Publié par Jean-Patrick Grumberg le 13 novembre 2013
De Blasio, le maire des minorités de NYC
De Blasio, le maire des minorités de NYC

L’agressivité du gouvernement américain contre les fuites d’informations sensibles vers les médias, ses efforts pour contrôler l’information, ont eu un effet radical sur les journalistes, la liberté de la presse, et ceux qui leurs livrent des informations encombrantes pour le pouvoir.

Au point que le Comité pour la protection du journalisme, habitué à encourager la liberté de la presse à l’étranger, s’est retrouvé à enquêter pour la première fois sur la liberté de la presse aux Etats Unis sous l’administration Obama, après avoir constaté que le nombre de poursuites judiciaires et de saisies de documents de journalistes a atteint des sommets inconnus jusque là.

Leonard Downie Jr., ancien éditeur exécutif du Washington Post, a publié pour le Comité un rapport intitulé “l’administration Obama et la presse”, qui rappelle que lorsque le président Obama a pris ses fonctions, il avait promis de mettre en place un gouvernement “ouvert, transparent”, après avoir longuement critiqué la culture du secret de l’administration Bush, “mais il est très loin d’avoir tenu sa promesse.”

Et quand la presse est tenue, docile ou complaisante, le citoyen ne dispose plus d’une information lisible et complète sur laquelle réfléchir pour faire ses choix, et le processus démocratique se grippe – comme à New York la semaine passée, où l’élection a été noyée dans l’autocratie médiatique.

Sans doute que Leonard Downie Jr. n’a pas remarqué que l’Amérique de 2013 est beaucoup moins concernée par les valeurs fondatrices et la liberté de la presse.

“Sous l’administration Obama, les officiels et employés de Washington ont de plus en plus peur de parler à la presse” écrit Downie, maintenant professeur de journalisme à l’Université de l’Etat d’Arizona. “La guerre menée par l’administration contre les fuites à la presse et les efforts pour contrôler l’information sont les plus agressifs que j’ai observé depuis Nixon, quand j’étais un des éditeurs impliqué dans l’enquête sur le Watergate au Washington Post.”

Downie a interrogé de nombreux journalistes et éditeurs, y compris chez Associated Press, après qu’il eut été divulgué que le gouvernement a secrètement espionné les lignes téléphoniques de plus de 100 journalistes de l’AP. Downie a également interrogé des journalistes qui ont été poursuivis en justice.

Les personnes suspectées de divulguer des informations classifiées font l’objet d’enquêtes, sont soumis à des tests avec détecteur de mensonge, voient leurs emails et leurs appels téléphoniques épluchés, et se retrouvent épiés par leurs collègues dans le cadre du “programme de menace intérieure” mis en place dans tous les ministères.

“Il n’y a aucun doute. Nos sources se sentent espionnées” a déclaré Michael Oreskes, l’un des senior éditeurs d’Associated Press à Downie. “Nous sources sont craintives, réservées, et pas seulement sur les sujets de sécurité nationale. La peur est partout au quotidien. L’administration Obama contrôle tout, et elle résiste avec une force extrême à toute intervention journalistique.”

Frank Sesno, ancien responsable de l’agence de CNN à Washington, qui est maintenant directeur de l’école des médias et des affaires publiques à l’université George Washington, a déclaré à Downie, dans le cadre de son enquête, que les efforts répétés de l’administration Obama “étranglent le flux d’informations.”

“Le dialogue ouvert avec le public, sans aucun intermédiaire, est une bonne chose, explique Sesno, mais s’il est utilisé pour diffuser de la propagande et pour remplacer tout contact avec les journalistes, on se retrouve sur une pente facilement glissante”.

Pour Downie, les attentats terroristes du 11 septembre marquent un “tournant” vers plus de secret, plus de surveillance, et plus de contrôle de l’information. Cependant, dit le rapport, des journalistes affirment que l’administration Obama exerce encore plus de contrôle.

A la date d’aujourd’hui, 6 fonctionnaires du gouvernement et 2 sous traitants sont poursuivis pour espionage en vertu d’une loi de 1917, et accusés d’avoir transmis des informations top secrètes à la presse. Par comparaison, avant cela, il y a eu en tout et pour tout trois poursuites sous la totalité des présidents américains.

