Publié par Michel Garroté le 18 juillet 2013

Vatican-Israel-1

Michel Garroté, réd en chef  –-  On nous demande encore et toujours en quoi nous sommes chrétiens, néoconservateurs et pro-israéliens. En réalité cette demande est aussi – à vrai dire souvent – un reproche. Reproche de quel droit et pourquoi ? On nous reproche notre christianisme sous le prétexte fallacieux que nous sommes également néoconservateurs et pro-israéliens. En clair, on prétend décider à notre place que si nous sommes pro-israéliens en faveur d’un Etat d’Israël aux frontières réellement défendables et si nous sommes néoconservateurs dans la lignée de Norman Podhoretz, William Kristol et George Weigel, alors, nous ne pouvons pas être en même temps chrétiens.

Chrétiens amis d’Israël

Or, il se trouve que les 14, 18 et 19 septembre 2007, j’ai publié un article en trois parties intitulé « Un catholique peut-il être sioniste ? ». Le 14 novembre 2007 – dans un entretien – j’ai notamment répondu à la question « Depuis quand et en quoi es-tu catholique ? ». Le 8 juillet 2008, j’ai publié un article expliquant notamment que parmi les néoconservateurs figurent aussi bien des juifs que des protestants, des catholiques, des athées et des agnostiques. Bref entre le 14 septembre 2007 et le 8 juillet 2008, j’ai publié cinq documents qui démontrent la compatibilité
entre christianisme, sionisme (en réalité : être pro-israélien) et néoconservatisme. J’ai également écrit d’autres articles sur le christianisme en général et le catholicisme en particulier, entre avril 2007 et juillet 2008. Mais l’on nous demande encore et toujours ou l’on fait semblant d’ignorer en quoi nous sommes chrétiens.

Alors, un chrétien peut-il être pro-israélien ? En ce qui me concerne, le fait d’être pro-israélien, c’est tout simplement reconnaître la réalité de l’Etat d’Israël sous la forme d’un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières réellement sûres et défendables (l’AFP pro-palestinienne et Consorts disent « L’Etat hébreu » et cela ne choque personne ; alors pourquoi s’insurger contre la formule « Etat juif » ?). Autrement dit, quand je me proclame néoconservateur chrétien et pro-israélien, j’admets simplement que le peuple hébreu a habité en « Palestine » et a le droit d’habiter à nouveau en « Palestine » dans un Etat juif doté d’un territoire viable aux frontières sûres. A cet égard, il n’y a aucune contradiction entre néoconservatisme, christianisme et notre choix d’être pro-israéliens. Le courant néo-conservateur rassemble des juifs, des catholiques (George Weigel) des protestants, des athées et des agnostiques aux USA, au Canada, en Australie, en Europe (par exemple en Italie) et ailleurs. Que je sache, ce mouvement n’a jamais été excommunié par l’Eglise catholique ; ce qui d’ailleurs reviendrait à excommunier des dizaines de millions de catholiques nord-américains, australiens, européen et autres, aussi bien laïcs, que prêtres (l’Abbé Arbez et le journaliste catholique Allafort par exemple).

Chrétiens faux amis d’Israël

Le fait est qu’en dehors du courant chrétien néoconservateur pro-israélien, les chrétiens ne reconnaissent généralement l’Etat d’Israël que sous condition. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition que celui-ci cède à d’autres : le Sinaï (c’est fait) ; la bande de Gaza (c’est fait également) ; la Judée Samarie (terme historique) dite Cisjordanie (terme anachronique) ; et la moitié de Jérusalem. Ils reconnaissent l’Etat d’Israël à condition qu’un Etat « palestinien » soit créé au plus vite (de quel droit cette urgence, n’y en a-t-il donc point d’autres ailleurs ?).

