Dans le monde catholique, Calvin est connu comme un réformateur déterminant, autant dans l’histoire genevoise, européenne, que dans des contrées plus lointaines, comme les Etats-Unis, et l’Afrique. Mais il est encore largement perçu en négatif. Les controverses concernent, on s’en doute, la question des sacrements, du ministère pastoral, et la régulation de l’autorité ecclésiale.
Certes, nous sommes aujourd’hui dans l’après-concile Vatican II, et nombre des abus que dénonçait Calvin ayant été reconnus, des changements considérables sont intervenus dans la pratique de l’Eglise.
Il est clair que – d’un point de vue strictement catholique – Luther et Calvin ont fait émerger une contre-Eglise, une communauté de foi parallèle et donc coupée de cette colonne vertébrale successorale remontant à la période apostolique. Ce qui ne veut pas dire hermétique au Saint Esprit !
En réalité, si la Réforme a fonctionné si rapidement, en Allemagne puis dans la république genevoise, c’est parce que depuis des siècles – on l’oublie trop souvent – une forte aspiration à une conversion ecclésiale s’était exprimée au sein même de l’Eglise catholique. D’une manière ou de l’autre, avec ou sans scission institutionnelle, cette purification devait nécessairement se produire.
Le besoin d’une clarification théologique dans la vie de foi est manifeste déjà dans l’Eglise médiévale et s’affirme avec la Renaissance. « Ecclesia semper reformanda » : le célèbre adage n’est pas protestant, il a été forgé au 15ème s. par le prêtre et théologien mystique Jean Gerson, et il vise à la fois la personne du croyant et l’institution ecclésiale. Dans l’esprit même de l’évangile, des prédicateurs itinérants proclament la nécessité d’une « reformatio » de l’Eglise annoncée depuis le 13ème siècle.
Au moment du 5ème concile du Latran, Gilles de Viterbe, cardinal humaniste, fin connaisseur de la Bible, propose de réformer « homines per sacra, non sacra per homines », réformer les hommes par les choses sacrées, et non pas les choses sacrées par les hommes…Cependant, Erasme s’avoue déçu du peu de résultats obtenus concrètement après les décisions du concile du Latran.
C’est donc dans un climat déjà acquis à l’urgence d’un profond changement des idées et des mœurs en chrétienté que prend tournure le mouvement de réforme initié à Erfurt par Luther et revisité depuis Genève par Calvin.
Il n’est pas si simple de se plonger sans anachronisme dans les mentalités de ces temps mouvementés. Période opaque où les esprits sont perturbés par d’innombrables tragédies ; à cette époque où la vie humaine apparaît dans toute sa fragilité, la quête du sens et du salut éternel est contrariée par les déviances de certaines pratiques ecclésiales où il est bien difficile de discerner la foi et la superstition.
Qui ne reconnaîtrait pas comme prophétique la passion qui saisit Calvin d’évangéliser la piété des masses et de démystifier sans retenue les dévotions qui cachent au peuple l’essentiel de la foi ? La source de cette intransigeance purement spirituelle provient non pas de ses humeurs, mais de sa relation fervente à la Bible, (ancien et nouveau testament), ce qui fait de lui le « professeur ès saintes écritures » aux exigences radicales. Il devient un humaniste critique qui ne veut plus s’en laisser conter de la part des prétentions humaines à régenter les choses divines à leur convenance.
Paradoxalement, Calvin apparaît comme un acteur de la modernité naissante, mais dans un climat philosophique antérieur plutôt anthropocentrique, il réinstaure de fait une logique théocentrique, à contre courant pour délivrer l’homme de ses illusions de puissance.
L’aspect positif est ici la référence biblique (« A Dieu seul la gloire ! »). Le versant négatif en est le pessimisme excessif que cette posture va engendrer et qui fera de lui la caricature d’un rabat-joie. En administrant un remède de cheval à l’Eglise pour la nettoyer de ses multiples déviances incontestablement paganisantes, Calvin devient un thérapeute de l’être humain dont l’intervention se veut bénéfique, certes, mais un thérapeute spirituel qui utilise le scalpel de la Parole de Dieu pour curer les âmes sans concession.
Pourtant, on ne peut qu’apprécier cette sage proposition : « En connaissant Dieu, chacun peut mieux se connaître ». Il considère à juste titre les Ecritures bibliques comme le miroir éclairant des contradictions humaines et le manifeste évident du salut offert par Dieu en toute gratuité.
