Ce n’est certainement pas le jour où il faut tenir des propos un tant soit peu critiques sur Nelson Mandela. Et je ne le ferai donc pas. J’ajouterai même que ce qu’il symbolise en Afrique du Sud et ailleurs est positif, puisqu’il symbolise la réconciliation, un esprit de paix, une absence de ressentiment. J’ajouterai aussi que l’Afrique du Sud des années d’après l’apartheid aurait pu connaître une évolution bien pire : celle qu’a connue la Rhodésie, devenue Zimbabwe, par exemple. Et le fait que l’évolution n’ait pas été pire est dû à ce qu’a symbolisé et à ce que symbolise Nelson Mandela. Le fait que l’évolution n’ait pas été pire est dû, en outre, à ce que Nelson Mandela a pu dire à ceux qui l’ont entouré à sa sortie de prison. Tout cela doit être souligné. Je le souligne. Et j’espère que ce symbole durera, et qu’il pourra servir d’inspiration ailleurs en Afrique subsaharienne et dans le monde.
La chute de l’apartheid n’a pas été due à Nelson Mandela
Cela dit, il faut rompre avec les discours qui feraient de Nelson Mandela une sorte de dieu, et il faut rendre à César ce qui appartient à César : la chute de l’apartheid n’a pas été due à Nelson Mandela, mais à une évolution géopolitique majeure du monde : celle qu’a su mener à bien un homme qu’on ne citera jamais dans ce contexte, Ronald Reagan.
Sans la chute de l’empire soviétique et sans la fin de la « guerre froide », par victoire des Etats-Unis et de ce qu’on appelait encore à l’époque le « monde libre », la fin du régime existant en Afrique du Sud n’aurait pas eu lieu, car l’ANC, que dirigeait Nelson Mandela, était un mouvement soutenu et financé par l’Union Soviétique aux fins de déstabiliser un pays riche de mines d’or et d’uranium, et qui occupe une place stratégique sur la carte du monde. C’est Ronald Reagan qui a fait tomber l’apartheid en Afrique du Sud. Son alliée essentielle a été Margaret Thatcher, qui ne sera pas citée non plus.
L’arbre Mandela va cacher la forêt Afrique du Sud
Cela dit aussi, une fois de plus l’arbre Mandela va cacher la forêt Afrique du Sud, et il ne sera pas dit que l’Afrique du Sud est un pays qui, tout en restant le plus riche et le plus prospère de l’Afrique subsaharienne n’en est pas moins rongé par des problèmes qui vont croissant et qui pourraient la mener vers des difficultés croissantes : le Zimbabwe, pour l’heure, mais les risques qu’elle devienne le Zimbabwe existent.
Les successeurs de Nelson Mandela, c’est le moins qu’on puisse dire, n’ont pas été à la hauteur. Nelson Mandela n’a eu aucun successeur digne, et a rapidement laissé la place à des hommes dont le comportement et la gestion du pays ont été très éloignés de ce qu’a pu et peut incarner le symbole Mandela. Thabo Mbeki, qui a exercé la réalité du pouvoir au bout de deux années de la présidence Mandela, à partir de 1996, a été cataclysmique. Jacob Zuma, qui a succédé à Thabo Mbeki et qui préside aujourd’hui est tout aussi cataclysmique.
Sans les richesses de son sous-sol, l’Afrique du Sud serait un pays absolument ruiné, et naufragé. La violence, de tous côtés, est extrême. Les meurtres commis contre les blancs sont fréquents. Les tensions interethniques sont omniprésentes. Le chômage et la misère sont bien plus élevés qu’ils ne l’étaient à l’époque de l’apartheid : c’est une réalité sur laquelle nul ne devrait fermer les yeux. Seuls certains quartiers de la ville du Cap sont à peu près sûrs, les grandes villes situées plus au Nord, Pretoria et Johannesbourg sont clivées, divisées entre quartiers bunkerisés où vivent les plus riches, blancs et, désormais, noirs issu de la nomenklatura de l’ANC, et quartiers ressemblant à ce qu’on appelle dans divers pays d’Afrique subsaharienne les « cités », des quartiers insalubres, dangereux, délétères.
