Publié par Guy Millière le 19 octobre 2013

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Je l’écris avec tristesse, mais je dois l’écrire : Obama a gagné la bataille du « shutdown ». Je dois l’écrire aussi : je m’attendais à ce résultat.

Je m’y attendais parce que les grands médias américains ont adhéré plus que jamais à la cause d’Obama et se sont faits plus que jamais son porte-voix.

Je m’y attendais aussi et surtout parce que les divisions du Parti républicain sont apparues de plus en plus nette au fil des jours : la cassure entre les Républicains « modérés » tels John McCain et Mitch McConnell et les Républicains issus des tea parties, tels Ted Cruz et Mike Lee est désormais claire et profonde.

La victoire d’Obama est une défaite pour les idées de liberté, pour celles des Pères Fondateurs, pour les rédacteurs de la Constitution des Etats-Unis. Elle entérine la possibilité pour un Président de gouverner en glissant vers l’autocratie, puisque la loi dite Obamacare qui est rentrée en vigueur n’est plus celle qui a été votée initialement, mais une loi profondément modifiée par une succession de décisions du Président que le Congrès n’a jamais ratifiées.

La victoire d’Obama est une victoire pour le chantage au chaos pratiqué par Obama et les dirigeants démocrates, et peut ouvrir la porte à d’autres chantages au chaos.

C’est une victoire pour les stratégies conçues par le maître à penser d’Obama, Saul Alinsky, car c’est une victoire obtenue non seulement par le chantage au chaos, mais par une déstabilisation de l’adversaire obtenue en le calomniant et en l’accusant d’adopter la conduite qui a été celle du déstabilisateur : Obama n’a cessé d’accuser les Républicains de bloquer le pays, alors que c’est lui qui a tout fait pour que des blocages surviennent, et il n’a cessé d’accuser les Républicains de refuser de négocier alors que c’est lui qui n’a voulu négocier sur rien.

C’est une victoire pour l’intimidation, car les Républicains « modérés » se sont faits intimider lamentablement, et une victoire pour la propagande : le « shutdown » a eu en réalité peu d’effets sur la société américaine, mais ce peu d’effets a été gonflé démesurément par les discours démocrates et par les grands médias.

La loi dite Obamacare rentre donc en vigueur, avec son cortège de dysfonctionnements, de bureaucraties supplémentaires en cours de création, de soumission au gouvernement fédéral et de ses bureaucraties de dix-huit pour cent de l’économie américaine.

Le plafond de la dette fédérale se trouve relevé, ce qui signifie que les Etats Unis vont continuer à s’endetter à une vitesse effrénée.

Les dépenses de l’administration fédérale vont continuer à exploser.

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La nomination de Janet Yellen à la tête du Federal Reserve Board signifie que la planche à billets va tourner de plus belle, car Janet Yellen est une économiste keynesienne, adepte de l’interventionnisme et de la relance par la demande, donc par la planche à billets et les dépenses gouvernementales.

Des dates ont été fixées : le budget n’est voté que jusqu’au 15 janvier, et le prochain relèvement du plafond de la dette devra avoir lieu le 7 février.

On peut craindre que dans un délai aussi court, les mêmes causes produisent les mêmes effets et que le scénario qui vient de se produire se reproduise.

On entendra reparler alors de « shutdown » qu’il faut éviter et de cataclysme financier qui menace. Il est peu vraisemblable qu’un nombre suffisant de Républicains disent alors ce qui doit l’être : que le système américain repose sur le « check and balance », surveillance et équilibre, et que dans ce système, c’est le Congrès qui vote le budget, que les Républicains ont voté dès ce mois d’octobre tous les financements essentiels permettant au gouvernement fédéral de fonctionner et que c’est seulement l’intransigeance absolue d’Obama et sa volonté de briser les Républicains qui a fait obstacle et peut encore faire obstacle. Qu’en outre un non relèvement du plafond de la dette n’aurait empêché en rien le 17 octobre à minuit et une minute les Etats Unis de payer les intérêts de leur dette, et n’empêcherait en rien le même paiement le 5 février à minuit, car d’une part, Obama pourrait toujours signer des décrets à cette fin, et disposer pour payer des rentrées fiscales, largement suffisantes pour cela : le chaos s’il avait du venir le 17 octobre à minuit et une minute serait venu d’Obama, et seulement d’Obama.

Le Parti républicain est présentement un parti en lambeaux, composé d’une part des « modérés » susdits, qui dirigent le parti et entendent marginaliser les gens des tea parties, et d’autre part des gens des tea parties, qui entendent continuer à se battre. Les lambeaux pourront-ils être recousus d’ici les élections de novembre 2014 ? J’aimerais le penser, mais je dois dire que j’en doute.

Les gens des tea parties parviendront-ils à l’emporter sur les « modérés » qui dirigent le parti ? J’aimerais le penser, mais je dois dire que j’en doute aussi.

Tout en considérant que le combat des gens des tea parties est noble et digne de celui des insurgents qui se sont levés au nom de la Déclaration d’indépendance, je crains que ce combat soit perdu, et que les Etats-Unis soient en train de glisser vers un déclin à l’européenne.

La longue marche des gauchistes au sein des institutions et des médias américains porte ses fruits amers. Les institutions et les médias sont tenus. Le parti démocrate est tenu, et Hillary Clinton, si elle devait l’emporter en 2016 est aussi une lectrice de Saul Alinski. Le parti républicain est tenu par des gens qui se placent sous l’ombre portée de leurs adversaires.

Je continuerai à me sentir infiniment mieux aux Etats Unis qu’en Europe, car il y existe les tea parties, des médias autres que les grands médias, des Américains de l’Amérique profonde, une liberté de parole, d’action, d’entreprise qui sont abolies en Europe. Tout cela risque néanmoins de glisser vers le crépuscule.

La médecine socialisée que veut Obama et qu’instaure l’Obamacare va de pair avec la multiplication des assistés (dix millions de plus qu’en 2008), avec la naturalisation d’immigrants illégaux qui voteront démocrate à soixante dix pour cent pour recevoir leur chèque chaque mois, avec l’accentuation de mécanismes d’économie mixte, avec un endettement qui, si rien ne change, devrait atteindre vingt trillions de dollars (20.000.000.000.000 $) en novembre 2016, quasiment le double de l’endettement du pays en novembre 2008. Je ne sais que trop bien ce que tout cela signifie. Hélas.

Une lueur d’espoir subsiste, une seule : que les dysfonctionnements de l’Obamacare s’accentuent, et qu’un nombre suffisant d’Américains se révoltent contre une loi qui va augmenter considérablement les coûts de santé pour tous les Américains qui travaillent et qui ne sont ni assistés ni chômeurs. On saura vite ce que vaut cet espoir. Dois-je dire que je souhaite un échec total de l’Obamacare ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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