Cependant, influencé par un St Augustin resté imprégné de manichéisme, Calvin parvient à la conviction que l’être humain est profondément vicié par nature. Il est dommageable que son sens élevé de la transcendance de Dieu, facteur de rééquilibrage théologique bienvenu, l’amène à ce dualisme ravageur : « ou bien l’homme, ou bien Dieu »….Cette logique antagoniste inspirera jusqu’aux existentialistes du 20ème siècle!
Autre dimension essentielle de Calvin, à laquelle on peut adhérer avec reconnaissance, c’est sa relation innovante au judaïsme et à Israël. Il est de nos jours indispensable de prendre la mesure des découvertes exégétiques déterminantes réalisées depuis un siècle, avec la reconsidération de la judéité de Jésus et des apôtres, ainsi que des thématiques hébraïques du nouveau testament. Calvin était un visionnaire lorsqu’au 16ème siècle, il enseignait l’unité de la Bible et la fraternité en alliance des juifs et des chrétiens ! Etonnamment, c’est cette même affirmation que reprend le pape Jean Paul II à Mayence en 1980, lorsqu’il déclare « l’alliance de D.ieu avec Israël jamais révoquée ». Dans la même ligne que Calvin, et dans la logique conciliaire, il élimine ainsi toute théologie de la substitution. L’Eglise ne « remplace » pas Israël.
Au regard des débats actuels sur l’œcuménisme, le grand mérite de Jean Calvin est d’avoir remis dès le 16ème siècle les chrétiens face à leur enracinement dans le patrimoine biblique et judaïque ; mais son témoignage nous appelle aussi à évaluer lucidement tout le travail à poursuivre dans les opinions chrétiennes encore conditionnées par des siècles d’antijudaïsme et de marcionisme.
Ce retour aux sources communes reste la condition sine qua non pour une authentique dynamique de progrès vers l’unité entre chrétiens qui ne se contente pas de gadgets œcuméniques.
Aujourd’hui les catholiques partagent avec les protestants une même référence vitale à la Parole de Dieu – ancien et nouveau testament – on mesure le chemin parcouru depuis la proclamation du « sola scriptura » et les polémiques qui s’en suivirent!
En revanche, des pas audacieux restent à faire, semble-t-il, en raison de la radicalité réformatrice de Calvin : en voulant simplifier au maximum par souci de purifier l’Eglise de toute déviance humaine et ainsi retrouver les débuts supposés limpides de l’équipe apostolique, Calvin a, de ce fait, privé sa communauté de supports spirituels, ce qui cérébralise les liturgies réformées. La tendance s’est par la suite amplifiée lors du passage du protestantisme par les tourbillons des Lumières et la surévaluation de la raison, génératrice de courants divers.
Il semble qu’au final, la tradition issue de Calvin se soit quelque peu éloignée de l’inspiration première du réformateur et émiettée en chapelles concurrentes du fait des carences d’autorité doctrinale. En ce 21ème s. les médiations sacramentelles restent toujours réduites à leur plus simple expression, et le lien spirituel des pasteurs à leur Eglise s’est fragilisé au point d’être comparable à celui d’un employé à son entreprise.
Quoi qu’il en soit, protestants et catholiques ont aujourd’hui de solides références bibliques communes pour s’enraciner ensemble dans le terreau judaïque et répondre ainsi d’une même voix aux terribles défis qui nous attendent face à l’islamisation galopante de l’Occident.
La montée inexorable de la visibilité islamique dans nos contrées européennes s’accompagne du grignotage rapide des acquis civilisationnels judéo-chrétiens, avec la complaisance des politiques, des médias et des enseignants. Mais le problème le plus urgent est celui de l’antisémitisme musulman, allant de pair avec la délégitimation d’Israël. Le rejet coranique des juifs sert de cache-misère à la haine antisioniste.
Amplifiant ces phénomènes depuis des décennies, on a d’une part un protestantisme anti-israélien actif au Conseil œcuménique des Eglises et de l’autre, des courants catholiques orientaux engagés à ranimer constamment l’antijudaïsme primaire au sein des milieux d’Eglise.
Le clivage ne sera donc pas entre catholiques et protestants, mais entre chrétiens amis d’Israël et adversaires.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, Genève, pour www.Dreuz.info
Merci pour cet article équilibré. Calvin est en effet un pionnier en matière de reconsidération du judaisme dans l’Europe chrétienne (contrairement à Luther). Il est intéressant de noter que l’un des creusets non juif du sionisme moderne est la lignée calviniste. Ainsi le fameux pasteur Jurieu au XVIIème siècle, théologien calviniste rigoureux, qui admet qu’une grande partie de la prédication des prophètes concerne Israël et non les chrétiens. Sa conclusion logique est que le peuple juif reviendra tôt ou tard sur sa terre et dans ville, Jérusalem.
