Michel Garroté, réd en chef –- Il y a trente et un ans, jour pour jour, le 23 août 1982, Béchir Gemayel (photo) était élu président du Liban. Il a été assassiné par les Syriens le 14 septembre de la même année. Avant sa mort, il avait déclaré : « en s’attaquant essentiellement aux chrétiens, les Palestiniens et les Syriens savent très bien ce qu’ils font » (ci-après, extraits adaptés ; cf. première source en bas de page).
L’élection de Béchir Gemayel avait suscité une vague d’optimisme sans précédent. Et pour cause : le jeune président élu s’était positionné, d’emblée, en rassembleur et, surtout, en bâtisseur de l’État, dans toute l’acception du terme, d’un État véritable, jouissant de tous les attributs de la souveraineté nationale et soucieux réellement des besoins quotidiens d’une population qui était déjà, à l’époque, meurtrie par les années de guerre.
Cette farouche détermination du président Béchir Gemayel à engager résolument, et sans compromissions, le Liban et l’État sur la voie du redressement et de l’essor national lui avait permis de réaliser rapidement le rassemblement autour de lui d’un très large éventail de forces et de leaders d’horizons divers, même parmi ses adversaires du moment.
Trente et un an après, un retour aux déclarations du président Béchir Gemayel au lendemain de son élection et peu de temps avant son accession à la première magistrature permet de raviver la mémoire au sujet des grandes orientations nationales du président-martyr.
Le lendemain de son élection, le président Béchir Gemayel recevait un groupe de journalistes de la presse étrangère à qui il avait exposé les grandes lignes directrices qu’il comptait suivre en tant que chef de l’État. Ses propos avaient été rapportés dans l’édition de L’Orient-Le Jour datée du 25 août 1982 : « Je suis le président de tous les Libanais et j’espère ainsi réaliser l’unité nationale authentique. Je souhaite que nous nous regroupions tous, les uns autour des autres, en tant que Libanais, dépassant les slogans du passé et les difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés, notamment au cours des huit dernières années avec ce qu’elles nous ont apporté comme malheurs, bombardements, exodes, destructions. Nous devons nous rassembler pour rebâtir notre pays, édifier une vie digne et nous entendre ensemble sur l’avenir que nous devons préparer pour notre pays ».
Invité à définir ce devenir, le président élu avait déclaré : « Je souhaite un Liban libre et responsable de sa sécurité et de sa souveraineté. Un Liban libéré de toute présence armée étrangère sur son sol ». Prié de préciser quels étaient ses projets, il avait répondu : « Mes projets et mes plans sont prêts. Mais je ne veux pas entrer dans les détails maintenant. Il appartiendra au gouvernement qui sera formé en temps dû de le faire. Il arrêtera son action en accord avec l’Assemblée nationale et avec les responsables libanais concernés. Notre objectif est d’aboutir à une décision libanaise une ».
Peu de temps avant son élection, Béchir Gemayel avait accordé à Jean-Paul Chatelier une interview publiée dans Politique internationale, dans laquelle il avait clarifié ses vues concernant l’ensemble du problème libanais, dans ses différentes dimensions.
Il est fréquent d’entendre dire que le Liban est constitué d’une fédération de communautés ou bien qu’il vit en régime fédéral « personnel », pour bien le distinguer du véritable fédéralisme à base territoriale, avait déclaré Béchir Gemayel. Mais en utilisant ces expressions, nous ne faisons qu’adapter aux concepts occidentaux une réalité spécifiquement orientale, le régime du « millet », dont l’origine remonte à l’Empire ottoman et peut-être – même de manière plus informelle – à l’Empire byzantin. Ce système consiste aujourd’hui à reconnaître à chacune des seize communautés religieuses implantées dans le pays une autonomie législative et judiciaire et, comme le prévoit la Constitution libanaise de 1926, le droit « d’être représentée équitablement dans les emplois publics et dans la composition du ministère. Toutefois, l’organisation politique actuelle du Liban est celle d’un État unitaire, conforme au modèle classique de l’État-nation européen et caractérisée par un pouvoir central hiérarchisé ».