La mort de Nelson Mandela doit être une occasion de lui rendre hommage. Elle devrait être une occasion de regarder aussi ce que devient l’Afrique du Sud. Ce ne sera pas fait. Je le sais.
Ceux qui entendront aller plus loin que la surface des choses peuvent se reporter à l’article que j’ai consacré à Nelson Mandela il y a quelques mois (dreuz.info/la-verite-sur-nelson-mandela). Je me contente d’y rappeler certaines réalités. Tout en m’inclinant devant le corps de Nelson Mandela, et tout en reconnaissant ce qu’il symbolise, et, précisément, en raison de ce qu’il symbolise, je me devais de rappeler certaines réalités à nouveau. Les humanistes selon moi ne sont pas ceux qui disent vénérer Nelson Mandela aujourd’hui, tout en taisant le reste, mais ceux qui disent ce que Mandela a eu d’estimable, et ce qu’il symbolise, sans oublier le reste : car, après Mandela, il y a la population de son pays, qui, aujourd’hui, souffre, et risque de souffrir encore davantage demain.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.
Incroyable, c’est exactement ce que j’ai pensé ce matin et que j’avais envie d’écrire. J’ai eu exactement la même pensée pour Reagan qui est le vrai héros de cet fin de XXe siècle.
D’un côté un immense Lugan lucide, de l’autre un vulgaire connard de Ménard. J’espère que Ménard l’a fait exprès.
http://fr.novopress.info/148061/bernard-lugan-mandela-na-rien-fait-du-tout-il-tout-rate/
Oui, Menard s est fait l avocat du diable. Bernard lugan est un homme tres competent. L inviter sur une chaine francaise a ete d une audace immense de la part de robert menard.
Guy, le lien vers votre article affiche “page non trouvée”.
[NDLR : lien corrigé, merci de l’avoir signalé]
Reagan est l’homme politique contemporain le plus sous-estimé de ces 40 dernières années. Juste derrière W !!
M. Millière,
Je vous remercie pour cet article rappelant certains faits et leur interprétation. Vous avez raison, un homme est mort et ce n’est pas le moment d’en dire du mal, mais les éloges que je lis sont vraiment exagérés.
Je suis Catholique et j’aime l’idée de rédemption. Mandela a su s’élever, peut-être durant ses années de prison, ou devant le poids de la charge de président, et il me semble avoir sincèrement oeuvré pour la réconciliation, et modéré ses amis. “Invictus” de Clint Eastwood est un film un rien hagiographique, mais le Nelson Mandela qu’on y voit est beau.
Hélas, tout n’est pas beau, surtout son passé activiste, et, plus inquiétant, la situation créée par l’ANC après la libération de Mandela, pour s’imposer dans la négociation et écarter les rivaux.
Mandela avait 95 ans. Aussaresses avait aussi 95 ans. J’écrivais ceci hier, sous l’article consacré à Aussaresses, osant une comparaison :
“Pourquoi ai-je songé à Nelson Mandela en lisant dans la presse les articles sur Aussaresses ? Ce dernier a commis des actes de torture et des exécutions sommaires contre des terroristes du FLN afin de sauver des innocents. Les gens de FLN pratiquaient le terrorisme, la torture, la mutilation et l’assassinat de civils innocents.