On peut aussi penser au philosémitisme du genevois Rousseau.
Je suis entièrement d’accord avec le fait que tout se joue en fait, pour les chrétiens, sur le rapport qu’ils entretiennent avec la source juive. Tant que l’islam n’aura pas travaillé lui aussi sur ce rapport, le dialogue sera impossible.
Bonjour ,
Je suis d’ accord , un des meilleurs articles que j’ai lu comme présentation de Jean Calvin .
Catholiques et protestants se réunissent autour du même Evangile… les musulmans ont le Coran qui est un “contre-évangile” en ce sens qu’il est composé de 2/3 d’un agglomérat biblique et de légendes ; et d’1/3 par le “message nouveau” qu’on a voulu enraciner dans Ancien et Nouveau Testaments pour donner à ce message nouveau qui prêche la violence et la mort une CAUTION MORALE que sans cela il n’aurait pas.
On voit bien ainsi que des discussions dites oecuméniques ne peuvent que donner l’illusion qu’on recherche “un accord avec les musulmans”… que tout le monde sait impossible à réaliser :
le Coran est l’Anti-Bible… et les musulmans sont attachés au Coran !
De plus,le “message nouveau” (médinois) abroge, généralement , le premier message (mecquois). Donc ne restent ,au final,que la mort et la violence,le bruit et la fureur. Et les musulmans sont imprégnés de Coran,qu’ils se présentent comme “modérés”,ou pas.
Très bien de rappeler la relation innovante de Calvin au judaïsme , cela a permis de ressourcer et dynamiser le christianisme .
C’est la notion de prédestination qui pour moi reste mystérieuse et un peu confus ; mal comprise ou utilisée sciemment au cours de l’histoire pour justifier des actes répréhensibles ou même la tyrannie hitlérienne .
Cependant Calvin fût un réformateur qui balaya des superstitions devenus dogmes pour certains de ses contemporains .
Calvin, pas mieux que les islamistes. Comme pour toutes les religions, chacune a sa vérité et veux l’imposer au monde. Il suffit de se remémorer la St Barthélemy, ainsi que tous les « missionnaires » qui ont voulu imposer leur religion aux autres par la force et la destruction de leurs croyances. Et tellement d’autres exemples connus, inconnus ou oubliés. Alors, la Religion, basta.
Toute religion est la pire destructrice de l’humanité. 5.000 ans d’histoire est là pour le prouver.
c’est obsessionnel?
Comme vous… Une obsession réelle vaut bien une obsession virtuelle. Car tout Dieu est virtuel et n’est qu’une croyance humaine pour de milliers de raisons qui s’estompent au fur et à masure de l’avancée du temps. Bien à vous M l’Abbé. Je suis quand même resté 8 ans dans un collège de Jésuite, c’est pas mal…
et moi je n’y ai jamais mis les pieds! mon background est tout autre, voyez, les destins sont divers et variés.
J’ai 80 ans, je suis fils de cheminot militant communiste et depuis l’âge de 11 ans, je n’ai jamais oublié mes prières d matin et du soir. Est ce à czuse de cela ? Je ne sais mais j’ai toujours eu de la chance dans ma vie et j’ai toujours été profondément heureux. Est ce que Dieu m’a renvoyé l’ascenseur
Dieu vous a renvoyé l’ascenseur, mais vous avez eu la bonne idée de le prendre, ce que tout le monde ne fait pas!
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=5&cad=rja&ved=0CFEQFjAE&url=http%3A%2F%2Fwww.cairn.info%2Frevue-de-l-histoire-des-religions-2006-1-page-3.htm&ei=sOE6UpONJsGQtQbLxICoCA&usg=AFQjCNFB5OaDgGCPPF3n725YYM_0dLbRzg
Stefan Zweig a brossé le portrait de ce cruel personnage. C’etait dur pour les Suisses de se le coltiner.
Le protestantisme ne nourrit pas ses fidèles d’antisémitisme primaire, comme l’a fait le catholicisme …
qui a soutenu l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne, très majoritairement protestante à l’époque? Ce ne sont pas les catholiques qui eux ont voté pour le parti Zentrum et non pour le parti nazi. Le 80% des pasteurs étaient nazis, et la propagande citait directement les textes de Luther!
il me semble qu’il est question de Calvin et des calvinistes …… et vous citez Luther …..
oui, j’ai toujours eu le sens de la chronologie.
et la Suisse calvinienne n’a pas déclenché de solution finale, que je sache.
vous dites “le protestantisme”, l’événement fondateur c’était bien Luther et ses idées…
Ah non ” la Suisse Calvinienne n’a pas déclenché de solution finale”. Pas à ce point ; Calvin était seulement dur à se le farcir pour les Suisses..
