Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 janvier 2014

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Vous ne lirez pas dans les journaux que les Palestiniens rejettent les propositions de paix présentées par les Etats Unis, refusent tout compromis, et exigent d’Israël qu’ils cèdent à toutes leurs exigences : abandon de la partie juive de la vieille ville de Jérusalem y compris le mur des lamentations, retour de 5 millions de “réfugiés” palestiniens sur le sol israélien en même temps qu’interdiction de présence juive sur le futur nouvel état arabe de Palestine, militarisation et contrôle de l’espace aérien de l’Etat palestinien, abandon de la sécurité de la vallée du Jourdain à une force internationale, et retrait derrière les lignes indéfendables de l’armistice de 1948.

En désespoir de cause, le secrétaire d’Etat John Kerry a passé la journée d’hier, dimanche 5 janvier, en Arabie Saoudite pour tenter de convaincre le roi de l’aider à faire plier les Palestiniens, enfermés dans des demandes irréalistes.

Il a exposé ses propositions et le cadre général de son plan de paix, qui ont été accueillis avec bienveillance par le roi Abdullah, à qui il a expliqué que l’ensemble est en train de s’écrouler du fait du blocage Palestinien, et Abdullah s’est engagé a épauler les Etats Unis.

“Je suis reconnaissant que l’ensemble de la Ligue arabe et que l’Arabie Saoudite s’impliquent dans le soutien de nos efforts”, a déclaré Kerry à l’aéroport de Riyadh avant son départ. “Aujourd’hui, sa majesté était encourageante, elle a soutenu nos efforts et a souhaité que nous obtenions satisfaction dans les jours qui viennent.”

Kerry a déclaré après sa visite au leader saoudien que les propositions d’Abdullah de 2002 “ont fait partie du cadre que nous avons mis en place ensemble, tant dans sa substance que dans son inspiration”.

L’observateur neutre s’il en est, se demandera à ce stade en quoi un plan de paix établit par un état islamiste, ennemi d’Israël, qui refuse de reconnaître son existence, n’a aucun lien diplomatique avec lui, peut être crédible.

En 2002, l’Arabie saoudite a été à l’origine d’une initiative par laquelle le monde arabe proposait un plan de paix avec Israël en échange du retrait total de tous les territoires qu’il avait conquis lors de la guerre défensive de 1967.

L’initiative, révolutionnaire à l’époque, a depuis été acceptée par la Ligue arabe, et reste, du moins techniquement, toujours valable.

“La proposition de l’Arabie Saoudite offre l’avantage que si les parties arrivent à une solution pacifique, on pourrait immédiatement avoir la paix entre 22 nations arabes et 35 pays musulmans et Israël, nations qui se sont engagées à reconnaître l’existence d’Israël si la paix est signée” a déclaré Kerry.

L’observateur neutre se demandera encore quels avantages Israël peut tirer d’un accord de paix tout hypocrite avec des pays auxquels il n’a jamais fait la guerre, qu’il n’a jamais menacé, et qui, vu l’état de leurs guerres intestines, passent plus de temps à s’entretuer et à financer le terrorisme qu’à vivre en paix.

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“Imaginez le changement dans la dynamique du transport, des affaires, de l’éducation, des opportunités pour la région, pour la stabilité. Imaginez ce que la paix ferait pour le tourisme, et ce qu’elle représenterait pour développer la technologie et les talents, pour l’emploi des jeunes générations dans toutes ces régions” a ajouté Kerry dont on se demande sérieusement s’il n’était pas sous extasie en prononçant ces mots.

Résonnent d’ailleurs en écho les mots du rêveur-président israélien Shimon Peres demandant à Jacques Chirac d’installer un club Med à Gaza après le retrait d’Israël, en lui expliquant quelle formidable destination de vacances la bande de Gaza va devenir…

Quel danger pour la sécurité du monde que des postes à si grande responsabilité soient confiés à des gauchistes idéologues aveuglés par le mépris de la réalité qui les entoure, et le refus de modifier leur dogme une fois celui-ci bloqué dans leurs étroits cerveaux. Ils font partie de cette catégorie de politiciens qui surfent sur les bonnes idéologies afin que leurs multiples échecs ne soient jamais sanctionnés.

Lors d’une conférence de presse très tôt dimanche à Jérusalem, Kerry a qualifié sa visite de “productive, avec des discussions très très intenses.” Il a également indiqué que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont pris des “décisions importantes et courageuses, des décisions difficiles”, mais a refusé de détailler ces décisions, et sa visite inopinée pour aller demander le soutien de l’Arabie Saoudite n’est certainement pas faite pour que les saoudiens discutent avec Israël.

“A la fin du compte, toutes les sujets de fond peuvent s’assembler comme un puzzle et les dernières pièces peuvent s’incruster à leur place, ou tomber par terre et laisser le puzzle non terminé.” a expliqué Kerry, afin de cacher l’échec qui semble se profiler.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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