Michel Garroté, réd en chef –- Les derniers événements survenus en Egypte et en Syrie me donnent — une fois encore — l’occasion de rappeler que, selon moi, l’alliance de l’Occident avec tel ou tel pays musulman, cette alliance doit être considérée comme une alliance tactique à court terme, même si elle est renouvelable pendant un certain laps de temps. L’Occident doit aussi admettre une bonne fois pour toutes que l’islam est imprévisible ; et que par conséquent, la stratégie globale à moyen et long terme de l’Occident, face à l’islam, reste, essentiellement, un ensemble de tactiques à court terme, modifiables à tout instant.
Dans ce contexte, l’Occident a tout intérêt à maintenir un équilibre des forces entre islam sunnite et islam chiite. Et si les deux branches de l’islam, la branche sunnite et la branche chiite sont en guerre, l’Occident doit apprendre à en « tirer profit » dans le bon sens du terme. Car le temps que ces deux branches de l’islam consacrent à se combattre signifie toujours un temps de répit pour l’Occident, parfois mais pas toujours un temps de répit pour les chrétiens d’Orient et souvent un temps de répit pour Israël.
Enfin, il faut cesser d’appréhender, d’une part, l’islam en terre d’islam ; et d’autre part, l’islam en Occident. Car il s’agit, dans les deux cas, du même islam et du même coran. Le discours islamophile de la gauche française ne changera rien à cette réalité.
Egypte et Arabie saoudite
Je lis que les États-Unis et l’Union européenne peinent à sanctionner le nouveau gouvernement égyptien parce que le plus grand allié de l’Egypte au Moyen-Orient, à savoir l’Arabie saoudite, pèse de tout son poids pour protéger l’armée égyptienne. Pour ce qui me concerne, cela est, en soi, positif.
Les positions de la communauté internationale sur l’Égypte ont pris une étrange direction, s’étonne en substance le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, qui ajoute : « Nous n’allons pas oublier ces positions hostiles aux Nations arabes et islamiques si elles sont maintenues ». Tandis que l’Union européenne discute de la possibilité de suspendre l’aide financière de 5 milliards d’euros qu’elle a promise à l’Égypte en 2012, le ministre saoudien assure que les pays arabes sont prêts à compenser toute sanction occidentale.
Les monarchies du Golfe ont déjà annoncé le versement au nouvel exécutif égyptien de douze milliards de dollars, dont cinq milliards pour l’Arabie saoudite, quatre pour le Koweït et trois pour les Émirats arabes unis. Un geste d’autant plus vital pour l’Egypte que, contrairement à l’aide occidentale versée par le biais de livraisons de matériel militaire ou d’aide aux ONG, les dollars du Golfe vont directement alimenter les réserves de la banque centrale égyptienne.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a expliqué son soutien au Caire en vertu de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et la sédition, autrement dit contre les Frères musulmans. Partenaires de l’Égypte sous Moubarak conformément à l’alliance USA-Arabie saoudite-Egypte, les Saoudiens n’ont pas digéré la prise du pouvoir par les Frères hallucinés musulmans.
La chute de Moubarak a constitué un traumatisme en Arabie saoudite, car Obama a lâché celui-ci pour se rapprocher des Frères musulmans, note en substance le politologue Karim Sader. Un véritable camouflet pour l’Arabie saoudite qui historiquement à toujours eu peur des Frères musulmans. Les Frères musulmans étant un mouvement islamiste révolutionnaire s’engageant en politique, ils étaient capables à terme de contester la logique dynastique wahhabite (ndmg – saoudienne) dans les pays du Golfe, explique en substance l’analyste David Rigoulet-Roze.
Peuplée de 28 millions d’habitants, l’Arabie saoudite, une monarchie dirigée par la dynastie Saoud, n’a pas été pas été épargnée par « les soubresauts du Printemps arabe » (ndmg – en clair, par l’hiver islamique…). L’est du pays, riche en pétrole, a été le théâtre en 2011 de manifestations des chiites, population minoritaire dans le pays (10%) et l’arrestation en juillet 2012 d’un dignitaire chiite prônant la scission des régions chiites pétrolifères de Qatif et d’Al-Hassa (ndmg – tous les pays de la région risquent des scissions et ce n’est pas forcément une mauvaise chose de notre point de vue).
L’intervention de l’armée égyptienne été bien accueillie par l’Arabie saoudite. Premier pays à féliciter le nouveau président égyptien de transition, Adly Mansour, l’Arabie saoudite a rapidement usé du même vocabulaire que l’armée à l’encontre des manifestants islamistes. Le prince Saoud al-Fayçal leur reproche notamment d’avoir incendié des bâtiments publics, amassé des armes et utilisé des femmes et des enfants comme boucliers humains dans une tentative de gagner les faveurs de l’opinion publique (ndmg – les Frères musulmans ont effectivement commis tout cela et pire encore). Le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, est un ancien attaché militaire de l’ambassade égyptienne en Arabie saoudite.