Genève n’était pas encore suisse, mais république indépendante.
@sansdieu
Vous verrez sur votre lit de mort si les milliers de raisons de croire en Dieu se seront estompées. Si vous êtes au point zéro aujourd’hui (mais je n’y crois pas), croyez-moi que vous aurez une batterie d’occasions d’ici là de remettre sérieusement en question vos forteresses de pensée et vos rejets. Ne serait-ce que la maladie, la souffrance, la perte de vos proches, la dépendance et j’en passe. La douleur est salutaire dans la vie mais je me doute que vous seriez plutôt un candidat à l’euthanasie. En tous cas je ne vous souhaite aucunement une mort rapide et indolore dans votre état d’esprit actuel…
Non c’est une triste réalité !!!!!!
Merci M.L’Abbé
“Le clivage ne sera pas entre catholiques et protestants mais entre chrétiens amis d’Israel et adversaires”
La est la sagesse ,et face au danger qui nous guette tous ,les querelles de clocher n’ont plus leur place.Cependant il est très enrichissant de lire vos articles bien documentés.
@sansdieu
En quoi le Judaïsme auraît-il été destructeur de l’Humanité?
alors ne lisez pas d’articles religieux!
Si, bien au contraire pour pouvoir, si possible, en parler. La seule chose de valable dans la religion est l’ART religieux, et là chapeau. Ce n’est déjà pas si mal.
donc, pas “basta”!
Au risque de vous déplaire, ma confession catholique m’a appris à aimer mon prochain, à partager, à pardonner à aider ceux qui sont dans le besoin. Ce n’est certes pas exact pour tous les chrétiens, mais il n y a pas dans mes souvenirs pour aussi loin dans ma mémoire que des chrétiens se soient livrés à des actes barbares et destructeur comme nous pouvons tous le voir et le constater tous les jours dans le mondes entier, comme le font actuellement les musulmans. Alors, à choisir, il n y a pas photo comme ont dit….
@sansdieu
L’Eglise et l’Islam ont voulu imposer leur religion aux autres par la force et la destruction de leur croyances, c’est sûr. L’Eglise a persécuté les Juifs mais l’Islam les a placé dans un statut de protégés (dhimmis), qui leur a permis de conserver leur Judaïsme. Maintenant vous m’obligeriez beaucoup en me précisant quand les Juifs auraient-ils voulu imposer leur vérité aux autres, à fortiori par la force et la desctruction de leurs croyances? Si cela était arrivé, il n’y auraît pas 13 millions de Juifs dans le Monde mais plus d’un milliard!
La préface de Calvin à la Bible d’Olivetan commence par ces mots:
“Au peuple de l’alliance de Sinaï, notre allié et confédéré, salut!”
L’origine de la pensée de Calvin sur la prédestination se trouve dans la notion d’élection d’Israël. Mais il a beaucoup trop forcé le trait, et s’est perdu dans ce qu’il nomme lui-même un “labyrinthe”.
Un peu choqué de ne voir nulle part le nom de Michel Servet.
“Nous diras-tu, à la fin, si c’est le Christ qui t’a appris à brûler les hommes ?” (Sébastien Castellion, ex-calviniste, à Calvin après le supplice de Servet). http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/servet.htm
Pour lire les écritures, il faut savoir lire et les comprendre, c’est la raison qui poussait les autorités de Rome de ne pas encourager la lecture par soi-même de la bible par crainte que des interprétations donnent lieu à toutes sortes d’hérésies, ils préféraient donc guider les gens analphabètes pour la grande majorité à cette époque.
Comme Saint-Paul l’a si bien exprimé, tu peux parler plusieurs langues être savant tant que tu voudras dans tout les domaines, si tu n’as pas l’amour tu n’as rien et ça les coeurs simples l’ont toujours compris savants ou pas, analphabètes ou pas.
@daniel
Thomas Paine, dans son Common Sense, n’est pas de votre avis. On interdisait la lecture de la Thora car nuisible aux Monarchies héréditaires et absolues.