Il s’agit là d’une étrange reconnaissance de l’Etat d’Israël. Car la bande Gaza est aux mains des terroristes du Hamas. Et la Judée Samarie, outre la branche armée et terroriste du Fatah, abrite diverses milices armées, terroristes et claniques, dont la principale vocation est, d’une part, la corruption des institutions palestiniennes ; et d’autre part, la non reconnaissance et la destruction de l’Etat d’Israël. Enfin, Jérusalem sous contrôle administratif et policier « palestinien », ce serait le chaos garanti sur tous les Lieux Saints de la ville. Quant à la superficie actuelle d’Israël (la taille de la Picardie), aucune Nation démocratique au monde n’accepterait de s’en contenter, surtout dans l’actuel climat de haine prédominant. Avec les obus, roquettes et missiles du Hezbollah qui se sont abattus sur la moitié nord d’Israël ; et avec les obus, roquettes et missiles du Hamas qui se sont abattus sur la moitié sud d’Israël ; avec les ridicules 12 km qui séparent Netanya en Israël, de Tulkarem en Judée Samarie, la démocratie israélienne est la démocratie la moins protégée de la planète. A cet égard être pro-israélien, c’est simplement défendre le droit d’Israël à la même sécurité territoriale que les USA et l’Union Européenne. Or, avec les « frontières » d’Israël « fixées » (?!) par l’ONU il y a plusieurs décennies, cette sécurité territoriale est, aujourd’hui, tout simplement inexistante, parce que rendue impossible par la haine des voisins d’Israël.

L’essentiel pour les chrétiens

Mais l’essentiel pour les chrétiens devrait – normalement – se situer ailleurs. L’essentiel pour les chrétiens devrait – normalement – se situer, d’une part, dans l’origine, et d’autre part, dans l’eschatologie, dans le sort ultime, de la personne humaine et de l’Univers. Concernant l’origine, Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches (ndlr : les chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (ndlr : les juifs) (…) les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise catholique reconnaît le lien qui relie les catholiques avec le judaïsme. L’Eglise catholique reconnaît que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, Moïse et les prophètes (Nostra Aetate). Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des juifs » (Jn 4, 22). Concernant l’eschatologie, le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers, je crois fermement que Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des Nations. Un seul peuple sur toute la terre. Dieu jugera le monde et l’Eglise de la même manière que l’un et l’autre (le monde et l’Eglise) auront jugé Israël. Dans cette dimension eschatologique, le fait qu’un chrétien soit pro-israélien, ce n’est donc pas la peste.

Un journaliste catholique m’a fait un jour la réflexion suivante, je cite (début de citation) : « Catholique veut dire universel. Le sionisme, ce n’est pas vraiment cela. Sauf si vous le traduisez par patriotisme israélien. Mais en Israël, la définition ou plutôt l’application qui est faite du sionisme est souvent beaucoup plus restreinte que cette acception. Et certains Israéliens donnent même au sionisme les contours géographiques rigides de l’Ancien Testament. Avec les conséquences que l’on sait… A part cela, je considère que les Juifs sont nos frères, j’ai des amis en Israël et, comme chrétien, je suis naturellement opposé à toute forme d’antisémitisme. N’oublions jamais que nos racines spirituelles plongent jusque dans l’Ancien Testament ! » (fin de citation).

L’antisionisme est judéophobe

J’aimerais revenir, sans porter le moindre jugement, sur l’extrait suivant de la citation mentionnée plus haut : « les contours géographiques rigides (…) avec les conséquences que l’on sait ». Car je crois, en effet, que le dialogue judéo-chrétien achoppe régulièrement sur ce point. A vrai dire, ni les juifs, ni les chrétiens, n’ont une définition unanime du mot « sionisme » et de ses contours géographiques. Dans le jargon politico-médiatique, le mot « sionisme » a une connotation terriblement péjorative. Cela tient notamment au fait que, depuis des décennies, la définition marxiste et la définition islamiste du mot « sionisme » a été adoptée par la quasi-totalité de la classe politico-médiatique européenne. Or, cette définition marxiste et islamiste du sionisme était et reste un produit dérivé de l’expression « entité sioniste », expression négationniste disqualifiant l’Etat d’Israël.

