à présent, que pour un nombre limité de crimes, allant du « crime contre l’humanité » au terrorisme. Elle autorise les enquêteurs à utiliser des « techniques spéciales » qui vont de la « surveillance » à « l’infiltration » sous une fausse identité, de la surveillance téléphonique à la captation de données informatiques. Cela signifie que tout un chacun, pour peu qu’il soit « soupçonné » (car il y a présomption de culpabilité en matière fiscale, et jamais présomption d’innocence), peut se trouver suivi dans la rue comme s’il était un criminel, photographié secrètement par des inspecteurs du fisc aux fins d’identifier ses « contacts », peut voir ses communications téléphoniques et ses conversations écoutées, ses emails lus, son ordinateur piraté aux fins de perquisition de son contenu, ses déplacements surveillés, tout particulièrement ses déplacements hors du territoire français.

Ceux qui considéreraient que la loi en question ne les concerne pas devraient y réfléchir à deux fois : ne se rendent-ils jamais à l’étranger ? Ne risquent-ils pas un jour ou l’autre d’être « soupçonnés » ?

Ils devraient aussi voir l’immense menace pour la liberté qui prend forme ainsi, la mise en place d’une tentative de contrôle potentiel de tous les faits et gestes, de toutes les paroles de tout un chacun. Quand George Orwell a écrit 1984, toutes les techniques permettant à Big Brother de fonctionner n’existaient pas encore. Aujourd’hui elles existent, et tandis que les médias continuent à parler de ce qu’Edward Snowden a révélé concernant les agissements de la NSA aux Etats-Unis, ils sont très discrets sur le fait que des agents de surveillance européennes ont d’ores et déjà un comportement bien pire que celui de la NSA, et ils sont totalement silencieux sur ce que prépare le gouvernement français.

En découvrant ce projet de loi (n°1101), j’ai non seulement pensé à Orwell, mais j’ai aussi pensé aux Tribunaux révolutionnaires des années Robespierre et Fouquier Tinville, à la « loi des suspects », à la Terreur. La gauche française a un lourd passé auquel il faut réfléchir. La France elle-même a un passé qui est loin d’être celui d’un état de Droit (je pense même que la France n’a jamais été un état de Droit au sens que John Locke a donné à ce terme).

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Si on ajoute à ce que je viens d’écrire le fait que la justice est aujourd’hui très largement contrôlée par le très liberticide et très gauchiste Syndicat de la magistrature, que des lois multiples définissent la version officielle d’événements historiques tels que l’esclavage, qu’au nom de la lutte contre la discrimination raciale, d’autres lois permettent de condamner quiconque critique une religion plus égale que les autres (l’islam) ou quiconque énonce de simples faits concernant la population carcérale, on voit qu’il y a des dimensions totalitaires qui prennent forme dans ce pays.

Si on ajoute que les médias d’information sont largement contrôlés par le gouvernement, dès lors que la moitié des grandes chaînes de télévision sont des chaînes publiques, et que les autres chaînes de télévision et une part essentielle de la presse écrite appartiennent à des entreprises qui vivent essentiellement de contrats passés avec le gouvernement (bâtiment et travaux publics, industrie de l’armement), on voit que ces dimensions totalitaires disposent même des moyens de contrôler une bonne part de l’information.

Je pourrais continuer l’énumération en parlant des programmes scolaires qui sont de plus en plus nettement des programmes d’endoctrinement et de lavage de cerveau (ce qu’on remarque dans le monde qui parle anglais. Voir, par exemple l ‘article : The French Indoctrinate Their Kids Early and Often). J’ai écrit il y a quelques années que les régimes totalitaires les plus efficaces ne seraient pas des régimes fonctionnant comme la Corée du Nord, dont les méthodes sont trop brutales et rudimentaires, mais des régimes présentant une apparence bienveillante, social-démocrate, à même d’endormir les populations et de les conduire doucement vers la soumission et l’euthanasie.

Je sais que François Hollande est très impopulaire, mais quand je regarde les programmes des autres partis politiques, cela ne me rassure pas. Quand je vois que seulement 4% des Français font confiance à l’économie de marché (dans un sondage publié par The Economist, qui montre que les Chinois, qui vivent dans un pays officiellement communiste, sont six fois plus nombreux en pourcentage que les Français à faire confiance à l’économie de marché), cela ne me rassure pas du tout.

Je ne sais, en ce contexte, si Bernard Tapie est coupable ou non d’ « escroquerie en bande organisée », et je sais que l’homme a un lourd passé, mais je ne peux m’empêcher de trouver l’acharnement dont il fait l’objet très étrange en ce contexte général. Je ne sais non plus si Nicolas Sarkozy a commis des malversations, mais, tout en continuant à avoir des réserves concernant ses années de présidence, je ne peux m’empêcher de trouver l’acharnement dont il fait l’objet lui aussi extrêmement étrange. Et le mot étrange ici est, bien sûr, une litote. La levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen obtenue par le gouvernement française pour une phrase peut-être excessive, mais relevant de la liberté d’opinion, et correspondant à ce que nombre de Français pensent parfois, me paraît elle-même absolument étrange, pour rester dans le cadre de la même litote.

La France d’aujourd’hui, si on ajoute à tout cela des condamnations arbitraires, comme celle de Nicolas Bernard-Buss, ne me semble pas étrange, mais porteuse d’une atmosphère pestilentielle, proche de celle qui règne dans les égouts et les geôles cloacales de pays peu civilisés.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour www.Dreuz.info

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