Et d’ajouter : « La règle de l’équité prévue par la Constitution a progressivement pris un caractère rigide, le pouvoir s’est émietté et chacune des communautés, jalouse des parts qui lui revenaient, s’est érigée en forteresse. C’est dans ce contexte archaïque que le Liban a dû faire face aux courants unionistes qui déferlent sans cesse sur le Moyen-Orient et aux pressions des Palestiniens décidés à s’emparer du pouvoir? Il n’est pas étonnant que, sous les multiples coups de boutoir de l’irrédentisme arabo-musulman, le pays se soit démembré et que les institutions de l’État se soient effondrées. En fait, l’unité est beaucoup plus réelle que la diversité ne le laisse apparaître. Le vrai le seul problème – celui que nos ennemis s’acharnent à occulter en instillant le doute quant à l’unité de la nation – consiste à libérer le territoire national des forces étrangères qui l’occupent et à restaurer l’État. La diversité est certes une réalité avec laquelle il faut compter, mais sa maîtrise est l’affaire des techniciens, Les juristes inventeront aisément les mécanismes, nécessaires au maintien de l’équilibre entre les parties et à la neutralisation des pressions extérieures hostiles ».
Interrogé sur le rôle des chrétiens maronites au Liban, Béchir Gemayel avait déclaré : « Les maronites ont toujours été les champions de la résistance à toutes les agressions dont le pays a été victime au cours de l’histoire. À certains moments critiques, ils ont parfois bénéficié d’un soutien européen. Les liens qui unissent naturellement les chrétiens à l’Europe, notamment dans le domaine culturel, les ont amenés à promouvoir en Orient la technologie moderne et à organiser le Liban sur le modèle de l’État démocratique. C’est pourquoi, en s’attaquant essentiellement aux chrétiens, les Palestiniens et les Syriens savent très bien ce qu’ils font ! Ils cherchent à détruire la charpente fondamentale sur laquelle repose toute la structure du pays. Et cela, en commettant un véritable génocide. Car comment appeler autrement une action soutenue par les massacres, des bombardements à l’artillerie lourde de la population civile, le terrorisme urbain, la destruction systématique des établissements publics et privés – églises, écoles, hôpitaux, usines – destinés à tuer le plus de gens possible et à contraindre des survivants à fuir ou à se soumettre ? » (fin des extraits adaptés ; cf. première source en bas de page).
Reproduction autorisée avec mention :
© M. Garroté réd chef www.dreuz.info
Source (s) :
Lire également mes articles sur les Forces Libanaises ainsi que sur Sabra et Chatila :
Dreuz.info » LIBAN : le mystère des Forces Libanaises.
Dreuz.info » Il y a 30 ans – Massacre de Sabra et Chatila
http://www.lorientlejour.com/article/829199/beyrouth-et-tel-aviv-denoncent-dune-meme-voix-le-tir-de-roquettes-sur-le-nord-disrael.html
Feu Guémayel ne sera pas rester longtemps au pouvoir au Liban !
ils ont toujours été très expéditifs les muzz au Moyen-Orient !!
Morsi n’est pas resté longtemps non plus président en Egypte …
c’est Assad qu’il faut catapulté d’urgence , il est devenu fou et dangereux l’ophtalmo :zombiekiller: :devil:
Enlever Assad, moi je veux bien, mais si c’est pour avoir des barbus à sa place, alors non, autant garder un dictateur non barbu, qui ne massacre pas systématiquement tous les non-musulmans du pays.
De même, j’aurais préféré qu’on garde Moubarak en Egypte, et Ben Ali en Tunisie, et le Shah en Iran. Non pas que ces dirigeants-là soient des anges, loin de là, mais quand on voit ce que deviennent ces pays ensuite, on a presque la nostalgie des dictateurs non-barbus !
Pourquoi le faire tomber a assad?
Lorsqu il n y avais pas la guerre en syrie il n y avais pas de plainte sur des massacres.
Mais voila apres que les occidentaux ont pousse ce fameux printemps ,hiver ,enfin une 4 saisons en gros arabe ils se sont tous inquietes de le virer du trone qu il occupe .