L’Egypte et le Qatar
La mise à l’écart des Frères musulmans a été saluée par l’ensemble des monarchies du Golfe, à l’exception du Qatar qui n’avait pas ménagé ses efforts pour les soutenir, en raison la connivence idéologique entre cette formation et une partie l’appareil d’État du Qatar. L’analyste Nabil Ennasri raconte en substance que le Qatar aurait compris que ce mouvement devenait l’épicentre de la vie politique de beaucoup de pays arabes et qu’il valait donc mieux jeter les bases d’une coordination mutuellement profitable…
Très vite, le Qatar avait gratifié les Frères musulmans égyptiens d’une aide de sept milliards de dollars. Le Qatar se retrouve dans une position délicate car il ne peut abandonner les Frères sur lesquels il a engagé de l’argent, mais il n’a pas les moyens de s’opposer à l’Arabie saoudite, souligne en substance le politologue Karim Sader. Avec la chute du pouvoir islamiste, l’Arabie saoudite tient en tout cas sa revanche sur son rival qatari.
Egypte et Turquie
Le seul pays sunnite à tenir tête à l’Arabie saoudite n’est pas arabe, c’est la Turquie. Depuis l’éviction de la confrérie islamiste égyptienne dont est issu le parti turc islamiste au pouvoir à Ankara, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ne cesse de fustiger l’inaction internationale face à la situation en Égypte (ndmg – et de tout mettre sur le dos d’Israël…), quitte à provoquer une crise de leadership au sein du monde sunnite (ndmg – ce qui de notre point de vue est plutôt positif). Le président turc, lui, est allé jusqu’à affirmer qu’il n’y avait aucune différence entre le chef de l’armée égyptienne Abdel Fattah al-Sissi et le dictateur syrien Bachar el-Assad… (fin des extraits remaniés et commentés ; cf. premier lien en bas de page).
Les armes chimiques en Syrie
L’arsenal chimique syrien, qui existe depuis plusieurs décennies, est considéré comme l’un des plus importants au Moyen-Orient, mais il continue à faire l’objet de supputations, les données publiques étant quasi inexistantes (extraits remaniés et commentés ; cf. deuxième lien en bas de page). L’opposition syrienne a accusé l’armée d’avoir eu recours à des armes chimiques près de Damas, faisant 1’300 morts, et a réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU. Les autorités et l’armée syriennes ont catégoriquement démenti ces accusations (ndmg – je note que les médias tantôt infirment, tantôt confirment, l’existence d’ADM au Moyen-Orient, selon l’idéologie qui leur convient).
Le Royaume-Uni, la France et les États-Unis accusent l’armée syrienne d’avoir eu recours à plusieurs reprises à des armes chimiques contre l’opposition. De son côté, la Russie, alliée de Damas, affirme avoir la preuve que les rebelles ont utilisé du gaz sarin près d’Alep. Le régime syrien a reconnu pour la première fois le 23 juillet 2012 posséder des armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. En mars, gouvernement et rébellion s’étaient accusés mutuellement d’avoir employé des armes chimiques dans le conflit.
Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970, avec l’aide de l’Égypte puis de l’ex-URSS. La Russie, dans les années 1990, puis l’Iran, depuis 2005, lui ont également fourni un soutien, affirme la Nuclear Threat Initiative (NTI), une organisation recensant les données ouvertes sur les armes de destruction massive (ndmg – NTI n’est apparemment pas informé de la contribution majeure de la Corée du Nord et même de la Chine).
Selon une experte, il s’agit du plus grand programme d’armes chimiques au Proche-Orient. D’importantes informations sur ce programme ont été collectées auprès d’officiers ayant fait défection, mais elles sont loin d’être complètes, a précisé cette experte (ndmg-ce qu’apparemment l’experte oublie, c’est qu’un tiers des ADM de Saddam Hussein sont passées par camions en Syrie peu avant la seconde guerre du Golfe, la file des camions porteurs d’ADM ayant évidemment été repérée par les satellites américains…). Selon un expert au centre d’études sur la non-prolifération à l’Institut Monterey (États-Unis), les stocks syriens sont de l’ordre de centaines de tonnes d’agents chimiques divers.