Autrement dit, le dialogue judéo-chrétien sur la légitimité du sionisme est torpillé, sur ses bases mêmes, par l’adoption inopportune d’une terminologie ni juive, ni chrétienne, mais marxiste autrefois et islamiste aujourd’hui. En ce qui me concerne, le sionisme juif et le philo-sionisme chrétien, de façon très concrète et très géographique justement, c’est la viabilité de l’Etat d’Israël dans un espace qui rend possible cette viabilité malgré un environnement musulman foncièrement hostile, pour ne pas dire génocidaire (voir les discours des mollahs iraniens, du Hezbollah, du Hamas, du Fatah, etc.).

Comment devenir pro-israélien

J’aimerais encore ajouter – ce sera mon seul témoignage – que je me suis rendu en Israël à trois reprises et qu’avant cela, j’ai été pendant des années un supporter inconditionnel et servile de l’OLP. La première fois, j’ai été en Israël en avril 1983 ; la deuxième fois en novembre 1989 ; et la troisième fois en juin 1997. En 1983, je fis la connaissance d’Ovadia Soffer, ambassadeur d’Israël auprès du siège européen de l’ONU à Genève, puis de deux historiens britanniques, Bat Yeor, d’origine juive égyptienne et son époux, David Litman, d’origine juive anglaise (deux historiens britanniques dont j’attends toujours que l’on daigne bien vouloir les inviter à la télévision, ne serait-ce que pour compenser les délires de Tariq & Consorts). En 1983 en Israël, je rencontrais Asher Naïm, d’origine juive libyenne, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères et Shlomo Bino, d’origine juive irakienne, directeur pour le Moyen-Orient au même ministère. Je suis arrivé à Jérusalem en 1983 complètement athée. J’en suis reparti croyant. La deuxième fois, en 1989, j’ai surtout parcouru Jérusalem, Nazareth et des villes de Judée-Samarie. La troisième fois, en 1997, je me suis notamment rendu à Tel-Aviv, Jérusalem, Bethléem, Jéricho, Ramallah et Nazareth. Par ailleurs, je me suis rendu, en d’autres occasions, en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et au Maroc (que l’on ne vienne donc pas m’asséner des mrapitudes sur ma soi-disant méconnaissance de l’islam).

Pour moi, la situation s’est encore davantage éclaircie d’une part, suite à une rencontre interreligieuse avec notamment le Juif Israélien Ruben Berger à l’abbaye de Saint-Maurice. Et d’autre part, depuis que je suis en lien avec la communauté catholique philosémite (autrement dit amie des Juifs) des Béatitudes (qui célèbre la prière d’entrée dans le shabbat tous les vendredi soir) et depuis que je suis notamment en lien avec la Maison Saint-Joseph de cette même communauté des Béatitudes. J’écris que la situation s’est encore davantage éclaircie dans le sens que pour moi la négation d’Israël entraîne – naturellement – la négation de l’Eglise catholique en particulier et la négation de l’Humanité en général. En effet, les conditions de vie déplorables des chrétiens orientaux en terre d’islam ont pour corollaire la volonté de détruire « l’entité sioniste », Israël. De même, si Israël devenait une terre majoritairement musulmane, les conditions de vie des chrétiens orientaux seraient encore pires. Concrètement, les dirigeants des pays musulmans ne reconnaissent ni l’Etat d’Israël, ni la liberté religieuse des chrétiens orientaux en terre d’islam et ces deux refus participent d’une même idéologie.

C’est pourtant l’inverse qu’une certaine classe politico-médiatique essaye de nous faire avaler, à savoir : céder beaucoup sur la « Palestine », c’est beaucoup améliorer nos relations avec les dirigeants des pays musulmans. Il est vrai que nous aimons, aussi, beaucoup, le pétrole. Le Proche Orient est un vaste territoire. Entre Israël, la bande de Gaza, la Judée-Samarie, la Jordanie et la partie orientale du Sinaï, il y aurait très largement la place pour deux peuples, Israéliens et Palestiniens, sans pour autant déplacer d’autres peuples. L’option jordano-palestinienne défendue entre autre par le professeur Guy Millière reste l’option la plus réaliste au stade actuel (lire sin ouvrage « Houdna » paru chez Underbahn). Le problème n’est pas le manque d’espace. Le problème est le manque de reconnaissance effective envers l’Etat d’Israël.