Mandela était le chef, emprisonné mais toujours actif, de l’ANC en ZAR et luttait contre le régime raciste de l’apartheid. Sait-on comment opérait l’ANC ? Comme le FLN en terrorisant la population surtout noire, mutilant, brûlant vif, pour créer un climat d’ingouvernabilié et écarter les organisations rivales (le Black Conciousness et Azopo de Steve Biko, tué lui par la police, étaient des cibles de choix de l’ANC). Bref, des horreurs difficile à décrire, et peut-être 20.000 morts africains noirs (oui) dont plus de 400 leaders du parti Inkhata tués dans de véritables embuscades. Assassinats même de militants de l’ANC, car dans la « guerre révolutionnaire » (people’s war) ce sont des armes de propagande. Et utilisation massive des enfants et « jeunes lions » comme ils disaient.
Les leçons ont été apprises au Vietnam fin des années 1970, au cours de « voyages d’études », dont a bénéficié par exemple Thabo Mbeki.
Mandela était en prison pour sabotages et complot armé, mais comme il s’en vante, il communiquait avec, et dirigeait toujours (mais pas seul) l’ANC.
Sa fin justifiait-il les moyens employés ? Mais il est devenu une « icône » et une fois Président son action a peut-être été bonne pour la réconciliation.
Aussaresses avait un but : protéger les civils contre les terroristes. Ses victimes n’étaient pas des civils innocents mais des terroristes. Les victimes de l’ANC étaient principalement des civils innocents.
Qui mérite le plus la compréhension ? Peut-être pas celui qu’on croit. Mais force est de constater que si les gens sont dits de gauche, les pires horreurs passent. S’ils sont considérés de droite, ce sont des monstres.
Le bonjour de Pretoria.”
Petite précision lucide au brouhaha favorable à cet icône de Mandela. Mais tout ce blabla idolâtre n’est en définitif que « peinture sur merde ». Cette comparaison entre Mandela et Aussaresses est tout à fait justifiée.
Bravo! Pour nous autres les libéraux-conservateurs, le fait que Ronald Reagan soit le véritable chef d’orchestre de la fin de l’apartheid ne fait aucun doute. Mais combien de Français sont encore capable de s’en souvenir, à supposer qu’il en aient un jour eu conscience?
27 ans de prison pour terrorisme, je ne vais donc pas m’incliner devant ça.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/05/01003-20131205ARTFIG00774-nelson-mandela-une-autorite-morale-universelle.php?pagination=1#nbcomments
“lise at
Terrorisme et communisme : ce ne sont pas ses plus grands titres de gloire ; ne parlons pas de sa charmante épouse , Stompie en a fait les frais …” : je suis totalement d'(accord avec ce commentaire, je n’aurais pas mieux dit !
How Brian Mulroney spearheaded Canadian push to end apartheid in South Africa and free Nelson Mandela
http://news.nationalpost.com/2013/12/05/how-brian-mulroney-spearheaded-canadian-push-to-end-apartheid-in-south-africa-and-free-nelson-mandela/
Encore une petite précision de M. Lugan sur Mandela.
http://bernardlugan.blogspot.fr/2013/12/nelson-mandela-licone-et-le-neant.html
Mandela un grand bonhomme!!! 🙁
Remarquable analyse. Mandela reste un grand bonhomme malgré tout pour avoir choisi la réconciliation au lieu de verser dans la haine. Mais après lui, il y a toujours autant d’inégalités si ce n’est plus. Toujours plus de violence. Des factions reprochent à Mandela de n’avoir pas assez défendu la cause des noirs. Mais que pouvait faire de plus un homme lucide comme lui, mis en face des réalités ? Il savait pertinemment que les noirs ne pouvaient pas prendre en main la conduite du pays, touts seuls. Va aussi se poser la question de la propriété foncière. Il faut s’attendre à ce qu’un jour prochain les blancs soient amenés à quitter le pays. Quand on voit les images des atrocités qui surviennent partout sur le continent africain… cette barbarie, on ne peut qu’être pessimistes.
Mandela n’aura fait qu’assurer une transition en douceur.
je viens de prendre connaissance de l’autre article cité en lien, c’est horrible. Un commentaire internaute affirme que depuis 1994, il y aurait eu plus de 4000 fermiers blancs assassinés avec la barbarie commune aux africains, c’est vraiment trop épouvantable.