C’est grâce aux Rabbins juifs et à leurs connaissances en matière d’exégèse et d’études que les Protestants ont découvert les Ecritures et cette dette restera à jamais dans le coeur de tout Protestant. Néanmoins, avec tout le respect que je vous dois et en toute sympathie, je trouve que vous avez caricaturé l’apport de Jean Calvin dans le christianisme en général et dans le protestantisme en particulier. Présenter Calvin comme un sombre pessimiste est aussi caricatural que de présenter le Judaïsme comme la religion d’un “Dieu vengeur et rancunier” par rapport au “Dieu bienveillant du Christianisme”, tel qu’on le présente encore dans les manuels scolaires… Cordialement,
vous ne pouvez pas nier qu’un courant du protestantisme – encore vivace aujourd’hui chez certains – estime que tout est pourri en l’être humain?
la position catholique est contrairement à ceux qui croient à l’homme naturellement bon ou à l’homme naturellement mauvais, que l’être humain est ambivalent, capable du meilleur et du pire. Mais la synergie entre sa liberté et la grâce peut donner des fruits magnifiques.
@abbé arbez
L’Homme n’est pas “naturellement bon ou mauvais”. Il est rationel ou ne l’est pas, c’est tout!
à Asher Cohen: “rationnel” est certes un outil pour l’intelligence de la vie, qui ne préjuge en rien de la qualité éthique des actes posés!
d’où la nécessité d’une charte de conduite et d’un lien avec en-haut.
MERCI, Monsieur l’Abbé pour cette rétrospective, ainsi que pour vos commentaires sur l’oecuménisme d’aujourd’hui.
Excellent article instructif et clair , merci Monsieur l’Abbé Arbez.
Le cache – misère
” Le rejet coranique des juifs sert de cache-misère à l’antisémitisme anti sioniste ” C’est très juste.
@Pierrette
Malgré le rejet coranique, des Juifs ont vécu plus de 1000 ans en terre d’Islam. Ce n’est pas la cause de l’antisionisme Arabe actuel.
@ Bertrand
On peut expliquer le pessimisme – réel et total – de Calvin sur la nature humaine par le souci de laisser à Dieu seul la gloire. Dieu seul sauve et l’homme , qui est un rebelle, ne peut rien faire en direction de son salut. Mais la foi est le signe du salut reçu gracieusement. Il y a quelque chose d’un peu rhétorique dans cette façon de noircir l’homme pour mieux faire ressortir l’ouvre de Dieu. Calvin est un prédicateur, ne pas l’oublier.
vous l’avez bien exprimé.
Je partage vos conclusions Monsieur l’Abbé.
Même si je reconnais à Calvin certains mérites, je n’ approuve pas son intolérance, encore moins son pessimisme, ni certaines de ses idées. J ’ai lu quelques brochures éditées par des Calvinistes suisses et je puis vous assurer que si vous n’êtes pas dépressive, vous le devenez très rapidement. Il n’y a aucune joie, aucun espoir de bonheur sur terre, rien que des règles strictes, ennuyeuses, sévères. A croire que la vie sur terre ne doit être que larmes et souffrances.
Je n’adhère pas non plus à l’idée que l’être humain est profondément vicié par nature. Cela signifierait que tous les hommes sont mauvais dès leur naissance et sous entendrait dès lors, que rien ne peut les changer, le Mal l’emportant obligatoirement sur le Bien. En quoi la nature d’un bébé qui vient de naître est-elle déjà profondément viciée ? Cela contredit les paroles du Christ au sujet de l’innocence des enfants :
« Mt 18,1-5): En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent: «Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux?». Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit: «Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même».
La nature de l’être humain peut se corrompre par la suite, mais il a toujours une chance de se repentir et de revenir à Dieu.
Je ne crois pas non plus en la prédestination. Quelle liberté pour l’homme, en effet, si tout est déjà décidé à l’ avance par son Créateur ? Dieu ne prédestine pas les hommes à être des élus ou des maudits. Il a créé l’Homme libre, lui a donné Ses commandements, ce dernier dispose du libre arbitre, il a donc toujours le choix entre le Bien et le Mal.
Si le destin d’un être humain est décidé à l’avance, alors il n’est coupable de rien, puisque il ne peut échapper à son destin. C’est effrayant comme vision théologique.
vous avez raison, l’idée de prédestination est inbuvable. A l’époque, Calvin voulait contrer fortement la prétention humaine à “faire son salut”, illustrée parfois chez certains catholiques par des dévotions déviantes. Mais cette vision d’un Dieu qui tire toutes les ficelles sans laisser d’espace de liberté (y compris d’erreur) à l’être humain ne passe plus aujourd’hui. Seul l’islam croit à la prédestination: Allah décide de tout, le bien comme le mal fait par l’homme, selon un vouloir transcendant qui nous échappe et sans aucune logique déchiffrable. Le refus de la raison en islam a des conséquences gravissimes.