Les catholiques pro-israéliens

J’aimerais mentionner à titre bibliographique deux catholiques (en plus de Jacques Maritain, l’Abbé Arbez et le journaliste Allafort, déjà cités à diverses reprises sur dreuz.info). A savoir d’une part, Frère Ephraïm, auteur de Jésus, Juif pratiquant, paru chez Fayard, 1987. Et d’autre part, le Père Etienne Richer, auteur de « Aimer Israël: pourquoi ? », paru chez Pneumathèque, Éditions des Béatitudes, 1995.

Au fait, puisqu’on s’intéresse, paraît-il, à ma catholicité, depuis quand suis-je catholique ? Et c’est quoi, au juste, être catholique ? Catholique veut dire universel c’est à dire attaché à Dieu qui s’étend à tout, qui s’étend partout. J’ai vécu – tant à la maison qu’à l’école et à l’université – dans l’athéisme anticlérical jusqu’à l’âge de 27 ans. Je me suis converti à Jérusalem, en 1983, sans faire exprès, non pas lors d’un pèlerinage, mais lors d’un voyage en relation avec mon activité. Pour moi, le catholicisme en 2009 se vit dans la prière silencieuse que l’on fait et dans le métier que l’on exerce. C’est une foi intérieure. Les catholiques d’aujourd’hui, nous ne sommes pas en position de force. Nous avons peu de pouvoir temporel. Alors contentons-nous d’être des témoins (en grec ancien, chrétien veut dire témoin, entre autre).

Le monde va mal. Il a besoin d’unité. Si quelqu’un veut faire du prosélytisme et de l’évangélisation, je l’invite à prier et à exercer son métier. Les grands discours (je fais allusion aux bavards professionnels et non pas allusion à Jean XXIII, Jean-Paul II, Benoît XVI et le pape François), les grands discours, écrivais-je, cela ne marche qu’un certain temps. Après, les gens se lassent et repartent déçus. Et si nous voulons de l’œcuménisme, je propose de l’intensifier avec les Juifs. Plutôt que de nous planter avec les islamistes radicaux dans de creux bavardages que les islamistes radicaux eux-mêmes qualifient de creux bavardages. Actuellement, l’islam n’est pas disposé au dialogue alliant foi et raison. La réaction hystérique aux propos – pourtant purement historiques – de Benoît XVI à l’université de Ratisbonne en ont témoigné. Du reste, Benoît XVI a réitéré en Jordanie son invitation aux musulmans, invitation à combiner foi et raison. Sur ce point, le discours d’Amman ne diffère pas du discours de Ratisbonne.

Cela m’est égal qu’il y ait plus d’un milliard de musulmans et seulement quelques millions de Juifs sur terre. Ce n’est pas un motif suffisant pour privilégier le dialogue avec l’islam au détriment du dialogue avec le judaïsme. Dans le moyen et le long terme, c’est l’amitié judéo-chrétienne qui fera rempart aux islamistes radicaux, au Hamas, au Hezbollah, à Al-Qaïda, aux mollahs. Ménager l’islamisme radical, c’est un calcul à court terme. Un calcul qui ne nous crée que des ennuis.

Et qu’est-ce qui fait de nous des chrétiens pro-israéliens ? Etre chrétien pro-israélien, c’est reconnaître pour nos frères aînés, les Juifs, un Etat hébreu dans des frontières réellement défendables. Le christianisme pro-israélien, c’est surtout cela. A entendre les champions de la pensée unique, le christianisme pro-israélien, ce serait du racisme et de l’impérialisme. Quelle débilité ! Regardez la carte du Proche et du Moyen Orient, relisez l’histoire du Proche et du Moyen Orient. Dites-moi au nom de quoi il faut – maintenant – dans le climat de haine qui pollue actuellement le monde musulman, donner au plus vite la Judée Samarie aux « palestiniens » ? Est-ce cela, un Etat juif dans des frontières réellement défendables ? Déjà le philosophe catholique français Jacques Maritain, que j’ai cité à maintes reprises sur dreuz.info, s’attira des ennemis, chez les catholiques maurassiens antisémites, lorsqu’il se déclara amis des Juifs, ami d’Israël, lorsqu’il épousa une Juive, lorsqu’il passa, lui, le Français, quelques années à New York.