Cependant, ceux qui traitent Mandéla de terroriste aux moeurs répréhensibles, je réponds seulement que l’ANC était au commencement de sa lutte anti-apartheid pacifiste. Que des moyens brutaux ont dû remplacer les méthodes trop gentilles. Mettez-vous un peu à la place des sud-af noirs : l’apartheid était une véritable ignominie. Les blancs auraient dû rééquilibrer le rapport démographique par ajouts de populations blanches et conjointement organiser l’expulsion de toutes les ethnies noires qui sont venues après les afrikaners.
Le même problème s’est posé en Algérie coloniale. Démographiquement, la situation des pieds-noirs était intenable. L’état français a toujours connu des problèmes quand il lui fallut organiser le peuplement d’un territoire fraîchement acquis. Nous avons perdu toutes nos possessions en Amérique à cause de cela. Immense perte. Les Anglais se sont montrés plus pragmatiques, eux. Ils finirent par nous chasser du grand Canada.
Le Mandela de la transition post apartheid a su jouer le rôle que le pays (Frédérik de Klerk) lui avait assigné. Dans ce rôle, il a été exemplaire. Voire même exceptionnel (dans le sens littéral du terme). Nous lui en savons gré. Il faut aussi dire que le pouvoir Sud Africain n’était pas très conciliant et qu’il n’ y avait probablement guère d’alternative pour les noirs à cette époque que de se jeter dans les bras des mouvements soutenus par le communisme soviétique. Symétriquement ceux-la ne proposaient guère d’alternatives autres que la « révolution prolétarienne », c’est à dire l’épuration violente des « colonialistes ». Une situation sans issue.
Mais au bout du compte, la communauté blanche de l’Afrique du Sud a bel et bien vendu le pays qu’elle avait construit pour un plat de lentille. Elle avait cru trouver avec l’apartheid une façon de se maintenir en tant que minorité blanche dans un pays de noirs. Elle s’en serait sans doute bien passé plus vite si des alternatives avaient été possibles mais aucun exemple n’existe en Afrique dans ce sens. La fin de l’histoire montrera qu’ils n’avaient donc pas torts de le penser et qu’il n’y a de nation arc-en-ciel que dans la vision ireniste et idéologique des journalistes. Le bilan est que l’Afrique du Sud est en voie d’effondrement et que les blancs qui s’y maintiennent et qui n’ont pas où aller ailleurs, ou pas les moyens suffisants pour le faire, n’ont que des jours sombres devant eux. Personnes ne viendra à leur secours et ils disparaîtront dans l’indifférence générale comme meurent à petit (et grand) feu les communautés coptes d’Egypte, chrétiennes et juives des pays musulmans d’Orient. Hier nos médias parlaient d’apartheid, aujourd’hui ils ne voient dans la mise à l’écart systématiques des institutions de tout ce qui peut être blanc que de la discrimination positive. Un plan Marshall d’intégration des noirs dans l’économie et les institutions était certes nécessaire, mais une discrimination systématique à la couleur de la peau sans le moindre critère de compétence a pour résultat un désastre sur le plan du fonctionnement économique et des institutions. L’Afrique du Sud avait un atout (sa population blanche) qu’elle sacrifie sur l’autel idéologique et également racial. La résultat est que l’ensemble des Sud-Africains indifféremment de leur appartenance raciale, ethnique ou communautaire, ont à pâtir de la situation. Les minorités seront évidemment les premières à être sacrifiées, sans recours possible. Rappelons qu’à l’arrivée au Cap des huguenots venus des Pays-Bas, il n’existait pas de pays en cette contrée et que les différentes tribus (peuples) dont ils ont croisé le chemin en remontant vers le nord étaient en guerre les unes contre les autres. Les principales relevant d’une migration précisément nord-sud.