Aujourd’hui grâce aux recherches des mythicistes, nous savons que ni Abraham, ni Jésus, ni Mohamed n’ont été des personnages historiques mais furent inspirés de l’astrothéologie. Comme le relève très brillamment dans son oeuvre DM Murdock / Acharya S http://www.truthbeknown.com. Et alors, le monde peut désormais vivre en PAIX sous un ciel infiniment étoilé …
eh bien, bonne chance!
Réforme et contre-réforme ont contribué, par “voies d’accords et de conflits” à faire évoluer l’Eglise Catholique dans le bon sens.
En éliminant les scories dont la pire étaient LE COMMERCE DES INDULGENCES, corruption indigne d’une religion, il nous est resté des mouvements spirituels protestants et catholiques dont les américains N/S et les Européens peuvent être fiers!
Je répondais à l’abbé Arbez disant : “c’est une obséssion”
Les chrétiens protestants unitariens (qui ne croient qu’au Dieu unique et non à la Trinité) n’aiment pas beaucoup Calvin. C’est lui qui a fait brûler en place publique à Genève le fondateur du christianisme unitarien Michel Servet. Calvin s’est servi de manière fort peu honorable de lettres privées que Servet lui avait envoyé pour le faire condamner à mort par un tribunal d’inquisition.
Sous la direction de Calvin la “cité idéale” de Genève devint une telle chape de plomb qu’il fut chassé par les habitants.
Voilà pour ramener un peu de vérité sur le personnage.
Vous avez raison , ce que vous écrivez est véridique et vérifiable , le problème c’est que les habitants de Genève l’ont rappelé …
Notre Seigneur se manifeste souvent au moment ou on s’y attend le moins… Il est vrai qu’il est difficile pour certains de s’approcher de Dieu mais l’effort en vaut la peine !
C’est bien beau tout ça mais cela reste une vision très catholique de la réforme en général, c’est-à-dire rejetant une remise en question de fond et ne s’appropriant que les “bonnes choses” pour plaire aux protestants.
En réalité l’église catholique continue de se prendre pour l’église universelle par sa soi-disant légitimité apostolique et entend bien réunir à nouveau toutes les “brebis égarées” sous couvert d’œcuménisme. Bref, la réforme c’était pas mal mais fallait pas se séparer de nous quoi…
En réalité pour y voir clair, il faut prendre du recul historique et remonter à l’époque des premiers chrétiens, l’église messianique.
En plus de la Bible elle-même, de nombreux autres ouvrages d’époque témoignent de la vie de ces premiers chrétiens.
Cette église constituée de juifs et de non-juifs était conduite par des apôtres et des prêtres juifs (cf “je ferai de toi une nation de prêtres et de sacrificateurs”) ; elle était parfaitement intégrée dans le Judaïsme (le sarment sur le cep), respectait le Shabbat et pratiquait les fêtes de l’Éternel. Cette église portait énormément de fruits, croissait à grande vitesse et montait en puissance dans l’empire romain. La puissance spirituelle dont il est question ici n’a rien à voir avec la puissance violente dont la chrétienté a fait preuve par la suite ; il s’agit d’expulsions de démons, de guérisons, de signes et de miracles (tout ce que Jésus avait promis) et aussi de confrontation avec l’idolâtrie païenne car le culte aux idoles était délaissé, ce qui par ailleurs a valu aux chrétiens de très lourdes persécutions mais sans effet sur leur ferveur, au contraire elle prospérait toujours.
Ce n’est qu’à l’arrivée de l’empereur Constantin, dit chrétien (quiproquo, mensonge puis séduction), que tout a basculé suite à l’arrêt immédiat de toute persécution et à l’adoption du christianisme comme nouvelle religion officielle. A partir de ce moment, parce que Constantin n’avait pas renoncé à ses idoles païennes, commença un mélange nauséabond entre christianisme et paganisme, les chrétiens d’alors ayant laissé faire à force d’être choyés par les sphères de pouvoir. Et depuis lors, le christianisme n’a pas cessé d’être compromis avec le paganisme jusqu’à aujourd’hui où toute sa structure et son enseignement sont toujours corrompus par la culture grecque (intellectualisme, débat, raison, discours) et la culture romaine (hiérarchie, temples d’adoration, rapport à la nature). Ainsi on continue aujourd’hui à vénérer des divinités masculines et féminines qui correspondent à tous les problèmes que l’on rencontre dans la vie : fécondité, protection physique, prospérité, etc. Il n’y a qu’à voir toutes les fêtes “chrétiennes” d’origine païenne (Noël et Pâques surtout) ainsi que tous les saints protecteurs ou patrons de corporations. Dans la Bible, on qualifie ces “saints” de dominations sataniques, ni plus ni moins. L’église messianique a alors perdu progressivement sa puissance et la présence manifeste de Dieu, état qui perdure dans une majorité de communautés catholiques et protestantes aujourd’hui. Plus rien, que de l’intellectualisme stérile et de la religiosité hypocrite.