Nos ennemis

S’attirer des ennemis n’est pas un problème. L’important c’est d’agir en conscience. Bien sûr que mes articles déclenchent parfois des réactions incroyablement haineuses et racistes. Pourtant, je le répète, le philo-sionisme chrétien et le sionisme juif, c’est simplement — selon moi — reconnaître pour nos frères aînés les Juifs un Etat hébreu dans des frontières réellement défendables. Je m’étonne qu’une demande aussi élémentaire puisse déclencher un « antisionisme » (cette forme moderne de judéophobie) à ce point hystérique et haineux. Je m’étonne que dans un espace aussi vaste que le Proche et le Moyen Orient il faille à tout prix et au plus vite créer un Etat palestinien en Judée Samarie. Pour moi la situation est très claire. L’antisionisme est un antisémitisme nouveau et extrême. Il est tout de même incroyable que l’antisionisme ne soit pas passible de poursuites pour racisme. Mais qu’en revanche le moindre propos critique ou humoristique à l’égard de l’islam puisse entraîner des poursuites pour propos racistes. J’ai suffisamment fréquenté dans ma jeunesse les milieux « antisionistes » pour savoir à quel point ces milieux sont judéophobes.

L’antisionisme est une idéologie haineuse qui se drape dans la soi-disant défense des droits de l’homme. Si le monde occidental n’est plus antisémite pourquoi ne le prouve-t-il pas dans ses actes ? C’est facile de faire mémoire de la Shoah tout en refusant aux Juifs une terre un peu plus conséquente que la ridicule portion de territoire dont ils disposent actuellement au Proche Orient. La ville israélienne de Netanya sur la Méditerranée est à 12 km de la ville arabe de Tulkarem, donc à portée de roquettes, obus et missiles palestiniens. Israël s’est retiré du Sinaï. Israël s’est retiré du Sud-Liban. Israël s’est retiré de la Bande de Gaza. Résultat : le Sinaï est un lieu de transit pour les armes qui finissent à Gaza. La Bande de Gaza est une république islamique : le Hamastan. Le Sud-Liban est une enclave iranienne dominée par la légion étrangère et mercenaire du Hezbollah. La Judée Samarie est dominée par les milices armées claniques, par le Hamas et par les milices armées du Fatah. « L’Autorité palestinienne » de Mahmoud Abbas en Judée Samarie –- concrètement sur le terrain –- en terme « d’autorité », c’est du pipeau.

Mes confrères journalistes accrédités au Proche et au Moyen Orient le savent pertinemment (Charles Enderlin ne l’a-t-il pas dit à William Goldnadel en Judée Samarie ?). Ils ont peur de l’écrire parce qu’ils ont peur des milices palestiniennes. En réalité, l’Europe vit dans le mensonge. L’Europe fait la part belle aux milieux islamiques, à l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). L’Europe a peur du terrorisme musulman. L’Europe a peur de perdre le pétrole arabe. L’Europe a peur de ses propres banlieues. Et un jour, l’Europe paiera ses propres peurs très cher.

Une société libre et laïque de culture judéo-chrétienne

Enfin, depuis quand suis-je membre du club pestiféré des chrétiens néoconservateurs ? Depuis pas si longtemps que cela en fait. Je suis attaché à un idéal ne transigeant pas sur les valeurs judéo-chrétiennes, un idéal qui demande au moins le respect de ces valeurs, dans une économie libre de marché et dans une société laïque, libre et démocratique. Le néoconservatisme, c’est l’amour de la liberté, de la démocratie ; c’est le choix d’une économie libre de marché ; c’est le choix du soutien à Israël ; c’est la vigilance à l’égard de l’islamisme radical ; c’est l’amitié pour les USA ; et c’est la conscience que depuis le 11 septembre 2001, nous sommes en état de résistance, face à la guerre que nous déclarent l’islamisme radical et ses réseaux de la terreur. Pour moi, le néoconservatisme est un espace politique ouvert. Il peut rassembler des personnes aussi variées que Guy Millière, Alexandre del Valle, feu Laurent Murawiec, Ivan Rioufol, tant d’autres moi-même.