Les Xhoshas ont été les premiers bénéficiaires de la fin de la domination sanglante des Zulus sur les autres peuplades suite aux interventions des boers et des anglais.
L’Arc-en-ciel Sud-africain est un mirage : il n’ y a pas de trésor caché à sa racine et que du malheur hélas en perspective.
Pour compléter l’article de Guy Millière : un article de Bernard Lugan du 6 décembre 2013)
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TITRE : “Nelson Mandela : l’icône et le néant”
LIEN : http://bernardlugan.blogspot.fr
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Né le 18 juillet 1918 dans l’ancien Transkei, mort le 5 décembre 2013, Nelson Mandela ne ressemblait pas à la pieuse image que le politiquement correct planétaire donne aujourd’hui de lui. Par delà les émois lénifiants et les hommages hypocrites, il importe de ne jamais perdre de vue les éléments suivants :
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1) Aristocrate xhosa issu de la lignée royale des Thembu, Nelson Mandela n’était pas un « pauvre noir opprimé ». Eduqué à l’européenne par des missionnaires méthodistes, il commença ses études supérieures à Fort Hare, université destinée aux enfants des élites noires, avant de les achever à Witwatersrand, au Transvaal, au cœur de ce qui était alors le « pays boer ». Il s’installa ensuite comme avocat à Johannesburg.
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2) Il n’était pas non plus ce gentil réformiste que la mièvrerie médiatique se plait à dépeindre en « archange de la paix » luttant pour les droits de l’homme, tel un nouveau Gandhi ou un nouveau Martin Luther King. Nelson Mandela fut en effet et avant tout un révolutionnaire, un combattant, un militant qui mit « sa peau au bout de ses idées », n’hésitant pas à faire couler le sang des autres et à risquer le sien.
Il fut ainsi l’un des fondateurs de l’Umkonto We Sizwe, « le fer de lance de la nation », aile militaire de l’ANC, qu’il co-dirigea avec le communiste Joe Slovo, planifiant et coordonnant plus de 200 attentats et sabotages pour lesquels il fut condamné à la prison à vie.
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3) Il n’était pas davantage l’homme qui permit une transmission pacifique du pouvoir de la « minorité blanche » à la « majorité noire », évitant ainsi un bain de sang à l’Afrique du Sud. La vérité est qu’il fut hissé au pouvoir par un président De Klerk appliquant à la lettre le plan de règlement global de la question de l’Afrique australe décidé par Washington. Trahissant toutes les promesses faites à son peuple, ce dernier :
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– désintégra une armée sud-africaine que l’ANC n’était pas en mesure d’affronter,
– empêcha la réalisation d’un Etat multiracial décentralisé, alternative fédérale au jacobinisme marxiste et dogmatique de l’ANC,
– torpilla les négociations secrètes menées entre Thabo Mbeki et les généraux sud-africains, négociations qui portaient sur la reconnaissance par l’ANC d’un Volkstaat en échange de l’abandon de l’option militaire par le général Viljoen[2].
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4) Nelson Mandela n’a pas permis aux fontaines sud-africaines de laisser couler le lait et le miel car l’échec économique est aujourd’hui total. Selon le Rapport Economique sur l’Afrique pour l’année 2013, rédigé par la Commission économique de l’Afrique (ONU) et l’Union africaine (en ligne), pour la période 2008-2012, l’Afrique du Sud s’est ainsi classée parmi les 5 pays « les moins performants » du continent sur la base de la croissance moyenne annuelle, devançant à peine les Comores, Madagascar, le Soudan et le Swaziland (page 29 du rapport).
Le chômage touchait selon les chiffres officiels 25,6% de la population active au second trimestre 2013, mais en réalité environ 40% des actifs. Quant au revenu de la tranche la plus démunie de la population noire, soit plus de 40% des Sud-africains, il est aujourd’hui inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994[3]. En 2013, près de 17 millions de Noirs sur une population de 51 millions d’habitants, ne survécurent que grâce aux aides sociales, ou Social Grant, qui leur garantit le minimum vital.