Il y a eu au cours de l’histoire quelques sursauts de l’esprit messianique du début, principalement en Écosse sur l’île d’Iona où eut lieu un grand réveil qui se propagea sur le continent ainsi que dans les Alpes françaises et suisses dans une communauté de Vaudois. Bien entendu, tous ces mouvements de renouveau ont été fortement réprimés par l’église catholique tout au long des siècles jusqu’à aujourd’hui où toute la mouvance évangélique reste assez mal vue. A part Calvin et Luther, il y eut encore d’autres mouvements de réformation comme ceux de Whitefield ou de Wesley par exemple, qui tous contribuèrent à un retour à la pureté de l’église messianique sans toutefois pouvoir la restaurer.
Puis arriva un jour glorieux lors de la guerre des six jours, le 7 juin 1967 : les juifs entrèrent à nouveau à Jérusalem et dès ce moment l’église messianique reprit vie en voyant se former des communautés de juifs ayant reconnu Jésus comme le Messie qu’ils attendaient.
Aujourd’hui le plus grand défi des chrétiens est de se regreffer sur le cep, d’abandonner toute appartenance orgueilleuse à des dénominations et de devenir véritablement l’Épouse pure et sans tâche que le Seigneur va venir chercher. Celui-ci ne va enlever des congrégations ou des institutions mais des individus avec des cœurs qui lui sont acquis. Nous avons énormément à apprendre du peuple juif en les rencontrant vraiment, pas simplement virtuellement dans l’ancien testament, car ils ont une histoire incomparablement riche et une connaissance expérimentale de Dieu, d’une réalité que nous n’avons pas. Notre façon de lire et comprendre nos Écritures est imprégnée de culture gréco-romaine et nous n’avons qu’une révélation limitée de Dieu à cause de cela. Nous avons besoin de la prêtrise juive et même plus encore de devenir véritablement leurs frères dans la joie et la souffrance.
Pour finir, un exemple flagrant de la distance qui sépare encore chrétiens et juifs. Le peuple juif a survécu pendant des millénaires alors qu’il était la cible d’innombrables exterminateurs. Je vois principalement trois raisons à cela. La première : la main de Dieu et la fidélité en ses promesses. La deuxième : la pratique religieuse qui n’est pas ancrée dans une institution et ses bâtiments mais dans la cellule familiale qui abrite un culte quotidien. La troisième : l’enseignement de l’hébreu et de la Torah dès le plus jeune âge permet à tout juif de devenir à son tour enseignant au moins dans sa famille. Ainsi le peuple juif n’a cessé d’être éparpillé mais il perdure car la connaissance de Dieu n’a jamais été perdue !
Voilà qui devrait nous inspirer, nous chrétiens, car nous avons à retrouver un trésor perdu dont nous sommes appelés à être les cohéritiers.
Quelques pensées :
– les chrétiens cherchent à remplir les églises, les juifs invitent leurs voisins chez eux ;
– un chrétien cherche à comprendre comment fonctionne et raisonne Dieu, un juif demande à Dieu ce qu’il doit faire.
Il faut absolument lire “L’Eglise messianique se lève” de Robert Heidler car la plupart des chrétiens se contentent d’une révélation vieille de plusieurs siècles alors que Dieu n’a pas cessé de se révéler entretemps !
Bravo
On ne peut que dire 3 fois Amen à cette reconnaissance des valeurs révolutionnaires du rabat-joie éclairé et inspiré qu’a été ce normand genevois, et ce par un prêtre catholique suisse du XXI siècle.
D’autant que Calvin a eu pour le monde juif et Israël une approche totalement incorrecte pour son époque mais juste et profonde.
Aujourd’hui une grande partie du monde protestant ignore Calvin, dommage, vous faites là un beau rappel, merci.
Le monde évangélique protestant d’aujourd’hui me semble, pour une part, être au calvinisme ce que la réforme a été au catholicisme: Retour aux fondements bibliques, aux valeurs de vie de l’Evangile, à la relation essentielle avec Dieu pour chacun.
