Publié par Hervé Roubaix le 6 novembre 2013

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Sous le titre explicite : “des témoins avancent la thèse d’une «bavure militaire”, la journaliste Salima Tlemçani, dans le quotidien algérien El Watan, affirme que l’hélicoptère de l’armée française qui avait pris en chasse le 4×4 beige dans lequel ont été enlevé les deux journalistes de RFI “a tiré plusieurs salves en leur direction, tuant sur le coup les trois ravisseurs ainsi que les deux otages».

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La journaliste précise que, “des témoins oculaires locaux affirment que les deux journalistes avaient été embarqués par trois hommes armés, enturbannés, à bord d’un 4×4 beige sans immatriculation”, et que “Ghislaine Dupont et Claude Verlon, «ont tenté d’avoir des entretiens avec de nombreux notables, notamment l’amenokal de Kidal, mais en vain. Ils ont pris attache avec Ambéry Ag Rissa, un notable de la tribu des Imgad, qui habite en plein centre-ville. Lorsqu’ils sont sortis de chez lui, leur voiture était garée juste derrière celle d’Ambéry.”

Salima Tlemçani : “Les deux assaillants, dont le visage était couvert d’un chèche, ne voulaient pas entrer à l’intérieur de la maison d’Ambéry. Ils attendaient que les journalistes en sortent pour les embarquer à bord d’un 4×4 de couleur beige, sans plaque d’immatriculation, conduit par un troisième homme qui avait mis le moteur en marche. Un autre véhicule similaire, avec à son bord deux hommes enturbannés surveillaient de loin la scène. A peine sont-ils montés dans le 4×4 (qu’ils avaient loué auprès du maire de Tessalit), que deux hommes, le visage masqué d’un turban, leur ont intimé l’ordre de ressortir.”

Salima Tlemçani : “Mon fils était à quelques mètres seulement. L’unité de l’armée française n’était pas loin. Elle a été informée au moment où les ravisseurs embarquaient les deux journalistes…», révèle notre source. Et de préciser : «L’action était très rapide. Il était 13h35, lorsque les deux véhicules avaient pris la direction de l’est de Kidal, en empruntant la route de Tin Inssako.»”

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Salima Tlemçani : “Sous le couvert de l’anonymat, de peur de représailles, notre interlocuteur précise que cette route mène au Niger, «lieu où se rencontrent souvent contrebandiers et terroristes». La même source affirme avoir obtenu des informations «fiables» qui permettent de reconstituer les circonstances de la mort des deux journalistes. «En fait, le véhicule qui transportait les deux journalistes s’est arrêté à 27 km de la ville, alors que celui qui assurait l’escorte a continué sa route. Nous ne savons pas pourquoi. Est-ce qu’il est parti récupérer du carburant ? Est-ce qu’il attendait ceux qui devaient prendre les otages ? Rien n’est sûr. Ce qui est certain, c’est qu’une trentaine de minutes plus tard, un hélicoptère de l’armée française a survolé l’endroit. Les ravisseurs et les otages étaient déjà sortis du véhicule. C’est alors que l’hélicoptère a tiré plusieurs salves en leur direction, tuant sur le coup les trois ravisseurs ainsi que les deux otages», raconte notre source.

Salima Tlemçani : «Ici tout le monde sait que les Français représentent une lourde monnaie qu’il est facile d’échanger contre d’importantes sommes d’argent. Il est probable que les journalistes aient été enlevés par des contrebandiers. Ces derniers devaient les revendre par la suite à un groupe terroriste qui, lui, négocierait leur libération contre une rançon», souligne notre interlocuteur.”

Salima Tlemçani : «Ce qui rappelle étrangement la bavure de l’armée française, au cours de l’été 2011, lorsqu’une unité militaire avait pourchassé les ravisseurs de deux otages français et mitraillé leurs véhicules, tuant tous les occupants (y compris les otages).”

Salima Tlemçani : «Peut-on mettre cette affaire dans la case «pertes et profits» de la guerre contre le terrorisme au nord du Mali ? Pour nombre de spécialistes des questions sécuritaires, cela va de soi. «Il n’est pas question pour l’Etat français, qui venait de dépenser plus de 20 millions d’euros pour la libération des quatre otages détenus par des terroristes depuis plus de trois ans, de reprendre à zéro une autre négociation et de payer une nouvelle rançon, d’autant que ces derniers jours, le gouvernement est au centre de lourdes critiques», explique une source sécuritaire au fait de la situation au Sahel.”

De son coté, le New York Times confirmait hier ce que nous avons annoncé, au prix de critiques acerbes, il y a quatre jours, à savoir que les deux journalistes ont eu la gorge tranchée par des islamistes. Une opinion que nous maintenons.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hervé Roubaix pour Dreuz.info.

http://www.elwatan.com/international/des-temoins-avancent-la-these-d-une-bavure-militaire-04-11-2013-233758_112.php

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