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5) Nelson Mandela a également échoué politiquement car l’ANC connaît de graves tensions multiformes entre Xhosa et Zulu, entre doctrinaires post marxistes et « gestionnaires » capitalistes, entre africanistes et partisans d’une ligne « multiraciale ». Un conflit de génération oppose également la vieille garde composée de « Black Englishmen», aux jeunes loups qui prônent une « libération raciale » et la spoliation des fermiers blancs, comme au Zimbabwe.
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6) Nelson Mandela n’a pas davantage pacifié l’Afrique du Sud, pays aujourd’hui livré à la loi de la jungle avec une moyenne de 43 meurtres quotidiens.
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7) Nelson Mandela n’a pas apaisé les rapports inter-raciaux. Ainsi, entre 1970 et 1994, en 24 ans, alors que l’ANC était “en guerre” contre le « gouvernement blanc », une soixantaine de fermiers blancs furent tués. Depuis avril 1994, date de l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela, plus de 2000 fermiers blancs ont été massacrés dans l’indifférence la plus totale des médias européens.
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8) Enfin, le mythe de la « nation arc-en-ciel » s’est brisé sur les réalités régionales et ethno-raciales, le pays étant plus divisé et plus cloisonné que jamais, phénomène qui apparaît au grand jour lors de chaque élection à l’occasion desquelles le vote est clairement « racial », les Noirs votant pour l’ANC, les Blancs et les métis pour l’Alliance démocratique.
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En moins de deux décennies, Nelson Mandela, président de la République du 10 mai 1994 au 14 juin 1999, puis ses successeurs, Thabo Mbeki (1999-2008) et Jacob Zuma (depuis 2009), ont transformé un pays qui fut un temps une excroissance de l’Europe à l’extrémité australe du continent africain, en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences, réalité en partie masquée par quelques secteurs ultraperformants, mais de plus en plus réduits, le plus souvent dirigés par des Blancs.
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Pouvait-il en être autrement quand l’idéologie officielle repose sur ce refus du réel qu’est le mythe de la « nation arc-en-ciel » ? Ce « miroir aux alouettes » destiné à la niaiserie occidentale interdit en effet de voir que l’Afrique du Sud ne constitue pas une Nation mais une mosaïque de peuples rassemblés par le colonisateur britannique, peuples dont les références culturelles sont étrangères, et même souvent irréductibles, les unes aux autres.
Le culte planétaire quasi religieux aujourd’hui rendu à Nelson Mandela, le dithyrambe outrancier chanté par des hommes politiques opportunistes et des journalistes incultes ou formatés ne changeront rien à cette réalité.
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[1] La véritable biographie de Nelson Mandela sera faite dans le prochain numéro de l’Afrique Réelle qui sera envoyé aux abonnés au début du mois de janvier 2014.
[2] Voir mes entretiens exclusifs avec les généraux Viljoen et Groenewald publiés dans le numéro de juillet 2013 de l’Afrique réelle http://www.bernard-lugan.com
[3] Institut Stats SA .
Il était âgé de 95 ans. Il reste une figure incontournable contre la descrimination des noirs,. Je ne peux pas le comparer à Malcom X.
Je pense qu’à l’époque d’Arafat, c’était mode de le recevoir, le côté tiers mondiste et blabla ça marchait. Mandela a fait comme tous les Chefs d’Etats, recevoir Arafat. Hélas.
Analyse toujours d’une grande honneteté. Quand grand nombre de journalistes seront aussi analytiques et indépendants, alors la presse refleurira et nous serons heureux de lire car elle nous enseignera en nous renseignant.
La situation en Afrique du Sud est le reflet de se qui se passe ailleurs sur le continent africain : tribalisme, ethnocentrisme, corruption, ultra-violence.