Mais pour mettre qui a sa place
Il est peut etre dictateur mais surement le moins pire
Alors quitte a choisir entre ces barbares autant avoir le moins pire
Je connaissais Béchir que de nom. Je le connais un peu plus grace à cet article et à cette interview. Il me semble que l’analyse de la situation de l’époque était plus que lucide.
C’était un homme courageux, et tous les français gauchistes que je connais pensent qu’il était un nazi, ou quelque chose d’approchant.
C’est impressionnant, comme le temps passe. Il nous fait même oublier des Noms !
Le Liban était la suisse du moyen orient
Les palestiniens sont arrivés et la chute se poursuit
Aujourd’hui,En Jordanie ,seul une horreur comme
Septembre noir a sauvé le pays du chaos préparée
Par les palestiniens
Les palestiniens du Hamas frère musulmans
Font du Sinaï une fourmilière terroriste
Mais pourquoi donc vouloir créer une république
Islamique palestinienne en cis Jordanie
N’y a t il pas assez de sang qui coule
Au moyen orient
muzzz toujours eux la paix n’existera jamais surtout que hamed obama et les sociocollabo les soutiens une bombelette atomique les fraient peut etre réfléchir enfin peut etre car le peut de chose qu’ils ont dans le crane une fois que l’on a enlevé le lisier? :poop: :poop:
Merci Michel de n’avoir pas lie automatiquement l’assassinat de Gemayel a Sabra et Charilla comme le font les gauchistes. D’abord c’est Elie Hobeika qui a commande les phalanges chretiennes ce jour-la et non pas Ariel Sharon.La division chretienne s’appellait Darmouri, en souvenir du massacre de Darmour, des Chretiens massacres par l’OLP.
Enfin c’est la conspiration de la gauche israelienne qui a voulu monter l’affaire pour faire tomber le gouvernement de Begin et Charon. La gauche a joue avec le feu et c’est finalement tout Israel qui a ete eclabousse. La gauche belge et ses Islamistes ont detourne la loi sur les criminels de guerre Hutus qui ont extermine plus de 1 millions de Tutsi pour l’appliquer au Premier Ministre Ariel Sharon.
Oui, Sabra et Chatila, c’était les hommes de Hobeika. Les Gemayel n’y étaient pour rien. Samir Geagea n’y était pour rien. Israël n’y était pour rien. Je suis 100% d’accord avec votre commentaire ci-dessus. Je note au passage que vous êtes très bien informé…
Les massacres de Sabra et Chatila ont été commis par des jeunes gens chrétiens appartenant aux Forces Libanaises, un parti politique doté d’une milice armée, qui était dirigé par Béchir Gémayel.
Bien sûr ce dernier venait de mourir et n’a donc pas pu donner l’ordre de commettre ce massacre. Mais Elie Hobeika n’a pas commis seul ce massacre, il y avait avec lui les jeunes gens des Forces Libanaises, qui voulaient en finir avec les massacres que les palestiniens perpétraient au Liban, et non seulement venger la mort de leur chef.
Il faut préciser que cela faisait sept ans que les palestiniens, auxquels le Liban a offert le refuge, massacraient des chrétiens.
Les palestiniens ont commis d’autres massacres que celui de Damour.
Et il y a eu d’autres massacres de palestiniens par les chrétiens libanais, mais la presse n’en a pas beaucoup parlé car dans le cas du massacre de Sabra et Chatila, Israël était impliqué.
En effet, il n’aurait pas été possible pour les chrétiens des forces libanaises d’entrer dans Sabra et Chatila sans l’intervention israélienne au Liban, qui a été demandée par ces mêmes chrétiens, car ils étaient allègrement tués par les palestiniens dans l’indifférence totale de l’Occident.
C’est après l’intervention israélienne au Liban que ces palestiniens ont été regroupés dans Sabra et Chatila. Les israéliens étaient sur place, ils n’ont pas tué eux-mêmes les palestiniens, mais ont laissé les chrétiens libanais le faire eux-mêmes.