Maintenant, j’aimerais être encore plus concret. Il se trouve que nous pouvons – dans les pays occidentaux – franchir pas mal de frontières avec une petite carte en plastique. On appelle cela une carte d’identité. Je veux contribuer à maintenir cela. Je ne veux pas que les jeunes qui lisent nos articles se retrouvent, un jour, dans une société protectionniste, nationaliste, fermée et policée. Le patriotisme naturel, oui. Le nationalisme nostalgique et paranoïaque, non. A l’époque de Ronald Reagan, j’étais encore sous l’influence de l’antiaméricanisme véhiculé dans les pays francophones. Plus tard, j’ai réalisé, mieux vaut tard que jamais, que ce que Reagan proposait jadis et que Bush Junior a tenté de maintenir vivant jusqu’en 2008, c’est, justement, ce en quoi je crois depuis longtemps.

Il se trouve qu’en termes politiques, on nomme cela le « néoconservatisme ». Mais on pourrait tout aussi bien nommer cela « conservatisme renouvelé ». Il est vrai qu’en Europe, c’est politiquement très incorrect, de s’afficher néoconservateur. Sous prétexte de ne pas s’aligner sur les USA – personne ne sollicite un tel alignement – sous prétexte de ne pas s’aligner sur les USA, écrivais-je, l’Europe risque de verser dans l’extrémisme de gauche comme de droite. Un extrémisme antiaméricain, anti-israélien, anti-juif et anti-chrétien. Pour les Juifs et les chrétiens, pour les femmes et les hommes libres, ce serait une catastrophe. Ce n’est pas parce que le néoconservatisme est né aux USA qu’il faut l’exclure d’office en Europe. D’autant que les fondateurs américains du néoconservatisme – soit dit en passant – sont de culture et d’origine européenne.

Au nombre des catholiques néoconservateurs figurent par exemple George Weigel, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI ; et Richard Neuhaus, rédacteur en chef de First Things. Dans le courant néoconservateur on citera également le théologien Michael Novak. Lorsque nous osons simplement défendre la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, alors la gauche, l’extrême gauche, l’extrême-droite et les islamistes radicaux nous accusent de prôner la supériorité de la civilisation judéo-chrétienne (personnellement j’ai toujours écrit « société libre et laïque de culture judéo-chrétienne » ; et non pas « civilisation judéo-chrétienne »). Ce terrorisme intellectuel à notre encontre de la part de la gauche, de l’extrême gauche, de l’extrême-droite et des islamistes radicaux reste pour moi assez hallucinant. Nous défendons la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne. Et nos adversaires parlent, en nous citant, de la supériorité de notre civilisation. Ne savent-ils donc pas nous lire correctement, tous ces ringards anachroniques ?

Quant au dialogue avec les musulmans, je note qu’à ce stade, l’Union Européenne ne dialogue pas avec les intellectuels musulmans réformateurs (ils sont pourtant des centaines et ils attendent toujours notre ouverture au dialogue). Pour l’instant, l’Europe préfère dialoguer avec l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et avec la Ligue Arabe. Pendant ce temps, la France, un certain Merah a assassiné des Juifs. Aucun doute, le plus grand danger qui plane sur la terre, c’est le christianisme néoconservateur pro-israélien.

Reproduction autorisée avec mention :

© Michel Garroté www.dreuz.info

Source (s) :

http://www.europe-israel.org/2012/08/nous-sommes-chretiens-pour-israel-et-cela-derange/

http://www.europe-israel.org/2012/04/la-guerre-perpetuelle-contre-israel-par-michel-garrote/

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