Mais, chchchchchchchchchhchchchchchchchchchchchchtttttttttttttttt !!! n’en dites pas un mot. Les grandes oreilles vous écoutent et, en France, les autorités n’aiment pas le politiquement très incorrect : tout ce qui touche à l’Afrique est tabou et il est interdit (qui a dit qu’il était interdit d’interdire ? Vous avez dit bizarre ?) de critiquer la classe politique africaine ultra-corrompue car synonyme de « racisme », de « fascisme » et de « xénophobie ».
Les Africains sont entièrement responsables de la pauvreté extrême, de l’ultra-corruption et de l’extrême violence qui règnent sur ce continent. La plupart des pays africains sont indépendants depuis plus d’un demi siècle et que constatons-nous : une invraisemblable gabegie, une incurie incroyable, une corruption inimaginable en Occident ayant pour conséquences une pauvreté, des maladies, un taux d’analphabétisme, des infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et fluviales totalement sous-développées par rapport au potentiel des richesses du sous-sol africain et des besoins de la population. La démocratie à l’occidentale n’est pas exportable vers l’Afrique où règne le tribalisme et l’ethnocentrisme, sources de la plupart des maux africains. Conséquences : les Africains, jadis si fiers de leur indépendance, rêvent – pour beaucoup – de pouvoir émigrer vers l’Europe et les EUA. Le rêve africain s’est fracassé contre le mur des dures réalités économiques, tribales et géopolitiques africaines et mondiales.
Mais chchcchchchchchchchhhccchhcchhchchchchchhttttttttttttttttttt !!!
Surtout, ne le répétez pas !
Hollande dégage, toi et ton équipe de fossoyeurs de la France !
Vivement les élections de 2014 !
Mandela , les juifs et Israël
http://www.jewpop.com/religion-et-politique/mandela-les-juifs-et-israel/
Hommage à Mandela,certes!!!Mais il ne faudrait pas oublier (mais c’est hélas le cas ) le véritable homme de progrès qui a mis à bas l’apartheid: Frederic DE KLERKE.
Mais il est blanc et tout le monde s’en fout !!!!
Excellente analyse de Guy Millière, toujours promoteur de La Vérité.
J’avoue avoir découvert l’aussi excellent article de Juillet que je n’avais pas lu alors
et merci à Théo qui nous a rapporté les écrits de Bernard Lugan cité par G.M.
Faudrait (voir un autre article de DREUZZ), que dans les mosquées on ne lise pas que le Coran mais de temps en temps Guy Millière ;-))
Inimaginable la propagande gaucho de la presse subsidiée…Apartheid…Apartheid..Le méchant blanc contre le pauvre noir…Et si nous parlions d’un apartheid jamais dénoncé par les gauchos.. Qui pourrait me citer, un seul pays musulman qui ne pratique pas l’apartheid envers les personnes ne pratiquant pas la relligion musulmane? l’Afrique du Sud, va trés trés mal économiquement, quoi de plus normal? Aprés soit disant leurs “indépendences”, le noir et l’arabe s’asseyent devant les terres prisent aux méchants blancs et ne les travaillent pas. Ils s’étonnent alors qu’elles ne produisent plus…
J’ajouterai même que ce qu’il symbolise en Afrique du Sud et ailleurs est positif, puisqu’il symbolise la réconciliation, un esprit de paix, une absence de ressentiment. –
Ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer et d’ailleurs ça n’a jamais vraaiment eu lieu : 2000 fermiers blancs assassinés depuis la fin de l’apartheid. Certes il y a eu probablement plus de Noirs tués par les mêmes voyous. Mais comment ne pas souligner l’échec de l’Afrique du Sud,; pseudo-démocratie sous la cooupe hégémonique de l’ANC, parti stalinien corrompu.
Le Vrai Visage Antisioniste de Nelson Mandela
http://www.youtube.com/watch?v=JhgfsAD3fek
merci pour cette vidéo , Ofek
” sur l’autre rive ” c’était vous ? si je m’en rappelle bien ….