La panoplie syrienne d’agents chimiques est assez robuste, estime aussi un spécialiste français. Les Syriens ont réussi à maîtriser la synthèse des organophosphorés : c’est la dernière génération la plus efficace et la plus toxique des armements chimiques. Dans cette famille, on trouve le sarin et le VX”, ainsi que des agents beaucoup plus anciens comme le gaz moutarde, estime cet expert. Le 30 janvier, l’aviation israélienne a bombardé près de Damas un site de missiles sol-air et un complexe militaire adjacent abritant des produits chimiques. Israël redoute des transferts d’armes chimiques au Hezbollah libanais. Le raid pourrait avoir endommagé le principal centre de « recherche » sur les armes biologiques et chimiques dans le pays (fin des extraits remaniés et commentés ; cf. deuxième lien en bas de page).
Reproduction autorisée avec mention :
M. Garroté réd chef www.dreuz.info
Ainsi que sources :
L’UE veut régenter l’Egypte alors qu’elle n’a toujours pas réglé la question chypriote ?
De quel droit la Turquie occupe le nord de Chypre ?
Aucune sanction économique ou commerciale de l’UE pour inculquer à la Turquie le respect des non-musulmans, qu’ils soient grecs, chypriotes, syriens ou israéliens ?
Que d’incohérences européennes, et toutes ont pour but de promouvoir l’islam(isme) au détriment des non-musulmans. A se demander qui dirige l’UE ? des musulmans déguisés en Hollande, Merkel, Cameron ?
L’occident veut absolument se convaincre qu’en volant au secours des rebelles syriens ils parviendront à se faire reconnaître d’eux comme partenaires au sens large du terme … Ce que leur réservera ces rebelles n’est pas encore écrit et même bien loin d’être pensé !
C’est clair…
Il est absolument incroyable de voir ce qui se passe dans les pays arabes du proche et moyen orient, il y’a trois ans, jamais personne n’aurait parié un centime sur ce qui se déroule dans ses pays, des Syriens qui déposent plainte a L’ONU contre d’autres Syriens pour utilisation d’arme chimiques, les Saoudiens qui accusent les frères musulmans de terroristes et d’avoir utilisés des femmes et des enfants comme boucliers humains, le hezballa est l’ennemi public numéro 1 des Syriens pro Assad, L’armée Egyptienne contre le hamas, les palestiniens ne sont plus défendus que par l’UE et Obama, aucun pays arabe ne s’intéresse plus a ce peuple inventé car ils ont d’autres chats a fouetter, le conflit Israélo-palestinien est devenu pour eux très secondaire, (mais il faut rester vigilant) en deux ans et demi prés de 300 000 arabes sont mort par leurs propres frères sans compter les attentats suicides commit par les islamistes, je pourrai citer une longue liste de ces évènements qui se succèdent les uns après les autres ou tous en même temps.
“le hezballa est l’ennemi public numéro 1 des Syriens pro Assad”
Je ne crois pas. Le Hezbollah est l’allié du Président Assad depuis toujours, et Assad est lui-même allié avec l’Iran (Assad est alaouite, les musulmans du Hezbollah sont chiites: deux minorités qui se serrent les coudes pour ne pas être noyées dans l’océan sunnite, qui compose environ 90 % des musulmans dans le monde).
Et je me permets d’ajouter que pour votre propre crédibilité, il ne faut pas dire que le peuple palestinien a été inventé.
Aucun peuple n’a été inventé, je crois.
il n’y a jamais eu, dans l’histoire, de “peuple palestinien”. C’est un concept des années 60. Mais les personnes et les familles désignées sous ce vocable, existent, évidemment. Ce sont ceux qu’on appelait les Arabes de Palestine – arrivés là surtout au 19ème s.
sa fait des terroristes en moins 🙂
Il serait plus juste de dire que cela crée des filiations de terroristes par l’exemple… :soldier:
5 milliards !!! mais on ne chie pas d’argent que je sache. Si l’Arabie Saoudite a envie de verser cette aide à notre place, qu’ils ne se gênent pas, ils ne sont pas endettés sur 4 générations, eux !
trop succinct Monsieur, la situation géostratégique est bien plus complexe.
dans ce contexte ci nous sommes dans une partie a, (au moins cinq coup).
L’article ci dessus, justement le montre assez bien.
Merci pour cette synthèse très instructive.
A propos d’un point : lorsque vous mettez en parenthèses “(ndmg-ce qu’apparemment l’experte oublie, c’est qu’un tiers des ADM de Saddam Hussein sont passées par camions en Syrie peu avant la seconde guerre du Golfe, la file des camions porteurs d’ADM ayant évidemment été repérée par les satellites américains…). ” cela rejoint ce que je soupçonnais, mais cependant, je ne comprends pas bien pourquoi, alors que l’administration Bush faisait face à des violentes critiques (Bush lied / people died etc.), elle n’expliquait pas ces faits importants. D’ailleurs la victoire d’Obama vient du rejet de Bush et de ses supposés mensonges.