Kathleen Carroll, directrice exécutive d’Associated Press, affirme que l’augmentation des menaces contre le journalisme indépendant contraste dans un pays qui soutient depuis deux siècles que la liberté de la presse est un marqueur démocratique.

Kathleen Carroll :

“Nous nous retrouvons à nous battre au quotidien pour cette liberté tandis qu’un brouillard épais entoure les activités du gouvernement”.

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Kevin Jackson, sur le site conservateur americanthinker.com, va plus loin encore :

En tant qu’ancien consultant en management auprès des plus grandes entreprises mondiales, j’affirme que pas un seul de mes anciens clients n’aurait gardé Obama plus de deux ans avant de le jeter dehors. Obama n’aurait pas tenu un an sans que ses performances ne soient évaluées. Et au bout de deux ans, ils auraient dit “ça suffit !”, et les actionnaires auraient dit : “trop c’est trop”.

L’homme qui a dit qu’il divisera le déficit par deux avant la fin de son premier terme a fait plus que le doubler. L’homme qui a traité le président républicain d'”anti-patriote” pour avoir laissé la dette atteindre 9 trillions, l’aura fait monter jusqu’à plus de 20 trillions de dollars avant la fin de son mandat sans que les journalistes ne lui fassent la moindre remarque. Et personne n’a traité Obama de raciste lorsqu’il a fait ce commentaire à propos de GW Bush.

Ma conclusion : Obama est traité par les médias comme s’il était un enfant. Et encore, ce n’est même pas certain. Car au moins, les enfants, on leur donne des leçons. Mais les médias gauchistes refusent qu’Obama apprenne de ses erreurs. En fait, ils l’encouragent à en faire, tout simplement parce qu’ils ne veulent pas apparaître comme racistes – même s’ils le sont, et beaucoup le sont.

Kevin Jackson :

Nous vivons dans un système très élaboré ou les médias couvrent les erreurs d’Obama. L’ironie est que le système révèle le plus terrible des racismes : celui qui veut qu’il ne faut pas attendre trop d’un noir, qu’il fait ce qu’il peut parce qu’il est noir, et qu’il faut être indulgent envers les noirs.

Kevin Jackson :

Obama, c’est le Frankenstein des gauchistes : une expérimentation qui a mal tourné. Le monstre, malheureusement, a été lâché sur l’Amérique.

Kevin Jackson est le blogueur noir de The Black Sphere. A ce titre, l’élection de Bill de Blasio, avec un faramineux 74% des votes, à la mairie de New York, manque à sa démonstration.

Lorsqu’une amie new-yorkaise me disait, dépitée : “c’est normal que De Blasio a été élu, on nous parlait de lui du matin au soir à la télé et dans les journaux, c’est comme s’il n’avait pas de concurrent. On a eu droit à un vrai bourrage de crâne.”

J’ai vérifié : mon amie ne croyait pas si bien dire.

Dans le New York Times, Bill de Blasio est mentionné 194.000 fois. Joe Lhota, 460 fois. La Corée du Nord ne ferait pas mieux.

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Comment la démocratie peut-elle s’épanouir avec un tel décalage ?

Certes le NYT est libre de soutenir qui il veut. Mais si le message de Lhota n’est jamais arrivé jusqu’aux oreilles des électeurs, ils n’avaient pas les éléments pour choisir. Nous sommes, là, en rupture du processus démocratique dans la ville qui, dans le monde, l’incarne le plus.

Pour ces raisons et d’autres encore, Hillary Clinton sera le prochain président des Etats Unis.

Les progressistes veulent encore entrer dans l’histoire : il faut maintenant faire élire une femme. Si les critiques de Barack Obama sont systématiquement accusés de racisme, ceux de Clinton seront d’affreux machistes, ne pas voter pour elle sera réactionnaire. Elle a déjà une longueur d’avance sur les Républicains.

Verra-t-on un jour les Démocrates rechercher un militant LGBT pour la Maison-Blanche ? Ce serait faire montre d’une si grande ouverture d’esprit. Il suffit que les médias le décident. De Blasio a créé un précédent.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

http://www.foxnews.com/politics/2013/10/10/report-obama-administration-brings-chilling-effect-on-journalism/

http://www.americanthinker.com/2013/10/how_the_left_treats_obama_like_a_child.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter
http://www.foxnews.com/politics/2013/11/11/fox-reporter-faces-jail-for-reporting-on-murder-case/

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