Mais grâce à Dieu, en 2013, ces fondamentaux qui révolutionnent nos vies se retrouvent aussi bien chez les catholiques les protestants traditionnels que chez les évangéliques.
L’Esprit souffle où II veut!
@ l’aimable attention de l’Abbé Arbez
Je tiens à vous informer du commentaire que je viens de laisser sur le Blog: Protestant et Citoyen du pasteur Daniel Neeser
– j’ignore s’il le fera paraître…. 🙂 – qui nous dit son mécontentement de l’acceptation de la motion par le Conseil national déposée par l’UDC:
http://dneeser.blog.tdg.ch/archive/2017/03/31/la-lutte-contre-l-antisemitisme-otage-de-jeux-politiques-douteux.html
La lutte contre l’antisémitisme otage de jeux politiques douteux
“Le Conseil national vient d’accepter une motion UDC demandant de “couper toute subvention aux ONG qui seraient liées à des propos racistes, antisémites ou qui soutiendraient la campagne BDS (Boycott, Sanctions, Désinvestissement)”, cela avec les voix du centre, PLR et PDC et hélas celle de notre député Barazzone.
“Le Courrier (édition du 30 mars) ne s’y est pas trompé qui rappelle que cette ONG tente d’obtenir la fin de l’occupation et de la colonisation des terres arabes, l’égalité complète pour les citoyens arabo-palestiniens d’Israël et le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens.
Depuis quand soutenir la campagne BDS participe de l’antisémitisme ou du racisme? Depuis quand peut-on modifier la définition d’une attitude politique et accoler à la lutte contre l’antisémitisme une ONG et la stigmatiser ? Il s’agit donc bien d’une volonté politique qui instrumentalise la lute contre l’antisémitisme et le racisme à ses propres fins. M, Burkhlater, conseiller fédéral a vu le danger en relevant que la démarche consiste à prendre parti pour un camp contre l’autre alors que la Suisse “essaye de promouvoir le débat absolument indispensable à la santé d’une société qui peut ensuite avoir confiance en elle pour entreprendre un processus de paix”. Mais les effets d’annonce et de manche (musclée) semblent être préférés par certains députés. Un “effet Trump”?
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“Le Courrier….” ?
Vous nous annoncez déjà votre couleur….. Mais j’ai ceci pour vous:
A la rencontre de Jean Calvin – Extrait
“Amplifiant ces phénomènes depuis des décennies, on a d’une part un protestantisme anti-israélien actif au Conseil œcuménique des Eglises et de l’autre, des courants catholiques orientaux engagés à ranimer constamment l’antijudaïsme primaire au sein des milieux d’Eglise.
Le clivage ne sera donc pas entre catholiques et protestants, mais entre chrétiens amis d’Israël et adversaires.”
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, Genève, pour http://www.Dreuz.info
http://www.dreuz.info/2013/09/18/a-la-rencontre-de-jean-calvin/
“Depuis quand soutenir la campagne BDS participe de l’antisémitisme ou du racisme? ”
Ce sujet vous dépasse Monsieur car vous êtes dans l’ignorance totale! Il en est de même pour “Un effet Trump”!
Faites comme cette journaliste chrétienne qui s’est rendue en Israël pour se rendre compte par elle-même de la situation réelle!
“« Ma visite en Israël a fait exploser certains mythes sur le conflit israélo-palestinien. La situation en Terre sainte est très différente de ce que les gens pensent. »
“Ce reportage est un must pour tous les amoureux de la vérité, dans une région du monde où le conflit est brouillé par une propagande médiatique intense.”
Vidéo : une journaliste chrétienne révèle ce qu’elle a découvert lors de son voyage en Terre sainte
À l’attention du “Courrier” qui “En 1940, face au Maréchal Pétain, Le Courrier ne se distingue pas des autres journaux, il « ne veut surtout pas se poser des questions embarrassantes et se contente de voir ce qui va dans son sens » https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Courrier. Et dites-lui que se direction est la poubelle quand il me parvient!
– Israël, toujours très nul en blocus, a laissé entrer et sortir 71 687 résidents de Gaza jeudi 30 mars 2017
– L’Egypte a détruit 2 tunnels terroristes du Hamas à sa frontière avec Gaza
– Blocus de Gaza ? Non, propagande antisioniste : hier 210 personnes ont franchi la frontière entre Israël et Gaza
– Un blocus ça ? 20 541 tonnes de biens de consommations transportés par 626 camions sont entrés à Gaza depuis Israël hier
Dreuz.info est un site chrétien!
Correction: que “sa” direction est la poubelle….