Publié par Abbé Alain René Arbez le 7 novembre 2013

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Plusieurs lecteurs ont suggéré l’idée que St Thomas aurait été sur la même posture de rejet avec les juifs qu’avec les adeptes de Mahomet. Cela vaut la peine d’y regarder de plus près.

Il est clair que le grand théologien médiéval ne pouvait tenir sur les juifs et Israël le même langage que celui qui est devenu habituel dans l’Eglise depuis le virage de Vatican II il y a un demi siècle et les documents du Magistère qui ont suivi. Rappelons cette étape conciliaire où enfin, la théologie de la substitution et l’accusation de déicide ont été abolis, et où il a été demandé aux chrétiens de respecter la vocation pérenne d’Israël. Jean Paul II a déclaré plus tard que l’alliance entre D.ieu et Israël n’avait jamais été annulée, car il ne reprend pas ses promesses.

St Thomas d’Aquin a quant à lui encore la vision de son époque, le 13ème siècle, selon laquelle l’Eglise a pris le relais du peuple d’Israël. Mais il ne tient pas pour autant les mêmes propos envers les juifs qu’envers la religion de Mahomet qu’il considère comme une manipulation satanique.

Malgré l’antijudaïsme largement présent dans la pensée de son temps, St Thomas exige qu’il n’y ait pas d’hostilités envers les Juifs, qu’il n’y ait jamais de baptêmes forcés d’adultes et encore moins d’enfants, dont les seuls responsables sont les parents, dit-il.

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Il refuse tout credo imposé, fidèle en cela au droit canonique. Il cite dans ses travaux des propositions de Maïmonide, qu’il nomme Rabbi Moysès, et il insiste pour qu’on n’interdise pas aux Juifs de célébrer le sabbat.

On trouve cependant chez lui des mises en garde par rapport au culte courantes à l’époque, car il craint que les chrétiens peu formés soient séduits par l’éloquence des rabbins et par la beauté des offices de la synagogue.

St Thomas exprime une certaine reconnaissance envers la communauté juive lorsqu’il dit que les Juifs ont reçu la foi, et qu’il n’est donc pas nécessaire de chercher à les contraindre à croire. Il affirme : « Ils sont les gardiens providentiels de la Sainte Ecriture et les témoins des prophètes ».

St Thomas demande également que, dans un tribunal, les Juifs puissent témoigner en toute liberté contre des chrétiens si un procès doit avoir lieu.

L’historien Simon Deploige précise l’attitude qui doit prévaloir envers les Juifs dans la pensée de St Thomas d’Aquin :

« C’est mal connaître l’Eglise catholique que de lui supposer le désir de faire du prosélytisme à la manière de Mahomet qui apportait sa doctrine « au bout d’un sabre » (Lacordaire) ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour Dreuz.info.

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