Pour ceux qui suivaient ce conflit, il n’était pas surprenant que ça se termine ainsi pour les palestiniens, qui ont abusé de l’hospitalité des libanais, et ont massacré leurs hôtes pendant sept ans. L’intervention israélienne, et les massacres de Sabra et Chatila ont permis de décapiter l’OLP au Liban, et Yasser Arafat et ses sbires ont dû quitter ce pays.
Petite précision:
Quand je dis “dans l’indifférence totale de l’Occident”, cela ne veut pas dire que les occidentaux auraient dû venir sur place pour guerroyer avec les chrétiens libanais. Mais les pays occidentaux refusaient de vendre des armes aux chrétiens de ce pays, qui étaient massacrés par les musulmans palestiniens.
Israël, lui, leur a donné des armes. Je sais ce qu’on va me répondre: il l’a fait dans son intérêt et pas pour les beaux yeux de ces chrétiens.
Mais il n’en reste pas moins que cela a aidé ce pays à cesser d’être le siège de l’OLP.
Mais c’est surtout en Europe, et particulièrement en France, que l’accusation contre Israël a été fabriquée de toutes pièces par un tas de sinistres gauchistes. L’un d’entre eux, l’écrivain jean genet avouait crûment, qu’en tant qu’être sale et vicieux, il se sentait proche des causes arabo-musulmanes et donc des arabes, dits palestiniens. Plusieurs années avant il avait expliqué son militantisme en faveur du FLN algérien ( gang d’égorgeurs ) par le fait que les “algériens” qu’il avait connu sur des chantiers, ou plus exactement “dragué”, avaient bien su “s’occuper de lui”. D’autre part, il faut rappeler qu’en 1983 et en 1985 DEUX MASSACRES de “palestiniens” eurent lieu à CHATILA, COMMIS PAR LA MILICE CHIITE AMAL, DIRIGÉE PAR NABIH BERRI , LONGTEMPS PRESIDENT DU PARLEMENT LIBANAIS et qu’ils furent tout aussi importants que ceux de Sabra et Chatila . MAIS ILS RESTÈRENT CONFIDENTIELS EN EUROPE ET EN FRANCE TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE IL N’Y AVAIT PLUS D’ISRAËLIENS AU LIBAN, DE JUIFS BOUCS ÉMISSAIRES HABITUELS, POUR LEUR FAIRE PORTER LA RESPONSABILITÉ DE CES MASSACRES. N’oublions pas qu’il a été prouvé plus tard que Elie Hobeika était un agent syrien obéissant parfaitement au dictateur syrien, hafez el assad, le père de bachar, lequel hafez voulait s’emparer du Liban par tous les moyens.
A ma connaissance, il n’a jamais été prouvé qu’Elie Hobeika était un agent syrien. D’ailleurs on n’a nul besoin d’être un agent syrien pour vouloir en finir avec les palestiniens, qui mettaient le Liban a feu et à sang depuis environ sept ans. La coupe était pleine.
Oui, Israël est forcément impliqué, son armée étant sur place.
Mais la présence israélienne était demandée par les libanais chrétiens, et ces derniers étant chez eux, ils pouvaient s’allier avec qui ils voulaient, et n’avaient de comptes à rendre à personne, après tous les massacres qu’ils avaient subi de la part des palestiniens.
On peut être sur place et décider de ne pas se mêler des massacres entre factions opposées…
Les soldats israéliens ont regroupé ces palestiniens dans ce camp.
Ils étaient sur place, autour du camp. Ils ont permis aux libanais d’entrer dans ces camps, sachant ce qu’ils allaient y faire.
Mais les israéliens n’ont pas tué aux-mêmes.
Les pro-palestiniens veulent faire incriminer Israël pour ça, mais n’osent pas intenter de procès aux libanais. La raison est que les libanais étaient dans une situation de légitime défense, ils étaient chez eux, et ils s’étaient volontairement alliés à Israël, car personne d’autre n’a jamais voulu les aider.
On a rien fin pour le protéger.
Ce fut le début de la fin du Liban pluraliste et moderne.
On le paie cher. Tous ceux qui vivent dans la région et les Libanais plus encore.