Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 septembre 2013

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Je n’avais pas dans l’idée de rappeler cette anecdote. Des amis m’ont assuré qu’elle intéresserait nos lecteurs.

Depuis la fin des années 70, j’achète des chaussures de la marque anglaise Church, qui me reviennent beaucoup moins cher que les chaussures italiennes – et sont infiniment mieux fabriquées, car une paire de Church à 300 € me dure 20 ans, alors qu’une chaussure italienne à 40 € tient une grosse année – et encore.

De passage en France, je me suis arrêté chez un cordonnier pour faire changer la semelle d’une de mes paires de Church. Hasard, quatre mois plus tard je me rendais chez un cordonnier de Santa Monica en Californie pour la même opération sur une autre paire de Church, ce qui m’a donné l’idée de tester les cordonniers israéliens pour le même travail.

  • A Paris, j’ai été reçu par un professionnel qui m’a annoncé que le ressemelage coûterait 149 €, et que je pouvais revenir chercher mes chaussures dans un mois. 149 €, ce n’est pas une petite somme… mais ce cordonnier est l’un des plus réputés de Paris, aussi ai-je accepté, car je revenais en France le mois suivant.

A Los Angeles, même affaire : une de mes paires de Church avait la semelle déchirée. Je vais chez un cordonnier qu’un ami me recommande, sur Montana Avenue, à Santa Monica.

  • J’arrive dans une petite boutique tout en bois, luxueusement décorée à l’ancienne. Le cordonnier met des gants blancs et examine mes chaussures. Au bout d’un moment, il m’annonce qu’il fallait changer les semelles – ce que je savais- que cela coûterait 40 €*, et que j’aurai mes chaussures… le lendemain.

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Ma curiosité éveillée par cette différence de prix – mais surtout de délai, j’ai voulu savoir ce qu’il en coûterait à Tel Aviv.

Je cherche une paire de Church aux semelles un peu usées, et je vais chez celui qu’on me présente comme un des meilleurs cordonniers – un grand ukrainien à la tête de poupon (en Israël, allez savoir pourquoi, la plupart des cordonniers sont ukrainiens). Sa boutique est désordonnée, avec du bric et du brac dans tous les coins. Même scénario, le grousini (petit nom pour les ukrainiens) retourne mes chaussures, me montre les deux qualités de semelle qu’il a en stock, je choisis la meilleure, et il m’annonce :

“ça coûtera 24€*, allez boire un café, vous les aurez dans une demi heure”.

Ce qu’il faut retenir de cette expérience, c’est que la France, asphyxiée de taxes, ne se contente pas de syphoner le revenu et les économies des Français, elle leur rend la vie inutilement trop chère, inutilement compliquée, et fait d’eux un peuple inutilement malheureux (47e sur 120 sur l’indice Gallup). Et les socialistes n’ayant d’autre choix que de taxer et taxer encore pour financer leur gabegie et leur clientélisme, le pire est à venir…

A l’autre extrême, la rapidité, le prix, la qualité du travail de l’israélien contribuent à expliquer pourquoi Israël est le pays au monde qui a le plus d’entreprises classées au Nasdaq, la bourse des sociétés de haute technologie, et que le nombre de StartUp par habitant dépasse celui des Etats Unis, de la Corée, et du Japon : le pays est moins régulé, il ne croule pas, comme les Etats Unis ou la France, sous le poids de règlementations dont le coût caché est monstrueux.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

* (au change d’aujourd’hui)

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