Publié par Guy Millière le 23 décembre 2013

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J’ai effectué un bref voyage en Israël. Moins de trois jours.

Je n’ai pu rester davantage en raison de ma situation familiale, mais je tenais à ce voyage. Il y a, je ne cesse de le dire, et je le redis, deux pays et deux seulement sur terre où je puis encore me sentir libre et entouré de gens imprégnés d’éthique : Israël et les Etats-Unis. Aux Etats-Unis, il me faut, pour avoir cette sensation, m’éloigner de certains lieux où la présence d’adeptes d’Obama est décidément trop forte et asphyxiante, mais il reste l’Amérique profonde, l’immensité. En Israël, j’évite, autant que faire se peut, les gens d’extrême gauche, mais je dois dire qu’ils ne viennent pas spontanément à ma rencontre et que je peux dès lors les ignorer. Je ne place pas la France sur la liste car force m’est de constater que la liberté et l’éthique y reculent : je les retrouve quand je rencontre ceux, trop rares, que j’ai plaisir à rencontrer, mais pas du tout dans l’atmosphère ambiante.

Ce bref voyage m’a permis de passer du temps avec des femmes et des hommes qui me sont très chers et qui font partie de mes meilleurs amis sur toute la surface de la terre. Il m’a permis de voir Jérusalem sous la neige, et la neige m’a empêché de voir quelques-uns de ceux que je voulais voir, mais je sais que ce n’est que partie remise, et je sais surtout que des Israéliens ont subi des conséquences lourdes en raison de la neige : c’est à eux, surtout, les victimes des intempéries, que j’ai pensé en prenant la route 1 et les rues qui m’ont conduit vers Givat Ram ou Mekor Haim.

Ce bref voyage m’a offert l’opportunité de donner une conférence, qui a été filmée, et qui sera bientôt en ligne sur dreuz : cette conférence n’aurait pas eu lieu sans Michaela et Aaron, de Meteor, et je les remercie. Le moment me semblait crucial pour cette conférence : « accords » de Genève avec l’Iran, processus de « paix » mené à marche forcée par John Kerry. Donner des moyens d’y voir clair est la tâche que je me fixe en général, et il était particulièrement important de donner les moyens d’y voir clair. Maintenant. Précisément.

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Ce bref voyage m’a, en outre, donné l’occasion de revoir un ami que je n’avais pas revu depuis plusieurs années : le cinéaste Pierre Rehov. Un homme courageux, opiniâtre, dont tous les films sont à recommander très vivement, tout particulièrement le dernier en date, Suicide Killers*, réalisé en 2006, mais qui reste d’une brûlante actualité, hélas.

J’ai pu, en supplément, découvrir de l’intérieur une chaîne que j’apprécie, je l’ai dit, et je persiste et signe ici : i24 News. Stéphane Calvo, qui m’a accueilli, est un grand professionnel, un homme droit et sympathique. Jean-Charles Banoun, qui m’a interviewé est lui-même un grand professionnel, très respectueux de ses interlocuteurs. Dror Even-Sapir est un homme dont j’apprécie les qualités d’analyse, quand bien même nous venons d’horizons différents. Je n’ai pu rencontrer Frank Melloul, sans qui rien n’aurait été possible, mais ce n’est que partie remise. J’ai pu, grâce à eux tous, disposer de seize minutes d’antenne d’un dialogue constructif, sans être interrompu par un ignorant gauchiste, et je sais que cela n’aurait été possible sur aucune autre chaîne francophone. Si i24 News permet d’offrir une meilleure compréhension d’Israël et du Proche-Orient à ceux qui la regardent, elle sera bénéfique, et je pense qu’elle l’est déjà, et le sera plus encore dans les mois à venir.

J’ai du rentrer en France. Pour retrouver l’air (pollué) du pays, dès l’aéroport, j’ai feuilleté quelques magazines. Dans Le Nouvel Observateur, j’ai trouvé dans la rubrique Israël-Palestine (désormais en France, le nom d’Israël n’apparaît le plus souvent qu’accolé au mot Palestine) un article sur une exposition de photographies que je n’irai pas voir. L’exposition s’appelle « Mur » (comme c’est original!). Le titre de l’article est « Le mur de séparation : un dommage irréparable » : le photographe, semble-t-il, s’intéresse aux paysages, mais fort peu aux êtres humains. Pour ce qui me concerne, je pense que si la nécessité d’avoir construit une barrière de sécurité est regrettable, je sais aussi que cette barrière n’est un mur que sur une longueur infime de son parcours, je sais que cette barrière a été construite parce qu’il y avait du terrorisme et des assassinats de Juifs en Israël, par des « Palestiniens », et je sais que si je devais parler de dommage irréparable, c’est aux victimes du terrorisme et des assassinats que je penserais immédiatement : c’est sans doute parce que je ne lis pas assez Le Nouvel Observateur et qu’il reste en moi trop de sensibilité humaine. Dois-je le préciser ? Je n’ai pas du tout envie de lire davantage Le Nouvel Observateur. Et je n’ai pas du tout envie de perdre toute sensibilité humaine. C’est sans doute parce que je lis peu Le Nouvel Observateur et qu’il me reste de la sensibilité humaine qu’on m’invite de moins en moins à la télévision française, et c’est aussi pour cela que je préfère être dans l’Amérique profonde, ou en Israël.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.

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