Parce que les démentis ne servent à rien, quand il n’est de pire sourd que ceux qui se crèvent les tympans pour ne pas entendre. Les autres se souviennent des rapports de l’ONU effectués dans les années précédents la guerre et listant ces stocks d’ADM, avant que la propagande décide de prétendre qu’ils n’ont jamais existé.
Aux USA les présidents ne peuvent faire que deux mandats et ils ne perdent pas leurs temps ” à se défendre ” et W Bush vivait sa religion avant et après son mandat. :soldier:
sur la radiographie qui est présentée dans l’image en haut de l’article, on voit nettement une opacité verdâtre qui pourrait bien libérer des métastases dans les autres parties de l’organisme.
On y voit surtout, Monsieur l’Abbé, la verrue ottomane d’Istambul, coté EUROPE des Dardanelles, qui fut Bysance et Constantinople avec sa Sainte Sophie, réduite par le sable de l’islam en mosquée.
Rien à dire à ce sujet ?
beaucoup!
Un homme d’Eglise qui n’a pas la langue dans sa poche, et qui appelle un chat un chat, c’est rafraîchissant !
Un bon éclairage sur la désunion des puissances occidentales face à la stratégie mondiale et globale de l’islam politique. Merci. Un peu léger cependant concernant le fascisme islamiste. Les multiples tendances fratricides de l’islam ne doivent pas masquer leur unité dans leur haine de la vie.
Et puis, le tarissement des puits de pétrole du Golfe, c’est dans une cinquantaine d’années et les théocraties islamo-pétro-monarchiques ont encore de belles décennies de chienlit exportée devant elles.
L’allié privilégié saoudienne des US a déjà bien aidé le Monde, avec son supplétif Ben Laden et ses tueurs contre l’URSS, puis contre les US un certain 11 septembre, puis partout dans le monde depuis, avec ses essaims de prophètes auto-proclamés au Yemen, au Maghreb, au Mali et ailleurs. Parce que les croyances religieuses mortifères moyennes-orientales et leur volonté d’hégémonie mondiale sont aussi maghrébines, africaines et asiatiques.
En citant dans l’ordre de nuisance : -l’aveuglement électoraliste des acteurs politiques face aux dangers majeurs qui menacent l’Humanité toute entière, – l’explosion démographique mondiale incontrôlée, sauf en Chine, -le réchauffement climatique et ses conséquences sur la désertification… alors les émeutes de la faim, la famine continentale africaine et les transferts massifs de populations sont inévitables.
Développer le continent Africain et le Moyen-Orient par l’éducation des peuples est LA priorité, mais face à l’abrutissement des masses par l’islam politique c’est déjà trop tard.
Le machin dénoncé naguère par De Gaulle n’y pourra rien. L’ONU est aujourd’hui majoritairement composée de représentants de dictatures islamistes qui y feront de plus en plus en plus LEUR LOI malgré le droit de veto des cinq.
On le voit déjà avec tous les pays européens et le organisations croupions de l’ONU qui soutiennent les dictatures les plus fanatiques, en commençant par la « bande » des hamas et fatah de Gaza.
Si le continent américain a jusque-là été épargné par la pieuvre de l’ouma, ce n’est pas pour cette raison que les US doivent continuer à faire n’importe quoi avec n’importe qui avec pour seule « tactique » leur intérêt à court et moyen terme.
Jurer(?) sur la bible ou le coran pour un évangéliste ou un islamiste repenti, c’est tout SAUF une garantie de bon sens cartésien.
Si on laisse faire l’ignorance contre le rationnel scientifique, alors la sélection naturelle reprendra bientôt ses droits dans l’anthroposphère à l’abandon… et les ratons laveurs viendront dévorer les papyrus des incunables sous les ruines de la BNF et des palais de l’UNESCO.
Excellent! Pas un mot à changer. Dommage (pour nous français) que vous ne soyez pas ministre des affaires étrangères, voire conseiller du président de la République, surtout si ce n’est pas ce crétin de Hollandouille.
on ne parle pas du qatar et pourtant c’est eux les plus dangereux pour notre liberté!! ils s’implantent partout achètent à tour de bras des sociétés,industries,batiments,bientôt la moitié de la France va leurs appartenir!!ce qu’il se passe dans le golf c’est voulu depuis longtemps par les américains,pour avoir une grande base stratégique pour conquérir la région et être plus prés de la Russie en cas ou!! et surtout le pétrole!! on nous fait croire que assad est le méchant les rebelles sont bien pires ils s’entretuent entre eux pour faire croire l’inverse!!